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- Les VBG au cœur de la formationpour les moniteurs et les coordonnateurs
La violence basée sur le genre est en nette expansion en Haïti selon les chiffres révélés par le Ministère de la Condition Féminine et les Droits de la Femme et ses partenaires. Entre janvier et mars 2024, sur un échantillon de 1793 cas de violences analysés, dans six départements géographiques du pays, 80% de femmes et 14% de jeunes filles ont été les principales victimes de cette forme de violence. Ce qui explique l'augmentation considérable des cas de viol et la justification de la vulnérabilité de la femme au sein de la société alimentée également par la situation sécuritaire dégradante que connait le pays depuis ces cinq (5) dernières années. Dans le but de combattre les VBG, le paludisme et la malaria, l'Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a réalisé un atelier de formation au profit de 14 coordonnateurs et de 28 moniteurs de zone. Ces séances se sont déroulées du 11 au 14 juin 2024, au local de l'Organisation de Développent et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA) à Delmas. Au cours de ces quatre journées, les membres de cette nouvelle équipe de terrain ont été outillés sur ces pathologies endémiques dans le pays, les droits humains, les présentations des techniques de plaidoyer, les bonnes pratiques du CLM, entre autres. Au cours de l'entrainement sur les outils papier, la deputy director de Housing Works, madame Leinadine Lucien Maurice a mis l'accent sur les différentes formes de violences, notamment le harcèlement sexuel. Elle a fait savoir qu'" en Haïti, les jeunes filles ont souvent tendance à fuir les groupes d'hommes réunis dans un endroit spécifique. Les commentaires lancés à leurs égards sont dérangeants ". Dans cette session de formation, elle a attiré l'attention sur la dure réalité que représente la violence sexiste à laquelle les jeunes filles et les femmes sont confrontées. Un aveu inattendu Comme pour donner raison à l'animatrice de la formation, Myriame, une femme dans la trentaine raconte son périple au quotidien. Elle est victime de violence conjugale. " J'avais un compagnon qui contrôlait toutes mes dépenses, même mes rémunérations mensuelles. Dès que je rentrais avec mon chèque de travail, il s'en accaparait ", a-t-elle commencé. Tous les yeux se sont tournés vers elle. " Par amour pour sa personne, je ne comprenais même pas que j'étais victime de violences. Plus le temps passait, plus forte était son emprise. Un jour, en discutant avec certaines amies de ma situation conjugale, surprises de mon train de vie, ces dernières m'ont conseillé d'ouvrir un compte bancaire. Et c'est là qu'a commencé mon calvaire ", a-t-elle raconté. À haute voix, Myriame raconte : " Mon conjoint estimait que c'était un manque de respect à son égard. Il était vraiment mécontent et furieux. C'est en approchant les organisations de femmes que j'ai compris la gravité de ma situation. “ Réactions des participants Suite aux regards sympathiques de certains membres de l'assistance et des propos d'indignation prononcés, Mme MAURICE a eu une prompte réaction : " Je vous conseille de rester impartial lors des visites de terrain. Quand vous aurez à questionner les patients, assurez-vous de maitriser vos réactions (gestes, regards et paroles). Parce que cela peut faire du mal à la victime, sans vous rendre compte. " Les moniteurs et coordonnateurs qui ont pris part à cette formation croient qu'une attention soutenue devrait être portée sur la qualité de formation liée à ces thématiques sensibles. À l'issu de cette session de formation ces derniers ont été déployés dans les dix départements du pays afin de monitorer les centres de prise en charge des patients tuberculeux et paludiques ainsi que les victimes de VBG. Marc-Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com
- Dans le grand périple humanitaire en Haïti, ODELPA apporte son soutien aux femmes battues et exploitées
la situation des haïtiens depuis ces cinq dernières années est qualifiée de " Grand périple " par les organisations non gouvernementales et des organismes des Nations unies. Les gens vivent avec moins de deux dollars par jour. Plus de 4 millions de personnes sont menacées par une crise alimentaire aiguë ; ajoutée à ce sombre tableau, la crise sécuritaire provoquée par la violence des gangs dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince met en jeu notre humanité. Le droit à la vie passe pour un vain mot quand les forces contraignantes de l'État n’arrivent pas à imposer les forces de la Loi. Aujourd'hui, de nombreuses familles fuyant avec leurs enfants, des personnes vulnérables, ou vivant avec un handicap, ne savent où se mettre à l'abri. Pas l'ombre d'une sécurité à l'horizon. Violemment expulsées de leurs foyers, leurs maisons pillées, incendiées, ils sont à terre. Comment arriveront-ils à se relever ? Le bilan de cette tragédie provoquée par l'homme est lourd. Les chiffres publiés par l'Office international pour la migration font état d'environ 600 000 déplacés internes. Dans ces conditions, les structures médicales de Port-au-Prince ne peuvent fonctionner, des femmes enceintes depuis plusieurs mois n'ont pas les moyens ni la possibilité de voir un gynécologue durant les premiers mois de grossesse. L'histoire d'une patiente et bénéficiaire de la journée de consultation organisée à l'occasion de la fête des mères en mai dernier par l'organisation pour le Développement de la population (ODELPA) en son local en dit long. Cette activité réalisée avec l'appui financier du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a permis de comprendre le poids de l'assistance des ONG et des organisations locales sur le terrain à travers un ensemble de programmes visant à renforcer la capacité des petites bourses et des plus vulnérables, notamment les filles et les femmes. Des séminaires de formation, des séances de consultations gratuites, de l'assistance financières pour faciliter des activités génératrices de revenus (AGR) sont les différentes formes de soutien que bénéficient des centaines de jeunes filles et de femmes en quête d'une nouvelle opportunité et une deuxième chance à l 'ODELPA dans ce grand périple humanitaire que traverse le Pays. Dans ce nouveau numéro du Newsletter ATTITUDE SANTÉ, la rédaction vous propose une série de reportages et d'entretiens réalisés avec les bénéficiaires de ces programmes. Des jeunes filles exploitées sexuellement, vivant l'enfer des rues ; des femmes battues, violentées et abusées sont autant de sujets qui constituent le sommaire de cette édition. Eddy Trofort Rédacteur en chef
- Sélection des bénéficiaires de la Startup dans le cadre du projet ODELPA/ UNHCR
Réunis autour d’une table dans la salle de conférence de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté, ce mercredi 13 janvier 2025, un jury composé de trois membres a entamé le processus d’évaluation et de sélection des bénéficiaires de la startup. Il s’agit de Monsieur Dudley SAINT JEAN, représentant du HCR ; Monsieur Garry COQUILLOT, représentant d’ODELPA et Monsieur Robens DOLY, représentant du Forum de la Société Civile à travers le CLM. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet ODELPA/UNHCR. Après plusieurs heures de travail, ils ont enfin délibéré, 70 participants sur un total de 120 ont été retenu. Ils font partie de ceux qui ont suivi les 4 premières sessions de formations, entre juin et août 2024. Chacun d’entre eux, auront à recevoir une enveloppe de 200 dollars américains dans le but de créer ou renforcer une activité génératrice de revenus. Ce travail constitue une étape cruciale dans le cadre de la campagne d’éducation, de sensibilisation, d’appui psychologique et de renforcement économique des jeunes. Selon le Directeur Technique de ladite institution, M. Louiny FONTAL, cette séance a pour objectif d’évaluer les performances des participants sur la base des critères définis, telles : leur participation, les pré et post-test, le plan d’affaires et le plan de crédit. Selon lui, le jury a été constitué afin de garantir l’impartialité et la transparence dans le processus, encourager l’utilisation de méthodes équitables et standardisées pour l’évaluation. Et enfin, sélectionner les participants les mieux qualifiés pour recevoir le financement. En quoi consiste le travail ? Les participants ont été jugés à partir d’une grille bien détaillée dans laquelle une note a été attribuée à chaque critère, réparti comme suit : participation : 4 points ; post-test : 7 points ; plan d’affaires : 12 points ; plan de crédit : 7 points ; le tout sur un total de 30 points » a confié M. Garry COQUILLOT. Et de poursuivre : « Nous étions stupéfaits parmi ces jeunes, les lauréats ont obtenu 28 comme résultats. Cela sous-entend qu’ils ont pris à cœur toutes les notions apprises avec nous et nous espérons grandement qu’ils les retransmettront à d’autres pour le bien être de leur communauté ». Un résumé du projet Ce programme, réalisé avec l’appui financier du HCR, vise à autonomiser les jeunes pour mieux lutter contre la violence dans leurs communautés. Tout au long de l’année 2024, 180 jeunes, divisés en six groupes, ont pris part à des séances de formations, de quatre jours. Issus des quartiers de Fort National, de Saint Martin et des sites de déplacés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ils ont été outillés sur diverses thématiques. On peut citer : la communication sur les réseaux sociaux, les Droits-humains, les Violences Basées sur le Genre (VBG), le VIH/SIDA, la fabrication de produits chimiques, le microcrédit et l’élaboration de plans d’affaires. Quelques Impressions À en croire le Senior Protector Associate à l'UNHCR en Haïti, M. Dudley SAINT JEAN, la séance de travail a été très participative. Il invite les jeunes à saisir cette occasion afin de donner une autre orientation à leur vie et être un modèle alternatif parmi tout les dérives auxquelles nous faisons face. M. COQUILLOT quant à lui s’estime satisfait de ce travail qui constitue une étape importante dans la mise en œuvre du projet. « Personnellement, en me rendant ici, ce matin, j’ai été un peu retissant, sachant l’ampleur d’une telle tâche. Je suis satisfait du travail, que mes collaborateurs et moi, nous avions effectué aujourd’hui et nous souhaitons bonne chance aux gagnants » a-t-il conclu. Il est à souligner qu’une deuxième journée de travail est prévue prochainement afin de choisir les 15 autres jeunes qui clôtureront le top des 85 bénéficiaires. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Mobilisation des acteurs du secteur éducatif haïtien autour de la Santé Sexuelle et Reproductive, VIH et Tuberculose
Dans une salle comble au Grace Children Hospital, à Delmas 31, environ 80 directeurs d’écoles, enseignants et cadres du Ministère de l’Éducation Nationale et ceux de la Santé Publique et de la Population ont participé, le samedi 14 décembre 2024, à un atelier de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive (SSR), le VIH, la tuberculose, le paludisme, les droits humains et les violences basées sur le genre (VBG). L’initiative est de l’Alliance pour la Survie et le Développement de l’Enfant/Konesans Fanmi se Lespwa Timoun (ASDE/KF) dans le cadre des activités du Community Lead Monitoring (CLM). Elle a bénéficié un soutien du Fonds Mondial de Lutte contre le VIH, tuberculose et malaria, du Programme commun des Nations-Unies sur le Sida (ONUSIDA), du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS), et du Rotary Club de Juvénat. Objectif : mobiliser le secteur éducatif pour répondre aux problématiques qui touchent la jeunesse haïtienne. « Nous devons agir vite et ensemble ! » a lancé d’entrée de jeu Marie Antoinette Toureau, directrice exécutive de Konesans Fanmi. Dans son discours d’ouverture, Madame Toureau a dressé un tableau sombre de la réalité en Haïti : grossesses précoces, violences sexuelles et faible prévention des IST. « L’éducation à la sexualité est la clé pour éviter ces drames », a-t-elle déclaré, appelant à l’intégration urgente de ces thématiques dans le cursus scolaire haïtien, dès le niveau fondamental. La situation en chiffres Selon le rapport 2019 du PNLS, les adolescents et jeunes de 15 à 24 ans représentent 29,5 % de la population haïtienne, soit environ 3,2 millions de personnes. Leur situation sanitaire constitue une préoccupation majeure. Dans ce groupe, les grossesses précoces et non désirées sont fréquentes. Ce rapport révèle que 10 % des jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans ont déjà commencé leur vie procréative, alors que le taux d’utilisation des méthodes contraceptives reste faible, à seulement 34 %. Cette situation contribue largement à un nombre élevé de grossesses non désirées et à des pratiques d’avortement, estimées à 30 %, selon le dernier rapport EMMUS VI (Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services), publié en 2028. En ce qui concerne la lutte contre le VIH/SIDA, la situation demeure préoccupante malgré les efforts en matière de prévention et de traitement. Avec une prévalence nationale estimée à 2 %, les nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans restent élevées, atteignant 1,1 %, contre 0,9 % chez les jeunes hommes, malgré une connaissance du VIH évaluée à 38 % chez les jeunes femmes et 36 % chez les jeunes hommes. Un autre aspect inquiétant est le phénomène des violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG). L’EMMUS VI estime que 28 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur vie. Ce chiffre a augmenté ces dernières années, aggravé par l’insécurité dans le pays, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En 2024, le nombre de victimes de violences basées sur le genre a quintuplé, passant de 250 en janvier à 1 543 en mars. Une mobilisation attendue dans les écoles Dr Steve Smith, responsable des services de prévention au PNLS, a réaffirmé le rôle central des enseignants dans la lutte contre le VIH et la tuberculose. « Le secteur éducatif a le pouvoir de transformer des vies en inculquant les bonnes pratiques », a-t-il souligné. Dr Smith a notamment insisté sur l’importance d’une utilisation correcte des préservatifs et sur des stratégies préventives comme la PrEP, encore sous-utilisée en Haïti. Dans un discours énergique, le directeur pays de l’ONUSIDA, Dr Christian Mouala, a mis l’accent sur l’urgence d’agir. « Il est temps que l’éducation devienne un pilier dans la lutte contre le VIH et les violences basées sur le genre », a-t-il affirmé. Selon lui, les comportements à risque des jeunes sont souvent liés à un manque criant d’information. De son côté, le président du Rotary Club de Juvénat, Dr Harry Junior Beauvais, facilitateur de cette journée d’information et de sensibilisation, a captivé l’audience avec une présentation interactive sur les liens entre VIH, tuberculose et violences basées sur le genre. « Ces problèmes ne sont pas isolés, ils sont interconnectés », a-t-il expliqué, en détaillant les conséquences des grossesses précoces, comme l’abandon scolaire et l’exploitation sexuelle. La sensibilisation des élèves : une priorité Quelques jours après l’atelier, soit le jeudi 19 décembre, une session de sensibilisation a réuni 200 élèves des classes NS1 à NS4. Les conférences sur les IST, le VIH/SIDA et les violences basées sur le genre ont donné lieu à des échanges interactifs. « J’ai appris comment me protéger et aider mes amis », a déclaré une élève de NS3. Pour elle, ces activités visent à créer une nouvelle génération plus consciente et engagée. Et après ? Cet atelier marque le début d’une campagne ambitieuse pour transformer les écoles en véritables bastions de prévention et d’éducation. Konesans Fanmi prévoit d’étendre ces ateliers à d’autres régions et de renforcer les capacités des enseignants grâce à des formations continues. Un réseau d’écoles partenaires engagé dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive (SSR), la prévention du VIH et les grossesses précoces est ainsi constitué. Il servira de levier dans la dynamique de plaidoirie pour l’intégration formelle de la santé sexuelle et reproductive dans les programmes scolaires. Et c’est dans ce cadre, que Konesans Fanmi se propose de poursuivre la mobilisation du secteur éducatif déjà entamée, en vue d’actions de plaidoyer auprès des décideurs concernés. Louiny FONTAL, Fontallouiny1980@gmail.com
- Combattre la VBG dans les communautés vulnérables : un défi à relever grâce au renforcement social et économique des jeunes
La présidente de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), Madame Ficeline Râteau, s’est adressée à une audience largement composée de jeunes lors d’une cérémonie de remise de certificats à 180 bénéficiaires, ce lundi 16 décembre 2024, à l’hôtel Karibé, Pétion-Ville. Les jeunes récipiendaires proviennent principalement de Fort National, Saint Martin et Cité Soleil, des zones durement touchées par la violence des gangs et des sites de déplacés internes dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dans son discours officiel, Madame Râteau a salué la résilience et le courage des jeunes formés, soulignant les épreuves qu’ils ont traversées pour atteindre ce jalon. « Votre présence ici témoigne de votre détermination face à des défis incommensurables. Vous avez bravé l’insécurité et l’adversité pour acquérir ces nouvelles compétences. Aujourd’hui, vous êtes équipés pour devenir des leaders et des agents de changement dans vos communautés. Même dans les moments les plus sombres, l’espoir et les rêves peuvent triompher. » Au cours des six derniers mois, les bénéficiaires ont été formés dans divers domaines, notamment : Droits humains et prévention des violences basées sur le genre (VBG) - Microcrédit et élaboration de plans d’affaires - Fabrication de produits essentiels - Communication sur les réseaux sociaux. Elle a également exprimé sa gratitude envers les partenaires clés, à savoir le HCR, l’ONUSIDA et le Forum de la Société Civile, pour leur soutien dans le renforcement des capacités de 340 jeunes au cours des deux dernières années. « Grâce à ce partenariat, 50 jeunes ont déjà lancé leurs entreprises, et cette semaine, 87 autres sur les 340 formés vont bénéficier d’un financement pour entreprendre. Vous êtes les architectes de ces réussites. » Un projet porteur de transformation sociale L’un des représentants du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), à cette cérémonie, Dudley Saint Jean, a mis en lumière les avancées majeures réalisées malgré un contexte socio-économique difficile : « Ce projet, soutenu par le HCR et l’ONUSIDA, vise à réduire la violence communautaire, en particulier les VBG, en transformant les personnes vulnérables en acteurs de promotion des droits humains. Vos efforts contribueront à bâtir des communautés plus sûres et résilientes. » Monsieur Saint Jean a rappelé l’importance de la formation en prévention et réponse aux VBG, en soulignant son rôle crucial pour outiller les jeunes afin de reconnaître et combattre ce fléau. Un témoignage inspirant : l’expression des bénéficiaires James Charlecin, l’un des récipiendaires, a pris la parole pour remercier les facilitateurs et partenaires, mettant en avant l’impact concret de la formation : « Ces apprentissages nous offrent des outils concrets pour améliorer nos vies et celles de nos communautés. Votre patience et votre engagement ont éveillé en nous une volonté profonde d’agir. Ensemble, nous avons bâti une communauté solidaire, prête à relever les défis. » Un moment de célébration et de perspectives d’avenir La cérémonie a été ponctuée de moments culturels, incluant des prestations musicales, des danses, des sketches sur les impacts des VBG et un défilé axé sur le respect des droits humains. Pour conclure, Madame Ficeline Râteau a annoncé les prochaines étapes du projet. « En 2025, ODELPA prévoit des formations techniques de plus longue durée, aboutissant à des diplômes reconnus, afin de consolider les acquis de ces jeunes. Nous restons ouverts à de nouveaux partenariats pour élargir cette dynamique de changement réel à d’autres régions du pays. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour la jeunesse haïtienne. » La réussite de ce programme prouve que, malgré un environnement marqué par l’insécurité et les crises, le renforcement social et économique des jeunes demeure une stratégie essentielle pour combattre les VBG et ouvrir la voie à un avenir plus prometteur pour les communautés vulnérables d’Haïti. Louiny FONTAL fontallouiny1980@gmail.com
- Tenue d’une journée portes ouvertes à Housing Works
C’est autour du thème : « Sensibilisation, prévention VIH et collecte de fonds pour les PVVIH », que s’est déroulé la journée portes ouvertes de Housing Works, le samedi 30 novembre 2024, en son local, à Pétion-Ville. Sur la cour, des banners de plusieurs partenaires de ladite institution y étaient éparpillés depuis l’entrée jusqu’à l’estrade. Un peu plus loin, on y trouve des tables recouvertes en rouge et blanc sur lesquels ont été exposés, d’une part, des produits artisanaux et gastronomiques, œuvres des PVVIH issues de plusieurs organisations luttant contre le virus de l’immunodéficience humaine et d’autre part, il y avait des lots de brochures, des préservatifs, des lubrifiants, entre autres. Des accompagnateurs expliquaient aux participants comment utiliser ses matériels préventifs afin de se protéger contre le VIH. Des va-et vient enregistrés au cours de la journée, tel a été le tableau dressé à Housing Works, à l’aube de la journée mondiale du VIH/SIDA. « Pour une première édition, on peut dire que c’est un succès. Le public a répondu favorablement à l’invitation. On peut compter plus d’une centaine de personnes. Notre audience a été, particulièrement, la communauté juvénile. En dépit de la situation actuelle du pays, ils ont fait le déplacement en grand nombre. Cela traduit la volonté de ces jeunes pour s’éduquer et acquérir des informations sur le VIH. Face à cet état de fait, les différents partenaires, travaillant dans la riposte contre ce virus mondial, doivent s’unir pour offrir de pareille opportunité surtout en prélude de la journée mondiale du VIH/SIDA », a confiée Dr Eva Marly Steide, Directrice Pays de Housing Works. « Les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine est une catégorie souvent discriminée et stigmatisée. A travers cette journée portes ouvertes, nous disons non aux tabous ! Non aux différentes discriminations et stigmatisations ! Avec l’éducation nous pouvons éviter ces fléaux car le VIH/SIDA n’est pas une fatalité », a relaté Dr Steide. La formation, un outil de combat contre le VIH Dans l’objectif d’assurer le renforcement de capacité des personnels soignants, une formation axée sur les nouvelles méthodes de prévention liées à ce virus était aussi au menu. 75 femmes sages en provenance de plusieurs associations ont répondu présent à l’appel. Cette séance a été animée par Dr Steeve Smith, responsable du service de prévention du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS), au Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et le responsable du PTME de cette même structure , Dr Richard Larosilière. « S’engager pour former la population sur le VIH, ce problème de santé publique est un geste assez noble. Un geste qui n’a pas de prix. Je félicite l’instance organisatrice », a clamé Marklens Sanon, un bénéficiaire de la formation. Propos de quelques partenaires Le Directeur Pays du Programme Commun des Nations Unies sur le SIDA (ONUSIDA), Dr Christian Mouala, dans sa tunique blanche, se dit être vraiment impressionner par la participation des jeunes, dans toute leur diversité, à cette initiative. Avec un sourire aux lèvres, il a pris le soin d’effectuer une visite des lieux. Ce qui lui a permis de découvrir les stands de dépistage, les formations, la distribution des préservatifs et des lubrifiants pour ne citer que ceux-là. « Je suis surpris de voir toute cette mobilisation pour la réussite de cette activité réalisée en weekend, en dépit de la situation actuelle du pays. Tout ça peut contribuer au résultat escompté. Si on veut vraiment atteindre les objectifs d’élimination du VIH/SIDA, d’ici 2030, il est important qu’on puisse adresser la question des droits humains : droit à l’éducation, droit à la santé. Le droit dans toute sa diversité », a-t-il reconnu. De son côté, la Coordonnatrice Générale du Community Lead Monitoring (CLM), madame Soeurette Policar, dans sa prise de paroles, a incité les partenaires à faire un don de 2 000 gourdes aux PVVIH. Cette collecte s’inscrit dans le cadre d’une campagne lancée par Housing Works dans l’objectif de permettre à ces derniers de démarrer ou de renforcer une activité génératrice de revenus. Aussi de montrer que les haïtiens peuvent également contribuer pour aider leur paire. Selon les chiffres avancés par madame Policar, 20 PVVIH ont déjà bénéficié du support de certains partenaires. Mais le staff organisateur souhaite atteindre au moins une cinquantaine de personnes. Les PVVIH sont aussi talentueux Malia Jean, Coordonnatrice Générale de l’Association des femmes infectées et affectées par le VIH (AFIAVIH), a pris part à cette initiative à titre d’exposante. Sourire aux lèvres, campée derrière sa table, elle a présenté minutieusement chaque produit qu’elle a exposé : « Nous avons la crémasse aux noix de coco, boisson phare du mois de décembre ; des tablettes aux cacahuètes et aux noix de coco, du pain à la patate douce, du pâté, entre autres. Les prix sont abordables. » Et de poursuivre : « Le public a reconnu le talent des PVVIH. L’ambiance a été vraiment agréable. Je n’ai pas à me plaindre. Les gens ont acheté mes produits ». A la fin de la journée, on pouvait lire un sentiment du travail accompli sur le visage du staff de Housing Works. De la satisfaction, du côté des participants. Espeancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com
- Présentation de bilan du secteur PVVIH du CCM-Haïti
Le sous-secteur PVVIH du Comité de Coordination Multisectorielle (CCM-HAITI) a présenté, le vendredi 29 novembre 2024, son bilan annuel au grand public. Déroulée au local de la FEDAP+, à Turgeau, cette activité a réuni, en présentiel et en ligne, près dune cinquantaine de PVVIH, dont le plus grand nombre, proviennent de plusieurs structures luttant contre le virus de l’immunodéficience humaine. Elle participait d’exposer les différentes activités menées par ce sous-secteur. Aussi d’évaluer son niveau d’implication et d’engagement dans les questions relatives aux trois maladies (VIH, tuberculose et malaria). A la genèse de l’activité, le représentant de ce sous-secteur, Johny Lafleur, communément appelé Ziane, dans ses propos circonstanciels, a faire ressortir l’importance de cette initiative, tout en sollicitant l’attention soutenue des participants afin de mieux cerner les différentes présentations de la journée. Que reflète le tableau ? « Les PVVIH, tout comme les autres catégories sociales, sont frappés de plein fouet par la montée exorbitante des violences orchestrées par les groupes armés. Certains d’entre eux, sont en déplacement forcé. Pour sauver leur peau, les PVVIH ont dû fuir leur demeure. Pour les aider, plusieurs dortoirs ont été mises à leur disposition », a déclaré Johny. « La durée du logement est de 45 jours, renouvelable si les conditions ne sont pas réunies pour laisser l’espace. Au début, on les offrait seulement le logement. Maintenant, ils bénéficient d’autres supports psychosociaux », a-t-il continué. Également président de l’Association des Jeunes Contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS), Johny a fait savoir que l’insécurité a un impact significatif sur les différentes activités qui devraient être réalisées par le secteur au profit des PVVIH. Il espère qu’avec les fonds d’urgence qui seront alloués à cette branche du CCM, d’autres dortoirs seront loués afin de permettre aux survivants d’avoir un toit. Comprendre le CCM, un atout pour les PVVIH Frantzy Napoléon, dans son costume d’intervenant, a présenté le CCM, à travers son rôle, sa mission, ses organes constitutifs, les droits et devoirs de chaque membre, entre autres. « Le CCM est créé dans le cadre des directives du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Il constitue la structure idéale de coordination et d’intégration devant permettre d’impliquer tous les secteurs concernés par la prévention et la prise en charge des trois maladies, » a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : « le CCM-Haïti a pour fonctions principales :d’élaborer des demandes de financement du Fonds Mondial ; de désigner, suivant une procédure transparente, des récipiendaires principaux et des sous-récipiendaires , chargés de la mise en œuvre des subventions du Fonds Mondial ; d’assurer le suivi stratégique de la mise en œuvre des programmes par les récipiendaires principaux et d’examiner périodiquement les programmes financées par le Fonds Mondial et de préparer à mi-parcours des demandes de reconduction des financements. » Selon les explications fournies par ce dernier, le CCM-Haïti a pour mission principale de fixer et de déterminer les orientations spécifiques relatives à l’utilisation des ressources mises à la disposition d’Haïti par le Fonds Mondial dans le cadre des pathologies suscitées relatives aux stratégies et politiques nationales de santé. Cette structure est composée des représentants du secteur public, des partenaires techniques et financiers et du secteur de la société civile. Les différents membres de ce corpus ont des droits aussi des devoirs. Cet exposé a fait surgir plusieurs réactions. L’atmosphère était surchauffée. La majorité des PVVIH était émue de découvrir une telle structure. « Le CCM, un nom, un organe qui resonne toujours dans mes tympans, je le résumais à une simple organisation de lutte contre le VIH. Etant PVVIH, pourquoi n’avons-nous pas des informations détaillées relatives à cette structure ? », a lancé une participante. « Il y a tant de décaissement au nom des PVVIH, et certaines fois, nous ne pouvons même pas répondre à nos besoins primaires. On doit arrêter le traitement », a fait savoir une autre. Face à cela, d’une voix assez calme, Johny a pris la parole pour faire ressortir l’importance du traitement. « Si vous décidez d’arrêter la prise des ARV, les retombées seront négatives : votre état de santé va s’aggraver et vous mourrez du SIDA. Dans les années précédentes, ce traitement n’était pas accessible aux gens de petites bourses. Il était très couteux. Aujourd’hui, avec le support des différents partenaires, vous le recevez gratuitement. Il faut penser à votre bien être. Oui, il faut qu’on vous donne ce qui vous est destiné mais ne prendre ses médicaments, n’est pas la stratégie idéale pour l’obtenir. Ce n’est pas la solution » Une intervention appuyée par d’autres participants. La journée a été clôturée par un brainstorming sur l’évaluation des mécanismes d’échange et de communication avec le CCM et apprécier son efficacité y compris les interventions à mettre en œuvre par le sous-secteur pour améliorer son interaction avec le CCM. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Rencontre de bilan du sous-secteur ONG du CCM-Haïti
“Ce bilan que nous présentons aujourd’hui à travers les données recueillies auprès des récipiendaires principaux (PR) et le département de suivi stratégique du comité de Coordination Multisectorielle (CCM-Haïti) s’étale sur le premier semestre. Nous sommes à présent au cours du deuxième semestre et ces données seront présentées l’année prochaine, tels sont les propos tenus par la représentante du secteur ONG, madame Sœurette Policar, le lundi 25 octobre 2024. Elle a fait cette déclaration lors de la présentation de bilan du sous-secteur ONG. Réalisée au local de l’Organisation de développement et de lutte contre la pauvreté (ODELPA), angle Delmas 52 et 54, cette rencontre a réuni divers responsables d’organisations non-Gouvernemental de la société Civile y compris les représentants des différents autres secteurs du CCM. Elle avait pour objectif de présenter, les différentes activités organisées par cette structure, au cours de l’année fiscale 2023-2024, les analyser pour formuler de nouvelles propositions, à en croire la Présidente de l’ODELPA, madame Ficeline Rateau. Le président du Forum de la société civile, Dr Fritz MOISE, présent a cet atelier, a profité l’occasion pour saluer l’apport de tous, spécialement les partenaires, dans la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose en Haïti. Mme Sœurette POLICAR, directrice exécutive de l’ODELPA et représentante du secteur ONG a enchaîné pour éclairer les lanternes sur les rôles du secteur ONG au sein du CCM, les différents membres et le résultat des programmes réalisées cette année. La période n’a pas été très propice mais elle estime que le travail fourni par le secteur qu’elle représente est satisfaisant : “Malgré la situation compliquée que confronte le pays beaucoup de sacrifices ont été consentis dans la lutte pour éliminer ces trois pathologies qui figurent parmi les premières causes de mortalité au sein de la population. Beaucoup reste encore à faire mais les efforts de chacun sont à apprécier”, a-t-elle déclaré. L’insécurité, une barrière dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria Selon madame Policar, l’insécurité constitue un obstacle majeur dans la mise en œuvre des différentes activités liées à la riposte des 3 pathologies : VIH, tuberculose et malaria. Face à ce phénomène social, c’est difficile d’apporter les soins aux patients dans les zones les plus reculées, impossible de former les ASCP et d’entretenir le personnel médical. « Jusqu’à cette présente minute, le financement n’a pas encore été absorbé a 60%, bien que le Fonds Mondial n’ait versé que la moitié du financement vu que nous sommes à la première période de mise en œuvre. L’insécurité est la grande cause face a cette non-utilisation du financement », a informé la représentante du secteur ONG. Consciente des besoins de la population, Mme Policar informe avoir demandé un dialogue au CCM pour un meilleur retour de ces fonds « Dans la société civile, nous ne délaissons pas la responsabilité à l’Etat, nous tenons aussi à jouer notre partition. Vu les circonstances, la situation risque de s’aggraver. Pour éviter d’éventuels catastrophes, tous les secteurs doivent mettre leur grain de sel pour l’atteinte des objectifs. » Le CLM, un organe de contrôle Georges CASIMIR, assistant de données au Community Lead Monitoring (CLM) a exposé la mission, le rôle et les actions de cette institution en Haïti : « le Community Lead Monitoring ou la surveillance dirigée par la communauté (SDC) est une approche participative où les membres de la communauté jouent un rôle central dans la collecte, l'analyse et l'utilisation des données afin de surveiller et d’évaluer les services ou initiatives qui les concernent directement. Cette méthode permet d'améliorer la transparence, la responsabilité et la qualité des services en s'assurant qu'ils répondent réellement aux besoins locaux », a-t-il informé. Plus loin, il s’est assuré de présenter les caractéristiques principales de cette structure : « Dans le CLM, on a une participation active des communautés : Les membres de la communauté identifient les problèmes, conçoivent les outils de suivi (questionnaires, indicateurs, entre autres) pour mener les enquêtes ou les observations. Une orientation locale : Les priorités de surveillance sont définies en fonction des besoins spécifiques et des préoccupations de la communauté. Ensuite vient la collecte et l’analyse des données : Les informations sont recueillies par les communautés elles-mêmes, ce qui renforce leur capacité et leur engagement. Ces données nous permettent de mener des actions, faire des plaidoyers, demander des changements, améliorer les services ou influencer les politiques locales.” A la fin de cette journée, un travail de groupe été proposé à l’assistance dans l’objectif de trouver des solutions. Ces derniers ont montré, d’une part, comment le sous-secteur ONG peut contribuer dans les actions du CCM-Haïti. D’autre part, la façon dont la société civile peut aider dans la collecte des données et le plaidoyer au profit des patients et des membres de la population clé. Jobenson Andou, Jandou08@gmail.com
- Suivons le chemin des droits : AJCDS marque la journée mondiale du VIH/SIDA
« 1er décembre 2024, on peut déjà insinuer que nous sommes en 2025. Si on se réfère aux Objectifs de Développement Durable (ODD), d’ici 2030, donc dans 5 ans, on devrait aboutir au trois 95. Par rapport à la condition actuelle de certain PVVIH, soit par manque de soin ou par peur d’être discriminer. Par la fermeture de certaines institutions de santé suite la crise insécuritaire du pays, et tant d’autres paramètre qui devraient être prises en considérations par les autorités étatiques, nombreux sont ceux qui sont passés d’indétectable à détectable. Si rien n’est fait, on peut vraiment dire adieu à cette perspective d’avenir » a tristement relaté Johny LAFLEUR, à l’occasion de la journée mondiale du SIDA. Le 1er Décembre 2024, l’Association des Jeunes Contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS) a réalisé une conférence-débat au profit des personnes atteintes par cette pathologie. Compte tenu la situation insécuritaire qui règne à Tabarre, cette activité a été déroulée au sein de l’organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), à Delmas. Elle avait pour objectif de réunir les leaders d’organisation, les prestataires de soins et les agents de terrain, entre autres, afin de réfléchir sur la condition de vie des PVVIH au sein de la société Haïtienne, plus précisément, ceux qui sont des déplacés interne. Et également fournir un regard sur la prestation de soin à l’endroit de ces derniers dans les sites sanitaires. D'où le thème retenu : « Quel est le rôle de l’Etat pour aider les PVVIH par rapport aux difficultés liées au déplacement forcé ». Débats en panel En sa qualité de modérateur, l’infirmier Pascal Alex-Ssy GEORGES à d’entrer de jeu, procédé aux propos de bienvenue. Il a enchainé avec la mise en contexte de cette activité. Ensuite s’est tourné vers les intervenants pour les présentations d’usage. Sur le panel, Johny LAFLEUR, Président de l’AJCDS ; Sulfanise MARIUS, étudiante en médecine et Johny CLERGÉ, Secrétaire Général de l’Organisation Arc-en-Ciel d’Haïti (ORAH). Les consignes lancées, les regards figés, Pascal a adressé la première question : « Quels sont les défis que vous avez rencontré dans cette lutte et quelles solutions pourriez-vous apportez ? ». La stigmatisation et la discrimination un défi majeur Le leader de la communauté LGBTI, Johny CLERGÉ a été le premier à prendre la parole. Après avoir salué cette initiative de l’AJCDS, il a proposé de présenter plutôt deux problèmes majeurs auxquels les membres de la communauté font face au quotidien : « La discrimination et la stigmatisation », a-t-il, déclaré avant de faire mention du « manque d’estime de soi », comme une autre difficulté. « Plusieurs membres de la communauté n’ont pas eu le soutien de leur proche après leur coming-out. Les parents ont la fâcheuse tendance de réduire l’orientation sexuelle de leur enfant au commerce ou leur dire clairement qu’ils sont une honte familiale. Et cela, consciemment ou non, a un impact psychologique considérable sur ce dernier. Dans la majorité des cas, ils n’ont pas la capacité de sortir de ce cirque » a ajouté le défenseur des droits de l’homme. « Une personne Gay sera à l'avenir atteinte du VIH/SIDA ou au cancer d’anus », voilà les propos stigmatisants que plusieurs personnes prononcent afin de nous réduire. Ces paroles méchantes et certains comportements peuvent entraver la lutte contre le SIDA », a poursuivi CLERGÉ. Identifier et s'allier à celui qui effectue un travail remarquable dans la société et renforcer l’estime de soi, peuvent être, selon lui, des solutions inévitables que les membres de la communauté doivent cultiver. La solidarité inter-Organisationnelle, une clé indispensable à la lutte À son tour, dans la peau du représentant du secteur PVVIH au Comité de Coordination Multisectoriel (CCM-Haïti), Johny LAFLEUR, a énoncé à travers des témoignages les trois plus grands défis et les motivations auxquels il a confronté. « Mon premier combat a été de confronter d’autres PVVIH. Il n’était pas du tout facile de trouver le support des pionniers puisqu’ils ont misé sur le fait que j’étais novice et issu de la communauté LGBT » a-t-il clamé. Selon ses dires, il est encore plus difficile de faire face à un PVVIH quand on est soi-même infecté. Il lui a fallu la capaciter de développer multiples stratégies pour avancer. Ensuite il y a la famille : « Cette entité est très précieuse à mes yeux, des mon enfance j’ai été choyé par mes parents, mes frères et sœurs. Il y a cet amour, cette convivialité que nous partageons. J’essaie de rester sur les rails puisqu’en aucun cas je ne souhaiterais leur blessé ou leur dérangé par rapport à une action que je pose. En dernier lieu, il y a AJCDS, que je considère comme ma deuxième famille. Avant quoique ce soit je dois consulter mon équipe. Ce qui implique pour moi les obstacles n’ont pas été invincibles à côté de mon vécu avec les pionniers PVVIH, les amis et les camarades que j’ai perdus au cours de route » a-t-il expliqué. En guise de solution le numéro 1 de l’AJCDS a fait appel à la solidarité inter-organisationnelle. Pour mieux mieux illustrer son dire, il a avancé avec un large sourire : « À chaque fois que dois faire quelque chose, ou que je dois prendre la parole, vos encouragements et vos motivations me tiennent à cœur et c’est ce que nous avons besoin. Un regard sur les institutions de santé La future Médecin, quant à elle a relaté, dans son intervention, le manque de structure dans les sanitaires. Selon elle, un PVVIH peut se rendre à l’hôpital et contracte malheureusement un autre germe, parce que les conditions hygiéniques ne sont pas adéquates. Elle a également énuméré pointer du doigt la mauvaise alimentation chez les malades comme un défi considérable. « On est d’accord qu’en Haïti, la majorité de la population ne se nourrit pas convenablement, même s’ils possèdent les moyens. Et pour les PVVIH dont leur système immunitaire s’affaiblisse, à côté des ARV, les aliments de leur assiette devraient être encore plus équilibré » a-telle expliqué. En dernier lieu, Sulfanise a fait le point sur la stigmatisation et la discrimination qui empêchent les malades de se rendre dans un centre hospitalier, par peur d’être jugé. « Investir d’avantage à la salubrité des hôpitaux et des centres de santé. Penser à sensibiliser la population contribuera à la réduction ou encore l’éradication des stigmas et de la discrimination à l’égard ses PVVIH » a suggéré la prestataire de santé. Des heures d'horloge se sont écoulées, l’ambiance régnant dans la salle a été extrêmement chaleureuse. Les interventions des panelistes, les interrogations tant au niveau du public que par le modérateur ont fait surgir de multiples réactions. L’activité s’est clôturée dans une ambiance conviviale sur les acclamations de l’assistance. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- La Fondation SEROvie : 25 ans au service des plus vulnérables
Le jeudi 24 octobre 2024, la Fondation SEROvie, a soufflé ses 25 bougies. « Santé mentale, diversité et Résilience », trois mots résumant la mission cette organisation au sein de la communauté haïtienne. De sa création à date, elle œuvre pour le bien-être de la population, loin des stéréotypes liés à l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le statut sérologique et autres. Pour marquer ce quart de siècle, la Fondation SEROvie a organisé une journée de vulgarisation scientifique et programmatique. Cette activité s’est déroulée à l’hôtel Montana, en présence de plusieurs dizaines d’invités issus de différents secteurs de la vie nationale. « Violences basées sur le genre, santé mentale et soutient psychologique, troubles psychiatriques chez les PVVIH, prise en compte des drogues dans la prévention et la prise en charge en charge des IST, pour ne citer que ceux-là », sont autant de sujets qui ont été à l’ordre du jour par moyen de divers panels. Par rapport à la flambée de l’insécurité ces dernières années, la Fondation SEROVIE accorde une attention soutenue aux victimes de la violence basée sur le genre (VBG). Elle utilise une approche multidimensionnelle, individualisée et reconstructive afin d’obtenir de meilleurs résultats. Intervenant au deuxième panel, Valentina Jean-Noël, conseillère à la Fondation SEROVIE a fait le point autour de l’accompagnement offert par l’institution aux différentes victimes de VGB. « Au niveau international, plus d’une femme sur 3 sont touchées par la violence sexuelle et/ou physique. Ce qui équivaut en total à 736 millions de femmes dans le monde, avec la nature de l’agresseur confondue entre le partenaire intime ou une tierce personne en dehors du couple. 30% de ces femmes victimes de violence sont situées entre 15ans et plus », a-t-elle expliqué en présentant les statistiques liés à ce fléau. Et de poursuivre : « Au niveau national, les chiffres reflètent pareillement le contexte mondial. 29% de femmes qui sont en âge de procréer ont subi des violences physiques et dans 45% des cas de la part de leur partenaire intime, 34% de femmes en couple sont survivantes de violences conjugales, et dans 37% des cas, ces violences génèrent de blessures graves. 12% des femmes haïtiennes ont déjà subi des violences sexuelles, dont environ un quart sont des filles âgées de 15-17 ans ». Comment est ce que la Fondation SEROvie intervient-elle dans la prise en charge des survivants.es de VBG ? Cernée de regards, Micro en mains, d’une voix assez précise et concise, la licenciée en service social, a pris le soin de présenter à l’assistance la procédure adoptée par la SEROvie pour venir en aide aux survivants des VBG. Selon madame Jean Noël, cet accompagnement repose sur l’appui de travailleurs sociaux qui font l’histoire sociale de la survivante tout en déterminant ses besoins spécifiques. « En raison de l’engagement que la Fondation SEROvie porte à la santé et aux Droits Humains, la VBG a pu trouver sa place dans les services de soin que nous offrons. En effet, à travers nos différents sites qui sont étendus sur 8 départements, pour les cas de violence sexuelle et de violence physique, les services cliniques répondent par : l’examen clinique complet ; Le test de dépistage ; La PEP ; En cas de blessure et lésions externes, des soins physiques », a confié madame Jean Noël. « Au niveau de notre réseau, La Fondation dispose de service psychologique dans chacun de nos sites qui apporte un soutien palliatif à la santé mentale des survivantes de VBG » a-t-elle poursuivi. Qu’en est-il des besoins spécifiques ? Depuis ces trois dernières années, cet organisme tente de répondre aux besoins spécifiques des patients. D’une part, certaines victimes ont pu bénéficier d’une assistance au logement. En effet, mise à part des cliniques, la Fondation compte 5 maisons de transit réparties dans 5 régions dans le pays. Celle de Port-au-Prince « KAY KOLIBRI » est en service depuis janvier 2024 à date. Avec la collaboration de l’Organisation internationale de Migration (OIM), 60% des survivants ont pu être relocaliser. Cette démarche vise à éviter à la personne d’être encore sous les intimidations et menaces de son agresseur. D’autre part, une assistance légale : La Fondation SEROvie avec l’appui de la Police Nationale d’Haïti (PNH) comme institution étatique, supporte les survivantes sur le plan judiciaire. Cette démarche vise à encourager un service inclusif, desservant également les populations-clés. « En dernier point, on se penche sur l’autonomisation des femmes victimes de VBG. L’inégalité existante entre les sexes et la dépendance financière peuvent être considérer comme des facteurs liés à la VBG. A travers un programme offert par OIM, les survivantes, qui professent au niveau du secteur informel, ont pu avoir un support financier pour démarrer ou renforcer une activité génératrice de revenu. Pour les autres besoins spécifiques, on utilise un système de référencement », a dicté la conseillère. Dans l’objectif d’accompagner plus de victimes, la Fondation SEROvie souhaite agrandir sa capacité d’accueil dans les maisons de transit, renforcer la capacité des survivantes sur le plan éducatif, professionnel et économique. En ce sens, elle espère avoir de nouveau financement pour renflouer le budget alloué aux centres d’hébergement. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Le cancer du sein, une maladie à surveiller
« Le cancer est une maladie caractérisée par la croissance anormale et incontrôlée de cellules dans le corps. Normalement, les cellules se divisent et meurent de manière régulée, mais dans le cas du cancer, ce processus est perturbé. Les cellules cancéreuses peuvent se multiplier rapidement, former des tumeurs (boule raide) et envahir les tissus environnants », a informé Dr. JOSEPH BERNARD JUNIOR lors d’une interview donnée le 10 octobre 2024, pour sensibiliser la population sur le cancer du sein. Le responsable de la Clinique cancer Saint François de Sales a dressé un parallèle entre cancer et tumeur : « On entend souvent parler cancer et tumeur. Tout cancer est tumeur mais l’inverse est différent. Les fibromes dans la matrice ou dans les seins par exemple sont des tumeurs. Le cancer est une tumeur maligne, c’est-à-dire, la masse qui s’est formée (la tumeur) ne se contente pas de rester à un seul endroit mais a tendance à prendre le large. Ce processus qu’on appelle la métastase. C’est exactement la raison pour laquelle le cancer est mortelle », a-t-il explique Que disent les statistiques ? 99% des cas de cancer du sein sont découverts chez les femmes. Cela explique que celle-ci sont plus concernées que les hommes qui ne représentent que 1%. Les premiers signes révélateurs sont une masse dure indolore, repérée dans les seins, près des aisselles. Cette masse se développe très rarement dans les deux seins et plus souvent à celui du gauche. « Le cancer du sein a souvent tendance à envahir les poumons, le foie, les os et même le cerveau. Suite à ces complications, il est possible au sujet de perdre la vie », a confié le medecin. « Heureusement il y a des gestes à poser pour éviter toute catastrophe. Différents facteurs peuvent causer la multiplication anormale des cellules, allant des facteurs génétiques à des facteurs environnementaux », a-t-il-ppoursuivi. On retiendra le tabac : l'un des principaux facteurs de risque de nombreux cancers, notamment du poumon, de la bouche, de la gorge et de la vessie. Une consommation excessive d'alcool augmente le risque de cancers du foie, de la bouche, de l'œsophage et du sein. Une alimentation pauvre en fruits et légumes, riche en graisses saturées, peut accroître le risque de certains cancers, comme ceux du côlon et de l'estomac. Le manque d'activité physique est lié à un risque accru de cancers du côlon, du sein et de l'utérus. Un excès de poids est associé à des cancers tels que ceux du sein (chez les femmes post-ménopausées), du côlon, de l'utérus, et du rein. L'exposition aux rayons UV (provenant du soleil ou des lits de bronzage) peut provoquer des cancers de la peau, notamment le mélanome. Certains produits chimiques comme l'amiante, le benzène, et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont connus pour augmenter le risque de cancer. Une exposition prolongée à la pollution de l'air est également liée à certains types de cancers, notamment les cancers du poumon. Le risque de cancer augmente avec l'âge, car les cellules deviennent plus vulnérables aux mutations avec le temps. Certaines personnes héritent de mutations génétiques qui augmentent leur risque de cancer, comme les mutations BRCA1 et BRCA2, associées au cancer du sein et des ovaires. Une exposition prolongée aux hormones (œstrogènes et progestérone), par exemple via une ménopause tardive ou une thérapie hormonale, peut accroître le risque de cancers hormonodépendants (sein, utérus). Le papillomavirus humain (HPV) est associé aux cancers du col de l'utérus, et le virus de l'hépatite B ou C est lié aux cancers du foie. Les personnes avec un système immunitaire affaibli, comme celles atteintes du VIH/SIDA ousous traitement immunosuppresseur, ont un risque accru de développer certains cancers, commeles lymphomes. Les femmes qui n'ont pas eu d'enfants ou qui ont eu leur premier enfant tardivement peuvent avoir un risque accru de cancers du sein et de l'utérus. Plus tôt, mieux ce sera De par son expérience, l’oncologue déduit qu’il est préférable de commencer son traitement au plus vite : « Sur les cinq stades du cancer, 90% des cas qui arrivent à l’hôpital, en Haïti, sont au stade 3. Pourtant, la prise en charge du cancer est simple : « Plus tôt, mieux ce sera. » Souvent les femmes négligent les signes, se désole l’oncologue, surtout la petite masse qui se développe dans les seins qui ne causent pas de douleurs. C’est tout ça à l’avenir qui va causer les complications comme des glandes un peu partout sur le corps. » Le traitement du cancer dépend de son type et de son stade, et peut inclure la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie ou des thérapies ciblées. Plus le cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de guérison. Jobenson ANDOU, Jandou08@gmail.com
- Le cancer du sein un fléau mondial : se connaitre afin de mieux se protéger
« Depuis l’antiquité, le cancer du sein ravage le monde. Mais, c’est au cours des années 50 et60 que les personnelles médicales ont commencé à faire des recherches pour mieux comprendre pourquoi tant de femmes perdaient, en si grand nombre, leur vie chaque année. C’est alors que les enquêtes ont révélé que le cancer du sein était la cause de la majorité des pertes en vies humaines » a expliqué le médecin généraliste, Dr Lordson MONTINOR à la rédaction de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA). Le cancer du sein est la prolifération désordonnée des cellules chez toute femme en âge de procréer. Il est présent à partir de la puberté, mais son incidence croît à mesure que l’âge est avancé. Il est diagnostiqué entre 45 ans et plus, parce c’est à ce moment que la production des hormones devient anormale. « Il existe neuf signes les plus courants pour parler de cancer, on peut citer : des masses ou des boules dans les seins, augmentation de la taille du sein, écoulement, irritabilité et/ou augmentation de volume du mamelon, sein plissé, texture de la peau d’une orange. Si malgré ces signes, aucun suivi médical n’est assuré, la personne va aboutir à la métastase. Ce qui implique que le cancer quittera le sein pour attaquer d’autres organes. Et d’ici là, c’est le quatrième stade du cancer, c’est donc la mort certaine », a avancé Dr MONTINOR. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime environ 1 femme sur 9, soit 11% et également 1% des hommes y sont touchés par cette pathologie. En 2022, le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’OMS a recensé environ 2,3 millions de cas féminins et 670 000 décès dus au cancer du sein dans le monde. Pour le cas d’Haïti, au cours de la même année, a dénombré 13 860 nouveaux cas de cancer en Haïti, soit 7 028 hommes et 6 832. L’anatomie du sein Le sein est un organe pair, constitué de graisse, de tissu conjonctif, de glandes et de canaux. Reposé sur un large muscle du thorax appelé "muscle grand pectoral" il couvre une région assez grande : en hauteur il s’étend jusqu'à la clavicule et en largeur, de l'aisselle jusqu'au milieu du sternum. Chaque sein est composé de différentes parties, telles : les ligaments, les lobules, les canaux lactifères, le mamelon, aussi appelé ostium papillaire ou papille et l’aréole. Chez la femme il est prononcé et chez l'homme sous une forme atrophiée. Cette partie du corps humain détient plusieurs fonctions, a développé Dr Lordson MONTINOR: « La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir le nouveau-né. Par ailleurs, c’est une zone érogène secondaire, c’est-à-dire, son potentiel érotique est variable selon les cultures. Il est sensible à de nombreuses hormones : œstrogène, progestérone, androgène, prolactine, chorionique humaine, cortisol, et autres. Chacune d’entre elles jouent un rôle assez important dans l’organisme. La prolactine intervient dans la production du lait, la progestérone, quant à elle, est essentielle au bon fonctionnement de l’appareil reproducteur des femmes ». D’autres maladies du sein À côté du cancer, le sein peut être touché par certaines pathologies, les reconnaitre est un impératif pour mieux se protéger. Selon les informations fournies par le médecin, on compte une panoplie de maladie liée au sein, telles : le Fibroadénome ou adénofibrome, c’est une tumeur légère qui survient chez les jeunes femmes, avant l’âge de 40 ans. Le Kyste mammaire se définit comme étant une masse de liquide qui se développe dans le sein. Il peut ne pas être gênant, mais il entraine des symptômes, comme des douleurs. « L’Hyperplasie, pour sa part, se caractérise par un écoulement au niveau des mamelons. En dehors de la grossesse et l’allaitement, il est anormal que les mamelons aient un écoulement. C’est également le cas chez l’homme. Nous pouvons citer la Gynécomastie un cas qui existe seulement chez les hommes. C’est un trouble hormonal qui occasionne l’augmentation du volume des seins mais la maladie qui jusqu’à présent considérée plus répandue et la plus dangereuse est le cancer. Il est considéré comme un tueur lent », a fait savoir Dr MONTINOR. Mesures de prévention Pour pallier à ces risques, il est recommandé de faire des examens radiologiques surtout en âge avancé. Ces différents types d’examens effectuées par les personnelles médicales sont : la mammographie, l’échographie mammaire, la biopsie, et d’autres. Ils ont pour but de détecter d'éventuelles anomalies au niveau des tissus, notamment au niveau de la glande mammaire. Certains sont prescrits dans le cadre du dépistage du cancer du sein aux femmes à partir de 50 ans. Mais étant chez soi, on peut effectuer l’autopalpation, surveiller toute présence des corps étrangers ou des modifications au niveau sein. Marc-kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Présentation du bilan de l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH)
Le vendredi 18 octobre 2024, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a présenté, au grand public, les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clés. Cette activité, déroulée à l’hôtel Villa Thérèse, PV, a réuni des représentants de diverses institutions œuvrant pour au bénéfice des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons citer : Dr Fritz Moise, président du Forum de la société civile, Dr Eva Steide , directrice pays de Housing Works ; Soeurette Policar, Coordonnatrice générale du CLM, Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA), Dr Steeve Smith , représentant du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS), des coordonnateurs et moniteurs de zone, entre autres. Au cours de son intervention, la directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM a éclairé les lanternes sur cette structure bienfaitrice aux PVVIH : « L’OCSEVIH est une structure de surveillance dirigée par la communauté qui a été créé le 10 décembre 2020. Elle se donne pour objectif, d’une part, de collecter systématiquement des données dans les sites de prestation de services de santé du Plan d’urgence présidentiel américain de lutte contre le VIH (PEPFAR). Pour ensuite, les compiler et les présenter sous formes de rapports. D’autre part, de renforcer la capacité de développement des différentes organisations composant l’OCSEVIH. Aussi, participe-t-elle d’une politique visant à améliorer le suivi et la responsabilité pour des actions pour une meilleure qualité des services dans la riposte au VIH et le SIDA en Haïti », a-t-elle déclaré. Que reflète le tableau ? « Ces enquêtes ont été menées, de janvier à septembre 2024, dans 92 sites de prise en charge à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces enquêtes, 2 508 patients ont été interrogé parmi lesquels on a répertorié 1 983 vivants avec le VIH » a exposé, l’assistante de données de l’OCSEVIH, Francesca Buteau. « 13 % des responsables d’établissements sur 92 évalués ont confirmé avoir eu des ruptures de stocks de médicaments. Pour avoir de plus amples informations sur la qualité des services, nous avons aussi interrogé les gestionnaires de ces sites y compris les infirmières. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont été aussi au menu. Cette carence touche particulièrement les médicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), préservatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les médicaments VIH (4.25%) », a-t-elle continué avec les statistiques . Qu’en est-il de la Prophylaxie préexposition (PrEP) ? « 52,56% des 2 437 patients interrogés qui fréquentent les cliniques déclarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des établissements évalués ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquées par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiqué que c'était parce que le médicament n'avait jamais été disponible dans l’établissement, 25% ont indiqué que c'était parce que le personnel n'était pas formé à la PrEP », pouvait-on lire à travers les lignes du projecteur. Après plusieurs heures, on peut remarquer sous le visage des participants de cette cérémonie, une soif d’informations. Ils aimeraient bien connaitre la situation des personnes infectées par le VIH. Sont-elles discriminées et stigmatisées en raison de leur statut sérologique et leur orientation sexuelle ? La réponse a fusé : « Parmi 1 983 patients interrogés, 3,83 % déclarent avoir été maltraités ou discriminés dans la clinique en raison de leur statut sérologique. 8 % d’entre eux déclarent avoir été refusé de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Sur 1 983 patients interrogés, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale. » Recommandations Selon Madame Augusta Moïse, la présentation de ces résultats témoigne la volonté des différents membres de l’OCSEVIH d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux PPVIH et aux population clés. « En dépit de l’insécurité grandissante qui ronge la société haïtienne, les différentes équipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en péril pour permettre au CLM de poursuivre sa mission. Après le monitoring, des visites de solutions ont été effectués dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des réunions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), les responsables des sites, entre autres », a-t-elle déclaré. Face à ces maux, plusieurs recommandations ont été formulé: Renforcement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pour prévenir toute rupture de stock et garantir l'accès continu aux traitements ; Augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH, l’Intégration des services de santé mentale pour répondre aux besoins psychologiques des PVVIH; l’accès aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ; Accès aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ; Organisation des séances de formations axée la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santé afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux-là. Apres les différentes interventions, un sentiment de travail bien fait rayonnait sur le visage de l’assistance particulièrement les membres de l’OSCEVIH. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Déroulement de la troisième phase du cycle du CLM : les visites de solutions
« Depuis le mardi 17 août 2024, les différentes équipes de terrain du VIH sont déployés dans les dix départements géographiques du pays. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre des visites de solutions suite à la collecte des données dans les sites de prises en charges des PVVIH et des Populations Clés. Ce déploiement prendra fin le vendredi 27 août prochain », a relaté la coordonnatrice générale du Community Lead Monitoring (CLM), Soeurette Policar. Les visites de solutions constituent la troisième étape du cycle de CLM. Elles ont pour objectif de générer les solutions et les présenter, avec le rapport des enquêtes menées préalablement dans les sites de prise en charge. En effet, les équipes de terrain ont pour tâche d’identifier avec les responsables de ces sites ce qui peut être corrigé et proposer des pistes de solution dans le but d’améliorer la qualité des services offerts aux PVVIH. Les explications fournies par Mme Policar, les équipes de terrain sont composées de deux moniteurs, d’un coordonnateur et un membre de la société civile qui peut être, soit un représentant du Groupe communautaire consultatif (GCC), soit un membre directeur du comité du CLM ou un assistant des données. Cette démarche constitue de cette structure. Parallèlement, au cours de ces visites, on procèdera également à la tenue des focus groupes à travers plusieurs départements du pays (Ouest, grand-Anse, Artibonite et Nord-Est). Cette initiative relève à recueillir des informations relatives à la qualité des soins et services que les personnes infectées par le VIH et les populations clés reçoivent.
- Visite de courtoisie du numéro 1 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, HCR et du représentant de l’ONUSIDA à ODELPA
Le vendredi 6 septembre dernier, une délégation du HCR et de l’ONUSIDA en Haïti a effectué une visite de courtoisie au siège de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté, à Delmas 54 & 56. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des relations de partenariat et de collaboration entre les trois institutions. Elle reflète la volonté de ces acteurs de lutter contre la violence basée sur le genre dans les communautés vulnérables de Port-au-Prince, par la sensibilisation et le renforcement des capacités des jeunes. Au cours de cette visite, les membres de la délégation ont eu l’occasion de rencontrer le responsable de l'organisation ainsi que d'autres membres de l'équipe chargée de la mise en œuvre du projet de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique des jeunes issus des zones marginalisées de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les échanges ont porté sur l’impact à moyen et à long terme du projet sur les bénéficiaires et les perspectives futures. À noter qu’en l’espace d’un an et demi, environ 280 jeunes originaires de Cité Soleil, Croix des Bouquets, Tabarre, Saint Martin et Fort National, dans les communes de Port-au-Prince et de Delmas, ont été formés sur des thématiques liées à la violence basée sur le genre (VBG), le VIH, les droits humains, les techniques de communication sur les réseaux sociaux et l’entrepreneuriat. Les représentants des partenaires techniques de l’ODELPA ont vivement exprimé leur appréciation pour le travail accompli par l’organisation au profit des plus faibles. Ils ont également réaffirmé l’engagement du HCR et de l’ONUSIDA à renforcer cette collaboration pour atteindre les objectifs communs. La visite s'est conclue par une photo souvenir pour sceller ce lien renforcé entre ODELPA, l’ONUSIDA et le HCR.
- Lancement officiel du Comité national représentatif de la Communauté Trans Haïtienne
L’hôtel El Rancho a accueillie, le mercredi 28 aout 2024, le lancement officiel du comité national représentatif de la Communauté Trans Haïtienne (CNRCTH). Cette cérémonie a été déroulée en présence du Président du Forum de la société civile, Dr Fritz Moise ; la Directrice exécutive de l’Organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), Madame Sœurette Policar ; la Directrice pays de Housing Works, Dr Eva Marly Steide ; des représentants de l’ambassade des États-Unis d’Amérique et du Mexique ; des membres et leaders de la communauté LGBTQIA+, des leaders de la société civile, entre autres. Elle visait à faire découvrir au grand public cette structure fraichement créée et ayant pour but de lutter contre la discrimination et la stigmatisation auxquelles sont victimes les personnes Trans au sein de la société. En effet, le CNRCTH compte 5 membres issus de plusieurs organisations distinctes : l’Action Citoyenne pour l’Egalite sociale en Haïti (ACESH), Organisation Trans d’Haiti ( OTRAH) , Kouraj pou pwoteje Dwa Moun (KOURAJ), Action Citoyenne pour l’Intégration des Femmes Vulnérables Haïtiennes (ACIFVH) et l’Organisation Socio-Culturelle pour la Protection des Droits Humains en Haïti ( OSCPDHH). Du haut de la pyramide, se trouve Francesca Juliyanah BUTEAU, Présidente ; Dominique ST-VIL, Responsable de l’administration ; Hetera Saskia Caila ESTIMPHIL, Responsable des Finances ; Carla THELUSMA, Responsable de la logistique et Dave B. Lucas, Délégué. Ils sont mandatés pour une durée de 5 ans, renouvelable. La mission de la CNRTH est de faire des plaidoyers pour la reconnaissance et la protection des droits de cette frange au niveau national et international. Cet organisme coiffe le Réseau National de la Communauté Trans Haïtienne (RNCTH), cette structure déjà existante et qui poursuit l’objectif de regrouper les différentes associations et personnes Trans dans tous les départements géographiques du pays afin de créer un environnement plus inclusif et sécuritaire pour ces derniers. La création du CNRCTH, une réponse contre la transphobie Du haut de l’estrade, cernés de regards, d’une voix assez forte, le numéro 1 du comité a qualifié ce jour d’historique. Selon cette dernière, ce jour ne se résume pas seulement au lancement de cette nouvelle structure, il se veut plutôt être un pas en plus vers la révolution pour la visibilité, la dignité et le respect des droits des personnes Trans en Haïti. La création de ce comité est le résultat des décennies de luttes, de sacrifices, et de rêves longtemps refoulés. « Nous vivons dans un pays où l'homophobie et la transphobie ne cessent de croître. Chaque jour, nous sommes confrontés à la violence, à la discrimination, à l'injustice. Nos corps sont battus, nos esprits brisés, nos âmes torturées par une société qui refuse de nous voir comme des êtres humains à part entière. Nous sommes trop souvent réduits à des objets de haine, à des cibles faciles pour ceux qui cherchent un exutoire à leur ignorance et à leur peur. La situation est alarmante. Le taux de violence contre les personnes trans atteint des sommets inacceptables. Nous vivons dans l'insécurité, nous craignons pour notre vie, non seulement à cause de notre identité, mais aussi à cause d'une société qui, trop souvent, ferme les yeux sur notre souffrance », a relaté Francesca Juliyanah BUTEAU. Et de poursuivre : « Le CNRCTH n'est pas seulement une structure pour les personnes trans, c'est une structure pour toute la société haïtienne. Parce que notre combat n'est pas un combat isolé, c'est un combat pour les droits humains, pour la justice, pour l'égalité. C'est un combat pour une Haïti où chacun, quelle que soit son identité de genre, son orientation sexuelle puisse vivre librement, sans peur, sans haine, sans discrimination ». S’engager dans la lutte, un impératif De son côté, Dominique ST-VIL, dans ses allocutions, a incité les hommes trans à s’engager dans la lutte contre la transphobie et aussi de participer dans les activités relatives à la sensibilisation et la promotion de la transidentité. Aussi, développent-ils des moyens stratégiques de plaidoyers auprès des institutions publiques et privés pour le respect de la dignité sociale de cette catégorie. Au cours de la cérémonie, nombreuses sont les personnalités qui ont salué l’initiative de ces personnes trans qui se sont armées de courage et de détermination pour défendre la cause de leurs pairs malgré le poids des stéréotypes. A en croire les membres de ce corpus, le lancement de cet évènement marque le début d’une nouvelle ère pour les femmes et les hommes transgenres dans le pays. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Sous l’emprise de la violence, les jeunes brisent la glace
« Les violences basées sur le genre (VBG) naissent à partir des inégalités entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. On dénombre différents types (physiques, économiques, sexuelles, verbales et autres) et peuvent avoir de graves conséquences sur votre vie, votre avenir, votre santé et même la société », a déclaré Madame Daïka FANFAN, intervenant à la dernière journée de formation, le vendredi 26 juillet 2024. Cette activité a été réalisée par l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), du 23 au 26 juillet 2024, en son local. Supportée financièrement par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR), cette deuxième cohorte a accueilli une trentaine de jeunes en provenance de Fort-national et Saint Martin. Intervenant sur les VBG et ses corollaires, la facilitatrice a mis un accent particulier sur les types et les formes de violences également les conséquences qui en découlent. Elle a proposé des travaux de groupes permettant à l’assistance de distinguer la typologie de ce fléau dont la majorité des victimes sont des filles et des femmes. Madame FANFAN, n’a pas raté l’occasion de prodiguer quelques conseils aux bénéficiaires. « Lorsque vous êtes victimes de violences, peu importe sa forme, ne gardez pas le silence. Parlez-en à votre entourage pour trouver de l’aide », a-t-elle relaté. Une présentation qui a poussé certains participants de rompre le silence. Avec beaucoup d’émotions, ils ont partagé leurs histoires. Certaines plus tristes et poignantes que d’autres. Le tableau sombre de Nancy « Nous sommes en 2016, il était 4 heures environ, en sortant du travail, en compagnie de ma cousine, arrivées sur la route de Delmas, nous avions été attaquées par des hommes armés. Ils nous ont braqué et nous ont demandé nos valises. Ma cousine s’est vite pliée à leur volonté, moi j’ai résisté, parce-que je sais combien c'est difficile d’obtenir des documents relatifs à l’identité en Haïti. Ce jour-là, j’ai vécu un enfer que je m’en souviendrai jusqu’à ma mort », a-t-elle balbutié pour éviter de fondre en larmes. Avant de continuer, elle a émis un grand soupir : « Je me suis fait bastonner pendant plusieurs minutes, au final on m’avait pris la valise. Et j’avais tout perdu. Ma cousine, quant à elle a été tombée en syncope. Elle a rouvert les yeux le lendemain à l’hôpital. Depuis, je me suis dit que je dois laisser le pays, pour essayer de dissiper cette douleur ». Nancy n’a pas connu une enfance facile. Fille d’un homme marié, elle a dû vivre avec sa belle mère pour que ce dernier puisse répondre à ses obligations paternelles. La vie ne lui a pas souri, des jours sombres ont marqué son existence dans cette maison. on pouvait lire sur son visage les douleurs ressentis dans ce chapitre de sa vie. Mere de deux enfants, Nancy réside à Fort-national. Aujourd’hui, elle effectue des activités commerciales pour subvenir à ses besoins et ceux de ses deux filles. « Je ne me résume pas à l’idée d’être entretenue par un homme. J’ai appris à me débrouiller seule. Quoique l’insécurité est criant dans la zone, je fais de mon mieux pour protéger ma progéniture et les offrir une vie meilleure » a-t-elle émis dans un brin d'espoir. L’assaut de la violence, d'autres témoignages « Dans mon quartier la violence se voit à l’œil nu, les hommes lourdement armés font la parade à longueur de journée » a confié Tara, une autre participante. Âgée de 24 ans, elle habite à la rue des arts plastiques, un quartier du bicentenaire. Étudiante finissante en assistance administrative, c'est un périple pour elle d'effectuer des allers-retours entre sa maison et l’université. « Je ne me sens pas bien, je suis impuissante face à une telle réalité. En tant que jeune femme, je me sens vulnérable face à la violence. Cela me perturbe énormément », nous a-t-elle confié. Pour Joseph qui vient de la rue des Remparts, au bas Bel-Air, la situation n’est pas trop différente « Je fais face personnellement à la violence psychologique. De temps à autres, des détonations d’armes à feu retentissent dans la zone. Je ne cesse de voir des jeunes passer de vie à trépas sous mes yeux, pourtant ils n’avaient pas encore vécu leur temps destiné. On se lève chaque jour en se demandant qui sera le prochain cible », a-t-il déclaré en essayant de dissimuler la crainte qui se lit sur son visage. Nancy, Tara et Joseph :des noms d’emprunts Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Former les jeunes sur les droits humains, un impératif pour ODELPA
« Les droits Humains sont les droits que nous avons tout simplement car nous existons en tant qu'êtres humains ; ils ne sont conférés par aucun État. Ils sont fondés sur l’idée que toutes les personnes sont égales et en droit d’être traitées avec dignité et respect, quels que soient leur race, leur sexe, leur genre, leur âge, leur religion, leur handicap ou toute autre caractéristique. Ils sont universels et inaliénables inhérents à chacun et ne peuvent donc être transférés ou perdus », a expliqué M. Sadrack Rateau, formateur en droits de la personne humaine. Il a tenu ses propos lors de son intervention sur les droits humains dans la troisième session de formation, le mardi 6 aout 2024. Cette assise est réalisée par l’Organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), à Delmas. Elle est financée par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés au profit d’une trentaine de jeunes issus de plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince particulièrement Fort National et Saint Martin. Projecteur allumé, micro en mains, M. Sadrack a enchainé avec les différentes normes internationales et nationales protégeant les droits humains. Pour illustrer, il a cité la déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948, considéré comme étant le premier document juridique en la matière ; le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, deux instruments constituant la Charte internationale des droits de l'homme. Il a également mentionné la Constitution Haïtienne amendée de 1987, entre autres. « À côté des droits, il existe également les devoirs. Ce sont les obligations particulières et concrètes que chaque citoyen doit remplir. En d’autres termes, on peut dire qu’ils sont ce à quoi chaque individu est tenu de respecter par rapport à une disposition législative et règlementaire, la morale, sa situation personnelle, sa profession, ses responsabilités », a relaté le facilitateur. A cette phase de la présentation, des questions, des commentaires et des suggestions sont venues de part et d'autre. Les participants ont interrogé les actions silencieuses de la puissance publique face à la montée exorbitante de la violation généralisée orchestrée par les groupes armés dans le pays. On pouvait lire sur certains visages de la frustration, de la colère et sur d’autres de la peur. « En dépit de tout cet arsenal juridique, pourquoi les droits des haïtiens ne cessent d’être violés au quotidien ? », a lancé un participant. Pour répondre, M. Rateau a fait savoir que s’il y a autant de violation en matière des droits de la personne humaine, c’est parce que l’État a failli à sa mission. Il ne répond pas à son obligation qui consiste de garantir et de veiller au respect de l'ensemble de ces droits, conformément aux prescrits de l'article 19 de la loi mère haïtienne. Néanmoins, certaines personnes, prennent également le malin plaisir de passer outre de leur limite. Clin d’œil sur les droits des populations clés La deuxième partie de l’exposé était particulièrement consacrée aux droits des populations clés et de la communauté LGBTQIA+. Pour permettre à l’assistance de saisir les notions, M. Rateau a pris le soin de définir les concepts essentiels. « Les populations clés sont les personnes les plus exposés aux IST, VIH/MST. Par ailleurs, la communauté LGBTQIA+ composée des lesbiennes, des gays, des bisexuels, transgenres et autres sont également victimes de discriminations et de stigmatisations au sein de la société. Leurs droits sont de plus en plus violés en raison de leur sexe, leur genre, leur âge, leur handicap, leur orientation sexuelle entre autres. Ils n’ont recours qu’aux organisations de la société civile pour les défendre face aux stéréotypes », a déclaré le militant des droits humains. « Partant du principe de l’universalité des droits humains, ces personnes ont le droit d’être traitées avec respect, dignité, ayant accès aux privilèges accordés à tout être humain, telle : l’alimentation, l’éducation, la santé, les loisirs, pour ne citer que ceux-là. Ils ne doivent être victimes d’aucun acte discriminatoire et stigmatisant », a-t-il poursuivi clore la journée. Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com
- Session de formation à l'ODELPA, les jeunes s'expriment.
Session de formation à l'ODELPA, les jeunes s'expriment. L’insécurité est monnaie courante en Haïti depuis des lustres. A partir du mois d'Aout 2023, il détient son pic. Au sein de la capitale, plusieurs quartiers sont devenus captifs des hommes lourdement armés. Les maisons parties en fumées, les personnes chassées de leur domicile, les familles divisées, un bilan alarmant qui alourdit le taux de la violence sexiste. Pour pallier à cette situation, l’organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA) lance une campagne de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique de Juin à Août 2024 au profit de 120 jeunes. Ce programme financièrement soutenu par le Haut-Commissariat des Nations-Unis pour les Refugiés (HCR), vise ceux issus des quartiers vulnérables. Première session de formation Du 25 au 28 juin 2024, ODELPA a réalisé la première session avec 30 jeunes, résidents particulièrement à Fort National et à Saint Martin. Au cours de ces quatre jours, l’entrepreneuriat, le VIH, la chimie cosmétique, les VBG et les techniques de communication sur les réseaux sociaux, l’élaboration de plans d’affaire, ont été, en parties les différentes thématiques traitées. Un cursus bien rempli, des méthodes participatives et inclusives proposées par les facilitateurs ont permis aux bénéficiaires de vivre un moment enrichissant. Une session qui crée de nouvel businessmen Lovema THIMOTEE s’exprime : « Je tiens à remercier ODELPA et tous les partenaires qui ont contribué à la tenue de cette initiative. Pendant ces 4 jours, j’étais dans mon assiette, j’ai acquis beaucoup de connaissances », a déclaré l'une des plus éveillée de cet atelier. Parmi toutes les nouvelles connaissances acquises, la jeune femme de 28 ans a ses préférences et nous dit pourquoi. « Toutes les présentations me seront très utiles d'une manière ou d’une autre tout au long de ma vie. Mais la chimie cosmétique me tient à cœur. Après avoir suivi une telle séance, je me vois déjà comme une businesswoman. J’aurai une rentrée économique, je serai autonome et indépendante en tant que femme », a-t-elle affirmé. Une session qui peut freiner des dérives Toujours en quête d’informations, notre micro baladeur a atterri vers celui qui vient de Delmas 24, James CHARLECIN. Ses propos ne sont pas différents de Lovema. « C’est une très belle initiative de l’ODELPA et de l’HCR », nous a-t-il confié à travers un large sourire. À côté de la chimie qui peut lui procurer de l'argent, il a mis accent sur la communication sur les réseaux. Maintenant, il sait comment mieux utiliser chaque plate-forme social, ce qui lui permettra de mieux gérer son audience. Avant de s’éclipser il démontré l’importance de cette formation en se référant sur sa zone. « Par rapport à la situation insécuritaire du pays, réaliser des séances de formations pour les jeunes sur le VIH, les VBG et autres, peut contribuer à la réduction de la violence dans la société. Beaucoup de jeunes sauront mieux se protéger contre les infections et les maladies sexuellement transmissibles, une grossesse précoce ou autres, de tels dérives qui font la une dans mon quartier ». La mission doit continuer Fabienne BOLIVAR, la représentante de la Fédération des Organisations Religieuses pour le Respect des Droits Humains (FEDORREH), quant a elle pense que ODELPA doit continuer avec cette initiative afin de toucher plus de jeunes. Bien qu'elle promet de partager au sein de son organisation, son quartier, sa famille, toutes les notions qu'elle vient d'emmagasiner. Les réactions ont été nombreuses, plusieurs participants, ont démontré au cours de cette balade leur ambition de se lancer dans le monde du business. De juin à Août 2024, en quatre cohorte, 120 jeunes seront outillés à travers cette campagne. À la fin, un concours sur le plan d’affaire sera lancé. Les gagnants de cette épreuve, bénéficieront d’un fond pour démarrer une petite activité génératrice de revenus. Renforcer la capacité technique et économique des jeunes, c'est l’arme utilisée par l'ODELPA pour combattre ce flux qui s'y installe en maître et seigneur au sein de la haïtienne. Marc-Kerley FONTAL Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Le VIH fait débat à la deuxième cohorte de formation à l’ODELPA
« Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un virus qui attaque le système immunitaire d’une personne. Les plus touchées sont les cellules CD4 (globules blancs) qui jouent un rôle essentiel dans la protection de l’organisme humain contre les infections. En revanche, le sida, est la forme avancée et sévère de l'infection du VIH. En d’autres termes, c’est le stade grabataire du VIH. Ce qui implique qu'une personne peut être atteinte du VIH sans jamais arriver au stade du SIDA », a lancé Mme Esperancia JEAN NOEL. Ces propos ont été prononcés lors de son intervention à la deuxième cohorte de formation realisée par l’Organisation de Développement de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), le mardi 23 juillet 2024. Cette activité déroulée dans la salle de conférence de l’institution, a accueille une trentaine de jeunes. Ces derniers sont issus des sections communales de Fort National et de Saint Martin. Cette assise, supportée financièrement par Haut-commissariat des Nations Unis pour les réfugiés, s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique. Les modes de transmission du VIH « On dénombre trois modes de transmission du VIH : d’une mère infectée à son enfant ; lors d’un rapport sexuel non protégé; par l’utilisation d’une même seringue pour l’injection de drogues entre plusieurs personnes. On peut dire alors, que le virus se transmet dans les liquides corporels d’une personne infectée, tels : le sang, le lait maternel, le sperme et les sécrétions vaginales. Ce qui implique qu’une personne ne peut pas être infectée par le partage de nourriture, des baisers, des étreintes, des piqûres d’insectes, un simple contact ou autres », a expliqué l’assistante Officière de Communication de l’ODELPA. Les interactions Suite à cette approche plusieurs interrogations ont été soulevées par les participants : « Est-ce que le VIH se partage lors de fellations ou des cunnilingus? », a demandé Emmanuel GISTABE, un participant très éveillé. Oui et non a répondu la facilitatrice. « Vous savez que le virus a besoin d’une porte d’entrée. Si la bouche de la personne qui effectue l’acte sexuel a une blessure et son partenaire vivant avec le virus jouit dans sa bouche, il y a possibilité de contamination. Dans le cas contraire, non ». Moyens de prévention L’abstinence, l’utilisation des préservatifs lors des rapports sexuels, la prophylaxie pré et post exposition (PrEP, PEP), la fidélité réciproque, la Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant (PTME), sont, entre autres, des méthodes de préventions liées au VIH, citées par la facilitatrice. Selon les explications fournies par Mme JEAN NOEL, la Prophylaxie Préexposition (PrEP) est une méthode de prévention récente suivant laquelle une personne séronégative utilise des antirétroviraux régulièrement pour réduire son risque d’infection au VIH. Elle est recommandée à toutes personnes à risque de contacter le VIH. On peut citer : les populations clés (HARSAH, transgenres, professionnelles de sexe, prisonniers), les couples sero-differents. Tout adulte ou adolescent indépendamment de leur orientation sexuelle ayant un comportement à risque, les utilisateurs de drogues injectables entre autres. Elle peut réduire de plus de 90% le risque de VIH par transmission sexuelle chez toutes personnes à risque lorsqu’elle est prise telle que prescrite. Sa posologie dépend de sa mode de dispensation ou de la méthode employée. « Une personne sous PrEP, doit-elle aussi utiliser le préservatif ? », a soulevé un autre participant. « Oui, puisque la PrEP constitue une barrière seulement contre le VIH. Elle laisse rentrer dans l’organisme toutes autres infections ou maladies sexuellement transmissibles », a répondu Mme JEAN NOEL. « La PrEP n’empêchera pas à une femme de tomber enceinte vue quelle n’a pas un effet anti-contraceptif », a-t-elle ajouté. Le temps passait au galop, mais les bénéficiaires ne s’étaient pas exténués. Pendant plus de deux heures la juriste a fait lumière sur cette pathologie, démystifié les mythes et démontré les nouveaux espoirs. Un sujet qui intéressait plus d’un. À la suite du module une discussion animée s’ouvrait ensuite entre les participants sur le sujet pendant plusieurs minutes. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Clôture de la dernière journée de formation à l’ODELPA
« La violence basée sur le genre ou la violence sexiste nait entre les inégalités entre les sexes , l’abus de pouvoir et les normes néfastes », a déclaré Mme Daika FANFAN, lors de la dernière journée de formation, ce vendredi 26 juillet 2024. Cette activité s’est déroulée sous l’égide de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté ( ODELPA) ,avec l'appui financier du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.Déroulée en son enceinte, elle vise à renforcer la capacité de 30 jeunes issus des quartiers vulnérables. La présentation de Mme Fanfan s’articulait autour de la Violence Basée sur le Genre (VBG) et ses corollaires dans la société haïtienne. La secrétaire de l’ODELPA a également mis accent sur la Protection contre l’exploitation et l’abus Sexuels (PSEA). « Lorsque vous êtes victimes de violences, peu importe la forme, ne gardez pas le silence, vous devez en parler à votre entourage pour avoir de l’aide : sociale, judiciaire ou juridictionnelle », a conseillé la facilitatrice aux bénéficiaires. La deuxième partie de cette journée a été consacrée au Micro- crédit. Elle a été assurée par Mme Charline Joseph, une experte dans le domaine. L’intervenante a minutieusement présenté l’importance d’un crédit dans une entreprise et chaque étape pour l’avoir.
- L’entreprenariat au cœur des formations à ODELPA
Ce jeudi 25 juillet 2024, marque la troisième journée de la session de formation réalisée par l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), au profit de 30 jeunes en provenance de plusieurs quartiers vulnérables de Port-au-Prince. Cette journée est entièrement consacrée à l’entreprenariat. Animée par M. Louiny Fontal, officier de communication de l’ODELPA, elle vise à mieux outiller ces bénéficiaires à faire face aux aléas de la vie. « Qu’est-ce qu’un business ? », telle a été la question avec laquelle l’intervenant a commencé son exposé. Selon M. Fontal : « business », vient de deux mots anglais : busy =occupation et Ness = action, mouvement. Le mot business fait référence à toutes occupations liées aux affaires commerciales et financières dans le but de générer le maximum de profits ». Pour continuer avec son intervention, M. Fontal a présenté les différentes raisons devant pousser une personne à se lancer dans le monde de l’entreprenariat : « Avoir votre propre business vous rend indépendant, il vous permet de mettre en valeur votre créativité et votre talent. Il vous permet également de faire quelque chose que vous portez à cœur en saisissant une opportunité générant des revenus », a-t-il déclaré. Projecteur allumé, plumes et cahiers à la portée des participants, à l’instar d’une salle de classe, l’ambiance est studieuse et très chaleureuse. Ces derniers notent, interrogent et interagissent aux questionnements du Secrétaire Général du Réseau Haïtien des journalistes de la Santé (RHJS). Bien gérer son business, une obligation Le passionné du journalisme, a beaucoup insisté sur la différenciation entre une envie et un besoin. Deux concepts, certaines fois, qui peuvent conduire à la faillite d’une entreprise si on les confond « Un bon entrepreneur doit toujours distinguer un besoin d’une envie. Cela lui permettra de faire une bonne gestion de son business. Un besoin peut se définir comme un élément nécessaire à la vie, un élément qu’on ne peut pas s’en passer. Par contre, une envie est le désir ardent de posséder quelque chose mais qui n’est obligatoire », a fait savoir M. Fontal. Pour mieux asseoir ses propos, l’intervenant a fait allusion à la pyramide des besoins, connue sous le nom de pyramide de Maslow, une représentation de la hiérarchie des besoins. Au bas de l’échelle se trouve les besoins psychologiques, suivis des besoins de sécurité, d’appartenance, d’estime de soi et d’accomplissement. Selon cette figure, tous les besoins sont continuellement présents, mais certains sont plus importants que d’autres certaines fois. L’officier de communication, pour permettre aux participants de mieux cerner chaque point de son intervention, a adopté la méthode participative. En effet, Ce dernier a utilisé des exemples factuels et quotidiens pour illustrer. Il a aussi demandé à ces jeunes de présenter certains faits dans l’objectif de tester leur niveau de compréhension. D’une voix résonnante, M. Fontal a également profité de l’occasion pour inculquer quelques conseils aux jeunes. « Une personne voulant se lancer dans un business doit apprendre à saisir les opportunités. Parler d’opportunité, cela désigne un ensemble de possibilités qui prouve qu’il y a lieu de créer un business qui rapporte financièrement. On dénombre trois facteurs d’opportunités. D’une part, la demande ; D’autre part, la capacité ou la volonté des clients de payer les services ou les biens offerts et enfin, la concurrence qui peut être directe ou indirecte ». Et de poursuivre : « en business, vos actions doivent être rapides. Il faut toujours poser des questions, à partir des différentes réponses, des idées des business feront surface . Toute opportunité de business se base sur une idée. C’est pourquoi il est important de transcrire ces idées dans un carnet pour ne pas les oublier. En business, tout doit être écrit ». Cette activité est financée par le Haut-Commissariat des Nations Unies. Elle s’inscrit dans le cadre de l’exécution du projet visant à renforcer la capacité des participants pour une diminution de la violence dans les zones sous le poids de ce fléau. À la fin de cet atelier de formation, un concours basé sur l’entreprenariat et les micro-crédits sera lancé. 70 parmi les 120 participants des quatre sessions seront choisis et bénéficieront d’une enveloppe soit pour renforcer leur business soit pour créer leur entreprise. Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com
- Séance de formation en faveur des membres d’organisation de la société civile.
Dans le cadre du projet CARICOM-PANCAP, le jeudi 16 mai 2024, en son local à Pétion-Ville, Housing Works a réalisé une séance de formation au profit d’une quinzaine de membres d’organisation de la société civile. Patronnée par le Centre d’orientation et d’investigation (COIN), cette journée avait pour objectif d’améliorer les compétences des associations en matière de plaidoyer. Un maillon clé de la chaîne de réduction des cas de contamination liés au VIH selon les objectifs de développement durable ODD, d'ici 2030. 10 heures tapante, la formation s'est lancée. À la genèse, les séances de présentation d'usage, les règles du jeu ont fait office de préliminaires sous l’égide de Thara Layna M. SAINT HILAIRE. « Quand vous entendez plaidoyer, quel est le premier mot qui vous vient en tête ? » a- t-elle demandée afin d'introduire le premier débat de la journée. À tour de rôle les participants ont donné leurs impressions : Plaider, stratégies, assistance, aide, personne, sont entre autres les différentes réponses proposées. Si pour chacun ce mot avait un sens particulier, la Coordonnatrice Générale de Gran Jipon, en a fait le point. « Le plaidoyer est une fonction essentielle au sein de la communauté. Il est incontournable pour agir sur des problématiques de la vie de tous les jours » a-t-elle déclarée. Que ce soit pour un problème insuffisamment pris en compte ou des actions priorisées qui ne sont pas les bonnes, les motifs qui conduisent à une stratégie de plaidoyer sont multiples. Il peut prendre aussi des formes très variées et est d'autant plus efficace qu'il se traduit par des stratégies combinées en fonction des publics visés, des sphères d'influence qui ont chacune leurs spécificités. Quel sont les techniques de plaidoyer efficaces ? Quelles stratégies utilisées ? Tout au long de cette séance de formation, Jean Michael MEME a apporté les réponses adéquates. En amont, l'étape préalable du plaidoyer se porte sur le fait de se former, s'outiller et se documenter sur les démarches à entreprendre. Comme tout projet, MEME a pertinemment montré combien il s'inscrit dans un cycle de planification « SMART » Spécifique, Mesurable, Accessible, Réalisable et temporellement définie. Quelles méthodes suivre ? Pour mener un plaidoyer selon les normes, a présenté MEME, il faut premièrement identifier les problèmes et ses déterminants, les éléments à « plaider » en s'appuyant sur des faits, des données avérées ou probantes au sein du groupe cible. Deuxièmement, analyser l'environnement social et politique afin d’identifier les cibles pertinentes, les échelles du plaidoyer (local, national…), les pouvoirs et les influences. Définir des objectifs et les changements attendus constituent la troisième étape. Quatrièmement, trouver des alliés, créer des coalitions et définir l'argumentaire, le message en fonction de chaque cible. Cette étape implique également l’identification au préalable de la forme (pétition, tribune, communiqué de presse, manifestation…) et de l'agenda. Cela nécessite de formuler clairement le changement souhaité et le délai en rapport avec les objectifs fixés. Enfin, il faut identifier les opportunités. Suivre et évaluer les actions de plaidoyer dans le temps. Les participants étaient attentifs à ces deux présentations successives. MEME a associé à ses propos avec une méthode d’apprentissage hors du commun en faisant répéter chaque terme clé à travers des jeux. Un exemple de plaidoyer en Haïti À 13 heures, la fatigue guette, plus déterminée que jamais Thara remotive son public à travers un modèle de plaidoyer réussi en Haïti. Depuis des lustres, les femmes entreprennent plusieurs combats afin de faire valoir leur droit au sein de la société Haïtienne. Les efforts consentis ont mené à plusieurs changements. Au regard de la loi, la violence sur la femme dans le temps pesait moins lourd qu’une feuille. Un constat qui a suscité divers plaidoyers. « Diverses thèses servaient de référence pour mener cette lutte, mais la Convention de Belém do Pará, ratifiée par l’État haïtien le 2 juin 1997 reste et demeure une arme tranchante » a-t-elle ajoutée. Etant l’instrument ayant recueilli le plus grand nombre de ratifications dans le Système interaméricain, l’adoption de cette Convention reflète une préoccupation uniforme à travers le Continent américain au sujet de la discrimination à l’égard des femmes. Elle fait le lien entre la discrimination et la violence faite aux femmes et de la nécessité d’adopter des stratégies intégrées conçues pour prévenir, sanctionner et éliminer ces deux problèmes alarmants. « Malgré cette convention, il y eut toujours des difficultés pour sanctionner les bourreaux. L’Etat Haïtien ne s’était pas vraiment positionné sur ce point. Ce qui a nécessité de nouvelles formes de plaidoyers. Beaucoup de femmes ont investi les rues de Port-au-Prince au quotidien au cours de l’année 2005 dans l’objectif d’éveiller la conscience des dirigeants du pays, les hommes de lois en particulier », a continué la féministe. Quelques mois plus tard, il y eut l’adoption et l’application du décret de juillet 2005 modifiant les prescriptions existantes sur la violence sexuelle dans le Code Pénal Haïtien. Elles établissent maintenant des peines plus sévères pour les cas de viol. Que disent ces lois ? Auparavant, elles prévoyaient une peine de réclusion, alors que le décret de 2005 établit une peine de travaux forcés, de 10 ans, maximum. Il peut être plus sévère selon les circonstances aggravantes. Dans le cas de mineures, la peine minimale est de 15 ans. En septembre 2006, le Ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes a soumis trois projets de loi au Parlement. Le premier, prenait en compte la paternité afin d’assurer une responsabilité plus effective des pères envers leurs enfants. Le deuxième misait sur les unions de fait garantissant les mêmes droits qu’aux couples mariés et les travailleurs spéciaux. Et le troisième, était axé sur la violence faite aux femmes et sur l’égalité hommes-femmes. Elles ont été amendées et ratifiées par le Sénat de République. « Le processus de plaidoyer n'a pas de durée, il dépend des efforts consentis. Ces femmes sont parties d'un constat et ont réussi à atteindre le but. Quoiqu’il reste beaucoup de travail à faire pour bannir la violence dans cette société où les machistes s'installent en maitres. Ce modèle de plaidoyer réussi peut vous aider à vous armer de force afin de défendre les droits des PVVIH et des populations clés en Haïti » a-t-elle conclue. Telle une graine enracinée dans une bonne terre, ces propos motivants de Thara n’ont pas laissé les participants indifférents. 14 heures passées de 30 minutes, une séance de photo dans une ambiance agréable et conviviale sert de dernière note pour clôturer cette séance de formation. Marc-Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com
- La chimie cosmétique, une opportunité économique pour les jeunes entrepreneurs haïtiens
« Les produits cosmétiques sont des moyens techniques, adéquats pour le maintien et le perfectionnement esthétique du corps humain. En d’autres termes, on peut les définir comme toute substance destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles corporelles, notamment l’épiderme, la partie externe de la peau constituée de plusieurs couches ; les systèmes pileux et capillaires, qui comprennent les poils et les cheveux. Ils sont divisés en 3 types : les produits destinés à la peau, l’hygiène et aux soins capillaires ». C’est en substance, les explications de Monsieur Felinord Jean, technicien en chimie industrielle, le mercredi 26 juin 2024. Il a fait cette déclaration à l’occasion de la deuxième journée de formation réalisée par l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), en son enceinte, à Delmas. Cette activité se déroule à l’intention de 30 jeunes issus de plusieurs quartiers vulnérables de la capitale de Port-au-Prince, Fort-National et Saint Martin particulièrement. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de sensibilisation, d'éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique. Aussi, participe-t-elle de la formation de ces jeunes sur le VIH, les droits humains, l’utilisation des technologies de l'information et de la communication, les PME, les violences basées sur le genre, entre autres. Quelle méthodologie appliquée ? Pour le déroulement de cette journée, la salle de conférence de l’ODELPA, s’est transformée en un véritable laboratoire chimique. Au milieu de celle-ci, est placée une table où sont déposés plusieurs matériels (cuvette, balance, mesurette, ph mètre, etc.), pour la fabrication de différents produits cosmétiques. Les participants, plumes et cahiers en mains, smartphones allumés, prennent des notes et enregistrent les explications du facilitateur et de son assistant. « Cette séance de formation a été divisée en deux parties : théorie et pratique. L’une est aussi importante que l’autre. Dans la partie théorique, nous avons pris le soin de présenter l’essentiel de la chimie cosmétique, à travers les caractéristiques, les fonctions, les classifications des produits cosmétiques. Aussi, a-t-on appris au participants le tableau des mesures, le rôle des matières premières et la quantité qui doit être utilisée pour la fabrication de chaque produit », a confié M. Jean. Sur un tableau, sont inscrites les formules applicables pour chaque produit : savon liquide, désinfectant, savon dur, pour ne citer que ceux-là. Pour débuter avec la séance pratique, deux jeunes ont rejoint M. Jean pour participer activement à la préparation de ces produits. Le technicien les a conseillés d’enfiler des gants et des masques dans l’objectif de protéger leur peau aux effets chimiques des produits. Impressions des participants « Je suis dans mon assiette. Pendant les deux premières journées de cet atelier, j’ai assimilé beaucoup de notions sur la communication, les droits humains et le VIH. Pour la deuxième partie de cette journée, la présentation est hors pair. Déjà, je me vois déjà dans la peau d’une entrepreneuse, une femme autonome et indépendante financièrement », a clamé Lovema Thimothée, une bénéficiaire. De son côté, James Charcelin, un autre participant, a salué cette initiative de l’ODELPA et l’HCR, visant à outiller les jeunes sur des thématiques qui leur seront d’une grande utilité tout au long de leur vie. « Ce que nous avons appris aujourd’hui, vont nous aider grandement dans l’avenir. Les savons liquides, les désinfectants le Hand sanitizer, sont des produits utilisés dans la société au quotidien. Savoir comment les préparer, est un atout pour nous. Étant jeunes, on peut créer un business axé sur la fabrication des produits cosmétiques », a relate Renaldine Sainvil. Cette journée s’est clôturée avec la distribution aux participants d’un échantillon de chaque produit. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Propos tenus par la présidente de l’ODELPA, Mme Ficeline RATEAU au lancement de la nouvelle cohorte de formation
"Renforcer la capacité technique des jeunes afin qu'ils soient mieux armés à lutter contre la violence basée sur le genre fait partie des missions essentielles de l'ODELPA. Voilà, en fait, ce qui justifie votre présence ici ce matin”. Un extrait du discours prononcé ce mardi 25 juin 2024 par la présidente de l'Organisation de développement et de lutte contre la pauvreté. Madame Ficeline Rateau a fait cette déclaration à l'occasion de la cérémonie de lancement de la première d'une série de quatre séances de formation de quatre jours chacune, à l'intention de 120 jeunes issus de Fort National et de Saint-Martin, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Le Numéro 1 de l'ODELPA en a profité pour encourager le groupe des 30 premiers participants présents à cette session à prendre au sérieux ces formations. "Vous êtes des chanceux, pourvu que vous êtes ici. Soyez responsables. Pensez aux autres qui n'ont pas cette opportunité et allez répliquer la formation à eux, les a-t-elle exhortés.
- Propos Officiel du Senior Protector Associate au UNHCR, M. Dudley SAINT JEAN
« L'insécurité et les catastrophes naturelles ont des impacts majeurs sur la société haïtienne. » Elles engendrent la misère, le déplacement interne et augmentent la violence. C'est ce que révèle le Senior Protector Associate à l'UNHCR en Haïti. Dudley Saint-Jean pense que doter les jeunes des capacités techniques nécessaires pour lutter contre ces phénomènes s'avère d'une importance capitale, surtout dans ce contexte difficile que traverse le pays. « C'est la raison pour laquelle le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés se met aux côtés de l'ODELPA en vue de l'atteinte de ces objectifs. » Dudley Saint Jean a fait cette déclaration à l'occasion du lancement de la première d'une série de quatre séances de formation à l'intention de 120 jeunes en provenance de Fort National et de Saint-Martin, le mardi 25 juin 2024. Pour cette première session de 4 jours qui prendra fin le vendredi 28 juin prochain, 30 jeunes hommes et femmes y prennent part.
- Quatre journées de formation au profit des nouvelles équipes de terrain de la SDC
Du 11 au 14 juin 2024, en quatre journées consécutives, la Surveillance dirigée par la communauté (SDC) a réalisé, un atelier de formation au profit des coordonnateurs et des moniteurs de zone. Cette séance axée sur la tuberculose, la malaria et les VBG, a permis d’outiller les nouvelles équipes, composées de 14 coordonnateurs et 28 moniteurs, sur ces deux pathologies, avant d’investir les terrains pour faire le monitoring dans les sites de prises en charge. A l’ouverture de cette activité, déroulée à la fois en ligne et en présentiel, dans les locaux de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), la Coordonnatrice générale du CLM, madame Soeurette POLICAR a montré aux participants l’importance du travail qui leur est confié. Elle a aussi mis accent sur les objectifs et les résultats attendus. « Cette formation de 4 jours, pour les moniteurs, les coordonnateurs de zones et les membres du forum de la société civile, participe de faire respecter le principe du CLM. Celui qui donne aux communautés les moyens de surveiller la qualité de la prestation des services offerts dans les sites de prise en charge du VIH, du paludisme, de la tuberculose et des VBG en Haïti », a déclaré Mme POLICAR. Un regard sur les thématiques clés À côté des propos officiels, les présentations d'usages, l’évaluation du pré-test, le premier jour a été consacré à faire découvrir les pathologies clés de cette formation. Dr Richard MILO, Coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), a abordé la première thématique de la journée. Il a présenté la tuberculose à travers ses signes et symptômes, ses méthodes de prévention et de prise en charge. « La tuberculose est une maladie très dangereuse et mortelle surtout pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli et qui souffrent de malnutrition. Le germe peut demeurer plus d'un an dépendamment de l’espace où il se trouve. Il est à noter qu'une personne ayant pris contact avec un tuberculeux pulmonaire risque d’attraper l’infection à partir des gouttelettes lors des prises de paroles ou des éternuements de ce dernier », a-t-il clamé. Pour sa part, Docteur Marc-Aurèle TELFORT, coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Malaria (PNLM), a présenté le paludisme, comme un tueur lent. Selon ses explications, il a fait comprendre qu’une personne peut vivre avec la malaria sans présenter aucun signes et symptômes. « L’homme est le principal réservoir de la malaria, la meilleure prévention pour éliminer cette maladie dans une zone consiste à traiter les personnes infectées », a-t-il déclaré. Cette intervention a fait surgir de multiples interrogations. « Pourquoi l’homme est-il considéré comme le principal réservoir de la malaria ? », a demandé un participant. Pour répondre, Dr TELFORT, a fait savoir que le moustique n’est pas le principal vecteur de la maladie. Si dans un espace, il n’y a pas personne infectée, il n’y aura pas de cas de paludisme même l’environnement est proliféré par des moustiques. Ce qui implique que la malaria prend vie chez l’être humain. Pour continuer, Mirlanda LINDOR, représentante de la FOSREF, a fait son intervention sur la violence basée sur le genre (VBG), ses différentes formes et ses principales conséquences dans la société. Les étapes de collecte et d'analyse de données, la méthodologie de la SDC, l’élaboration du guide de suivi et des outils de collecte, la gestion des données, les étapes de rédaction des formulaires, sont entre autres, les différents points abordés au cours du deuxième jour. Les travaux pratiques et l’utilisation de matériels de travail Mme Johanne HYPPOLITE ISIDOR, directrice de données et de stratégies à la Surveillance Dirigée par la Communauté (SDC), a assuré la troisième journée de cette formation. Elle a présenté le Commecare, l’application servant de base de données des informations collectéeslors des visites de terrain et ses techniques d’utilisation. Elle a enchainé avec l’entrainement sur les outils papier, qui, selon elle, s’avère être une étape très importante dans la collecte des données. La Deputy Director de l'Housing Works, Madame Leinadine Lucien Maurice, au cours des séances pratiques sur les outils papier, a mis un focus sur les différentes formes de violences, notamment le harcèlement sexuel. Elle a profité de l’occasion pour prodiguer des conseils sur les comportements à adopter sur le terrain. « Je vous encourage à maitriser vos différentes réactions (gestes, regards et paroles) lors des entrevues dans les sites, particulièrement avec les patients. Sans vous rendre compte, vous pouvez les blesser », a-t-elle suggéré. Pour clore cette journée, Dr Eva Marly STEIDE, Directrice Pays de l’Housing Works a animé une causerie sur les techniques de conduite de groupes de discussion et d’entretiens individuels. Une journée corsée La dernière journée quant à elle, a été surchargée. Évaluation du post-test, séances de travaux pratiques, techniques de recueillement d’informations sur le site de l'observatoire, ont été les points avec lesquels, on a débuté cette dernière journée. Un peu plus tard, la Directice Exécutive de l’ODELPA, Mme POLICARD a fait le point sur la communication comme un élément essentiel dans les activités de plaidoyer. La Miss Trans Haïti, Mlle Francesca Juliyanah BUTEAU, de son côté, a mené une présentation sur la Sexualité, l’Orientation sexuelle, lIndentité et l'expression de Genre (SOGIE) et Jonhny CLERGÉ, Membre du Groupe Communautaire Consultatif à la SDC, une intervention sur les droits humains. Impression d'un participant « Cette semaine a été très instructive, j'ai pu découvrir deux maladies considérées comme des tueurs lents, la tuberculose et la malaria. J'ai appris comment utiliser le Commecare. Maintenant, je suis bien armé pour les visites de terrain » a déclaré Alain SENAT, moniteur du département de Nippes. Un sentiment de satisfaction partagé par plusieurs autres participants. Au terminus de cet atelier de formation des kits de travail ont été remis aux membres des nouvelles équipes (tablette, casquette, bidon, entres autres). Les contrats signés, le travail est officiellement lancé. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Les VBG au cœur de la formation pour les moniteurs et les coordonnateurs
La violence basée sur le genre (VBG), dénommée également violence sexiste, se réfère à l'ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d'individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l'inégalité entre les sexes, l'abus de pouvoir et les normes néfastes. Selon le Cluster VBG en Haïti en partenariat avec le Ministère de la Condition Féminine et les Droits de la Femme, entre janvier et mars 2024, sur un échantillon de 1793 cas de violences analysés, dans 6 départements géographiques du pays, 80% de femmes et 14% de jeunes filles ont été les principales victimes. Ce qui explique l’augmentation considérable des cas de viol et la justification de la vulnérabilité de la femme au sein de la société. Au cours de sa présentation, Madame Leinadine Lucien Maurice, a mis accent sur les différentes formes de violences, notamment le harcèlement sexuel. « En Haïti, les jeunes filles ont souvent tendance à fuir les groupes d'hommes réunis dans un endroit spécifique. Parce souvent les commentaires lancés à leurs égards sont dérangeants », a expliqué la Deputy Director de l'Housing Works. Parallèlement, une participante a profité de l’occasion pour mettre des mots sur son vécu. « J’avais un compagnon qui contrôlait toutes mes dépenses, même mes rémunérations mensuelles. Dès que je rentrais avec mon chèque de travail, il s'en accaparait. Par amour pour sa personne, je ne comprenais même pas que j’étais victime de violences. Un jour, en discutant avec certaines collègues sur ma situation conjugale, surprises de mon train de vie, ces dernières m'ont conseillé d’ouvrir un compte bancaire. Et c'est là qu’a commencé mon calvaire », a-t-elle raconté. Et de poursuivre : « Mon conjoint estimait que c’était un manque de respect à son égard. Il était vraiment mécontent. C’était en fréquentant des organisations que j'ai compris la gravité de ma situation ». Suite aux regards de certains membres de l’assistance, Mme Maurice en a eu une prompte réaction. « Je vous conseille de rester impartial lors des visites de terrains. Quand vous aurez à questionner les patients assurez-vous de maitriser vos réactions (gestes, regards et paroles). Parce que cela peut faire du mal à la victime, sans vous rendre compte », a-t-elle suggéré. Cette troisième journée de formation a été particulièrement consacrée à des séances de travaux pratiques. Un peu plus tard dans la journée, Mme Johanne HYPPOLITE ISIDOR, responsable de données à la Surveillance dirigée par la communauté (SDC), a assuré une présentation qui s'est portée sur les techniques d’utilisation du Commecare. L’application servant de base de données des informations collectées lors des visites de terrain. Dr Eva Marly STEIDE, pour sa part, a animé une causerie sur les techniques de conduite de groupes de discussion et d’entretiens individuels. La journée a été longue, la semaine de formation sera bouclée ce vendredi 14 Juin 2024, avec d'autres thématiques, telles, les droits humains, les présentations des techniques de plaidoyer, les bonnes pratiques du CLM, entre autres. Des matériels de travaux seront aussi distribués par la même occasion. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Lancement de l’atelier de formation des moniteurs et des coordonnateurs de la SDC
À l’initiative de la surveillance dirigée par la communauté (SDC), un atelier de formation de 4 jours, axé sur la tuberculose, la malaria et les VGB, est lancée ce mardi 11 juin 2024. Cette séance de formation a pour but d’outiller les nouvelles équipes formées de 42 bénéficiaires, dont 14 coordonnateurs et de 28 moniteurs de zones. Ces derniers auront à monitorer les sites de prises en charge liés à ces pathologies dans les jours qui viennent. La séance de formation se déroule au local de l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), à Delmas. Présents à ce lancement : la Coordonnatrice de la SDC, Soeurette POLICAR; la Présidente de l’ODELPA, Mme Ficeline RATEAU; le Président du Forum de la Société Civile, Dr Fritz MOISE; Dr Eva Marly STEIDE, les membres du Groupe Communautaire Consultatif (GCC), les leaders d'Organisations du Forum de la société civile, les représentants du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), entre autres. À la genèse de la journée, les participants ont passé un pré-test ce qui permettra de tester leur niveau de connaissance par rapport aux différentes thématiques qui seront traitées au cours de la semaine. Ensuite, les propos officiels ont été prononcés par les différentes personnalités en présentiels et en virtuels. La tuberculose, une maladie infectieuse bactérienne « Le germe de la tuberculose peut vivre jusqu’à un an dépendamment du milieu où il se trouve. C’est pourquoi il est conseillé d’ouvrir les fenêtres et les portes de vos maisons tous les matins, pour laisser pénétrer l’air frais. Les rayons ultraviolets du soleil tuent la bactérie » a clamé le Coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), Dr Richard MILO. La tuberculose est une maladie infectieuse bactérienne qui provoque, à terme, une infection des poumons, d'autres tissus et parties du corps comme le cœur, les ganglions, les os, pour ne citer que ceux-là. Après le paludisme et le VIH, l'une des maladies infectieuses les plus courantes au monde. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ deux milliards de personnes sont infectées par cet agent pathogène. Dans une ambiance conviviale, le personnel de la santé a animé la première thématique de la journée. Il a présenté la tuberculose à travers ses manifestations, ses signes et symptômes, ses méthodes de prévention et de prise en charge. Dr MILO a insisté sur le fait que la maladie est très dangereuse et mortelle surtout pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli et qui souffrent de malnutrition. Il a fait savoir qu’une personne ayant pris contact avec un tuberculeux risque d’attraper l’infection à partir des gouttelettes lors des prises de parole ou des éternuements de ce dernier. « Ceux qui vivent dans des zones où il est difficile de se nourrir et où il manque d’infrastructures sont particulièrement touchées par la tuberculose. C'est vrai que les agents pathogènes s'attaquent habituellement aux poumons mais ils peuvent s’en prendre aussi à d’autres organes internes. Il est à noter que seuls les tuberculeux pulmonaires peuvent transmettre la maladie à d’autres personnes », a-t-il expliqué. Symptômes de la maladie Les symptômes typiques de la tuberculose sont une perte de poids non désirée, une toux et une respiration douloureuse, une fièvre vespérale par intermittence entre autres. Dans un stade plus grave, la personne affectée crache du sang. Lorsque tous les organes sont atteints, il n’y a plus de chance de survie pour ce malade. « L’élimination de la TB comme problème de santé publique en Haïti nécessite l’appui et la contribution de tous afin de déboucher sur une Haïti sans TB », a conseillé Dr Milo pour conclure. Le paludisme, un tueur lent La journée s’est enchainée avec l’intervention du Docteur Marc-Aurèle TELFORT, coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Malaria (PNLM). Ce dernier a fait le point autour du paludisme, une maladie considérée comme un tueur lent. Selon ses explications, il a fait comprendre qu’une personne peut vivre avec la malaria sans présenter aucuns signes et symptômes. Elle peut même perdre sa vie à cause des complications liées à cette maladie. « L’homme est le principal réservoir de la malaria, la meilleure prévention pour éliminer cette maladie dans une zone consiste à traiter les personnes infectées » a-t-il déclaré. Cette première journée était chargée. Elle s’est bouclée avec la présentation de Mirlanda LINDOR, représentante de la FOSREF. Dans son intervention, elle a mis accent sur la violence basée sur le genre, ses différentes formes et ses principales conséquences dans la société. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com