top of page

Search Results

155 éléments trouvés pour «  »

  • Une premiĂšre journĂ©e de travail rĂ©ussie Ă  l’atelier stratĂ©gique du CLM en HaĂŻti

    « La santĂ© n’est pas un privilĂšge, c’est un droit qui se construit ensemble », tels ont Ă©tĂ© les propos prononcĂ©s par Madame SƓurette POLICAR, pour introduire sa prĂ©sentation le 12 mars 2025, à l’atelier stratĂ©gique du Community Lead Monitoring (CLM), dĂ©roulé à l’hĂŽtel Kinam de PĂ©tion-Ville. Cette initiative de trois jours vise à renforcer la capacitĂ© des membres du CLM sur la PrĂ©vention, PrĂ©paration et RĂ©ponse aux pandĂ©mies (PPR  PPR/CE .  Lors de son intervention intitulĂ©e « Communities in Pandemic Preparedness and Response (COPPER) et engagement communautaire : un pilier pour une rĂ©ponse sanitaire inclusive », la coordonnatrice du CLM a posĂ© les bases d’une rĂ©flexion urgente sur la façon d’ancrer les communautĂ©s locales au cƓur des stratĂ©gies de santĂ© publique dans une HaĂŻti fracturĂ©e par des crises multidimensionnelles.  COPPER : Bien plus qu’un outil, une philosophie d’action   Mme POLICAR a exposé l’urgence de dĂ©passer les approches traditionnelles en prĂ©sentant le COPPER comme une rĂ©volution mĂ©thodologique assurant la gestion des pandĂ©mies, en plaçant les communautĂ©s au centre et en renforçant leur engagement. Aussi d’amĂ©liorer la collecte de donnĂ©es locales, en adaptant les stratĂ©gies aux contextes spĂ©cifiques et dĂ©velopper la rĂ©silience communautaire. « Sans leadership local, aucune stratĂ©gie PPR ne sera durable », a-t-elle fait savoir. Le COPPER est structuré autour de trois piliers : la participation inclusive, la transparence redevable et l’adaptabilitĂ© aux chocs. Il convertit les communautĂ©s en actrices clĂ©es de la surveillance et des rĂ©ponses aux crises.  À travers des exemples concrets, elle a montrĂ© comment l’engagement communautaire peut briser les barriĂšres empĂȘchant l’accĂšs aux soins de santĂ©. Pour illustrer, elle a fait Ă©tat du suivi au moment   des épidĂ©mies et la gestion des stocks de mĂ©dicaments. Toutefois, les dĂ©fis persistent : fragilitĂ© des infrastructures, mĂ©fiance envers les institutions. Pour y faire face, madame Policar a plaidĂ© pour que les donnĂ©es soient collectĂ©es par et pour les communautĂ©s. Cette dĂ©marche mettra en exergue leurs rĂ©alitĂ©s socio-culturelles, une approche qui, selon elle, visera Ă  renforcer la lĂ©gitimitĂ© des actions sanitaires.    Climat et PandĂ©mies : Un duo qui ne fait pas bon mĂ©nage   La journĂ©e a pris un tournant significatif avec l’intervention d’Alana SHARP, Assistante Technique du CLM. « Ignorer les indicateurs climatiques aujourd’hui, c’est prĂ©parer des crises sanitaires demain », a-t-elle averti, soulignant le lien explosif entre rĂ©chauffement global, propagation des maladies, comme le paludisme et la vulnĂ©rabilitĂ© systĂ©mique en HaĂŻti.  Son plaidoyer a mis en lumiĂšre l’urgence d’intĂ©grer les donnĂ©es climatiques aux stratĂ©gies PPR. Elle a Ă©voquĂ© des pistes de solution : suivi des dĂ©placements post-catastrophes, adaptation des centres de santĂ© aux phĂ©nomĂšnes extrĂȘmes.    Indicateurs sous la loupe : Adapter les outils Ă  la rĂ©alitĂ© haĂŻtienne   La deuxiĂšme partie de cette journĂ©e a Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  un exercice pratique animĂ© par Housing Works et les assistants de donnĂ©es du CLM. L’objectif principal Ă©tait de rĂ©viser la liste des indicateurs pour mieux reflĂ©ter les besoins du terrain. Les participants ont analysĂ© chaque critĂšre du PPR en les confrontant aux dĂ©fis locaux. Parmi les forces identifiĂ©es figuraient l’ancrage territorial du CLM et l’expertise des moniteurs de terrain. Les faiblesses, quant Ă  elles, incluaient des manques de financement et une dispersion des donnĂ©es. Les opportunitĂ©s, comme l’intĂ©gration du genre ou les synergies avec les programmes VIH/TB, ont Ă©tĂ© mises dans la balance avec les menaces, telles que l’insĂ©curitĂ© limitant l’accĂšs aux zones reculĂ©es et les financements irrĂ©guliers.    La fin de cette premiĂšre journĂ©e a Ă©té marquĂ©e par la rĂ©vision des indicateurs. Toujours sous la direction de l’équipe de l’Housing Works et des assistants de donnĂ©es, les participants ont pu identifier ou proposer des indicateurs prioritaires pour les outils de collecte du CLM. Un processus qui se rĂ©pĂštera pendant toute la durĂ©e de cet atelier.  Marc-Kerley FONTAL  marckerleyfontal@gmail.com

  • Bilan de l’Observatoire Communautaire des Services VIH

    << La Surveillance dirigĂ©e par la communautĂ© (SDC) est une collecte systĂ©matique de donnĂ©es sur le site de prestation des services de santĂ© par les membres de la communautĂ© qui sont compilĂ©es, analysĂ©es puis utilisĂ©es par les organisations communautaires pour gĂ©nĂ©rer des solutions aux problĂšmes rencontrĂ©s lors de la collecte de donnĂ©es », a informĂ© la directrice exĂ©cutive de l’ODELPA et coordonnatrice gĂ©nĂ©rale du CLM, lors de l’activitĂ© bilan du CLM, le vendredi 18 octobre 2024. À l’hĂŽtel Villa ThĂ©rĂšse, PĂ©tion‑Ville, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats des diffĂ©rentes enquĂȘtes menĂ©es dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clĂ©s au grand public. Cet Ă©vĂšnement a rĂ©uni les reprĂ©sentants de diverses institutions. On citera : Dr Fritz MoĂŻse, prĂ©sident du Forum de la sociĂ©tĂ© civile, Dr Eva Steide, directrice pays de Housing Works ÍŸ Soeurette Policar, coordonnatrice gĂ©nĂ©rale du CLM ÍŸ Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA) ÍŸ Dr Steeve Smith du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS) sans oublier les coordonnateurs et moniteurs de zone. Qu’en est‑il du cycle de surveillance ? La directrice exĂ©cutive de l’ODELPA et coordonnatrice gĂ©nĂ©rale du CLM, madame Soeurette Polycar, a dĂ©clarĂ© : « Le cycle de surveillance s’étale sur 5 points. Monitorer l'implĂ©mentation des changements promis ÍŸ plaidoyer pour un changement ÍŸ engager les pourvoyeurs de services ÍŸ collecter les donnĂ©es et traduire les donnĂ©es collectĂ©es en rapports basĂ©s sur les Ă©tablissements. Il est essentiel de monitorer la mise en Ɠuvre des engagements des dĂ©cideurs Ă  tous les niveaux, et dĂ©terminer si ces engagements ont l'effet dĂ©sirĂ©. Dans cette perspective, l'Ă©quipe organisera des rĂ©unions pour prĂ©senter les donnĂ©es Ă  diffĂ©rentes parties prenantes et partenaires, elle s'engagera dans des Ă©vĂ©nements publics afin d’établir des stratĂ©gies de communication pour faire connaĂźtre les rĂ©sultats. L'Ă©quipe de plaidoyer et les coordinateurs prĂ©sentent ces informations aux dĂ©cideurs au niveau des cliniques, des districts, au niveau national, ainsi que les bailleurs. La communautĂ© recueille des preuves dans les cliniques et dans la communautĂ© Ă  l'aide d'enquĂȘtes au niveau de CommCare, de groupes de discussion et de tĂ©moignages individuels. Capturez des photos et des citations de personnes. Analyser et interprĂ©ter les informations collectĂ©es, crĂ©er des rapports montrant les rĂ©sultats par l'Ă©tablissement et consolider les donnĂ©es en informations au niveau national. » Ces enquĂȘtes ont Ă©tĂ© menĂ©es, de janvier Ă  septembre 2024 dans 92 sites de prise en charge Ă  travers les 10 dĂ©partements gĂ©ographiques du pays. Au cours de ces enquĂȘtes, 2508 patients ont Ă©tĂ© interrogĂ©s parmi lesquels on a rĂ©pertoriĂ© 1983 qui vivent avec le VIH. L’assistante de donnĂ©es de l’OCSEVIH, Francesca Buteau, a exposĂ© des statistiques. Selon les chiffres, 13 % des responsables d’établissements sur 92 Ă©valuĂ©s ont confirmĂ© avoir eu des ruptures de stocks de mĂ©dicaments : « Pour avoir de plus amples informations sur la qualitĂ© des services, nous avons aussi interrogĂ© les gestionnaires de ces sites y compris les infirmiĂšres. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont Ă©tĂ© aussi au menu. Cette carence touche particuliĂšrement les mĂ©dicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), prĂ©servatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les mĂ©dicaments VIH (4.25%). »  Que disent les statistiques ?  52,56% des 2 437 patients interrogĂ©s qui frĂ©quentent les cliniques dĂ©clarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des Ă©tablissements Ă©valuĂ©s ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquĂ©es par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiquĂ© que c'Ă©tait parce que le mĂ©dicament n'avait jamais Ă©tĂ© disponible dans l’établissement, 25% ont indiquĂ© que c'Ă©tait parce que le personnel n'Ă©tait pas formĂ© Ă  la PrEP, lit‑on Ă  travers les lignes du projeteur. « Parmi 1 983 patients interrogĂ©s, 3,83 % dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© maltraitĂ©s ou discriminĂ©s dans la clinique en raison de leur statut sĂ©rologique. 8 % des patients dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© refusĂ©s de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identitĂ© de genre. Sur 1 983 patients interrogĂ©s, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale », informe Francesca Buteau, assistante de donnĂ©es de l’OCSEVIH. Selon Madame Augusta MoĂŻse, la prĂ©sentation de ces rĂ©sultats tĂ©moigne de la volontĂ© des diffĂ©rents membres de l’OCSEVIH d’Ɠuvrer pour l’amĂ©lioration de la qualitĂ© des services offerts aux PPVIH et aux populations clĂ©s. « En dĂ©pit de l’insĂ©curitĂ© grandissante qui ronge la sociĂ©tĂ© haĂŻtienne, les diffĂ©rentes Ă©quipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en pĂ©ril pour permettre le CLM de poursuivre sa mission. AprĂšs le monitoring, des visites de solutions ont Ă©tĂ© effectuĂ©s dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des rĂ©unions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), rencontrer les responsables des sites, entre autres », a‑t‑elle dĂ©clarĂ©. Face Ă  ces maux, plusieurs recommandations ont Ă©tĂ© formulĂ©es : r e n f o r c ement de la chaĂźne d'approvisionnement en mĂ©dicaments pour prĂ©venir toute rupture de stock et garantir l'accĂšs continu aux traitements ÍŸ augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH ÍŸ intĂ©gration des services de santĂ© mentale p our rĂ©pondre aux besoins psychologiques des PVVIHÍŸ accĂšs aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ÍŸ accĂšs aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ÍŸ l’organisation des sĂ©ances de formation sur la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santĂ© afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux‑lĂ . Jobenson Andou Jandou08@gmail.com

  • Renforcer la capacitĂ© Ă©conomique des jeunes, un impĂ©ratif pour l’ODELPA

    Le jeudi 13 fĂ©vrier 2025, l'Organisation de DĂ©veloppement et de Lutte contre la PauvretĂ© (ODELPA) a reçu, dans son enceinte, les 85 gagnants du concours de plans d’affaires. Cette compĂ©tition a Ă©tĂ© organisĂ©e suite Ă  la tenue des 6 sessions de formation, de juin Ă  dĂ©cembre dernier. Cette rencontre avait pour objectif de remettre Ă  ces jeunes une enveloppe de 200 dollars US soit pour lancer ou renforcer leur micro entreprise. A la genĂšse de l’activitĂ©, la prĂ©sidente de l’ODELPA, madame Ficeline Rateau, a fĂ©licitĂ© les champions de cette compĂ©tition pour leur bravoure et leur dĂ©termination Ă  aller de l’avant. Elle a aussi profitĂ© de l’occasion pour leur rappeler qu’ils doivent utiliser ces frais Ă  bon escient. Le directeur de projet Ă  l’ODELPA, M. Garry Coquillot, dans ses propos de circonstance, a prĂ©sentĂ© les diffĂ©rentes Ă©tapes suivies par le jury pour la sĂ©lection des bĂ©nĂ©ficiaires. Du mĂȘme coup, dans son costume de conseiller, il a ravivĂ© la mĂ©moire des jeunes avec des notions dĂ©coulant de l’économie, comme pilier essentiel de la vie. « L’économie est une discipline qui est prĂ©sente dans le quotidien de chacun de nous. Elle fait partie de tout ce qui est dans la vie parfois nous nĂ©gligeons. Automatiquement qu’une personne peut identifier un besoin, il peut crĂ©er un bien Ă©conomique ou un service. Alors elle est immĂ©diatement considĂ©rĂ©e comme un agent Ă©conomique », a fait savoir le spĂ©cialiste en Ă©conomie. CernĂ© de regards, M. Coquillot a illustrĂ© ses dires avec des exemples assez simples, pour permettre Ă  l’assistance de mieux capter les notions. Pour enchainer ce dernier Ă  renouveler l’engagement de l’ODELPA vis-Ă -vis de ces jeunes issus de plusieurs quartiers vulnĂ©rables de l’aire mĂ©tropolitaine de Port-au-Prince. « Pour lutter contre la pauvretĂ©, il faut nĂ©cessairement la crĂ©ation de richesses. L’ODELPA, Ă©tant structure ne peut gagner cette lutte seule. En organisant des sessions de formation Ă  votre profit, c’est une façon pour l’ODELPA de lutter contre cette pauvretĂ©. Et vous autres, vous devez crĂ©er des richesses. Apres l’octroi de ces frais, on va continuer Ă  vous accompagner. Nous sommes comme un socle, on vous donnera des instruments nĂ©cessaires pour confronter la vie. Gardez toujours contact avec nous, informez-vous des diffĂ©rentes activitĂ©s de l’ODELPA, car nous sommes ouverts sur le monde », a-t-il promis avec une voix dĂ©terminĂ©e. Suite Ă  ces mots assez forts, on pouvait lire sur le visage de chaque bĂ©nĂ©ficiaire de la joie et de la satisfaction. ApprĂ©ciation des participants Plumes en mains, sous l’égide de la secrĂ©taire de l’ODELPA, Madame Daika FANFAN, les gagnants Ă  tour de rĂŽle ont apposĂ© leurs signatures afin de recevoir leur startup. « C’était avec un sentiment je joie que j’ai appris que je figure parmi les gagnants de ce concours. Je salue le travail de l’ODELPA et l’HCR visant Ă  encourager les jeunes avec ces sessions de formation et par la suite organiser un tel concours », a fait savoir un bĂ©nĂ©ficiaire. « Je souhaite que l’ODELPA puisse continuer Ă  aider les jeunes Ă  renforcer leur capacitĂ© Ă©conomique. C’est un travail assez noble qui ne fait que commencer. Je souhaite que l’organisation puisse continuer sur cette mĂȘme lancĂ©e », a lĂąchĂ© une autre. Cette initiative supportĂ©e, financiĂšrement, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les RĂ©fugiĂ©s (UNCHR), s'inscrit dans le cadre du projet visant Ă  rĂ©duire la VBG dans les quartiers vulnĂ©rables par le renforcement Ă©conomique des jeunes. Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

  • Gel de fonds du programme VIH en HaĂŻti : Housing Works lance un appel Ă  l’action

    Photo de groupe en fin de l'activit Ă© "Ensemble pour l’Avenir : Plaidoyer pour le Maintien des Services VIH en HaĂŻti”, tel a Ă©tĂ© le thĂšme autour duquel s’est dĂ©roulĂ© un atelier de travail, le 19 fĂ©vrier 2025, Ă  l’HĂŽtel El Rancho, PĂ©tion-ville. Cette initiative de Housing Works, a rĂ©uni, en prĂ©sentiel et virtuel, plusieurs personnalitĂ©s importantes Ɠuvrant dans la riposte du VIH en HaĂŻti : des partenaires internationaux, des responsables gouvernementaux y compris les membres de la sociĂ©tĂ© civile. Cette activitĂ© relevait de discuter autour de la dĂ©cision de l’administration Trump visant Ă  geler les fonds destinĂ©s au programme VIH dans les pays pauvres dont HaĂŻti. Aussi de son impact sur la vie des personnes vivants avec le VIH et comment y remĂ©dier.   La Directrice Pays de ladite structure, Dr Eva Marly STEIDE a procĂ©dĂ© Ă  l’ouverture de cette journĂ©e en faisant ressortir les objectifs fixĂ©s. « Aujourd'hui, c'est un moment que je ne qualifierai pas d'historique, mais plutĂŽt un moment clĂ© où nous allons nous asseoir et travailler ensemble au profit de notre pays », a-t-elle avancĂ©.  Le numĂ©ro 1 de l’Housing Works a exposé la gravitĂ© de la situation oĂč les difficultĂ©s sociopolitiques entravaient dĂ©jà l’accĂšs aux soins de santĂ©. Elle a soulignĂ© l’importance d’une solidarité entre les partenaires.  « À  travers cette rencontre, nous devons proposer des solutions. Nous aimerions avoir un cahier de charge pour complĂ©ter celui du MSPP dans l’objectif d’apporter notre apport dans les diffĂ©rentes considĂ©rations des PVVIH et des populations clĂ©s », a telle dĂ©claré pour informer le public des suivis qui seront assurĂ©s.   À gauche, Dr Eva Marly STEIDE, directrice pays de HOUSING WORKS. A droite La premiĂšre partie de cette activitĂ© a Ă©tĂ© truffĂ©e d’émotions : peur et inquiĂ©tude. ParallĂšlement, la dĂ©termination de remonter la pente a étĂ© au rendez-vous.   DerriĂšre ses fines montures, le PrĂ©sident du Forum de la SociĂ©tĂ© Civile, Dr Fritz Moise, a mis un accent pointilleux sur la gravité de la crise. Dans ces prises de parole, il a affirmĂ© qu’il est l’heure de se serrer les coudes, d’apporter un soutien inconditionnel au MSPP, et aux diffĂ©rents partenaires afin de trouver une solution.   « Mes cher(es) ami.es , offrez le meilleur de vous comme vous le faites depuis le dĂ©but de cette crise.  Restez engagĂ©s aux cĂŽtĂ©s des personnes infectĂ©es par le virus de l’immunodĂ©ficience humaine (VIH), les populations clĂ©s, entre autres, pour les actions de plaidoyers afin de n'ĂȘtre plus surpris des prochaines dĂ©cisions aprĂšs l’échĂ©ance du gel » a-t-il conseillĂ©.     De son cĂŽtĂ©, Dr Christian Mouala, Directeur Pays de l’ONUSIDA dans ses allocutions, a fait ressortir des tonnes d’interrogation qui peuvent ĂȘtre prises en compte en ce moment de gel. Selon lui, cette pĂ©riode a de bons tout comme de mauvais cĂŽtĂ©s. Elle peut servir d’analyse axĂ©e sur les forces et faiblesses, pour la sociĂ©tĂ© haĂŻtienne en matiĂšre de VIH. Aussi de documenter le narratif haĂŻtien ou l’image positive du pays sera au premier rang. Pour finir, il a prodigué quelques conseils et renouvelé l’engagement de l’ONUSIDA de continuer à supporter HaĂŻti dans cette lutte.     Une lutte sans les populations clĂ©s, n’est pas une lutte   « Depuis le 20 janvier dernier, la situation est devenue plus difficile pour nous, les populations clĂ©s. Comme vous le savez, notre communautĂ© est dĂ©jĂ  confrontĂ©e Ă  la stigmatisation et Ă  la discrimination. Une telle dĂ©cision, venant d'un pays dĂ©mocratique, est particuliĂšrement prĂ©occupante. Nous, peuple noir, connaissons bien les prĂ©jugĂ©s auxquels nous sommes confrontĂ©s. Je me demande si nous allons retourner aux annĂ©es 80 et 90, aprĂšs tous les efforts et les luttes que nous avons menĂ©s », s’est questionnĂ© Jonhy LAFLEUR, prĂ©sident du comitĂ© national de plaidoyers et des populations clĂ©s.  VĂȘtu d’une chemise blanche sur laquelle Ă©tait dessinĂ©e le vĂšvÚ d’un dieu voudouesque haitien, Johny a continuĂ© de s’exprimer avec une voix tremblante.  « Je ne sais pas ce qui va se passer le 20 avril, date d’échĂ©ance du gel des financements, mais sachez qu’une lutte sans les populations clĂ©s, ce n’est pas une lutte ».   Pour tenter de rassurer ses pairs, l’homme aux multiples chapeaux, s’efforçait de sourire.  Cependant, à des centaines de mĂštres, on pouvait sentir la peur qu’il dĂ©gageait et malgrĂ© tout l’espoir d’un changement aprĂšs ces 90 jours.    La situation du VIH en HaĂŻti    Dr Steeve SMITH, reprĂ©sentant du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) au sein du MinistĂšre de la SantĂ© Publique et de la Population (MSPP) Dr Steeve SMITH, reprĂ©sentant du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) au sein du MinistĂšre de la SantĂ© Publique et de la Population (MSPP), à partir des statistiques, a prĂ©senté la situation du VIH en HaĂŻti de 2004 Ă  2024. « En 2004, nous avions eu 24 sites de prise en charge du VIH. En 2009, ce nombre est passĂ© Ă  147, et en 2024, il atteint 177. Concernant le traitement, 2 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) Ă©taient enrĂŽlĂ©es en 2004. Ce chiffre a considĂ©rablement augmentĂ© en 2024, oĂč nous en comptons 124 000 environ » a-t-il Ă©voquĂ©.   SimultanĂ©ment, il a Ă©voquĂ© les actions menĂ©es par le MSPP les dĂ©fis rencontrĂ©s, notamment ceux liĂ©s Ă  la crise insĂ©curitaire, l’accĂšs aux centres les plus reculĂ©s, la stigmatisation et la discrimination existants dans les institutions sanitaires, entres autres.   Pour conclure, Dr SMITH a mis en exergue les perspectives du MSPP face Ă  la crise.  Impact de la dĂ©cision du gouvernement amĂ©ricain    La Coordonnatrice de la Surveillance DirigĂ©e par la CommunautĂ©, Mme SƓurette POLICAR, a montré l'impact direct du gel des financements sur les activitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile. Pour illustrer, avec des exemples concrets, elle a fait Ă©tat du report ou de l’annulation de certaines initiatives. Cette situation a des consĂ©quences sur l'accĂšs aux soins de santĂ© de la population, particuliĂšrement pour les groupes marginalisĂ©s. Elle a profitĂ© de l’occasion pour saluer les efforts de chaque institution pendant cette pĂ©riode difficile, en montrant l’importance de la collaboration face aux dĂ©fis en vue de trouver des solutions alternatives.  Travail de groupe Le moment phare de la journĂ©e a Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  un atelier en groupes. Sous l'Ă©gide de Madame Leinadine Lucien Maurice, Deputy Director de Housing Works et maĂźtresse de cĂ©rĂ©monie, ainsi que de Madame Joanne Isidor, responsable des donnĂ©es au CLM, plusieurs groupes ont Ă©tĂ© constituĂ©s. Les participants devaient identifier les besoins prioritaires et les dĂ©fis rencontrĂ©s par les PVVIH et les populations clĂ©s. Ils devaient Ă©galement rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre dont le programme peut maintenir ses services pour toutes les catĂ©gories de personnes.  Suite Ă  des dizaines de minutes de rĂ©flexion, des tonnes d’idĂ©es ont ruisselĂ©. Les solutions proposĂ©es s’accentuaient autour de la solidaritĂ© nationale et la coopĂ©ration renforcĂ©e.   En somme, cet atelier a dĂ©montrĂ© la dĂ©termination des acteurs impliquĂ©s dans la lutte contre le VIH dans le pays, malgrĂ© les nombreuses difficultĂ©s rencontrĂ©es, notamment ceux liĂ©s au gel des financements.  Esperancia JEAN NOEL  esperanciajeannoel@gmail.com

  • Le cancer de la prostate : Une menace sĂ©rieuse pour la santĂ© des hommes

    Le cancer de la prostate Ă©galement connu sous le nom de l’adĂ©nocarcinome, tumeur maligne ou carcinome de la prostate est une pathologie qui se dĂ©veloppe dans l’appareil gĂ©nito-urinaire masculin. Il est l'un des formes de cancer les plus courantes dans le monde. Selon l'Organisation Mondiale de la SantĂ© (OMS), cette maladie reprĂ©sente une part significative des nouveaux cas de cancer chaque annĂ©e. En 2020, environ 1,4 million de nouveaux cas ont Ă©tĂ© diagnostiquĂ©s Ă  l'Ă©chelle mondiale, faisant du cancer de la prostate le deuxiĂšme cancer le plus frĂ©quent chez l’ĂȘtre humain. Le taux de mortalitĂ© ajustĂ© selon l'Ăąge est de 49,12 pour 100 000 habitants, plaçant HaĂŻti au 7ᔉ rang pour ce type de cancer. Les donnĂ©es publiĂ©es par l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) au sein de l’OMS, au cours de la mĂȘme annĂ©e, ont dĂ©montrĂ© que la tumeur maligne de la prostate a causĂ© environ 1 356 dĂ©cĂšs en HaĂŻti, reprĂ©sentant 1,55 % de l'ensemble des dĂ©cĂšs dans le pays.   Anatomie de la prostate et ses rĂŽles La prostate est une glande de la taille d'une noix situĂ©e sous la vessie et entourant l'urĂštre, le canal par lequel l'urine et le sperme quittent le corps. Elle est composĂ©e de tissus glandulaires et musculaires, jouant un rĂŽle crucial dans le systĂšme reproducteur masculin.   « La prostate a plusieurs fonctions essentielles. Sa principale mission est de produire un liquide qui constitue une partie importante du sperme. Ce liquide nourrissant aide Ă  protĂ©ger et Ă  transporter les spermatozoĂŻdes lors de l'Ă©jaculation », a expliquĂ© l’interne en MĂ©decine, Indeed GABRIEL Ă  notre rĂ©daction. En plus de sa fonction reproductive, la prostate joue Ă©galement un rĂŽle dans la rĂ©gulation de l'urine. « La prostate contribue Ă  contrĂŽler le flux urinaire en exerçant une pression sur l'urĂštre », a ponctuĂ© Mme GABRIEL.   Comprendre le cancer de la prostate « À ses dĂ©buts, le cancer de la prostate est souvent asymptomatique, il peut avoir des consĂ©quences graves, Ă  l’avenir, si elle n'est pas dĂ©tectĂ©e Ă  temps » avertit le gĂ©nĂ©raliste Dr Lordson MONTINOR. Cette maladie survient gĂ©nĂ©ralement chez les hommes ĂągĂ©s de plus de 50 ans. Cependant, il peut se dĂ©velopper plus tĂŽt chez ceux ayant des facteurs de risque. Parmi ces pluralitĂ©s de causes, on peut citer : l’ñge, les antĂ©cĂ©dents familiaux et l’origine ethnique, ce qui implique que les hommes afro-amĂ©ricains y sont particuliĂšrement vulnĂ©rables. Une alimentation riche en graisses animales pourrait Ă©galement contribuer Ă  l’augmentation de ces risques. Les signes d’alerte peuvent ĂȘtre subtils. Parmi les symptĂŽmes, on peut noter des problĂšmes urinaires tels que des mictions frĂ©quentes ou un flux urinaire faible. Il existe Ă©galement d’autres manifestations incluant des douleurs pelviennes, des changements lors de l'Ă©jaculation. Dans les stades avancĂ©s, le cancer peut provoquer des douleurs osseuses et une perte de poids inexpliquĂ©e.   D’autres maladies de la Prostate A cĂŽtĂ© de l’adĂ©nocarcinome, il existe une pluralitĂ© de maladies liĂ©es Ă  la prostate. Parmi celles qui se distinguent par leur prĂ©valence et leur impact sur la qualitĂ© de vie, on trouve l'hyperplasie bĂ©nigne de la prostate (HBP) et la prostatite. L'HPB est un agrandissement non cancĂ©reux de la glande, souvent observĂ© chez les hommes ĂągĂ©s. Bien que non dangereux, ce phĂ©nomĂšne nĂ©cessite une attention mĂ©dicale pour prĂ©venir des complications. « Cette maladie peut entraĂźner des symptĂŽmes urinaires gĂȘnants, tels que des difficultĂ©s Ă  uriner ou des mictions frĂ©quentes, affectant ainsi considĂ©rablement le quotidien des patients », a mentionnĂ© Dr MONTINOR. La prostatite, quant Ă  elle, est une inflammation de la prostate qui peut ĂȘtre aiguĂ« ou chronique. Elle peut rĂ©sulter d'une infection bactĂ©rienne ou d'autres causes. Les symptĂŽmes de cette pathologie impliquent des douleurs pelviennes et difficultĂ©s urinaires, rendant cette condition particuliĂšrement inconfortable pour ceux qui en souffrent.   Traitement de l’adĂ©nocarcinome Les options de traitement varient, selon le stade du cancer, a confirmĂ© le Directeur de la Clinique Horeb. La personnalisation des traitements varie en fonction des caractĂ©ristiques individuelles du cancer et de la santĂ© du patient qui est dĂ©sormais au cƓur des stratĂ©gies thĂ©rapeutiques. Les oncologues insistent sur l'importance d'une discussion approfondie avec chaque patient pour choisir le traitement le plus appropriĂ©. Avec ces avancĂ©es, l'avenir s'annonce encourageant pour les hommes touchĂ©s par cette maladie, malgrĂ© qu’en HaĂŻti nous sommes encore loin de cette rĂ©alitĂ©.   Selon des spĂ©cialistes mĂ©dicaux, les options vont de la surveillance active pour les cas Ă  faible risque Ă  des interventions chirurgicales. On peut noter, la prostatectomie radicale qui consiste Ă  retirer la glande pour les stades les plus avancĂ©s. La radiothĂ©rapie, tant externe qu'interne qui est l’utilisation de rayonnements permettant de dĂ©truire les cellules cancĂ©reuses. Il existe parallĂšlement les thĂ©rapies ciblĂ©es Ă©mergent comme des solutions prometteuses, offrant de nouvelles perspectives aux patients. On retient : L'immunothĂ©rapie ; la radiothĂ©rapie ; la chimiothĂ©rapie ou encore la thĂ©rapie hormonale, assurant le blocage des hormones qui favorisent la croissance du cancer.   La dĂ©tection prĂ©coce par le biais du dĂ©pistage rĂ©gulier est cruciale pour amĂ©liorer les chances de traitements efficaces. Encourager les hommes Ă  prendre soin de leur santĂ©, grĂące Ă  la sensibilisation et l'Ă©ducation, c’est un impĂ©ratif pour faire face Ă  cette maladie silencieuse, « Les hommes doivent ĂȘtre conscients des symptĂŽmes et consulter rĂ©guliĂšrement leur mĂ©decin pour un examen de la prostate. La dĂ©tection prĂ©coce est essentielle pour amĂ©liorer les chances de traitement efficace » a encouragĂ© Dr MONTINOR. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com

  • Chantal, une vie hantĂ©e par un cauchemar que le temps ne pourra effacer

    Ma vie n’a plus de sens, je me sens humiliĂ©, anĂ©antie. Je n’avais jamais espĂ©rĂ© vivre ce cauchemar. Être violĂ©e par mon propre pĂšre », maugrĂ©e Chantal. Les blessures de son Ăąme, Ă  voix basse empoigne notre cƓur. MalgrĂ© les annĂ©es, le temps n’a pas mis de voile sur les symptĂŽmes que cet abus sexuel a causĂ© dans son ĂȘtre. La jeune femme respire et nous confie Ă  mi‑voix : « Ce samedi‑lĂ , mon pĂšre venait de conduire sa femme Ă  l’aĂ©roport. La femme de mĂ©nage quant Ă  elle, restait chez elle habituellement tous les week‑ends. Je me suis sentie vulnĂ©rable puisque, j’étais seule avec lui Ă  la maison. Il est montĂ© dans ma chambre, il m’a fait des propositions indĂ©centes. MalgrĂ© mes protestations, malgrĂ© mes rĂ©sistances, ce soir‑lĂ , il est parti avec une partie de moi. Il a volĂ© mon innocence », confie la jeune fille, les larmes aux yeux. À l’époque, Chantal avait 18 ans. Elle a enfoui son secret Ă  double au fin fond d’elle‑mĂȘme. Son pĂšre, Ă  son tour, cynique comme lui seul, il ne l’a pas lĂąchĂ© un instant, lui faisant mĂȘme des menaces du genre : « Si tu en parles Ă  quiconque, je te tue. » Une enfance choyĂ©e Fille unique de Gina, sa mĂšre, Chantal menait une vie normale comme les personnes de son Ăąge avant que son pĂšre fasse main basse sur son adolescence. Gina, une vraie bosseuse, avait fait tous les mĂ©tiers pour lui offrir une vie digne. Elle avait roulĂ© sa bosse comme ouvriĂšre dans une usine de textile de Port‑au‑Prince, tantĂŽt elle s’esquintait comme femme de mĂ©nage, ensuite elle suait sang et eau comme commerçante ÍŸ enfin, elle se mettra Ă  son compte en ouvrant un commerce de produits cosmĂ©tiques Ă  Carrefour Feuilles. « Ma mĂšre a tout fait pour moi. Je frĂ©quentais de bonne Ă©coles. J’avais un toit, de quoi me nourrir. Par contre, j’ai senti un vide. Toute mon enfance, je rĂ©clamais mon pĂšre. Ma mĂšre avait souvent l’habitude d’éviter le sujet. De ce fait, je m’étais dĂ©cidĂ©e Ă  trouver mon pĂšre gĂ©niteur quand j’ai eu 14 ans », dĂ©clare‑t‑elle. Le poids des hommes armĂ©s dans cette histoire Nous sommes en aoĂ»t 2023, lorsque, suite Ă  l’attaque des bandits perpĂ©trĂ©e Ă  Carrefour feuilles, la vie de Chantal connait un tourment. Elles ont tout perdu, la maison, le magasin, tout. « Nous nous sommes refugiĂ©es pendant quelques temps chez une amie de ma mĂšre. Au dĂ©but elle nous avait accueillis Ă  bras ouverts. Mais des semaines plus tard des engueulades avaient commencĂ© pour nous signifier le poids nuisible de notre prĂ©sence. Alors ma mĂšre est rentrĂ©e en contact avec mon pĂšre, afin qu’au moins une fois dans la vie, ce dernier assume sa responsabilitĂ© Ă  mon Ă©gard, puisqu’elle ne voulait pas que je rate ma derniĂšre annĂ©e scolaire. J’étais trop contente de cette nouvelle. Rencontrer mon pĂšre enfin », a‑t‑elle expliquĂ©. ArrivĂ©e chez son pĂšre, tout s’est dĂ©roulĂ© diffĂ©remment de la maniĂšre dont Chantal l’avait espĂ©rĂ©. Sa belle‑mĂšre l’a traitĂ© comme un vieux chiffon, une bĂątarde. « Je ne pouvais pas jouer avec mes frĂšres et sƓurs et elle me tenait responsable de tout. Le soir j’étais Ă©cartĂ©e de la table familiale. Et malheureusement, mon pĂšre n’a rien fait », souligne Chantal. Ce n’était pas facile pour cette jeune fille, mais elle acceptait, se disant qu’elle devait sauver son annĂ©e scolaire. Et son pĂšre est uniquement celui qui pouvait l’aider malgrĂ© tout. Et effectivement il a assurĂ©. « Le jour de la rentrĂ©e, je l’ai remerciĂ© pour son support. Mais j’ai eu le choc quand ce dernier m’a clairement lancĂ© en plein visage, je suis prĂȘt Ă  tout faire pour toi mais je dois avoir quelque chose en Ă©change », confie‑t‑elle. Depuis cette dĂ©claration, Chantal s’est mise sur la dĂ©fensive. « Je l’ai fui dans la maison. Mais je n’ai pas pu dire un mot Ă  personne puisqu’il a jurĂ© de m’exterminer. Il a essayĂ© plusieurs fois mais j’ai rĂ©sistĂ©, jusqu’à ce jour fatidique » balbutie‑t‑elle. Sa vie aprĂšs cette tragĂ©die Aujourd’hui Chantal connait la maltraitance chez une amie de sa mĂšre. Dix‑neuf mois aprĂšs, ce cauchemar, filmĂ© sur son portable, lui hante encore la vie. « Parfois j’ai envie de mettre fin Ă  mes jours, je n’ai jamais voulu vivre une telle vie. Mais je n’y peux rien. J’ai toujours voulu Ă©tudier le droit. J’espĂšre un jour avoir la chance de poursuivre ce rĂȘve pour dĂ©fendre la cause des victimes comme moi » a‑t‑elle conclu. Marc‑Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • Les jeunes des ghettos en quĂȘte de formation

    Dans le temps, le ghetto Ă©tait considĂ©rĂ© comme un espace oĂč vit une communautĂ© Ă  l’écart du reste de la population avec des mƓurs bien diffĂ©rentes. Avec le poids des annĂ©es, cette appellation a connu de nombreux glissements de sens. Aujourd’hui, dans la sociĂ©tĂ© haĂŻtienne, elle est perçue comme un lieu marquĂ© par les stigmates de la prĂ©caritĂ©, la contrainte, l’insĂ©curitĂ©, la violence et toutes sortes de blessures de l’ñme qui s’extĂ©riorisent sur l’environnement immĂ©diat. Regardez les graffitis hurlant sur les murs. Les habitants de ces quartiers difficiles sont souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. Ils sont gĂ©nĂ©ralement pointĂ©s du doigt en raison des qualificatifs nĂ©gatifs qui planent au‑dessus de leur tĂȘte. Plusieurs de ces riverains sont repliĂ©s sur eux‑mĂȘmes tandis que d’autres particuliĂšrement les jeunes, inquiets pour leur avenir, souhaitent trouver des opportunitĂ©s pouvant les aider Ă  se dĂ©marquer du lot mĂȘme si le chemin est loin d’ĂȘtre tracĂ© en raison de leur provenance sociale. « Vivre dans un ghetto quand on est jeune n’est pas chose facile, c’est comme subir un chĂątiment, ĂȘtre dans une prison dans laquelle on ne peut pas Ă©voluer. Certaines fois, on aimerait bien participer Ă  des activitĂ©s nous permettant de renforcer notre capacitĂ©, comme des sĂ©ances de formation, mais le poids de la stigmatisation et de la discrimination nous guette au quotidien », confie Kerline, une jeune fille de la rue des Remparts, un quartier de Bel‑Air qui surplombe le centre‑ville de Port‑au‑Prince. Originaire de la ville des Cayes, Kerline, 21 ans, habite la zone depuis sa tendre enfance avec son pĂšre et sa famille. Depuis environ deux ans, elle a laissĂ© le toit familial pour vivre en concubinage avec le pĂšre de son bĂ©bĂ© de 9 mois. La jeune femme considĂšre la vie dans un ghetto comme un obstacle pour son avancement surtout sur le plan Ă©ducatif. Assise sur une petite chaise en paille, tenant son enfant dans ses bras, l’air inquiet, elle se libĂšre dans un flot de paroles : « Ici, c’est vraiment stressant et dangereux. A cause de la violence qui sĂ©vit dans la zone, la vie ne tient qu’à une f icelle. Sous nos yeux, on voit des jeunes, avec un avenir prometteur, se faire assassiner. Je vis avec la peur au ventre. J’aimerais sortir certaines fois, rencontrer des gens d’horizons divers, pouvoir m’épanouir et apprendre de nouvelles choses, mais comment m’y prendre si je n’ai pas les moyens Ă©conomiques nĂ©cessaires sans oublier les tirs qui rĂ©sonnent au quotidien. Si on arrive Ă  se dĂ©placer, avant de rentrer il faut prĂ©alablement tĂ©lĂ©phoner Ă  quelqu’un pour ĂȘtre au courant des nouvelles. Sinon, on risque d’ĂȘtre victime ». La barriĂšre des stĂ©rĂ©otypes N'ayant pas pu continuer ses Ă©tudes secondaires Ă  cause de sa grossesse, Kerline manifeste encore le dĂ©sir d’enrichir ses connaissances. Aussi souhaite‑t‑elle participer Ă  des sĂ©ances de formation. Mais hĂ©las, Ă  cause de son origine sociale, l’accĂšs lui est toujours refuser. « Je suis continuellement en quĂȘte de formation. DĂšs que je partage mon adresse avec les organisateurs de ces activitĂ©s, ils me disent que c’est impossible d’y participer. Ça me fait mal, je qualifie cet acte d’inhumain. Les gens ont toujours cette perception : vivre dans un quartier dĂ©favorisĂ© est synonyme de caĂŻd ou ĂȘtre la femme de bandit. On ne devrait pas me coller des Ă©tiquettes parce que j’habite une localitĂ©. Il existe Ă©galement des gens bien qui y demeurent et qui aimeraient dĂ©loger. Faute de moyens, ils sont encore cloĂźtrĂ©s ici. Je peux compter plusieurs jeunes de mon entourage qui ont dĂ©crochĂ© de nombreux diplĂŽmes. Ces papiers ne les servent Ă  rien prĂ©sentement en raison des stĂ©rĂ©otypes. Sont‑ils des caĂŻds ? Non, ils sont juste au mauvais endroit », se dĂ©sole t‑elle. Pour Kerline, les jeunes du ghetto sont des laissĂ©s‑pour‑compte. AbandonnĂ©s Ă  leur triste sort. Personne ne se soucie vraiment d’eux. L’État est aux abonnĂ©s absents. Les bons samaritains qui manifestent un brin de volontĂ© pour les aider, bien qu’ils soient minimes, ils ont peur des zones rouges. L’insĂ©curitĂ© est une gangrĂšne qui mine tout rapport humain en ce temps oĂč la mort rĂŽde dans la ville. Pour la Bel‑Airienne, leur salut passe par l’éducation. Qui viendra les retirer de cette misĂšre crasseuse ? Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

  • L’insĂ©curitĂ© : une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs sur les PVVIH de l’Artibonite

    Depuis quelque temps, l’actualitĂ© tourne autour du dĂ©partement de l’Artibonite. Les attaques armĂ©es qui s’intensifient dans ce dĂ©partement font le malheur de tous les habitants. Parmi les victimes de ce drame, on y trouve en grande partie les personnes vivant avec le virus de l’immunodĂ©ficience humaine (PVVIH). Sans grande assistance du gouvernement en place, ces patients dĂ©pendants de leurs mĂ©dicaments courent le risque de tomber malade.  PrĂ©occupĂ© par cette situation, le coordonnateur des activitĂ©s Ă  la Fondation Esther Boucicault Stanislas (FEBS), Dr. Joseph Carl Erick OBAS lance un appel urgent pour sauver les objectifs de dĂ©veloppement durables : « L’insĂ©curitĂ© actuelle affecte trĂšs grandement l’accĂšs aux centres de soins aux PVVIH. Plusieurs localitĂ©s du dĂ©partement sont sous le contrĂŽle de groupes armĂ©s ainsi que la route principale. Dans le dĂ©partement de l’Artibonite, nous avons des patients de divers horizons et la plupart d’entre eux sont trĂšs vulnĂ©rables Ă©conomiquement. DĂ©pendants de leurs mĂ©dicaments, ils doivent prendre leur ARV au quotidien. Si pour une raison quelconque il advient une interruption, le risque encouru est de taille : une augmentation du nombre de patients dĂ©tectables qui tend vers l’augmentation du risque de transmission et l’échec des ODD 2030 », a‑t‑il indiquĂ©. Le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste dĂ©plore la passivitĂ© des autoritĂ©s sanitaires du pays. A cause de leur silence, la tĂąche de la FEBS consistant en assistance dans la prise en charge psycho‑sociale et mĂ©dicale des patients devient plus difficile. Par ailleurs, il se console sur le support de certaines structures internationales. « Du cĂŽtĂ© du MinistĂšre de la SantĂ© publique et de la Population, il n’existe pas encore de rĂ©ponse adaptĂ©e aux circonstances. À la FEBS, on doit dĂ©ployer davantage d’efforts pour faire face Ă  cette situation. Les patients ont besoin de nous plus qu’avant. Ainsi devons‑nous remercier l’UniversitĂ© Georgetown, Ă  travers les diffĂ©rents DDP, et la FORSREF, sans leur aide, il nous aurait Ă©tĂ© difficile de multiplier nos efforts pour accompagner les patients sur le plan mĂ©dical et psychologique », rappelle Dr OBAS.  Cette organisation non gouvernementale, crĂ©Ă©e le 25 avril 1996, basĂ©e Ă  Saint‑Marc dans le bas Artibonite, qui s'occupe de la prise en charge psycho sociale et mĂ©dicale des clients vivants avec le VIH/SIDA est une oasis au milieu d’un dĂ©sert. En ces temps difficiles, le coordonnateur craint que la FEBS n’arrive pas Ă  continuer son travail. « Notre mission est d'amĂ©liorer la qualitĂ© de vie des PVVIH en leur fournissant de l’assistance et toute aide nĂ©cessaire pour la rĂ©insertion sociale des PVVIH, leur autonomie financiĂšre, l'acceptation et l'estime d'eux‑mĂȘmes pour pouvoir aller de l'avant. Les rĂ©centes attaques Ă  Pont SondĂ© menacent leurs activitĂ©s. Il y a des cas ou des hommes armĂ©s ont saisi des mĂ©dicaments non pas par besoin mais par mĂ©chancetĂ©. D’autre part, les agents chargĂ©s de la distribution des mĂ©dicaments se font kidnapper. L’insĂ©curitĂ© complique sĂ©rieusement la chaĂźne d’approvisionnement. Et, ce n’est pas seulement les ARV, mais tout autre mĂ©dicament essentiel », dĂ©plore le mĂ©decin.  Cette situation demande une rĂ©ponse urgente. Les objectifs de dĂ©veloppement durables Ă  l’horizon 2030, spĂ©cialement le numĂ©ro 3 : bonne santĂ© et bien‑ĂȘtre, requiert une implication active de l’Etat pour prendre chair. Pour le coordonnateur de la Fondation Esther Boucicault Stanislas, « aucune situation ne doit se dresser sur le chemin vers l’attente de ces objectifs. » Jobenson Andou Jandou08@gmail.com

  • Ref‑HaĂŻti met fin au projet Women’s peace and humatarian funds (WPHF)

    L’hĂŽtel Montana a accueilli, le mardi 20 aoĂ»t 2024, la clĂŽture du programme « Women’s peace and humatarian funds » (WPHF). La cĂ©rĂ©monie s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence de la Ministre Ă  la Condition FĂ©minine et aux Droits des Femmes, Mme Marie Françoise Suzan ÍŸ la ReprĂ©sentante de l’ONU‑Femmes, Mme Goretti NDUWAYO ÍŸ le prĂ©sident du Forum de la SociĂ©tĂ© Civile, Dr Fritz MOISE ÍŸ la prĂ©sidente de l’Alliance, Mme Dorothy SÉNATUS ÍŸ la directrice exĂ©cutive de l’Organisation de DĂ©veloppement et de lutte contre la PauvretĂ© (ODELPA), Mme SƓurette POLICAR Montjoie, des leaders d’Organisation de la SociĂ©tĂ© Civile, entre autres. Sous l’égide du Refuge des Femmes d’HaĂŻti, ce projet de 15 mois a eu le soutien financier de l’ONUFEMME. Il s’est articulĂ© autour du thĂšme « Renforçons nos femmes leaders pour lutter contre la VBG »  À la cĂ©rĂ©monie de clĂŽture, la prĂ©sidente de Ref‑HaĂŻti, Mme Novia AUGUSTIN a dĂ©clarĂ© : « Le programme WPHF consistait Ă  rĂ©aliser des activitĂ©s d’autonomisation, d’éducation aux droits, de dĂ©veloppement Ă  l’échelle communautaire. Et Ă©galement contribuer Ă  l'amĂ©lioration des conditions de vie des femmes, des jeunes et toute personne vulnĂ©rable tant au niveau social, culturel, intellectuel et financier ». Par ailleurs, elle a indiquĂ© que dans le cadre de ce projet, une sĂ©ance de formation a Ă©tĂ© organisĂ©e pour 200 leaders sur le VIH, la Violence BasĂ©e Genre, la SantĂ© Sexuelle et Reproductive, ainsi que le planning familial. Dans la mĂȘme veine, la militante en droits de la cause des femmes a soulignĂ© que 125 leaders ont Ă©tĂ© outillĂ©s sur la fabrication des produits chimiques et 26 autres dans la fabrication d’objets d’artisanat en macramĂ©. Elle a aussi signalĂ© que 389 femmes et filles dĂ©placĂ©es Ă  cause de la violence des gangs ont Ă©tĂ© recueillies, au cours du projet, dans leur centre d’hĂ©bergement Ă  la Croix‑des‑Bouquets. « 35 parmi les femmes hĂ©bergĂ©es ont reçu un accompagnement financier afin de rĂ©aliser une activitĂ© gĂ©nĂ©ratrice de revenu. On a Ă©galement rĂ©alisĂ© des activitĂ©s Ă©ducatives et de loisirs (camp d’étĂ©) avec 40 enfants et adolescents », a‑t‑elle ajoutĂ©. « MalgrĂ© la panoplie de dĂ©fis auxquels nous avons faits face au cours de l’exĂ©cution de ce programme, nous nous engageons Ă  rechercher de nouvelles sources de financement afin de relancer ce projet. Au nombre de ces dĂ©fis, je peux vous citer le retard de financement, la sous‑évaluation du budget prĂ©vu pour l’accompagnement des femmes dans le centre d’hĂ©bergement et l’augmentation du coĂ»t des produits, l’insĂ©curitĂ© et les troubles socio politiques, et d’autres. Parce qu’en renforçant l’autonomie des femmes et en promouvant l'Ă©galitĂ© des genres, nous pouvons mettre fin aux violences faites aux femmes en HaĂŻti », a notĂ© Mme Novia AUGUSTIN. TĂ©moignage des bĂ©nĂ©ficiaires  Du haut de l’estrade, cernĂ©s de regards, CarmĂ©lie JOSEPH, vĂȘtue d’une robe en pagne africain qu’elle a elle‑mĂȘme cousue, parle haut et fort dans une salle qui rĂ©sonne de sa voix. La jeune mĂšre s’estime heureuse d’avoir Ă©tĂ© parmi les 25 bĂ©nĂ©ficiaires ayant reçu d’un fond pour dĂ©marrer une petite activitĂ© gĂ©nĂ©ratrice de revenus. « Au cours du mois octobre 2023, j’ai eu la chance de bĂ©nĂ©ficier de plusieurs sĂ©ances de formation Ă  Ref‑HaĂŻti, sur les techniques du macramĂ©, j’ai fait de l’infographie et la couture. Avec ce prĂȘt, j’ai pu renforcer mon business de provisions alimentaires et j’ai rĂ©ussi Ă  faire un peu d’économie », a‑t‑elle dit sur un ton fier. Myrthel HENRY, membre du Rassemblement des « Madan Sara » d’HaĂŻti, RAMSAH, quant Ă  elle, a rĂ©alisĂ© pas mal de chose avec son financement. « J’ai pu renforcer mon dĂ©pĂŽt de provisions alimentaires. Je vends des bocaux de beurre d’arachides (manba) que j’ai moi mĂȘme confectionnĂ©s et aussi des bouteilles de crĂ©masses ainsi que des cocktails », a‑t‑elle fiĂšrement dĂ©clarĂ©. Porte‑parole des femmes bĂ©nĂ©ficiaires du projet, elle a exprimĂ© sa gratitude envers ONUFEMMES et Ref‑HaĂŻti tout en leur demandant de poursuivre cette l’initiative qui touche de prĂšs les femmes dans leur quotidien. Les organisateurs de cet Ă©vĂ©nement ont prĂ©sentĂ© au grand public les diffĂ©rentes activitĂ©s exĂ©cutĂ©es dans le cadre du projet « Women’s peace and humatarian funds ». Ils ont profitĂ© de ce moment pour rĂ©compenser les 10 femmes les plus excellentes dans la formation sur l’infographie. Ils ont mis en exergue le talent des enfants et des jeunes qui ont participĂ© Ă  leur camp d’étĂ©. La journĂ©e s’est clĂŽturĂ©e avec deux prestations de danses proposĂ©es par les enfants et les adolescentes de REF‑HaĂŻti. Marc‑Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • La lutte contre le VIH menacĂ©e par l’insĂ©curitĂ© en HaĂŻti : Esther Boucicault Stanislas lance un nouveau cri

    HaĂŻti fait partie des pays de la caraĂŻbe oĂč la lutte contre le Sida engagĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 2000 a connu le plus de succĂšs. Des figures comme Esther Boucicault Stanislas reste sans aucun doute l’une des plus marquantes de ce combat acharnĂ© menĂ© contre la discrimination et la stigmatisation envers les personnes affectĂ©es et infectĂ©es par le virus responsable de cette maladie. Cette femme a connu un revers sans prĂ©cĂ©dent en dĂ©cembre 1998 au Rex thĂ©Ăątre alors qu’elle s’apprĂȘtait Ă  prendre la parole pour sensibiliser les jeunes contre le flĂ©au que reprĂ©sentait le Sida durant cette pĂ©riode. Esther Boucicault Stanislas a Ă©tĂ© chahutĂ©e, sifflĂ©e, bousculĂ©e alors qu’elle Ă©tait sur la scĂšne de cette salle de spectacle au Champ de mars Ă  Port‑au‑Prince  Le dĂ©but d’une longue guerre  En DĂ©cembre 1998, Esther a Ă©tĂ© la premiĂšre personne infectĂ©e par le VIH Ă  dĂ©voiler sa sĂ©ropositivitĂ© au grand public sur une chaine de tĂ©lĂ©vision Ă  visage dĂ©couvert interviewĂ©e par Dr Carlo DĂ©sinor. Le risque Ă©tait Ă©norme mais il le fallait car trop de jeunes et de personnalitĂ©s commençaient Ă  mourir suite Ă  la contraction du VIH sans pouvoir ĂȘtre soignĂ©s. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, l’Organisation mondiale de la santĂ© a ouvertement fait de la lutte contre le VIH un problĂšme de santĂ© publique. Des confĂ©rences organisĂ©es dans plusieurs rĂ©gions du monde pour sensibiliser les Gouvernements autour de la question ont ouvert les yeux des dĂ©cideurs politiques sur le danger de ce virus immunodĂ©ficient. En HaĂŻti, le Fonds mondial de lutte contre le VIH a mobilisĂ© d’importants financements pour soutenir des interventions afin de rĂ©duire l’impact du virus dans les communautĂ©s  La FEBS : un modĂšle de rĂ©ussite dans l’Artibonite  Les donnĂ©es publiĂ©es par le MinistĂšre de la santĂ© publique et de la Population (MSPP) entre 2008 et 2012 montrent que la rĂ©gion de l’Artibonite a Ă©tĂ© la plus touchĂ©e notamment la commune de St Marc. L’installation de la Fondation Esther Boucicault Stanislas (FEBS) a Ă©tĂ© stratĂ©gique pour protĂ©ger les jeunes de cette rĂ©gion n’étaient pas suffisamment informĂ©s et sensibilisĂ©s du danger que reprĂ©sente le VIH. Sous le leadership  d’Esther, la FEBS a permis de rĂ©duire considĂ©rablement le nombre d’infections en assistant les personnes infectĂ©es dans la ville de St Marc. En Novembre 2008, une marche nationale a Ă©tĂ© organisĂ©e dans le bas Artibonite. Cette activitĂ© a rassemblĂ© des milliers de personnes notamment des activistes venus de plusieurs rĂ©gions du pays soutenir la lutte d’Esther B. Stanislas pour les PVVIH.  Les activitĂ©s de la FEBS dans la ville de St Marc ont permis de rĂ©cupĂ©rer plusieurs centaines de jeunes garçons et jeunes filles qui faisaient du trottoir. De ces jeunes, plus de 60% ont Ă©tĂ© infectĂ©s par le VIH aprĂšs avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© des tests de dĂ©pistage au VIH. Ils ont Ă©tĂ© immĂ©diatement mis sous ARV pour empĂȘcher d’autres contaminations dans la rĂ©gion. Il a fallu l’intervention de la FEBS pour attirer l’attention des responsables du MinistĂšre de la santĂ© publique et de la Population (MSPP) sur la situation dans le bas Artibonite la plus touchĂ©e par le phĂ©nomĂšne. Des programmes ont Ă©tĂ© mis en place pour la distribution de mĂ©dicaments et une prise en charge plus importante des personnes infectĂ©s et affectĂ©es notamment les enfants orphelins. Une Ă©cole de jardin d’enfant et de primaire dirigĂ©e par Dr MichĂšle Maignan a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e Ă  Bois Leta, une section communale de St Marc, en faveur de ses enfants. Une lutte menacĂ©e par l’insĂ©curitĂ©  Ce combat acharnĂ© contre le virus du Sida connait un revers considĂ©rable depuis les cinq (5) derniĂšres annĂ©es avec la dĂ©gradation de la situation sĂ©curitaire en HaĂŻti. Les PVVIH vivent une nouvelle rĂ©alitĂ© avec le dĂ©placement de millier de personnes fuyant les violences des gangs armĂ©s dans plusieurs rĂ©gions du pays notamment dans le dĂ©partement de l’Artibonite. Au dĂ©but de mois de Septembre 2024, plus de 70 personnes ont Ă©tĂ© assassinĂ©es dans la commune de Pont‑SondĂ© par les gangs armĂ©s obligeant plus de 6000 personnes Ă  s’installer dans trois abris provisoires Ă  St Marc selon les chiffres de la protection civile. Cette situation a de sĂ©rieuses incidences sur les services offerts aux patients de la FEBS, une institution de santĂ© qui accompagne les personnes infectĂ©es depuis environ une vingt ans dans la ville. Selon le spĂ©cialiste en santĂ© publique Dr. AndrĂ© Paul VĂ©nor, la situation actuelle d’insĂ©curitĂ© et d’instabilitĂ©, qui est aussi Ă  la base d’une rĂ©duction drastique de financement, constitue un facteur de risque majeur qui peut faire perdre les acquis que le pays a faits dans la lutte contre le VIH. Ce serait trĂšs dommage. Il souligne que les partenaires du pays doivent travailler avec les organisations sur le terrain pour Ă©viter la perte des gains durement acquis au cours des dĂ©cennies passĂ©es. Dr Carl Obas, Coordonnateur des activitĂ©s de la FEBS explique que la continuitĂ© dans la prise en charge des patients est importante pour les PVVIH. Il souligne que ces activitĂ©s contribuent Ă©normĂ©ment dans leurs rĂ©cupĂ©rations physiques, mentales et sociales. « Nous organisons plusieurs sessions sur divers thĂšmes dont l’estime de soi, l’entreprenariat, la sensibilisation aux droits humains, nutrition, entre autres. La FEBS organise aussi, par occasion, des sessions de formation sur quelques notions de chimie industrielle comme la confection de savon Ă  vaisselle et dĂ©tergent pour lave‑vaisselle », a‑t‑il ndiquĂ©.  Pour la travailleuse sociale de la FEBS StĂ©phanie Obas, l'insĂ©curitĂ© limite l'accĂšs des PVVIH aux services de santĂ© et rend difficiles les visites Ă  domicile. Les dĂ©placements sont risquĂ©s, et cela affecte aussi la rĂ©gularitĂ© des suivis mĂ©dicaux. Les patients sont souvent dans l'incapacitĂ© de se rendre aux centres de santĂ©, ce qui complique leur prise en charge et augmente le risque de dĂ©crochage thĂ©rapeutique  Avec la menace des gangs dans l’Artibonite et compte tenu de la situation f inanciĂšre, l’institution qui intervient depuis Avril 1996 pourrait fermer ses portes faute de pouvoir rĂ©pondre Ă  ses exigences. « Nous faisons face Ă  un grave problĂšme de f inancement. Depuis tantĂŽt 3 ans, nous ne recevons quasiment pas de fonds. Pour cette annĂ©e, nous sommes en septembre 2024 et nous n’avons encore reçu aucun fond pour la rĂ©alisation des activitĂ©s. Les clients qui vivaient dĂ©jĂ  dans une situation difficile sont maintenant aux abois », se dĂ©sole Dr. Carl Joseph Obas.  La PrĂ©sidente de la Fondation qui porte son nom Esther Boucicaut Stanislas, se dit consciente de la dĂ©licatesse de la situation que connait l’institution aujourd‘hui. Toutefois, cette femme courageuse avance qu’elle reste dĂ©terminĂ©e et veut faire feu de tout bois pour continuer d’accompagner les PVVIH notamment les patients de l’Artibonite. « Certains patients de St Marc ont abandonnĂ© leurs maisons pour fuir la violence des bandes armĂ©s et se retrouvent Ă  quĂ©mander pour se loger. Nous sommes en alerte rouge et nous souhaiterions que les autoritĂ©s concernĂ©es, les bailleurs fassent le nĂ©cessaire pour porter assistance Ă  nos clients. Depuis quelques annĂ©es, les clients sont totalement dĂ©laissĂ©s », informe Esther Boucicaut Stanislas.  Le dĂ©veloppement de la situation sĂ©curitaire dans le Pays interpelle sĂ©rieusement les membres de la FEBS et ses partenaires sur la nouvelle vie des  PVVIH. Des milliers d’entre eux sont dans la nature abandonnant involontairement leur traitement. Pour des centaines qui suivaient assidument leur mĂ©dication, leur charge virale avait Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duite et le virus devenait alors indĂ©tectable rĂ©duisant le risque de sa transmission Ă  une autre personne. Une situation qui pourrait changer si les PVVIH ne trouvent pas d’accĂšs pour continuer leur traitement  HaĂŻti a Ă©tĂ© l’un des territoires de la CaraĂŻbe ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’importants f inancements dans la lutte contre le Sida, la TB et la Malaria entre 2006 Ă  aujourd’hui avec des progrĂšs considĂ©rables dans la lutte contre le VIH. Le taux d’incidence est passĂ© de 6% Ă  2,1% au cours de cette pĂ©riode. Les traitements mis en place a permis de garder plus de 120 milles personnes en vie  Esther Boucicaut Stanislas, cette militante hors‑pair, a menĂ© une lutte sans arrĂȘt pour accompagner ces personnes qui ne pouvaient trouver du travail Ă  cause de leur statut sĂ©rologique. Aujourd’hui, elle lance un appel pressant aux partenaires pour conserver ces acquis en Ă©vitant de nouvelles infections compte tenu de la situation socioĂ©conomique difficile qui rend la population encore plus vulnĂ©rable avec des jeunes filles de 15 Ă  17 ans qui recommencent Ă  faire du trottoir pour se nourrir aux yeux de tout le monde en pleine rue au cours de la matinĂ©e.  Eddy Trofort   troforteddy@gmail.com

  • L’InsĂ©curitĂ© : un nouveau grain de sable dans la lutte contre le VIH en HaĂŻti

    En HaĂŻti, la vie n’est plus comme avant. Ce n’est plus un constat, mais un fait. Les rues sont mĂ©connaissables. Les hĂŽpitaux, dysfonctionnels. Les Ă©coles et les universitĂ©s fonctionnent partiellement. Les activitĂ©s commerciales, rĂ©duites considĂ©rablement. Des hommes armĂ©s font la loi dans la rĂ©gion mĂ©tropolitaine. Idem dans une partie de la province. Plus de 700 mille personnes ont dĂ©jĂ  laissĂ© leur maison pour se rĂ©fugier dans des camps. Des milliers de jeunes ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors des affrontements entre les forces de l’ordre et les bandits armĂ©s. Ce sombre tableau, malheureusement, a des rĂ©percussions sur la vie de certaines catĂ©gories de la population. Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sont davantage fragilisĂ©es. À cause de l’insĂ©curitĂ© galopante, ces patients font parfois un parcours de combattant pour arriver Ă  rĂ©cupĂ©rer leurs mĂ©dicaments (ARV). Pour continuer leur traitement. Une telle situation oblige les institutions travaillant dans le secteur Ă  sonner l’alarme. Dans un sursaut d’énergie, elles s’arment de courage pour sauver les efforts dĂ©jĂ  consentis depuis plus de 20 ans dans cette lutte contre la propagation du VIH. Aujourd’hui, plus d’une dizaine d’organisations de PVVIH Ă  travers le pays attirent l’attention sur l’existence de cette catĂ©gorie dans les camps de dĂ©placĂ©s. La peur de la discrimination n’est jamais loin dans ces moments de dĂ©sespoir national. En HaĂŻti, selon les donnĂ©es du MinistĂšre de la santĂ© publique et de la population (MSPP) datant de juillet 2021, 154 000 PVVIH sont concernĂ©es par cette situation. Leur exode Ă  travers plusieurs rĂ©gions du pays constitue un danger et une rĂ©elle menace. Imaginez seulement si ces PVVIH, dĂ©couragĂ©es, moralement affaissĂ©, abandonnent leur traitement. Selon ONUSIDA, « La menace du VIH plane toujours sur l’humanitĂ© 40 ans aprĂšs le signalement des premiers cas de sida ». Aujourd’hui, l'engagement de mettre fin au sida Ă  l’horizon 2030 est manifestement en retard. La RĂ©daction du Newsletter ATTITUDE SANTE du mois d’octobre consacre quelques articles sur la situation des PVVIH dans les camps et le cri d’alarme des institutions travaillant dans le secteur face Ă  ce danger. Bonne lecture ! Eddy Trofort RĂ©dacteur en chef

  • Atelier de travail sur le renforcement des capacitĂ©s des membres du Community-Led Monitoring (CLM)

    Les 30 et 31 janvier 2025 se tient un atelier de travail de deux jours axĂ©s sur le renforcement des capacitĂ©s des membres du Community-Led Monitoring, CLM. Cette initiative se rĂ©alise dans le cadre des activitĂ©s de COPPER/CLM /Fond Mondial. Elle vise Ă  outiller les participants sur les meilleures pratiques de suivi communautaire, tout en leur permettant de rĂ©viser certaines questions du formulaire d’enquĂȘte utilisĂ© par les coordonnateurs et les moniteurs de zone. Dans un contexte marquĂ© par l’insĂ©curitĂ© Ă  Port-au-Prince, cet atelier se veut Ă©galement un espace stratĂ©gique pour prioriser les actions de plaidoyer et mieux dĂ©fendre les droits des populations clĂ©s et des groupes vulnĂ©rables. Une trentaine de leaders de la sociĂ©tĂ© civile prennent part Ă  ces Ă©changes en prĂ©sentiel et en ligne. Lors de la premiĂšre journĂ©e, NaĂŻke Ledan, activiste globale, a interpellĂ© les participants sur les prochaines opportunitĂ©s de plaidoyer en vue de la rĂ©ponse HaĂŻtienne pour cette annĂ©e. Toutefois, l’annonce rĂ©cente de cessation et de coupe des fonds PEPFAR vers les pays Ă©trangers dans la lutte contre le VIH/SIDA, suscite de vives inquiĂ©tudes parmi les leaders prĂ©sents. Ces prĂ©occupations portent notamment sur l’avenir des programmes de lutte contre le VIH et le respect des droits des populations clĂ©s et des groupes vulnĂ©rables en HaĂŻti. Face Ă  ces dĂ©fis, NaĂŻke Ledan encourage l’émergence d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’activistes capables d’innover et de proposer des alternatives adaptĂ©es aux rĂ©alitĂ©s du terrain. Cet atelier marque ainsi une Ă©tape clĂ© pour renforcer les capacitĂ©s des acteurs communautaires dans la collecte des donnĂ©es en intĂ©grant des questions sur le PPR et situation sĂ©curitaire et mouvement des patients pour les orienter vers des plaidoyers en faveur d’une rĂ©ponse durable et inclusive. Louiny Fontal

         Adresse et contact         

16, Delmas 52 & 54  HT 6121 Delmas, Haïti,

​

Téléphone:

(509) 4356 2890

(509) 4621 3030

(509) 3657 6481

(509) 3438 2315

        Nous contacter      

Merci de nous avoir contacté,

on vous répondra sous peu.

       Media       

Logo Attidude_blanc.png
  • Facebook
  • Twitter
  • YouTube

Copyright © 2022 ODELPA

bottom of page