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- L’éditorial du mois
Haïti a signé un ensemble de traités relatifs aux droits humains, toutefois cela n’empêche que le pays reste l’endroit où les droits humains sont peu respectés. Les Populations clés ne sont pas exemptes des violations enregistrées au quotidien dans cette nation de la caraïbe. ATTITUDE-SANTE est un NEWSLETTER mensuel qui entend informer la communauté sur ces violations mais encore donner la voix aux minorités. Pour le mois de juin, ATTITUDE-SANTE consacre son premier numéro aux personnes vivant avec le VIH(PVVIH). Dans cette édition, la rédaction s’intéresse aux difficultés des PVVIH victimes de discrimination et de stigmatisation dont ils sont l’objet tous les jours. La Rédaction entend aussi allumer dans ce numéro ses projecteurs sur un médecin, un pionnier dans la lutte contre le VIH en Haïti, qui est aussi le Président du Forum de la société civile, Dr Fritz Moïse. Il est celui qui avait osé ouvrir les portes de FOSREF sur la route de Lalue au centre-ville pour accompagner les jeunes généralement victimes des infections sexuellement transmissibles et des problèmes de reproduction. Son travail a été salué par les plus grandes institutions sanitaires tant au niveau national qu’international. Le Premier numéro de Newsletter lui rend aussi hommage pour son travail et son dévouement à la cause des populations Clés. ET/Rédacteur en chef
- Pour un personnel médical plus humain
Une centaine d’étudiants en médecine formés sur la prise en charge des PVVIH à Limonade À l’initiative de la Fondation SEROvie, deux journées de formation ont été organisées, les 13 et 14 juin 2022, au Campus Henry Christophe de Limonade, autour de la prise en charge du VIH/sida. Organisée en partenariat avec le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) et l’USAID, cette formation a été axée sur la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des PVVIH. Les bénéficiaires, un peu moins d’une centaine d’étudiants finissants en médecine de cette structure universitaire étatique établie dans le département du Nord, ont pris part à cette formation. « Propos désobligeants envers les malades ainsi que leurs proches, refus de service pour les minorités sexuelles et les PVVIH…», ce sont en substance quelques comportements affichés par des professionnels de santé, ramenés sur le tapis par Dr Max Bond Saint-Val, médecin, spécialiste en santé publique. La discrimination et la stigmatisation, deux véritable freins aux efforts mis en œuvre dans la riposte au VIH dans le pays. C’est en réponse à cette situation aussi lamentable que grave que les instigateurs de cette initiative se sont lancés dans une vaste campagne de sensibilisation auprès des étudiants en sciences de la santé (médecins, infirmières…), entre autres. Pour le Dr Saint-Val, ces activités de sensibilisation visent à aider ces professionnels de santé à prendre conscience de l’ampleur de ces comportements malsains dans le processus de prise en charge du VIH. Impacts de la stigmatisation et de la discrimination dans la riposte au VIH « La stigmatisation et la discrimination sont des obstacles majeurs de la lutte contre le VIH et le sida. Elles freinent le processus de dépistage volontaire, ralentissent des activités de prévention et entravent les programmes de prise en charge et de traitement des patients VIH positifs», explique avec un brin de tristesse, Miss Lorcania Dorcin, spécialiste en santé communautaire. Sans un changement radical de ces tendances, le pays risque de passer à côté des objectifs fixés par l’OMS, en matière de VIH, estime-t-elle. « C’est un impératif pour nous en Haïti d’atteindre les objectifs, zéro stigma et discrimination, zéro nouvelle infection et zéro décès liés à des complications dues au VIH, d’ici à 2030 », rappelle la coordonnatrice régional du Nord de la Fondation SEROvie. Pour y arriver, tout cela doit passer par une prise de conscience collective de la population, des professionnels de santé particulièrement, souligne-t-elle. Sensibilisés sur la gravité du danger… Emmanuel Eugène est un étudiant finissant à la Faculté des sciences de la santé du Campus universitaire Henry Christophe de Limonade. Il a été témoin d’un cas de discrimination, alors qu’il était en stage à la maternité de l’Hôpital universitaire justinien du Cap-Haitien. « D'habitude, je suis arrivé très tôt à mon poste. Ce jour-là, pendant que je rentrais à la maternité, je suis tombé des nues en assistant à une scène révoltant mettant aux prises un médecin de service et une jeune dame sur le point d'accoucher. Accablée de douleurs, la jeune dame supplie le médecin de se pencher sur son cas. Chose impensable, au lieu de venir en aide à la future maman, il lui a plutôt répondu par des mots indignes du médecin qu’il est. Un jeune homme qui accompagnait la dame, dérangé par les propos désobligeants du médecin, a voulu réagir. Mais, le médecin lui a intimé l'ordre de se taire, sous peine de ne pas s'occuper de la jeune patiente. Ce témoignage ne fait que corroborer l’opportunité de cette séance de formation. Christelle Paillant, aussi bien que ses camarades bénéficiaires, est du même avis. « C’est triste tout ce qu’on a entendu au cours de ces deux journées. On peut bien imaginer pourquoi l’épidémie du sida perdure autant dans notre société, en dépit des efforts consentis par les autorités et leurs partenaires de la communauté internationale », dit-elle. Christelle ne cache pas sa satisfaction et sa joie après ces deux journées de formation. Aussi, promet-elle, d’afficher un comportement plus humain envers ses patients lorsqu’elle sera en selle. Un pas dans la bonne direction Le doyen de la Faculté des sciences de la santé du Campus Henry Christophe de Limonade, Dr Michel Pierre, estime que cette formation est un premier pas dans de bonnes directions. Il estime que ce programme devrait être inséré dans le cursus académique des étudiants en sciences de la santé. «Nous avons pris la disposition pour organiser une série de conférences pour compléter la formation de nos étudiants», a-t-il fait savoir. Et cette formation sur la discrimination et la stigmatisation avec la fondation SEROvie s’inscrit dans cette dynamique. Pour le spécialiste, le système de santé a besoin d’un personnel plus humain et citoyen. « Être plus professionnel et plus médical que possible, c'est utiliser tous les principes déontologiques et tous les principes éthiques du métier et de la pratique médicale », a rappelé Dr Michel Pierre à l’assistance. Fondée en 1999, la Fondation SEROvie est une organisation non gouvernementale haïtienne qui offre des programmes gratuits de promotion de la santé aux hommes, aux minorités sexuelles (y compris les lesbiennes et les transgenres), à leurs familles, avec un focus particulier sur les Hommes ayant des Rapports Sexuels Avec des Hommes (HARSAH), les professionnels du sexe (PS) et leurs clients. Mackenz Dorvilus mackenzdorvilus@gmail.com
- Entretien avec Dr Fritz Moïse du Forum de la société civile
Avec une prévalence de 2%, Haïti reste le pays le plus affecté de la Région des Caraïbes par le VIH/SIDA. En dépit des efforts consentis dans la riposte à la maladie depuis l’introduction des médicaments anti rétroviraux (ARV) qui bloquent la multiplication du virus dans l’organisme des personnes infectées, stopper la propagation des nouvelles infections à VIH dans le pays, ne semble pas être pour demain. En cause : la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les personnes infectées. Ces deux phénomènes constituent un véritable obstacle à la prévention, au dépistage, à la prise en charge et au traitement des personnes séropositives, en particulier chez les populations clés : les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels non protégés avec d’autres hommes. Pour contrer ces phénomènes divers secteurs de la vie nationale se sont constitués en Forum de la société civile, en vue de mieux adresser les problèmes et du même coup de faire passer leurs revendications. Dr Fritz Moïse est médecin obstétricien-gynécologue. Fondateur et directeur exécutif de la Fondation pour la santé reproductive et l’éducation familiale (FOSREF), celui qui fait aussi office de président du Forum de la société civile de lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria est notre invité au Magazine : Attitude Santé. Dr Fritz Moïse répond aux questions de Marc-Kerley Fontal. Marc-Kerley Fontal : Dr Fritz MOÏSE, quand nous parlons du Forum de la société Civile, à quoi faisons nous allusion? Dr Fritz MOÏSE : En fait, le Forum de la société civile est pratiquement tous les secteurs de la société civile qui sont impliqués dans la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et la malaria. Nous parlons là, de toutes les populations vulnérables les PVVIH, les HARSAH, les LGBTI, toutes les catégories, les femmes, les jeunes y compris les Journalistes. Tous les secteurs qui s’impliquent dans lutte forment ce grand secteur qui travaille aux côtés de l’État Haïtien pour faire face à ces maladies. M.K.F. : Comment voyez-vous l’évolution de cette initiative dans le pays? Dr F.M. : Le Forum de la société civile de lutte contre le VHI, la Tuberculose et la Malaria est une initiative importante. Au fur et à mesure que l’on assiste à des évolutions spectaculaires dans la recherche et les actions de prise en charge et de traitement de ces trois pathologies, particulièrement le VIH/SIDA, on a donc pris conscience qu’il fallait la participation de tout le monde dans cette lutte. D’où l’implication au premier chef, des populations les plus infectées, les plus affectées, en d’autres termes, les plus vulnérables, dans cette démarche. Je veux reprendre pour vous que l'implication des populations les plus à risques face à ces maladies constitue la raison d’être du forum. Et les résultats sur le terrain peuvent en témoigner. M.K.F : Depuis quand le forum existe-t-il? Dr F.M. : Le Forum a pratiquement plus de 10 ans. Il s’est lancé avec l’introduction des projets du Fonds mondial et de PEPFAR en Haïti. Ca fait peut être 14 ans, si je ne me trompe pas. Au début, il e était exclusivement constitué de récipiendaires et sous récipiendaires des projets financés par le Fonds Mondial de lutte contre le VIH, la Tuberculose et le Paludisme en Haïti. Mais, au fur et à mesure que le temps passe et qu’on acquiert beaucoup plus d’expérience dans la riposte à ces trois maladies on a compris qu’il fallait démocratiser l’initiative. M.K.F. : A date quel bilan? Dr F.M. : Ah, en termes de bilan, je peux fièrement vous avouer que c’est très satisfaisant. Le Forum devient depuis ces 10 dernières années un partenaire clé et prioritaire pour le Ministère de la santé publique et de la Population. Nous avons une large ouverture vers l’extérieur. Nos membres participent régulièrement dans des actions de plaidoyers pour une meilleure canalisation des Fonds alloués à la riposte de ces pathologies. Le Forum a un regard critique sur la façon dont les projets du Fonds mondial et du PEPFAR sont exécutés dans le pays. Notre plus grande fierté c’est la mise en place depuis décembre 2020, de l’Observatoire communautaire des services VIH (OCSEVIH). Les résultats des enquêtes menés sur le terrain par les observateurs de l’OCSEVIH renforcent davantage notre détermination à œuvrer pour un monde plus juste et égalitaire en matière de santé et des droits humains. M.K.F. : En dépit de tous ces progrès réalisés au cours des 40 dernières années, la stigmatisation et la discrimination dont sont souvent victimes les PVVIH et leurs proches restent un véritable frein à la lutte. Comment expliquez-vous cela Dr Moïse? Dr F.M. : L'un des plus grands défis qui restent encore à relever est effectivement l’éradication de ces deux phénomènes, à savoir la stigmatisation et la discrimination, dans notre société. Mais, je peux vous dire que ce n’est pas du tout la même chose comparé au tout début de la maladie où le vih/sida était qualifié de maladie mortelle. Aujourd’hui, ce sont les groupes à risque qui sont les plus victimes de ces phénomènes. Je veux surtout parler des professionnels du sexe et des LGBTI. C’est dommage que malgré tant d’efforts consentis dans la lutte, ces phénomènes sont très présents au niveau des institutions de santé. Et cela a engendré du même coup un grave problème d’accès au service de santé. Nous autres au sein du Forum, c’est une question clé que nous sommes entrain d’aborder avec tact. C’est justement pourquoi les membres des populations clés en tant qu’acteurs de la société civile sont largement impliqués dans toutes les structures décisionnelles, soit au niveau du Comité de coordination multisectorielle (CCM), du Forum et du comité de plaidoyer des populations clés. Lutter contre la stigmatisation et la discrimination, c’est un combat permanent. On ne doit en aucun cas lâcher prise, si on veut vraiment atteindre les objectifs de développement durable en matière de vih, d’ici a 2030.
- Le chiffre du mois de juin 2022
L’ONUSIDA estime entre 2019-2020 à plus de 58% le nombre de femmes adultes agées de plus de 15 ans ayant contracté le VIH en Haïti. Le Taux de prevalence du VIH est inférieur à 2,5% au sein de la population âgée entre 15-49 ans.
- Zoom sur le nouveau code pénal
En son article 362, le décret du nouveau code pénal « protège » contre toutes les formes de discrimination, incluant celles qui sont basées sur l’orientation sexuelle, souligne l’Action citoyenne pour l’égalité sociale en Haïti(ACEST). La mention de l’orientation sexuelle dans les articles 208, 248, 265, 273, 275, 277, 278, 289, 298, 362 et 430 ne fait également que renforcer la protection de l’intégrité physique et morale d’une personne.






