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  • SEROvie : L'impact des VBG sur les femmes dans les camps de misère 

    Dans le cadre du projet "Assistance Psychologique Spécialisée aux Survivant(e)s de VBG", une session d'orientation cruciale a été organisée par la Fondation SEROvie, le 31 mars 2025, au Restaurant la Réserve. L'objectif était clair : braquer les projecteurs sur une réalité trop souvent ignorée, l'urgence des violences basées sur le genre (VBG) dans les camps de déplacés internes en Haïti, et ce, en mobilisant journalistes et influenceurs.  La salle, baignée d'une lumière douce, bruissait de conversations feutrées. Autour de tables nappées de blanc et de bleu, des journalistes, calepins et stylos à la main, se préparaient à prendre des notes. Leurs regards étaient captivés par le projecteur, où défilaient les diapositives de la présentation, révélant des chiffres et des témoignages poignants. Sur un pan de mur, des feuilles de papier affichaient les attentes de chacun, une mosaïque de questions et d'espoirs.  M. Vinson NOEL, psychologue mentor à la Fondation SEROvie, a pris la parole, dressant un tableau saisissant de la situation. Sa voix, empreinte de gravité, résonnait dans la salle, captivant l'attention de l'auditoire. Il a défini les différentes formes de VBG, soulignant leur impact dévastateur sur les victimes, en particulier les femmes et les filles.  Quand les mots définissent l'horreur    « La violence basée sur le genre est un terme générique désignant tout acte nuisible perpétré contre la volonté d'une personne et qui est basée sur des différences (de genre) fixées par la société entre les hommes et les femmes ». Ces mots, énoncés avec une gravité qui a glacé la salle, ont ouvert les portes d'un univers où la violence se décline en une multitude de formes : auto-infligée, interpersonnelle (familiale et communautaire), collective, économique, sociale et politique.  L'indignation face à l'inacceptable dans les camps   Dans ces lieux de fortune, surpeuplés et insalubres, la violence règne en maître. Les chiffres, issus des déclarations recueillies par la SEROvie, ont déferlé comme une vague, submergeant l'auditoire de la réalité brutale des camps. 6 488 incidents de VBG ont été recensés en 2024, un chiffre qui ne représente qu'une partie de l'iceberg, tant les victimes hésitent à briser le silence. La majorité des victimes sont des femmes et des filles, représentant 76% et 17% respectivement. Mais les hommes ne sont pas épargnés avec un taux de 5% de victimes et 2% sont des garçonnets. « Un total de 64% des incidents de VBG contre les femmes et les filles sont des cas de viols et d'agressions sexuelles, souvent perpétrés par des gangs armés. Ces chiffres sont alarmants, mais ils ne racontent qu'une partie de l'histoire », a précisé M. NOEL, la voix chargée d'émotion.   Il a poursuivi en décrivant l'environnement de ces camps, des lieux où la promiscuité, le manque d'éclairage et l'absence de toilettes adéquates créent un terrain fertile pour les agressions. Il a évoqué les femmes contraintes d'échanger des faveurs sexuelles contre de la nourriture ou des biens de première nécessité, une forme d'exploitation abjecte.  Des blessures invisibles, des âmes brisées : L'appel à l'humanité   « Derrière chaque statistique, une vie brisée, une âme meurtrie ».  Ces mots de M. NOEL ont rappelé la réalité des souffrances. Les survivantes portent les stigmates de ces violences : traumatismes psychologiques, détresse émotionnelle, troubles du comportement, jusqu'à l'atteinte des croyances.  « Les impacts peuvent s'observer dans différentes dimensions du fonctionnement de la personne », a expliqué M. NOEL. Il a pris le soin de détailler les conséquences dévastatrices de ces violences sur la santé mentale des survivantes. Il a évoqué les cauchemars, les flashbacks, l'anxiété, la dépression, l'isolement social, la perte de confiance en soi.  « Ces blessures invisibles sont tout aussi réelles et douloureuses que les blessures physiques », a-t-il insisté, soulignant la nécessité d'une prise en charge globale, d'un soutien humain et compatissant.    Un cri du cœur venu des camps : le témoignage de Francesca BEAUJOUR     Depuis août 2023, Haïti est le théâtre d'une crise humanitaire sans précédent. Des milliers de personnes, chassées de leurs foyers, s'entassent dans des camps de fortune, des lieux où l'espoir s'amenuise face à la dureté de la réalité. Mme Francesca BEAUJOUR, vice-présidente du comité du camp Lycée Marie Jeanne, a témoigné de l'indicible, de l'horreur quotidienne vécue par les femmes et les enfants dans son camp. « La réalité est plus compliquée que ce que l'on peut imaginer », a-t-elle déclaré, la voix tremblante d'émotion.  Et de poursuivre : « Après avoir été chassés de nos maisons à Carrefour-Feuilles, nous avions trouvé refuge au Lycée. Malheureusement, au cours du mois de mars, les bandits armés nous ont démasqués encore et avons dû nous réfugier dans la cour d'une église mormone avec huit autres abris ». Ses mots, empreints de douleur et de résilience, ont résonné comme un cri du cœur, un appel à l'aide désespéré.    Francesca a décrit les conditions de vie précaires, l'insécurité permanente, la peur omniprésente qui ronge le quotidien des déplacés. « Bien que ce ne soit pas la réalité pour nous, issus du camp du Lycée du Cent-cinquantenaire, je suis consciente qu'il y a des femmes contraintes d'échanger des faveurs sexuelles contre de la nourriture, des jeunes filles violées dans l'obscurité des tentes, des enfants traumatisés par la violence », a-t-elle déclaré. Son récit poignant a illustré de manière saisissante les propos de M. NOEL, donnant une dimension humaine et concrète aux statistiques préalablement exposées.  Elle a également lancé un appel vibrant à l'État haïtien, l'exhortant à prendre ses responsabilités, à protéger les déplacés, à mettre fin à la violence, à offrir un avenir digne à ces femmes, ces enfants, à ces familles brisées .    Mobilisation médiatique et juridique : un impératif   Au cours de la deuxième partie de la journée, Mme Marjorie BERTRAND, spécialiste en genre, a présenté le cadre légal et les mécanismes d'accompagnement, insistant sur le rôle des médias dans la prévention et la réponse aux VBG.   « Les médias sont des vecteurs d'information essentielle. Ils doivent informer sur les services disponibles, utiliser des formats adaptés et saisir les occasions stratégiques pour diffuser des messages efficaces », a-t-elle souligné.  En conséquence, un atelier pratique a permis aux journalistes et influenceurs de développer des compétences pour un traitement médiatique éthique sur les différentes thématiques abordées au cours de cet atelier.  La journée s'est clôturée sur une note harmonieuse, avec la remise de certificats, des prises de photos et un lâcher de ballons symbolisant l'engagement collectif pour un avenir sans violence.  Marc-Kerley FONTAL  marckerleyfontal@gmail.com

  • Quand l'ODELPA sème les germes de l'entrepreneuriat pour une jeunesse résiliente

    « Pour réussir dans le monde des affaires, il ne suffit pas d'avoir de bonnes idées. Il faut les structurer, les analyser et les projeter dans un plan d'affaires solide », assurait avec une conviction concrète M. Gary COQUILLOT, dont la voix captivait un auditoire avide de changement. Il a émis ce discours dans le cadre de la quatrième journée de la 2ᵉ session de formation réalisée par l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA). Cette activité s’est déroulée, le vendredi 28 mars 2025, au local de ladite organisation à Delmas. Elle a illuminé les perspectives d'une jeunesse déterminée à sculpter son propre avenir.   Dans une atmosphère studieuse et vibrante, les vingt-cinq jeunes participants, les regards, concentrés et brillants d'espoir, étaient rivés sur M. Gary COQUILLOT. Le faisceau lumineux du projecteur mettait en exergue sa silhouette, tandis que sur l'écran, les diapositives d'une présentation dynamique dévoilaient les arcanes de l'élaboration d'un plan d'affaires. Le silence était rythmé par le léger crissement des plumes sur le papier, chaque mot de l'expert se transformant en notes précieuses, esquisses des futurs projets qui germeraient dans leurs esprits fertiles.   De l'idée à l'action : La méthode M. COQUILLOT La pédagogie de M. COQUILLOT s'est révélée un véritable catalyseur, transformant des aspirations en plans d'action concrets. Loin d'une approche théorique, la formation a plongé les jeunes au cœur des réalités entrepreneuriales : identifier les besoins pressants de leurs communautés, décrypter la concurrence, concevoir des stratégies marketing percutantes et établir des projections financières solides. Les ateliers pratiques, véritables laboratoires d'idées, ont permis de modeler des concepts abstraits en projets tangibles, insufflant la confiance nécessaire pour transformer la vulnérabilité en levier de succès. « Il faut identifier un besoin clair et offrir un produit ou un service simple mais nécessaire pour véritablement prospérer », a souligné M. COQUILLOT en s'appuyant sur les fondements même de la réussite entrepreneuriale.   L'Entrepreneuriat comme Arme de Reconstruction L'engagement tangible des participants a illuminé la salle de formation. Les échanges étaient vifs, les interrogations pertinentes, traduisant une soif d'apprendre. « Cette formation est une véritable révélation pour moi » s'exclama Anania GUSTAVE, les yeux brillants d'espoir. Etudiante en relations internationales, lors des périodes festives, elle est habituée à la vente de fresco,  à Delmas 33.  « Je n'accordais pas une importance capitale au marketing. Aujourd'hui, grâce à Mme Charline Joseph, j'ai enfin compris que c'est un pilier essentiel pour gravir mon activité vers de nouveaux sommets » nous a-t-elle confié, avec enthousiasme, son envie de structurer sa passion avec des stratégies professionnelles. Pour cette jeunesse, souvent confrontée à un avenir incertain, l'entrepreneuriat est apparu comme un vent de changement, une voie menant vers la dignité et l'indépendance économique. Les compétences acquises ne sont pas de simples outils techniques, mais des clés pour déverrouiller leur potentiel et devenir les acteurs du renouveau de leurs communautés. De leur côté, des témoignages poignants fusent, à l'image de Jefferson THAM : « J'ai grandi dans le sillage du business, mais l'éclairage apporté par M. COQUILLOT a ouvert davantage mes yeux. Il a réveillé l'entrepreneur qui sommeillait en moi avec une force que je ne soupçonnais pas. Je suis prêt, plus que jamais, à m'engager pleinement et à faire fructifier cet héritage avec les outils précieux que j'ai acquis ici. Un grand merci à M. COQUILLOT pour cette inspiration », a-t-ail déclaré.   ODELPA sème les graines d'un avenir entrepreneurial en Haïti Dans un contexte socio-économique complexe, l'initiative de l’ODELPA, avec le soutien crucial du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), prend une dimension essentielle. En dotant cette jeunesse des fondements de l'entrepreneuriat, l'institution ne se contente pas de stimuler l'économie locale. Elle offre une alternative concrète au désespoir, un chemin vers la résilience et la construction d'un avenir où l'ingéniosité et la détermination sont les moteurs du progrès. Les plans d'affaires esquissés sont autant de promesses d'un avenir où cette jeunesse ne sera plus seulement actrice de sa propre vie, mais aussi bâtisseuse d'une Haïti nouvelle. Il est à noter qu'à la fin de la 4eme phase de ce projet, un concours sur le plan d’affaires sera lancé. Les gagnants de cette épreuve bénéficieront d’un fond  pour démarrer ou renforcer une petite activité génératrice de revenus.   Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com

  • Avez-vous dit droit à la santé dans une Haïti à l’avenir incertain ?

    En ce 7 avril, Haïti, à l’instar des autres pays du monde célèbre le droit à la santé. Comment ne pas se pencher sur cet « état de complet bien-être physique, mental et social », comme le définit l’Organisation mondiale de la Santé. À parler de santé, peut-on oublier qu’Haïti, au moment de son indépendance voulait que tout être humain soit libre et vive sans les chaînes de l’esclavage ! « Nous avons inventé la liberté. Haïti est la première république noire du monde à être indépendante. Nous avons aidé d’autres pays à sortir de l’esclavage », ce sont, entre autres, des mots élogieux de la majorité des haïtiens et haïtiennes pour clamer leur fierté et leur appartenance à cette nation qui s’est mise debout contre le racisme, l’esclavagisme et le colonialisme. Une révolution unique au monde. Ces dernières années, une nouvelle donne se profile à l’horizon. À entendre le discours des citoyens de la terre du père de la nation, Jean Jacques Dessalines, on peut déduire que ce passé fier s’est relégué à l’ombre de l’histoire. Nombreux sont ceux qui expriment leur ras-le-bol par rapport aux différentes crises socio-politiques que traversent le pays. Une situation qui entrave la bonne marche de la cité et ayant des répercussions alarmantes sur ses sujets. « Autrefois, je haussais le ton pour exprimer ma nationalité. Une fierté s’emparait de moi à chaque fois que je parlais de ma terre natale surtout dans les discussions historiques avec des proches. Mais aujourd’hui, je n’ai plus ce sentiment », a confié, la mort dans l’âme, Dr Joachim, dentiste-chirurgien. « Au début des crises socio-politiques, mes parents, collègues et ami(es) n’ont pas arrêter de me conseiller de laisser le pays tout comme beaucoup d’autres jeunes. Mais mon attachement avec ce pays était tellement fort que j’ai toujours rejeté d’un revers de mains leurs conseils. Mais la situation ne fait qu’envenimer. Je regrette amèrement de ne pas les avoir écouté. Aujourd’hui, je paie le prix fort de cette décision. Je ne peux même pas me rendre à la clinque où je travaillais au centre-ville », regrette le médecin. Frustré, la rage au cœur, il livre le fond de sa pensée : « Je souhaitais mettre toutes mes compétences à la disposition de mon peuple, surtout les personnes issues des quartiers vulnérables. J’avais plein de rêves et d’idées, mais les malfrats ont tout emporté. Actuellement, j’ai honte de dire que je suis Haïtien. Il n’y a aucun avenir. Plus rien ne me retient. » Tout comme ce spécialiste en dentisterie, plusieurs citoyens doutent de leur avenir dans ce pays ou l’escalade des différentes formes de violences, orchestrées par les groupes armés, atteint le pic. Pourtant en Haïti, pays connu comme la mère de la liberté en Amérique, tout un arsenal juridique est consacré au respect des droits de la personne humaine. Dans le miroir de la réalité le reflet de la situation présente une physionomie contraire d’une république au bord de l’effondrement. Pour illustrer, pas un jour ne se passe où dans les médias le citoyen n’entend pas la même rengaine : ce sont de paisibles citoyens que les bandits ôtent la vie, ce sont des femmes et des filles que ces hommes sans foi ni loi violent, ce sont des maisons qu’ils pillent et brûlent avec une grande joie de semer le chaos pour le bonheur de leurs commanditaires. À chaque fois qu’ils vont prendre possession d’un territoire, ils l’annoncent à grand renfort de publicité sur les médias sociaux que relaient la presse traditionnelle. Et, immanquablement ils exécutent leurs menaces. Ce sont des maitres et seigneurs d’un État en décomposition dont les représentant dans les médias reconnaissent dans les faits nos territoires perdus. Nombre d’observateurs avouent sans regret : « Les semeurs du chaos ont le respect de la parole donnée. Ce qu’ils disent, ils le font. Les locataires de ces lieux, de leur côté, sans aucune protection, n’ont d’autres choix que de fuir pour tenter de sauver leur vie. » Les chiffres parlent… Selon l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), de juillet 2023 à janvier 2025, la violence qui sévit en Haïti a entraîné le déplacement interne de plus d'un million de personnes. Un chiffre qui ne cesse d’accroitre au quotidien. Ces individus ont été contraints de quitter leurs foyers pour se réfugier dans des camps de déplacés, chez un proche ou dans une province. Quel avenir ? Originaire de Jérémie, Marie vivait une vie tranquille et paisible à Delmas 19. Pour s’occuper de ses enfants, elle vendait des fruits de mer. L’espace d’un cillement, cette mère de famille s’est retrouvée sans logement et sans marchandises. « À cinquante ans, je n’ai jamais imaginé, qu’un jour, pour sauver ma vie et celle de mes enfants, j’irais me réfugier chez une amie. On est entassé comme des sardines là oü je vis maintenant », s’indigne-t-elle. L’existence de Marie est passée d’une vie pleinement épanouie à une misère accrue. Elle s’est retrouvée dans un quartier inconnu, confrontée à la promiscuité et à la faim. « Je ne vis pas à mon aise. Je dors très mal et certaine fois je ne prends qu’un seul repas dans la journée. Hélas ! la situation s’impose. Je suis une séculaire, je peux mourir paisiblement, mais je ne peux tolérer de voir mes enfants souffrir sous mes yeux », a-t-elle confié, larmoyante. « C’est la première fois que je vis une situation aussi monstrueuse. On qualifiait le gouvernement de Duvalier comme dictatorial. Je la préfère à cette démocratie qui se réclame de garante du respect des droits humains. A bien regarder, cette démocratie de façade foule aux pieds tous les droits. C’est le grand désordre. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous tous des morts ambulants. Nos vies ne valent plus rien dans cette Haïti que je ne reconnais plus », se désole Marie. Cette situation chaotique est le lot des citoyens qui vivent dans le département de l’Ouest avec son chef lieu, Port-au-Prince, la capitale. Comment parler d’avenir ? Comment peut se définir le futur à l’horizon lorsque le citoyen vit une crise existentielle ? Les droits fondamentaux ne sont que pures fictions alignées sur du papier que l’on utilise dans des discours répercutés dans les médias pour faire écran à la réalité. Dans un pays ou les droits à la vie, au logement, à la santé, à l’éducation, à la nutrition, aux loisirs ne sont pas pris en compte, que peut-on espérer ? En attendant, le peuple réclame à cor et à cri la sécurité, la sécurité et encore la sécurité. À l’heure où l’Organisation mondiale de la Santé rappelle que la santé est un droit fondamental, le peuple haïtien considère la sécurité comme le plus grand bien public et un déterminant incontournable pour son bien-être. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com

  • Le marketing : une étape cruciale pour les entrepreneurs

    « Le marketing est un ensemble de techniques visant à étudier le marché et à influencer le comportement des consommateurs pour vendre un produit ou un service », a expliqué Mme Charline Joseph, intervenant à la quatrième journée de formation, réalisée par l’Organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), le vendredi 29 mars 2025, à Delmas.   Elle a tenu ces propos lors de son intervention axée sur l’introduction au marketing social devant une assistance composée de 25 jeunes issus de plusieurs quartiers de Port-au-Prince et des camps de déplacés internes. Cette assise financée par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR) en partenariat avec le Programme Commun des Nations-Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), vise à réduire la violence dans la société. Elle rentre dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique. Cette initiative a réuni    Mme Joseph a enchainé avec l’importance du marketing. D’une voix assez résonnante, il a fait clairement comprendre que le marketing    permet de développer la notoriété d'une entreprise, d’attirer et de fidéliser les clients aussi d’accroître les ventes et la rentabilité.     « Le marketing est impératif pour la survie d’une entreprise particulièrement les  micro-entreprises . Peu importe si celle-ci offre un service ou un produit. Un bon marketing les permet de se démarquer ; trouver ses premiers clients  ; Construire une image de marque  et se différencier de la concurrence  », a -t-elle fait savoir aux participants.   Pour permettre à l’assistance de bien comprendre la présentation, Mme Joseph a opté pour une démarche participative. Avant d’entrer dans le vif des différentes notions, cette dernière, de temps à autres, a soulevé des interrogations afin de tester la connaissance des bénéficiaires.     " Contrairement à la vente qui est transactionnelle et est portée sur le produit, le marketing est relationnel et est centré sur le client. C’est pourquoi, il est impératif de soigner votre relation avec le client. Avec un tel comportement, vous allez tirer un maximum de profits. Pour cela, vous devez offrir un service ou un produit efficace ; toujours être fidèle et avoir une communication assez respectueuse, fluide, directe et concise avec votre client”, a conseillé la spécialiste en micro-crédits.   Dans son exposée, la gestionnaire a beaucoup insisté sur l'élaboration d'un plan de marketing. Selon cette dernière, cette démarche est très importante. Elle permet d'organiser et de structurer les actions pour atteindre les objectifs commerciaux visés. Cette étape repose sur l'analyse du marché et de la concurrence, la définition des objectifs, le choix des stratégies, la mise en œuvre, le suivi et évaluation.    Qu’en est-il des stratégies de marketing ?   Les stratégies de marketing peuvent se définir comme étant les moyens utilisés pour permettre aux gens de découvrir les services ou les produits offerts dans une entreprise.  Pour illustrer, Mme Joseph s'est penchée sur plusieurs stratégies de marketing utilisés par de nombreuses entreprises haïtiennes particulièrement CAEF, une école professionnelle, offrant plusieurs disciplines à de faibles prix, dont elle est la PGD.     " A l'ère de la mondialisation que nous sommes, on ne peut pas ignorer l'importance des nouvelles technologies dans le monde entrepreneurial. De nos jours, on ne s’en passer du marketing digital.  Il est incontournable. Il sert à créer une présence sur les réseaux tout en utilisant des stratégies clés :  SEO et marketing de contenu, publicités sur les différentes plateformes, E-mail marketing », a-t-elle fait savoir. « Toutefois il ne faut pas négliger la publicité traditionnelle qui comprend, d’une part, les annonces diffusées sur les différentes chaines de télévisions, les stations de radio et la presse, les affichages publicitaires et enfin les Flyers et brochures ».     A côté de ces stratégies, la facilitatrice a démontré qu’il en existe d’autres et qui peuvent être aussi fructueuses que les autres susmentionnées. Elle a mentionné l e bouche-à-oreille, les promotions et les offres spéciales.     « Comment le bouche-à-oreille peut constituer une stratégie de marketing ? », a soulevé une participante.  Pour éclairer la lanterne de celle-ci, Mme Joseph a pris l’exemple d’un salon de coiffure qui priorise la satisfaction de ses clients, en les offrant des services hors du commun. De bouche-à-oreille, suivant les explications fournies, ce dit salon sera connu par d’autres personnes qui, à l’avenir, peuvent devenir de potentiels clients.     Avec ce module les jeunes ont pu comprendre que le marketing est un levier essentiel pour toute entreprise. L’adoption d’une stratégie adaptée permet d'optimiser la visibilité et la rentabilité.    Esperancia JEAN NOEL   esperannciajeannoel@gmail.com

  • Haïti : Quand les rêves s'écroulent sous les cendres de la violence

    « Ils sont entrés comme une tornade : j'étais chef d’entreprise. Le lendemain, je suis devenu un paria, pieds nus dans un quartier étranger », ces mots de Jude, 23 ans, résonnent comme un cri étouffé, l'écho d'une génération sacrifiée. Son histoire, brute et poignante, est celle d'une ascension fulgurante brisée par la violence des gangs qui ravagent Haïti.  De l'éclat à l'ombre   Né en 1999 à Rozo (Grand’Anse), Jude avait tracé son chemin à la force de sa volonté. Issu de la génération 2000 souvent stigmatisée, il avait pourtant prouvé que la détermination pouvait briser les stéréotypes. Depuis 2020, ses salons de beauté étaient devenus  un symbole d'espoir pour son quartier à Nazon, précisément à la rue Jean Price Mars, au sein de la commune de Port-au-Prince, employant près d’une dizaine de jeunes. « J'avais même ouvert un deuxième salon, car j'avais beaucoup de clients. Ces entreprises créaient des emplois pour des jeunes autour de moi », se souvient-il, la voix empreinte de nostalgie.  En septembre 2024, un assaut des groupes armés a tout emporté. « Ils ont saccagé mes entreprises et volé mon avenir », raconte-t-il, les yeux noyés de larmes. Avant cette descente aux enfers, Jude était également étudiant en sciences comptables, un rêve d'avenir interrompu brutalement par l'insécurité grandissante. Il a dû fermer son dossier, sacrifiant ainsi une autre part de son lendemain.   Une Vie Dépossédée : L'Exil Intérieur   Contraint de fuir, Jude décrit une réalité d'exilé où chaque jour est une lutte pour la survie. Il est parti avec quelques habits, un petit tambour, laissant derrière lui tous ses biens : livres, ordinateur, les outils de son travail, pour ne citer que ceux-là. De plus, il avait également un appartement familial en location, un patrimoine d’une valeur estimant à 695 000 gourdes, une autre source de revenus, qu’il comptait chaque année. « J’avais des carnets remplis d’idées et de projets. Maintenant, je n’ai plus rien », confie-t-il. Autrefois, il gérait ses entreprises florissantes. Aujourd’hui, il est dépourvu d’argent, ses mains sont vides, il est condamné à l'inactivité.  Ses parents étant à Jérémie, il vivait avec sa sœur, maintenant il s’est réfugié chez sa grand-mère, à Delmas, où il est entassé dans une pièce de 12 mètres carrés avec quelques membres de sa famille, luttant contre l'humiliation et le désespoir. « Chez moi, j’avais une chambre à moi seul. Ici, je suis confronté à des fous rires au quotidien, des disputes, des jeux. Cette cacophonie quand je les entends, je pleure intérieurement », murmure-t-il, hanté par les souvenirs des parfums des produits de beauté, désormais remplacés par l'odeur étouffante de la promiscuité.  Un peuple déplacé : Haïti ruiné   Le rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), publié en novembre 2024, dresse un tableau apocalyptique : une augmentation de 60 % des déplacements forcés en trois mois à Nazon, 85 % des commerces détruits, 42 000 personnes fuyant Port-au-Prince chaque mois. « Ceux qui ont tout perdu sont devenus des ombres », lâche Jude, la voix brisée.  Plutôt que de chercher à reconstruire son entreprise dans un pays où la violence et l'insécurité règnent, Jude nourrit désormais l'idée de fuir. Il envisage un avenir loin d'Haïti, où il pourrait enfin retrouver la paix et la sécurité. « Peut-être qu'ailleurs, je pourrai recommencer à zéro, sans avoir une peur constante au ventre », confie-t-il avec un regard perdu. Son combat silencieux résonne comme un appel désespéré : « Aidez-nous à partir, à sauver nos vies ».  La réalité est dure, implacable, mais Jude puise sa force dans une résilience inébranlable. « Les affaires peuvent être abîmées, mais l’espoir, lui, je le serre fort dans mon cœur », conclut-il, symbole d'une jeunesse haïtienne qui refuse de se laisser anéantir par les ténèbres. Marc Kerley FONTAL

  • Une deuxième journée de formation réussie à l’ODELPA

    Plan d'ensemble lors de la pr é sentation de Mme Daika FANFAN Ce mercredi 19 mars 2025 marque la deuxième journée de la session de formation à l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA). Cette initiative réalisée, en son local, à Delmas, a réuni plus d’une vingtaine de bénéficiaires en provenance de plusieurs camps de déplacés, de cité soleil, Saint Martin, entres autres. Elle s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique au profit de ces jeunes visant à réduire la violence dans les quartiers vulnérables de Port-au-Prince.   Trois interventions ont été à l’ordre du jour : la violence basée sur le genre (VBG), les droits humains et protection des populations vulnérables également le VIH.  Madame Daika Fanfan a intervenu sur la VBG à travers ses différents types, ses conséquences et les principales prises en charge.  La secrétaire de l’ODELPA a également mis accent sur la Protection contre l’exploitation et l’abus Sexuels (PSEA). « Lorsque vous êtes victimes de violences, peu importe la forme, ne gardez pas le silence, vous devez en parler à votre entourage pour avoir de l’aide : sociale, judiciaire ou juridictionnelle », a-t-elle conseillé.      De son côté, Monsieur Sadrack Rateau a présenté les droits humains. Ce dernier a mis en exergue les principes fondamentaux caractérisant cette discipline : Universalité et inaliénabilité - indivisibilité - interdépendance et interaction - égalité et non-discrimination - participation et inclusion-responsabilité et primauté du droit de précision. Aussi les valeurs comme la dignité, la liberté, l'égalité, la solidarité, la sécurité et la justice. Dans son intervention, M. Rateau a exhorté les bénéficiaires  à cultiver la tolérance, le respect et la dignité envers toute personne peu importe sa race, sa nationalité, son niveau intellectuel, son appartenance sociale, religieuse, son orientation sexuelle entre autres. Car, selon l’article 1er de la déclaration universelle des droits de l’homme : « T ous les êtres humains naissent libres et demeurent égaux en droit et en dignité ».    Pour sa part, Madame Marc-Kerley Fontal a exposé les mythes liés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les modes de transmissions et les méthodes de prévention. Dans ses allocutions, la journaliste a fait savoir que, de nos jours, cette infection n’est plus considérée comme un danger sanitaire telle qu’elle a été dans les années précédentes. Cependant, il est primordial de se protéger contre ce virus. Et s’il y a un PVVIH dans notre entourage, on doit éviter toutes formes de stigmatisation et de discrimination à son égard. On doit de plutôt l’encourager de continuer avec la prise des antirétroviraux (ARV). Une telle décision lui évitera de perdre sa vie à cause des différentes complications liées au Syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA).   Il est à noter que cette neuvième cohorte de formation est le résultat d’un partenariat entre l’ODELPA, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA).  Esperancia JEAN NOEL  esperanciajeannoel@gmail.com

  • Une première journée de travail réussie à l’atelier stratégique du CLM en Haïti

    « La santé n’est pas un privilège, c’est un droit qui se construit ensemble », tels ont été les propos prononcés par Madame Sœurette POLICAR, pour introduire sa présentation le 12 mars 2025, à l’atelier stratégique du Community Lead Monitoring (CLM), déroulé à l’hôtel Kinam de Pétion-Ville. Cette initiative de trois jours vise à renforcer la capacité des membres du CLM sur la Prévention, Préparation et Réponse aux pandémies (PPR  PPR/CE .  Lors de son intervention intitulée « Communities in Pandemic Preparedness and Response (COPPER) et engagement communautaire : un pilier pour une réponse sanitaire inclusive », la coordonnatrice du CLM a posé les bases d’une réflexion urgente sur la façon d’ancrer les communautés locales au cœur des stratégies de santé publique dans une Haïti fracturée par des crises multidimensionnelles.  COPPER : Bien plus qu’un outil, une philosophie d’action   Mme POLICAR a exposé l’urgence de dépasser les approches traditionnelles en présentant le COPPER comme une révolution méthodologique assurant la gestion des pandémies, en plaçant les communautés au centre et en renforçant leur engagement. Aussi d’améliorer la collecte de données locales, en adaptant les stratégies aux contextes spécifiques et développer la résilience communautaire. « Sans leadership local, aucune stratégie PPR ne sera durable », a-t-elle fait savoir. Le COPPER est structuré autour de trois piliers : la participation inclusive, la transparence redevable et l’adaptabilité aux chocs. Il convertit les communautés en actrices clées de la surveillance et des réponses aux crises.  À travers des exemples concrets, elle a montré comment l’engagement communautaire peut briser les barrières empêchant l’accès aux soins de santé. Pour illustrer, elle a fait état du suivi au moment   des épidémies et la gestion des stocks de médicaments. Toutefois, les défis persistent : fragilité des infrastructures, méfiance envers les institutions. Pour y faire face, madame Policar a plaidé pour que les données soient collectées par et pour les communautés. Cette démarche mettra en exergue leurs réalités socio-culturelles, une approche qui, selon elle, visera à renforcer la légitimité des actions sanitaires.    Climat et Pandémies : Un duo qui ne fait pas bon ménage   La journée a pris un tournant significatif avec l’intervention d’Alana SHARP, Assistante Technique du CLM. « Ignorer les indicateurs climatiques aujourd’hui, c’est préparer des crises sanitaires demain », a-t-elle averti, soulignant le lien explosif entre réchauffement global, propagation des maladies, comme le paludisme et la vulnérabilité systémique en Haïti.  Son plaidoyer a mis en lumière l’urgence d’intégrer les données climatiques aux stratégies PPR. Elle a évoqué des pistes de solution : suivi des déplacements post-catastrophes, adaptation des centres de santé aux phénomènes extrêmes.    Indicateurs sous la loupe : Adapter les outils à la réalité haïtienne   La deuxième partie de cette journée a été consacré à un exercice pratique animé par Housing Works et les assistants de données du CLM. L’objectif principal était de réviser la liste des indicateurs pour mieux refléter les besoins du terrain. Les participants ont analysé chaque critère du PPR en les confrontant aux défis locaux. Parmi les forces identifiées figuraient l’ancrage territorial du CLM et l’expertise des moniteurs de terrain. Les faiblesses, quant à elles, incluaient des manques de financement et une dispersion des données. Les opportunités, comme l’intégration du genre ou les synergies avec les programmes VIH/TB, ont été mises dans la balance avec les menaces, telles que l’insécurité limitant l’accès aux zones reculées et les financements irréguliers.    La fin de cette première journée a été marquée par la révision des indicateurs. Toujours sous la direction de l’équipe de l’Housing Works et des assistants de données, les participants ont pu identifier ou proposer des indicateurs prioritaires pour les outils de collecte du CLM. Un processus qui se répètera pendant toute la durée de cet atelier.  Marc-Kerley FONTAL  marckerleyfontal@gmail.com

  • Bilan de l’Observatoire Communautaire des Services VIH

    << La Surveillance dirigée par la communauté (SDC) est une collecte systématique de données sur le site de prestation des services de santé par les membres de la communauté qui sont compilées, analysées puis utilisées par les organisations communautaires pour générer des solutions aux problèmes rencontrés lors de la collecte de données », a informé la directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM, lors de l’activité bilan du CLM, le vendredi 18 octobre 2024. À l’hôtel Villa Thérèse, Pétion‑Ville, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a présenté les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clés au grand public. Cet évènement a réuni les représentants de diverses institutions. On citera : Dr Fritz Moïse, président du Forum de la société civile, Dr Eva Steide, directrice pays de Housing Works ; Soeurette Policar, coordonnatrice générale du CLM ; Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA) ; Dr Steeve Smith du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS) sans oublier les coordonnateurs et moniteurs de zone. Qu’en est‑il du cycle de surveillance ? La directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM, madame Soeurette Polycar, a déclaré : « Le cycle de surveillance s’étale sur 5 points. Monitorer l'implémentation des changements promis ; plaidoyer pour un changement ; engager les pourvoyeurs de services ; collecter les données et traduire les données collectées en rapports basés sur les établissements. Il est essentiel de monitorer la mise en œuvre des engagements des décideurs à tous les niveaux, et déterminer si ces engagements ont l'effet désiré. Dans cette perspective, l'équipe organisera des réunions pour présenter les données à différentes parties prenantes et partenaires, elle s'engagera dans des événements publics afin d’établir des stratégies de communication pour faire connaître les résultats. L'équipe de plaidoyer et les coordinateurs présentent ces informations aux décideurs au niveau des cliniques, des districts, au niveau national, ainsi que les bailleurs. La communauté recueille des preuves dans les cliniques et dans la communauté à l'aide d'enquêtes au niveau de CommCare, de groupes de discussion et de témoignages individuels. Capturez des photos et des citations de personnes. Analyser et interpréter les informations collectées, créer des rapports montrant les résultats par l'établissement et consolider les données en informations au niveau national. » Ces enquêtes ont été menées, de janvier à septembre 2024 dans 92 sites de prise en charge à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces enquêtes, 2508 patients ont été interrogés parmi lesquels on a répertorié 1983 qui vivent avec le VIH. L’assistante de données de l’OCSEVIH, Francesca Buteau, a exposé des statistiques. Selon les chiffres, 13 % des responsables d’établissements sur 92 évalués ont confirmé avoir eu des ruptures de stocks de médicaments : « Pour avoir de plus amples informations sur la qualité des services, nous avons aussi interrogé les gestionnaires de ces sites y compris les infirmières. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont été aussi au menu. Cette carence touche particulièrement les médicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), préservatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les médicaments VIH (4.25%). »  Que disent les statistiques ?  52,56% des 2 437 patients interrogés qui fréquentent les cliniques déclarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des établissements évalués ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquées par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiqué que c'était parce que le médicament n'avait jamais été disponible dans l’établissement, 25% ont indiqué que c'était parce que le personnel n'était pas formé à la PrEP, lit‑on à travers les lignes du projeteur. « Parmi 1 983 patients interrogés, 3,83 % déclarent avoir été maltraités ou discriminés dans la clinique en raison de leur statut sérologique. 8 % des patients déclarent avoir été refusés de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Sur 1 983 patients interrogés, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale », informe Francesca Buteau, assistante de données de l’OCSEVIH. Selon Madame Augusta Moïse, la présentation de ces résultats témoigne de la volonté des différents membres de l’OCSEVIH d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux PPVIH et aux populations clés. « En dépit de l’insécurité grandissante qui ronge la société haïtienne, les différentes équipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en péril pour permettre le CLM de poursuivre sa mission. Après le monitoring, des visites de solutions ont été effectués dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des réunions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), rencontrer les responsables des sites, entre autres », a‑t‑elle déclaré. Face à ces maux, plusieurs recommandations ont été formulées : r e n f o r c ement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pour prévenir toute rupture de stock et garantir l'accès continu aux traitements ; augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH ; intégration des services de santé mentale p our répondre aux besoins psychologiques des PVVIH; accès aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ; accès aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ; l’organisation des séances de formation sur la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santé afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux‑là. Jobenson Andou Jandou08@gmail.com

  • Renforcer la capacité économique des jeunes, un impératif pour l’ODELPA

    Le jeudi 13 février 2025, l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA) a reçu, dans son enceinte, les 85 gagnants du concours de plans d’affaires. Cette compétition a été organisée suite à la tenue des 6 sessions de formation, de juin à décembre dernier. Cette rencontre avait pour objectif de remettre à ces jeunes une enveloppe de 200 dollars US soit pour lancer ou renforcer leur micro entreprise. A la genèse de l’activité, la présidente de l’ODELPA, madame Ficeline Rateau, a félicité les champions de cette compétition pour leur bravoure et leur détermination à aller de l’avant. Elle a aussi profité de l’occasion pour leur rappeler qu’ils doivent utiliser ces frais à bon escient. Le directeur de projet à l’ODELPA, M. Garry Coquillot, dans ses propos de circonstance, a présenté les différentes étapes suivies par le jury pour la sélection des bénéficiaires. Du même coup, dans son costume de conseiller, il a ravivé la mémoire des jeunes avec des notions découlant de l’économie, comme pilier essentiel de la vie. « L’économie est une discipline qui est présente dans le quotidien de chacun de nous. Elle fait partie de tout ce qui est dans la vie parfois nous négligeons. Automatiquement qu’une personne peut identifier un besoin, il peut créer un bien économique ou un service. Alors elle est immédiatement considérée comme un agent économique », a fait savoir le spécialiste en économie. Cerné de regards, M. Coquillot a illustré ses dires avec des exemples assez simples, pour permettre à l’assistance de mieux capter les notions. Pour enchainer ce dernier à renouveler l’engagement de l’ODELPA vis-à-vis de ces jeunes issus de plusieurs quartiers vulnérables de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. « Pour lutter contre la pauvreté, il faut nécessairement la création de richesses. L’ODELPA, étant structure ne peut gagner cette lutte seule. En organisant des sessions de formation à votre profit, c’est une façon pour l’ODELPA de lutter contre cette pauvreté. Et vous autres, vous devez créer des richesses. Apres l’octroi de ces frais, on va continuer à vous accompagner. Nous sommes comme un socle, on vous donnera des instruments nécessaires pour confronter la vie. Gardez toujours contact avec nous, informez-vous des différentes activités de l’ODELPA, car nous sommes ouverts sur le monde », a-t-il promis avec une voix déterminée. Suite à ces mots assez forts, on pouvait lire sur le visage de chaque bénéficiaire de la joie et de la satisfaction. Appréciation des participants Plumes en mains, sous l’égide de la secrétaire de l’ODELPA, Madame Daika FANFAN, les gagnants à tour de rôle ont apposé leurs signatures afin de recevoir leur startup. « C’était avec un sentiment je joie que j’ai appris que je figure parmi les gagnants de ce concours. Je salue le travail de l’ODELPA et l’HCR visant à encourager les jeunes avec ces sessions de formation et par la suite organiser un tel concours », a fait savoir un bénéficiaire. « Je souhaite que l’ODELPA puisse continuer à aider les jeunes à renforcer leur capacité économique. C’est un travail assez noble qui ne fait que commencer. Je souhaite que l’organisation puisse continuer sur cette même lancée », a lâché une autre. Cette initiative supportée, financièrement, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNCHR), s'inscrit dans le cadre du projet visant à réduire la VBG dans les quartiers vulnérables par le renforcement économique des jeunes. Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

  • Gel de fonds du programme VIH en Haïti : Housing Works lance un appel à l’action

    Photo de groupe en fin de l'activit é "Ensemble pour l’Avenir : Plaidoyer pour le Maintien des Services VIH en Haïti”, tel a été le thème autour duquel s’est déroulé un atelier de travail, le 19 février 2025, à l’Hôtel El Rancho, Pétion-ville. Cette initiative de Housing Works, a réuni, en présentiel et virtuel, plusieurs personnalités importantes œuvrant dans la riposte du VIH en Haïti : des partenaires internationaux, des responsables gouvernementaux y compris les membres de la société civile. Cette activité relevait de discuter autour de la décision de l’administration Trump visant à geler les fonds destinés au programme VIH dans les pays pauvres dont Haïti. Aussi de son impact sur la vie des personnes vivants avec le VIH et comment y remédier.   La Directrice Pays de ladite structure, Dr Eva Marly STEIDE a procédé à l’ouverture de cette journée en faisant ressortir les objectifs fixés. « Aujourd'hui, c'est un moment que je ne qualifierai pas d'historique, mais plutôt un moment clé où nous allons nous asseoir et travailler ensemble au profit de notre pays », a-t-elle avancé.  Le numéro 1 de l’Housing Works a exposé la gravité de la situation où les difficultés sociopolitiques entravaient déjà l’accès aux soins de santé. Elle a souligné l’importance d’une solidarité entre les partenaires.  « À  travers cette rencontre, nous devons proposer des solutions. Nous aimerions avoir un cahier de charge pour compléter celui du MSPP dans l’objectif d’apporter notre apport dans les différentes considérations des PVVIH et des populations clés », a telle déclaré pour informer le public des suivis qui seront assurés.   À gauche, Dr Eva Marly STEIDE, directrice pays de HOUSING WORKS. A droite La première partie de cette activité a été truffée d’émotions : peur et inquiétude. Parallèlement, la détermination de remonter la pente a été au rendez-vous.   Derrière ses fines montures, le Président du Forum de la Société Civile, Dr Fritz Moise, a mis un accent pointilleux sur la gravité de la crise. Dans ces prises de parole, il a affirmé qu’il est l’heure de se serrer les coudes, d’apporter un soutien inconditionnel au MSPP, et aux différents partenaires afin de trouver une solution.   « Mes cher(es) ami.es , offrez le meilleur de vous comme vous le faites depuis le début de cette crise.  Restez engagés aux côtés des personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les populations clés, entre autres, pour les actions de plaidoyers afin de n'être plus surpris des prochaines décisions après l’échéance du gel » a-t-il conseillé.     De son côté, Dr Christian Mouala, Directeur Pays de l’ONUSIDA dans ses allocutions, a fait ressortir des tonnes d’interrogation qui peuvent être prises en compte en ce moment de gel. Selon lui, cette période a de bons tout comme de mauvais côtés. Elle peut servir d’analyse axée sur les forces et faiblesses, pour la société haïtienne en matière de VIH. Aussi de documenter le narratif haïtien ou l’image positive du pays sera au premier rang. Pour finir, il a prodigué quelques conseils et renouvelé l’engagement de l’ONUSIDA de continuer à supporter Haïti dans cette lutte.     Une lutte sans les populations clés, n’est pas une lutte   « Depuis le 20 janvier dernier, la situation est devenue plus difficile pour nous, les populations clés. Comme vous le savez, notre communauté est déjà confrontée à la stigmatisation et à la discrimination. Une telle décision, venant d'un pays démocratique, est particulièrement préoccupante. Nous, peuple noir, connaissons bien les préjugés auxquels nous sommes confrontés. Je me demande si nous allons retourner aux années 80 et 90, après tous les efforts et les luttes que nous avons menés », s’est questionné Jonhy LAFLEUR, président du comité national de plaidoyers et des populations clés.  Vêtu d’une chemise blanche sur laquelle était dessinée le vèvè d’un dieu voudouesque haitien, Johny a continué de s’exprimer avec une voix tremblante.  « Je ne sais pas ce qui va se passer le 20 avril, date d’échéance du gel des financements, mais sachez qu’une lutte sans les populations clés, ce n’est pas une lutte ».   Pour tenter de rassurer ses pairs, l’homme aux multiples chapeaux, s’efforçait de sourire.  Cependant, à des centaines de mètres, on pouvait sentir la peur qu’il dégageait et malgré tout l’espoir d’un changement après ces 90 jours.    La situation du VIH en Haïti    Dr Steeve SMITH, représentant du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) au sein du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) Dr Steeve SMITH, représentant du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) au sein du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), à partir des statistiques, a présenté la situation du VIH en Haïti de 2004 à 2024. « En 2004, nous avions eu 24 sites de prise en charge du VIH. En 2009, ce nombre est passé à 147, et en 2024, il atteint 177. Concernant le traitement, 2 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient enrôlées en 2004. Ce chiffre a considérablement augmenté en 2024, où nous en comptons 124 000 environ » a-t-il évoqué.   Simultanément, il a évoqué les actions menées par le MSPP les défis rencontrés, notamment ceux liés à la crise insécuritaire, l’accès aux centres les plus reculés, la stigmatisation et la discrimination existants dans les institutions sanitaires, entres autres.   Pour conclure, Dr SMITH a mis en exergue les perspectives du MSPP face à la crise.  Impact de la décision du gouvernement américain    La Coordonnatrice de la Surveillance Dirigée par la Communauté, Mme Sœurette POLICAR, a montré l'impact direct du gel des financements sur les activités de la société civile. Pour illustrer, avec des exemples concrets, elle a fait état du report ou de l’annulation de certaines initiatives. Cette situation a des conséquences sur l'accès aux soins de santé de la population, particulièrement pour les groupes marginalisés. Elle a profité de l’occasion pour saluer les efforts de chaque institution pendant cette période difficile, en montrant l’importance de la collaboration face aux défis en vue de trouver des solutions alternatives.  Travail de groupe Le moment phare de la journée a été consacré à un atelier en groupes. Sous l'égide de Madame Leinadine Lucien Maurice, Deputy Director de Housing Works et maîtresse de cérémonie, ainsi que de Madame Joanne Isidor, responsable des données au CLM, plusieurs groupes ont été constitués. Les participants devaient identifier les besoins prioritaires et les défis rencontrés par les PVVIH et les populations clés. Ils devaient également réfléchir à la manière dont le programme peut maintenir ses services pour toutes les catégories de personnes.  Suite à des dizaines de minutes de réflexion, des tonnes d’idées ont ruisselé. Les solutions proposées s’accentuaient autour de la solidarité nationale et la coopération renforcée.   En somme, cet atelier a démontré la détermination des acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH dans le pays, malgré les nombreuses difficultés rencontrées, notamment ceux liés au gel des financements.  Esperancia JEAN NOEL  esperanciajeannoel@gmail.com

  • Le cancer de la prostate : Une menace sérieuse pour la santé des hommes

    Le cancer de la prostate également connu sous le nom de l’adénocarcinome, tumeur maligne ou carcinome de la prostate est une pathologie qui se développe dans l’appareil génito-urinaire masculin. Il est l'un des formes de cancer les plus courantes dans le monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette maladie représente une part significative des nouveaux cas de cancer chaque année. En 2020, environ 1,4 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués à l'échelle mondiale, faisant du cancer de la prostate le deuxième cancer le plus fréquent chez l’être humain. Le taux de mortalité ajusté selon l'âge est de 49,12 pour 100 000 habitants, plaçant Haïti au 7ᵉ rang pour ce type de cancer. Les données publiées par l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) au sein de l’OMS, au cours de la même année, ont démontré que la tumeur maligne de la prostate a causé environ 1 356 décès en Haïti, représentant 1,55 % de l'ensemble des décès dans le pays.   Anatomie de la prostate et ses rôles La prostate est une glande de la taille d'une noix située sous la vessie et entourant l'urètre, le canal par lequel l'urine et le sperme quittent le corps. Elle est composée de tissus glandulaires et musculaires, jouant un rôle crucial dans le système reproducteur masculin.   « La prostate a plusieurs fonctions essentielles. Sa principale mission est de produire un liquide qui constitue une partie importante du sperme. Ce liquide nourrissant aide à protéger et à transporter les spermatozoïdes lors de l'éjaculation », a expliqué l’interne en Médecine, Indeed GABRIEL à notre rédaction. En plus de sa fonction reproductive, la prostate joue également un rôle dans la régulation de l'urine. « La prostate contribue à contrôler le flux urinaire en exerçant une pression sur l'urètre », a ponctué Mme GABRIEL.   Comprendre le cancer de la prostate « À ses débuts, le cancer de la prostate est souvent asymptomatique, il peut avoir des conséquences graves, à l’avenir, si elle n'est pas détectée à temps » avertit le généraliste Dr Lordson MONTINOR. Cette maladie survient généralement chez les hommes âgés de plus de 50 ans. Cependant, il peut se développer plus tôt chez ceux ayant des facteurs de risque. Parmi ces pluralités de causes, on peut citer : l’âge, les antécédents familiaux et l’origine ethnique, ce qui implique que les hommes afro-américains y sont particulièrement vulnérables. Une alimentation riche en graisses animales pourrait également contribuer à l’augmentation de ces risques. Les signes d’alerte peuvent être subtils. Parmi les symptômes, on peut noter des problèmes urinaires tels que des mictions fréquentes ou un flux urinaire faible. Il existe également d’autres manifestations incluant des douleurs pelviennes, des changements lors de l'éjaculation. Dans les stades avancés, le cancer peut provoquer des douleurs osseuses et une perte de poids inexpliquée.   D’autres maladies de la Prostate A côté de l’adénocarcinome, il existe une pluralité de maladies liées à la prostate. Parmi celles qui se distinguent par leur prévalence et leur impact sur la qualité de vie, on trouve l'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) et la prostatite. L'HPB est un agrandissement non cancéreux de la glande, souvent observé chez les hommes âgés. Bien que non dangereux, ce phénomène nécessite une attention médicale pour prévenir des complications. « Cette maladie peut entraîner des symptômes urinaires gênants, tels que des difficultés à uriner ou des mictions fréquentes, affectant ainsi considérablement le quotidien des patients », a mentionné Dr MONTINOR. La prostatite, quant à elle, est une inflammation de la prostate qui peut être aiguë ou chronique. Elle peut résulter d'une infection bactérienne ou d'autres causes. Les symptômes de cette pathologie impliquent des douleurs pelviennes et difficultés urinaires, rendant cette condition particulièrement inconfortable pour ceux qui en souffrent.   Traitement de l’adénocarcinome Les options de traitement varient, selon le stade du cancer, a confirmé le Directeur de la Clinique Horeb. La personnalisation des traitements varie en fonction des caractéristiques individuelles du cancer et de la santé du patient qui est désormais au cœur des stratégies thérapeutiques. Les oncologues insistent sur l'importance d'une discussion approfondie avec chaque patient pour choisir le traitement le plus approprié. Avec ces avancées, l'avenir s'annonce encourageant pour les hommes touchés par cette maladie, malgré qu’en Haïti nous sommes encore loin de cette réalité.   Selon des spécialistes médicaux, les options vont de la surveillance active pour les cas à faible risque à des interventions chirurgicales. On peut noter, la prostatectomie radicale qui consiste à retirer la glande pour les stades les plus avancés. La radiothérapie, tant externe qu'interne qui est l’utilisation de rayonnements permettant de détruire les cellules cancéreuses. Il existe parallèlement les thérapies ciblées émergent comme des solutions prometteuses, offrant de nouvelles perspectives aux patients. On retient : L'immunothérapie ; la radiothérapie ; la chimiothérapie ou encore la thérapie hormonale, assurant le blocage des hormones qui favorisent la croissance du cancer.   La détection précoce par le biais du dépistage régulier est cruciale pour améliorer les chances de traitements efficaces. Encourager les hommes à prendre soin de leur santé, grâce à la sensibilisation et l'éducation, c’est un impératif pour faire face à cette maladie silencieuse, « Les hommes doivent être conscients des symptômes et consulter régulièrement leur médecin pour un examen de la prostate. La détection précoce est essentielle pour améliorer les chances de traitement efficace » a encouragé Dr MONTINOR. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com

  • Chantal, une vie hantée par un cauchemar que le temps ne pourra effacer

    Ma vie n’a plus de sens, je me sens humilié, anéantie. Je n’avais jamais espéré vivre ce cauchemar. Être violée par mon propre père », maugrée Chantal. Les blessures de son âme, à voix basse empoigne notre cœur. Malgré les années, le temps n’a pas mis de voile sur les symptômes que cet abus sexuel a causé dans son être. La jeune femme respire et nous confie à mi‑voix : « Ce samedi‑là, mon père venait de conduire sa femme à l’aéroport. La femme de ménage quant à elle, restait chez elle habituellement tous les week‑ends. Je me suis sentie vulnérable puisque, j’étais seule avec lui à la maison. Il est monté dans ma chambre, il m’a fait des propositions indécentes. Malgré mes protestations, malgré mes résistances, ce soir‑là, il est parti avec une partie de moi. Il a volé mon innocence », confie la jeune fille, les larmes aux yeux. À l’époque, Chantal avait 18 ans. Elle a enfoui son secret à double au fin fond d’elle‑même. Son père, à son tour, cynique comme lui seul, il ne l’a pas lâché un instant, lui faisant même des menaces du genre : « Si tu en parles à quiconque, je te tue. » Une enfance choyée Fille unique de Gina, sa mère, Chantal menait une vie normale comme les personnes de son âge avant que son père fasse main basse sur son adolescence. Gina, une vraie bosseuse, avait fait tous les métiers pour lui offrir une vie digne. Elle avait roulé sa bosse comme ouvrière dans une usine de textile de Port‑au‑Prince, tantôt elle s’esquintait comme femme de ménage, ensuite elle suait sang et eau comme commerçante ; enfin, elle se mettra à son compte en ouvrant un commerce de produits cosmétiques à Carrefour Feuilles. « Ma mère a tout fait pour moi. Je fréquentais de bonne écoles. J’avais un toit, de quoi me nourrir. Par contre, j’ai senti un vide. Toute mon enfance, je réclamais mon père. Ma mère avait souvent l’habitude d’éviter le sujet. De ce fait, je m’étais décidée à trouver mon père géniteur quand j’ai eu 14 ans », déclare‑t‑elle. Le poids des hommes armés dans cette histoire Nous sommes en août 2023, lorsque, suite à l’attaque des bandits perpétrée à Carrefour feuilles, la vie de Chantal connait un tourment. Elles ont tout perdu, la maison, le magasin, tout. « Nous nous sommes refugiées pendant quelques temps chez une amie de ma mère. Au début elle nous avait accueillis à bras ouverts. Mais des semaines plus tard des engueulades avaient commencé pour nous signifier le poids nuisible de notre présence. Alors ma mère est rentrée en contact avec mon père, afin qu’au moins une fois dans la vie, ce dernier assume sa responsabilité à mon égard, puisqu’elle ne voulait pas que je rate ma dernière année scolaire. J’étais trop contente de cette nouvelle. Rencontrer mon père enfin », a‑t‑elle expliqué. Arrivée chez son père, tout s’est déroulé différemment de la manière dont Chantal l’avait espéré. Sa belle‑mère l’a traité comme un vieux chiffon, une bâtarde. « Je ne pouvais pas jouer avec mes frères et sœurs et elle me tenait responsable de tout. Le soir j’étais écartée de la table familiale. Et malheureusement, mon père n’a rien fait », souligne Chantal. Ce n’était pas facile pour cette jeune fille, mais elle acceptait, se disant qu’elle devait sauver son année scolaire. Et son père est uniquement celui qui pouvait l’aider malgré tout. Et effectivement il a assuré. « Le jour de la rentrée, je l’ai remercié pour son support. Mais j’ai eu le choc quand ce dernier m’a clairement lancé en plein visage, je suis prêt à tout faire pour toi mais je dois avoir quelque chose en échange », confie‑t‑elle. Depuis cette déclaration, Chantal s’est mise sur la défensive. « Je l’ai fui dans la maison. Mais je n’ai pas pu dire un mot à personne puisqu’il a juré de m’exterminer. Il a essayé plusieurs fois mais j’ai résisté, jusqu’à ce jour fatidique » balbutie‑t‑elle. Sa vie après cette tragédie Aujourd’hui Chantal connait la maltraitance chez une amie de sa mère. Dix‑neuf mois après, ce cauchemar, filmé sur son portable, lui hante encore la vie. « Parfois j’ai envie de mettre fin à mes jours, je n’ai jamais voulu vivre une telle vie. Mais je n’y peux rien. J’ai toujours voulu étudier le droit. J’espère un jour avoir la chance de poursuivre ce rêve pour défendre la cause des victimes comme moi » a‑t‑elle conclu. Marc‑Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

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