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  • Chantale brise la glace, un passé tragique ressurgit

    Les populations clés (Professionnels du sexe et LGBT) et les groupes vulnérables dont les femmes et les filles font face depuis des lustres à une pandémie dévastatrice, mais largement ignorée. Il s'agit de la violence basée sur le genre (VBG). Ce phénomène constitue l'une des violations des droits humains les plus répandues au monde, une crise sanitaire généralisée et meurtrière. Une femme sur trois, soit 736 millions, sera confrontée à des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. En Haïti, la situation est encore plus critique compte tenu de la prolifération des groupes armés qui veulent à tout prix occuper beaucoup plus d'espaces géographiques, économiques, politiques et sociales. Le viol reste donc leur principale arme stratégique d'intimidation.  Voici l'histoire de Chantale, un nom d'emprunt pour rester dans l'anonymat. Dix-sept ans plus tard, Chantale se souviendra du jour où elle a été kidnappée avec une cohorte de madan sara sur la route nationale No Un. Ce jour est resté gravé dans sa mémoire comme si c'était hier.  Dix personnes environ au nombre desquels le chauffeur du camion étaient emmenés dans une maison qui servait de cachette aux kidnappeurs. Ils étaient lourdement armés et menaçaient de buter tout le monde. Douloureuse tragédie. Ils ont passé trois jours qui ont paru une éternité dans une cellule aménagée pour leur butin. " On a été pillés, battus et les femmes violées ",  déclare Chantale, en écrasant une larme sur ses joues. Chantale avait besoin d'une oreille attentive pour épancher sa douleur, le micro d'un journaliste pour répandre urbi et orbi son histoire. Pour accomplir cette tache, nous nous sommes rendus à Cité Soleil, commune de l'arrondissement de Port au Prince, au Projet Drouillard, à Varreux 1. Cette section communale où se découpent 750 logements sociaux sous le ciel de la cité heurte les yeux et le nez à cause de son insalubrité. Madan Sara de sa profession,  mère de 4 enfants, Chantale s'approvisionne en vivres alimentaires à l'Arcahaie pour écouler sa marchandise au marché de Drouillard. Depuis la mort de Luc, son mari parti dans de tragiques conditions lors des turbulences politiques de 2004, la quinquagénaire s'attèle corps et âme à l'éducation de ses enfants. Avec le temps, chacun a fait studieusement sa route. Elle a même réussi l'exploit de doter sa famille monoparentale d'un médecin. Quelle fierté pour une femme poto-mitan ! Que reste-t-il des souvenirs ? Le passé de Chantale a des relents lancinants. 2006. 3 heures du matin. Un camion à bord duquel se trouvent dix personnes dont le chauffeur sur la route nationale  # 1 est détourné. Ce véhicule qui faisait cap sur Port au Prince est dévié manu militari de sa trajectoire. " On nous a conduit dans une petite chambre suffocante de chaleur. Il y avait parmi nous sept mères de familles. Nous avons vécu l'enfer ", se remémore-t-elle amèrement. Comment a-t-elle vécu cette expérience ? " Ce fut une très mauvaise expérience pour moi. J'avais 43 ans à l'époque. Mes trois aînés étaient déjà assez grands. Dans le cachot, je pensais à eux. Les kidnappeurs nous surveillaient. Ils étaient au nombre de cinq à faire des rondes. On avait cru qu'on allait pas sortir en vie dans cette situation de détresse ". Après un cours instant, elle reprend son souffle et redevient cette femme chaleureuse et accueillante. " Ils nous ont  libérés  trois  jours  plus  tard, vers 5h de l'après-midi. On a marché toute la soirée. Le lendemain, nous sommes arrivés exténués, mais en vie, sur la Route neuf ", dit-elle avec un ouf de soulagement thérapeutique dans sa voix. Mais que reste-il de cette nuit ? Le viol de ces nuits abominables a porté fruit. Chantal raconte : " Je suis allée voir, un peu plus tard les médecins. Ils n'ont dit que j'étais enceinte. J'étais enceinte et veuve à 43 ans ! " Le grand drame, bien des années plus tard, cette femme n'arrive toujours pas à dire à son benjamin qui est son père. Alors elle avait besoin d'une oreille empathique, d'un micro sensible pour raconter et se soulager et aussi pour dire à la face du monde Ô combien c'est douloureux le viol. Par sa foi chrétienne, elle  a essayé de surmonter ces épreuves :  " Même si j'ai conçu mon enfant dans un contexte difficile, la haine n'a pas pris le dessus. Je l'aime et le chérie comme mes autres enfants. C'est mon porte-bonheur. C'est le chouchou de la famille. " En dépit des efforts de sensibilisation, la violence basée sur le genre reste un véritable problème de santé publique. Beaucoup de personnes en sont victimes et les séquelles sont souvent difficiles à réparer. Marc-Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • L'efficacité des TIC dans la lutte contre les violences basées sur le genre à Cité-Soleil

    L'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) à travers le monde est aujourd'hui incontournable. L'utilité, la nouveauté et la simplification que cet outil numérique apporte dans plusieurs domaines de la vie quotidienne relève de la magie d'un instrument rénovateur voire révolutionnaire. Selon le secrétaire général du Réseau Haïtien des journalistes de la santé (RHJS), Gladimy Ibraïme : " Les utilisateurs se servent des TIC pour communiquer.  Avec le digital, ils accèdent en un clic aux sources d'information multiples : texte, son, image, vidéo, interface graphique, pour ne citer que ces aspects du multimédia. Doté de ces atouts, une institution peut soulever le monde avec le levier des TIC, véritables outils de sensibilisation et de formation de masse pouvant être efficaces dans la lutte contre les VBG à Cité-Soleil. " Avec l'utilisation effrénée des téléphones Android, une belle opportunité s'offre aux acteurs humanitaires et organisations locales.  Ils pourront avoir recours à cet outil pour atteindre les publics cibles. Ce n'est pas Ibraïme qui dira le contraire.  " Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont très prisés. En ce sens, il est de bon ton de les utiliser pour diffuser des messages de sensibilisation et de prévention contre les VBG, sur différents formats (texte, affiche, audiovisuel). D'autant plus, les réseaux sociaux donnent la possibilité de faire un ciblage intéressant " Pour avoir animé les ateliers de l'Organisation de lutte et de développement contre la pauvreté (ODELPA) autour de la violence basée sur le genre, Ibraïme  soutient que : " les TIC peuvent aussi aider à mettre en lumière les actions et initiatives positives qui vont dans le sens de la lutte anti-VBG. En ce sens, on peut encourager et montrer la voie à Cité-Soleil. Et pourquoi pas répliquer et adapter des stratégies qui ont déjà conduit aux histoires à succès ". Pour un usage responsable des TICs Ibraïme a profité de cette tribune pour tirer la sonnette d'alarme sur le mauvais usage des TIC. Aussi a-t-il exhorté les utilisateurs à ne pas mésuser de cette grande source d'information d'où l'on tire le pouvoir avec son côté lumineux et son contraire. " Par rapport à l'utilisation des TIC, le maître-mot est la responsabilité. En ce sens, j'encourage nos jeunes à cultiver une certaine éthique pour mieux jouir des avantages de cet outil qui se révèle une arme à double tranchant. " L'efficacité des TIC n'est plus à démontrer. " On peut utiliser cet instrument pour créer des activités génératrices de revenus. Par exemple : avoir une plateforme populaire peut rapporter de l'argent. Ce n'est un secret pour personne. De même que les TIC peuvent participer puissamment dans la lutte contre les violences basées sur le genre à Cité Soleil comme ailleurs. Et c'est pour cela que j'encourage l'ODELPA et ses partenaires à répliquer ses initiatives qui marchent sur le terrain. " Marie Juliane David julianedave@icloud.com

  • RCCDHA, une organisation au service des groupes vulnérables de Cité Soleil

    Le Rassemblement des citoyens conséquents pour le développement d'Haïti (RCCDHA) est une organisation à but non lucratif qui a vu le jour en 2003 à Cité Soleil, commune située au nord de Port-au-Prince. Dès sa création, le RCCDHA s'est donné pour mission de faire des plaidoyers en faveur du respect des droits de la personne humaine, le droit des femmes et des filles, a indiqué le coordonnateur général de cette association locale, Bazil David. Il a souligné la large contribution de son association au cours des vingt dernières années à la formation et à l'éducation des jeunes défavorisés de la commune. Du haut de ses deux décennies d'existence, M. Bazil souligne que l'organisation peut s'enorgueillir d'avoir également participé à des campagnes de sensibilisation visant un accès équitable de la santé à la population, sans tenir de son origine sociale, son niveau économique, sa religion, son sexe, etc. Le coordonnateur général du RCCDHA a déclaré : " Constatant les multiples difficultés auxquelles sont confrontées les citoyens du pays notamment ceux issus des quartiers populaires comme Cité soleil, nous avons pris l'initiative de créer le RCCDHA. Son objectif principal : aider ceux et celles qui ont des problèmes économiques et sociaux à trouver des voies de sortie. " David informe que le comité de direction de cette association est composé de neuf (9) personnes qui, selon lui, travaillent d'arrache-pied pour assurer la bonne marche de l'organisation. Il présente ainsi son organisation : " Aujourd'hui, nous comptons environ 400 membres, issus non seulement de Cité Soleil, notre zone d'intervention, mais également d'autres communes de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et au niveau de la diaspora ". " Il n'y a pas vraiment une tranche d'âge pour intégrer le RCCDHA. Nous avons des enfants, des jeunes et des adultes dans notre sein. Le sexe, le niveau intellectuel importe peu pour nous ", a poursuivi le numéro 1 de l'organisation. La situation que connaît le pays ces dernières années n'est pas sans conséquences sur le bon fonctionnement de l'association, a relaté, M. Bazil. Plusieurs de ses membres ont été victimes de violences occasionnées par la guerre des gangs et certains sont contraints de laisser leur demeure pour s'installer ailleurs à la recherche d'une paix. Face à de pareils cas, que fait le RCCDHA ? A cette interrogation, le coordonnateur général de ladite association a soutenu : " Lorsque nos membres sont victimes de violence, nous ne restons pas indifférents à leur sort. Nous leur apportons notre soutien et notre accompagnement. Au RCCDHA, la santé mentale est aussi importante pour nous aussi bien que la santé physique ; c'est pour cette raison que nous offrons des services médicaux et psychologiques aux victimes, en collaboration avec d'autres partenaires ". Bilan et perspectives Le Père David a dressé un bilan positif et satisfaisant des activités de l'Association depuis sa création jusqu'à date. Aussi a-t-il souligné que le RCCDHA intervient dans plusieurs domaines particulièrement la santé, l'éducation et la promotion au respect des droits humains. Le leader communautaire a ajouté : " Nous avons passé près 6 ans à aider dans la distribution des médicaments contre la filariose lymphatique, cette maladie parasitaire tropicale endémique dans le pays qui se transmet par la piqure de moustiques infectés. Aujourd'hui, nous avons le Collège mixte Justin Juste qui fonctionne à Delmas 19. Cette école dispose d'un espace accueillant et paisible pour former des élèves du kindergarten à la 9ème année fondamentale. En ce qui a trait aux jeunes, dans le cadre de la mise en œuvre de partenariat avec d'autres institutions de la place, nous leur offrons des formations à caractère instructif et professionnel, en vue de leur autonomisation ". Le RCCDHA était heureux de pouvoir prendre part aux deux sessions de sensibilisation sur la violence basée sur le genre et ses corolaires organisée par l'Organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA) pour des jeunes issus de Cité Soleil. " Comme vous pouvez le constater, notre organisation était fièrement représentée. Nous avions proposé une dizaine de bénéficiaires. Je parie qu'ils ont valablement vendu les valeurs et principes prônés par le RCCDHA ", a lâché fièrement ce défenseur des causes des plus faibles. Selon les données fournies par le responsable de cette association, le RCCDHA prend toujours plaisir à faire des heureux à l'occasion de la fête des mères, pour la rentrée scolaire et les fêtes de fin d'année. " Nous avons l'habitude de distribuer des kits hygiéniques, alimentaires et scolaires à nos membres à chaque fois que le besoin se fait sentir ", a fait savoir le coordonnateur. À cause des rivalités entre les groupes armés, plusieurs familles sont décapitalisées et le RCCDHA est fortement frappé par ce fléau. Certains membres ne peuvent plus continuer avec leur entreprise. Pour les accompagner, le comité de cette structure, souhaiterait dans les jours à venir trouver un organisme pouvant leur octroyer des prêts à faible taux d'intérêt. Témoignages d'un membre Bony Donlove, un jeune garçon de 23 ans, habitant à Terre noire, un quartier de Cité Soleil, est membre du RCCDHA depuis un an. " Depuis que je suis membre du RCCDHA, je vois la vie d'une autre manière.  Avec cette organisation, je crois que la jeunesse est l'avenir du pays étant que tel je dois me comporter comme un leader dans ma communauté ", témoigne-t-il. " Grâce à la structure, j'ai pu participer à plusieurs formations. Lors des catastrophes naturelles, les responsables ont l'habitude de distribuer des kits hygiéniques aux membres ", a confié Bony. Selon lui, l'insécurité impacte grandement l'agenda de l'organisation, il souhaite de tout cœur qu'il y ait plus de fonds disponibles pour que les projets et les objectifs fixés soient atteints. Notons que le siège social du RCCDHA se trouve actuellement à Delmas. L'organisation détient pour l'instant quatre bureaux régionaux répartis dans les Nippes et le Plateau central, notamment. Le RCCDHA a aussi une représentation aux États-Unis d'Amérique avec pour tâche d'assurer les démarches internationales visant l'avancement de l'organisation. Esperancia Jean Noël esperanciajeannoel@gmail.com

  • Des jeunes PVVIH regroupés en association pour défendre leur droit

    Foyer Lakay des jeunes " FOLAJ+ ", C'est le nom d'une nouvelle association composée de 271 jeunes PVVIH âgés entre 15 et 24 ans, portée sur les fonts baptismaux, le 23 septembre 2023, à l'hôtel Marriott.  L'annonce de la création de ce regroupement de jeunes PVVIH a été faite quelques jours plus tôt, par Dr Nancy Rachel LABBÉ, directrice Pays de Georgetown University, l'une des institutions initiatrices de ce mouvement. C'est dans le cadre d'une journée de réflexion sur l'intégration des jeunes dans la lutte contre le VIH et la réalisation des ODD, réalisée le 12 septembre 2023, à Kinam Hôtel, que le message a été pour la première fois communiqué au public. Cette activité a été organisée par la Fédération des organisations pour le renforcement et l'émancipation des jeunes (FOREJ) en partenariat avec la Fondation pour la Santé Reproductrice et l'Éducation Familiale (FOSREF) et le programme commun des Nations-Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA). C'est au cours de cet événement que Dr Nancy Rachel Labbé a expliqué à l'assistance toute l'importance de cette association dans l'élimination des nouvelles infections liées au VIH dans le pays, par le renforcement des campagnes de plaidoyer en faveur du respect des droits des PVVIH, les jeunes en particulier. Les jeunes, véritables victimes du VIH en Haïti Sara, 19 ans, est une jeune fille vivant avec le virus du sida depuis sa naissance. Elle a hérité de ce virus de sa mère infectée. Malheureusement, cette dernière n'a pas été prise en compte dans le cadre du programme de prévention de la transmission du vih de la mère infectée à son enfant (PTME). Alors que Sara était encore une adolescente de 14 ans qui jouissait aux côtés de ses parents et de ses amis, tout le privilège que la nature lui offrait, elle allait recevoir, en pleine figure, une nouvelle qui allait complètement bouleversé sa vie. Un matin d'août 2018, les journées des vacances d'été sont sans fin pour une fillette toute heureuse qui accompagne sa mère au marché de Titanyen, village d'Haïti, situé au nord de la Capitale, Port-au-Prince, à environ huit kilomètres de la commune de Cabaret. Là-bas, sa mère engage une vive discussion avec une vendeuse. Excitée, la poissonnière lui demande d'aller au diable avec sa " bête ", expression discriminatoire pour qualifier une personne vivant avec le virus du sida. " Au lieu de venir tout bonnement te mêler de mes affaires, pourquoi ne pas avouer à ta fille qu'elle a aussi la petite bête ", lâcha-t-elle, furieuse. " C'était un coup dur pour moi, en apprenant de cette façon que j'étais séropositive. J'avais au même instant, perdu le contrôle de moi-même. C'est comme si j'étais automatiquement devenue un zombi, un ossement desséché. J'avais voulu mettre d'un coup un terme à ma vie ", se souvient celle qui est devenue aujourd'hui, une belle et élégante jeune fille. Depuis sa tendre enfance,  Sara supporte avec ménagement une santé fragile.  Sa  maman  lui  disait  toujours  qu'elle  souffrait  d'une  maladie chronique qui l'oblige à prendre régulièrement des médicaments, si elle souhaite vraiment rester en vie. Quelle était la véritable raison de son régime thérapeutique au quotidien ? Rien ne lui a pas été révélé. Aujourd'hui, elle raconte : " J'étais sidérée en apprenant la nouvelle. J'étais furieuse contre ma mère pour m'avoir caché une telle vérité pendant tout ce temps. J'ai beaucoup pleuré. Je voyais la mort en face. " Grâce à un appui psychosocial qu'elle a reçu dans un Centre de prise en charge des patients VIH positifs de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, l'adolescente commence peu à peu à reprendre confiance en elle-même. Elle respire. Aussi, participe-elle régulièrement dans des groupes de soutien organisés par la Grande implication des personnes infectées et affectées par le VIH, GIPA. Ces activités lui permettent de remonter la pente et de vaincre du même coup son déni lié à la maladie. Celle qui a tenté de mettre fin à sa vie au moins une dizaine de fois, après avoir su qu'elle est infectée, aujourd'hui est devenue une jeune femme épanouie et confiante. " Vous me voyez ?  Pensez-vous que je suis une personne malade ?  Pas du tout ", soutient-elle fièrement. Sara est devenue depuis bien des temps, indétectable. Sa charge virale (le taux du VIH dans son sang), est diminuée d'une manière considérable qu'elle ne peut plus transmettre le Virus à d'autres personnes, pourvu qu'elle continue à respecter son régime thérapeutique lié aux antirétroviraux, ARV. " Je suis jeune. J'ai beaucoup de rêves, en dépit de ma séropositivité. Mon plus grand rêve est d'entamer une étude en médecine afin de devenir une activiste dans la protection de droits humains et dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les PVVIH comme moi, surtout dans les milieux sanitaires ", souhaite-t-elle avec une confiance indéfectible que l'on peut lire sur son visage. C'est dans le but de pouvoir commencer à concrétiser certains de ces objectifs que Sara a accepté de faire partie des membres fondateurs du FOLAJ+, présenté au grand public le 23 septembre dernier. En effet, d'où est venue l'idée de mettre sur pied "FOLAJ+" ? Appelé autrefois "Club des champions", le Foyer Lakay des Jeunes est une association qui regroupe actuellement près de 300 jeunes infectés et affectés par le VIH/SIDA au sein de la population. FOLAJ + est en fait un lieu de rencontre, de formation et de discussions pour ces jeunes. Pour leur épanouissement et leur autonomisation, ces jeunes ont déjà reçu, au cours des 9 derniers mois, des formations en cosmétologie, carrelage, peinture sur tissu, maroquinerie, pour ne citer que ces métiers-là.  Ces sessions de formation sont soutenues par Georgetown University, un programme de recherche autour des meilleures stratégies à adopter dans la riposte contre le VIH/sida en Haïti. Dr LABBÉ s'estime heureuse de constater, en si peu de temps, le degré d'épanouissement et le niveau de leadership de ces jeunes. Elle souhaite qu'à l'avenir, certains d'entre eux puissent accumuler assez de courage pour accepter de dévoiler par eux-mêmes, leur statut sérologique. " Ce sera un bon pas dans les efforts visant l'implication effective des associations de PVVIH dans la lutte pour le continuum de prise en charge et de traitement et pour l'élimination d'ici à 2030, des nouvelles infections à VIH dans le pays ", a-t-elle conclu. Marc-Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • L'équipe conjointe des Nations-Unies en retraite pour deux journées de réflexion sur le VIH/SIDA

    Une quarantaine de personnes représentant le Gouvernement haïtien, les Organisations de la société civile, les Agences du système des Nations-Unies, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé de la santé et les organismes humanitaires, ont pris part ce mercredi 27 septembre 2023, à une journée de retraite de l'équipe conjointe des Nations-Unies sur le VIH/SIDA. Cette activité annuelle dans la deuxième ville du pays, Cap-Haitien, vise, d'une part, à faire le bilan de la situation de la maladie dans le pays et, d'autre part, à décliner ensuite les perspectives d'avenir en vue d'atteindre les objectifs des trois 95, d'ici à 2030. Avec ses partenaires, l'ONUSIDA,  coordonnant les activités des Agences des Nations-Unies dans la riposte contre le VIH/SIDA, s'est fixé en 2015 comme objectif à l'échelle mondiale, que 95% des personnes séropositives soient diagnostiquées, 95% des personnes séropositives aient accès aux médicaments antirétroviraux et que 95% des personnes sous ARV, obtiennent une charge virale indétectable, d'ici 2023. C'est le directeur général du Ministère de la Santé publique et de la Population, Dr Lauré Adrien, qui a donné le coup d'envoi de la retraite. Dans ses propos circonstanciels, l'obstétricien-gynécologue a insisté sur l'importance de tous les secteurs de la vie nationale et internationale. À travers le prisme du faisceau des volontés, il enjoint toutes les parties à se concentrer vers un seul et même objectif : réduire considérablement les nouvelles infections à VIH dans le pays, d'ici 2030. À l'assistance réunie dans la Cité christophienne, Dr Adrien a déclaré sur ton rassurant : " Je pense que cette retraite est une excellente occasion pour les différents acteurs de se positionner sur les grands défis dans la lutte ". Chemin faisant, il a souligné l'importance pour les acteurs de se réunir autour d'une même table et de sortir avec un consensus à l'appui. " Ces réalités nous poussent aux questionnements sur la possibilité d'atteindre nos objectifs prévus ", a-t-il indiqué tout en soulignant qu'il faut garder l'espoir que vaincre la maladie, d'ici à 2030, est toujours possible. Et comment ce défi serait-il possible ? Le secret, pour lui, tient dans ces mots qui lui revient comme une incantation à chaque prise de parole : " Il faut que tous mettent la main à la pâte pour renverser la tendance et atteindre les objectifs fixés. " Rôle de la société civile dans cette retraite Lors du lancement de la retraite de l'équipe conjointe des Nations-Unies sur le VIH en Haïti, le président du Forum de la société civile de lutte contre   le   Sida,   Dr   Fritz   Moïse,  a  frappé  fort  quand  il  a  dit  dans une formule qui fait mouche : " Une société civile dynamique reste au cœur de la riposte au VIH en Haïti. " Plus loin, il a capté l'attention par ce rappel : " Depuis le début de l'épidémie, la société a toujours joué un rôle capital dans la lutte contre l'infection à VIH dans le pays. Aujourd'hui encore, en dépit de certaines contraintes, nous sommes encore plus renforcés pour poursuivre la voie vers l'élimination de la maladie ". Dr Fritz Moïse, en défenseur des droits des populations clés et des groupes vulnérables, a insisté sur le fait que la société civile a une place de choix dans cet atelier de deux jours. La mine réjouie, il jubile : " Je suis content que tous les secteurs de la société civile, PVVIV, LGBT, Jeune, femme, religieux, secteur médical, médias, professionnels du sexe, ONGs locales,  soient bien représentés. « Faisant également office de directeur exécutif de la Fondation pour la santé reproductive et l'éducation familiale (FOSREF), le médecin dit espérer que, - durant  ces deux jours de réflexions -  sortiront de grandes décisions à la base de la lutte tournée vers une amélioration tout à fait palpable. L'ONUSIDA réaffirme son engagement dans la lutte Dans le cadre de cette retraite, l'ONUSIDA, en cheville ouvrière, coordonne les activités de riposte contre le VIH des différentes agences des Nations-Unies. Avec d'autres partenaires, notamment techniques et financiers, l'institution onusienne a réaffirmé sa détermination de rester aux côtés du gouvernement haïtien dans la mise en œuvre de ses stratégies de réponse à la maladie.  Aussi, le directeur pays du programme commun des Nations-Unies sur le SIDA, Dr Christian Mouala, s'accorde-t-il à dire que de tels résultats ne pourraient pas être obtenus sans l'implication effective de tous les secteurs, la société civile, en particulier. Pour mieux faire valoir ses idées, le médecin a mis en avant l'intérêt capital de l'ODD 17 qui s'avère un élément clef dans l'atteinte des objectifs de développement durable. Cet objectif promeut des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Selon lui, ces partenariats doivent être inclusifs, construits sur des principes et des valeurs communes. Aussi, doivent-ils placer les peuples et la planète au cœur de leur préoccupation. Dans son costume de représentant de l'ONUSIDA, Dr Mouala a ouvert la séance par ces mots : " J'espère qu'après cette journée de retraite, des initiatives innovantes entre tous les secteurs ici présents vont être prises en compte en vue de venir à bout du VIH dans le pays, d'ici à 2030 ". Louiny Fontal fontallouiny1980@gmail.com

  • SOFENOE, une association engagée dans la lutte contre les VBG à Cité-Soleil

    À Cité-Soleil, comme dans plusieurs autres coins de Port-au-Prince, les violences basées sur le genre (VBG) se conjuguent au quotidien. Pas un jour ne se passe sans un nouveau cas de viol, de kidnapping ou de meurtre rapporté. Face à la montée des violences dans le pays, les femmes sont les premières victimes notamment les professionnelles du sexe. Le climat d'insécurité que connait actuellement le pays empire chaque jour la situation de cette catégorie de travailleurs. La pauvreté et la misère déjà endémique dans ce grand bidonville forcent souvent plusieurs d'entre elles à accepter de travailler dans des conditions extrêmement dangereuses avec la présence d'hommes armés dans cette commune située au nord de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Pour accompagner ces professionnelles trop souvent victimes dans cette agglomération, l'association Solidarité Féministe pour une Nouvelle Émergence (SOFENOE) fait partie des organisations et associations qui luttent contre les violences basées sur le genre. La présidente de la SOFENOE, Mme Augusta Moïse Millien, nous parle du sens de la mission de son association dans le plus grand bidonville de Port-au-Prince. Attitude-Santé : Mme Millien, comment les VBG affectent-elles la vie des PS sur le territoire haïtien, surtout à Cité-Soleil ? Augusta Moïse Millien : Les VBG sont avant tout des formes de violence dirigées contre une personne en raison de son sexe ou de son identité de genre. Les femmes, surtout les plus vulnérables (les PS), sont les plus touchées. Fort souvent, dans leur travail quotidien, elles rencontrent des clients agressifs, arrogants et même abusifs ; sans oublier des bourreaux, des psychopathes qui font tout pour les dévaloriser, les humilier en les infligeant parfois des traitements inhumains. Attitude-Santé : Cité-Soleil fait partie des zones rouges du pays à cause de la guerre des gangs et les violences. Beaucoup de cas de violences basées sur le genre : viols et autres y sont rapportés. Comment la SOFENOE s'y prend pour lutter contre les VBG dans cette région ? Augusta Moïse Millien : Pour s'y prendre, nous réalisons des séances de formation assidues sur les VBG pour les jeunes de la région. Dans notre dernière formation en date, remontant au 30 mars 2015, nous avons réuni trois cent cinquante (350) jeunes de Cité-Soleil. Ils ont été ormés et sensibilisés sur les VBG et les moyens  de  les  combattre  au sein de leur communauté. Attitude-Santé : Mme Millien, pouvez-vous nous parler un peu de la SOFENOE ? Sa mission ? Augusta Moïse Millien : La SOFENOE est une organisation féministe qui vise l'émancipation des femmes vulnérables de la société haïtienne, les professionnels du sexe (PS) surtout. Notre mission principale est d'encadrer et de sensibiliser les femmes vulnérables qui se trouvent dans des situations difficiles, de leur donner des formations nécessaires pour une émergence totale et la lutte contre les VBG. Pour répondre à notre mission sacro-sainte, nous nous donnons plusieurs objectifs. Nous avons un objectif général et des objectifs spécifiques. Au sein de la SOFENOE, notre objectif général est d'encadrer les PS. À côté de cela, nous avons cinq objectifs spécifiques qui sont : accompagner les femmes vulnérables (les PS) ; former les femmes vulnérables dans le cadre de la défense de leurs droits et de la lutte contre les VBG ; conscientiser ces femmes-là autour de leurs potentialités ; renforcer leur estime de soi et lutter pour le respect de leurs droits fondamentaux et inaliénables. Champ d'action de la SOFENOE Attitude-Santé : À part les points importants que vous venez de citer, quels sont les principaux domaines d'intervention de la SOFENOE ? Augusta Moïse Millien : Pour rester fidèle à sa mission et ses objectifs, la SOFENOE intervient dans un champ d'action précis. Notre champ d'action reste et demeure l'accompagnement des femmes vulnérables (PS). Nous les accompagnons à travers diverses séances de formation, surtout dans le respect et la promotion de leurs droits comme personne à part entière. Nous organisons également des séances de formation sur les VBG, les infections sexuellement transmissibles (IST) et l'estime de soi. Nous assistons également ces femmes dans le cadre de leurs besoins. Pour rehausser le domaine de notre intervention, nous avons mis sur pied avec nos faibles moyens une école professionnelle, question pour nous d'accompagner les femmes vulnérables, mais également leurs enfants. C'est ainsi qu'on les procure un métier. L'année dernière, nous avions gradué environ quatre-vingt (80) jeunes et cette année nous venons de graduer une soixantaine environ. Désormais, ces jeunes-là ont un métier et sont prêts à investir le marché du travail ; du même coup la SOFENOE mène un combat contre la délinquance juvénile. C'est ce que nous pouvons offrir à notre chère Haiti. La SOFENOE s'enorgueillit Attitude-Santé : Bonne idée pour Haïti. Venons à d'autres réalisations de la SOFENOE dans votre champ d'action. Augusta Moïse Millien : Une organisation qui se respecte doit avoir un champ d'action, au sein duquel, des réalisations. La SOFENOE peut s'enorgueillir sur un ensemble de réalisations. Parmi ces dernières, citons, entre autres : formation des femmes vulnérables (PS) dans divers départements du pays : l'Ouest, le Sud, le Nord et le Centre. Nous avons fait des plaidoyers au profit des femmes vulnérables (PS) dans le département du Centre ; des séances de formation assidues sur les VBG ; une formation à Cité Soleil réunissant 350 jeunes en date du 30 mars 2015, etc. Attitude-Santé : En tant que présidente de la SOFENOE, qu'est-ce qui vous inspire de la satisfaction ? Avez-vous récolté des témoignages ? Augusta Moïse Millien : Je peux dire que les séances de formation et de sensibilisation nous apportent beaucoup de succès, car nous avons des témoignages de ces femmes, une fois qu'elles fréquentent la SOFENOE, n'acceptent plus la bastonnade de leur conjoint ; si cela arrive, elles disent qu'elles vont à la SOFENOE... Attitude-Santé : Dans la vie tout ne roule pas comme sur des roulettes. Avez-vous rencontré de difficultés dans la mise en œuvre de la mission de SOFENOE ? Augusta Moïse Millien : Les difficultés sont nombreuses. Dans la mise en œuvre de sa mission, la SOFENOE a besoin du support de plusieurs instances étatiques dont le pouvoir judiciaire, mais parfois ces instances ne réagissent pas à temps ou assez. Souvent, elles demeurent passives. Ce qui rend difficile notre tâche. Propos recueillis par Marie Juliane David

  • Cérémonie de collation d'une soixantaine de diplômés de SOFENOE

    Une cérémonie de graduation de SOFENOE école professionnelle a regroupé, le dimanche 17 septembre 2023, au Karibe Hôtel, une soixantaine d'étudiants en cosmétologie, carrelage, informatique bureautique, sérigraphie et  chimie industrielle. Ces jeunes formés dans plusieurs disciplines ont reçu, leur parchemin. Ainsi, ce dernier acte atteste la fin de leur cycle d'étude de neuf mois. Dans un décor agrémenté pour la circonstance, la salle de spectacle a réuni des partenaires de Solidarité féministe pour une nouvelle émergence (SOFENOE), les membres du conseil administratif de l'école, le corps professoral, les invités d'honneur, les parents et proches des gradués. La cérémonie s'est déroulée en présence du directeur pays de l'ONUSIDA en Haïti, Dr Christian Mouala, de la directrice pays de l'Agence adventiste de Développement et de Secours (ADRA), Mme Myrlaine Jean Pierre, des membres du comité de coordination multisectoriel du Fonds Mondial en Haïti (CCM), et du président du Forum de la société civile de lutte contre le VIH, qui a suivi l'évènement en ligne. Hommage posthume à Laurette Dorvilus, une femme courageuse C'est dans une atmosphère solennelle du Karibe que la directrice exécutive de Solidarité féministe pour une nouvelle émergence, Mme Louise Augusta Moïse, a fièrement déclaré : " Baptiser cette nouvelle promotion de SOFENOE école professionnelle, Laurette Dorvilus, est une façon de rendre hommage à cette courageuse jeune femme qui a subi le martyr et les violences basées sur le genre, tout au long de sa vie. " Elle a fait savoir que Laurette Dorvilus était une jeune femme qui avait découvert sa séropositivité au début des années 80. À cette période critique, l'ignorance de la population, le manque de connaissance du personnel médical par rapport à cette nouvelle maladie, contribueront à la stigmatisation et à la discrimination des personnes infectées. En outre, l'inexistence de médicaments pour lutter efficacement contre cette nouvelle épidémie rendait encore les choses plus difficiles pour cette catégorie dont faisait partie Laurette Dorvilus. Brisée, humiliée, maltraitée par son mari qui l'avait infectée quelques années plus tôt, Laurette devait tout faire pour répondre à ses besoins ainsi qu'à ceux de sa fille unique. Elle mènera une lutte acharnée pour améliorer ses conditions de vie en prônant l'excellence jusqu'à ses derniers jours. Les propos de Mme Louise Augusta Moïse sont touchants : " Comment ne pas prendre comme modèle le courage et la volonté de vivre de cette grande dame ? Trop souvent on cherche très loin des modèles, pourtant nombreux sont là, sous nos yeux. On les ignore.  Je vous invite à méditer sur cette triste et belle histoire de Laurette. Une histoire qui peut être similaire à celle de beaucoup d'entre vous, ici présents, mes chers récipiendaires. " Par ailleurs, elle a présenté le centre éducatif comme un projet qui vise à tracer une voie significative vers l'autonomisation des professionnels du sexe (PS). Elle a fait savoir également que ce centre participe au développement économique des personnes infectées et affectées par le vih tout en mettant le cap sur leur ascension sociale. Le parrain de la promotion, M. Gethro Charpentier, a salué le courage, le dévouement et la détermination de ses filleuls : " Dans un contexte de crise sociopolitique et économique auquel fait face Haïti de manière chronique, vous n'avez, à aucun moment durant le cycle de formation, baissé les bras aux turpitudes. Vous avez bravé tant de dangers, pour poursuivre vos rêves sans broncher. La cérémonie d'aujourd'hui est le premier résultat de tous ces sacrifices consentis. " Les gradués ont répondu à l'appel de leur parrain par la voix de la lauréate de la promotion, Rose Myrtha Joseph. Convaincue, elle a donné le ton : " Ce n'est pas le parchemin qui fera de nous des femmes et des hommes respectables, mais ce que nous en ferons après l'avoir reçu. " Marc-Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • VBG à Cité Soleil : des efforts récompensés, la lutte continue

    La violence basée sur le genre reste une préoccupation pour les acteurs humanitaires dans la commune de Cité Soleil. Jusqu'à présent, les résultats enregistrés sur le terrain sont encourageants. Le travail réalisé par l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), l'ONUSIDA et des partenaires locaux et diverses entités ouvre une lueur d'espoir dans ce vaste bidonville gangréné par la violence sous toutes ses formes. Dans cette sombre existence, l'espoir vient surtout des jeunes de ce noyau urbain au nord de Port-au-Prince qui montrent un réel intérêt à participer au changement de leur communauté notamment en ce qui concerne la VBG. On notera pour rendre clair ce terme qui ne se limite pas au fait d'être un homme ou une femme, la définition de l'Organisation des Nations Unies :  " Tous actes de violence dirigés contre des femmes en tant que telles et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée." À la lumière de ce qui est défini, on mesure, dans les faits, le réel obstacle à l'émancipation des jeunes filles et des femmes à Cité Soleil. À cet effet, le travail de longue haleine de l'ODELPA et de ses partenaires locaux, toutes catégories confondues, offre une nouvelle alternative aux jeunes de ce vaste bidonville sous l'emprise d'hommes armés. ATTITUDE, numéro spécial du mois d'octobre, donne la parole à ces braves jeunes engagés et déterminés à combattre cette forme de violence. Dans nos pages, un reportage met en relief la cérémonie de remise de certificat à plusieurs professionnels du sexe (PS) qui ont suivi une formation alternative leur permettant de changer d'orientation. Nos journalistes, à travers cette édition, ont mis en lumière les efforts des institutions qui travaillent à Cité Soleil, une subdivision administrative de notre territoire dont les besoins sont pressants. In fine, La Rédaction invite des lecteurs à découvrir le témoignage émouvant d’une jeune femme victime de la VBG à Cité Soleil. Bonne lecture !

  • La PrEP, une réponse adaptée dans la lutte contre le VIH

    Martino Pierre, 33 ans, né à Port-au-Prince, est le benjamin d'une famille protestante de sept (7) enfants. Après ses études secondaires, il s'est dirigé vers la comptabilité. Aujourd'hui, il fait partie de la communauté lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et plus (LGBTQI+). Il s'identifie comme un homme ayant des relations sexuelles seulement avec d'autres hommes. Il est également un pair éducateur. Pour se protéger contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), Martino prend, sous forme de comprimés, avant et après les rapports sexuels, la prophylaxie préexposition (PrEP). Selon l'organisation mondiale de la Santé (OMS), la PrEP est une méthode de prévention contre le VIH. Elle consiste en la prise d'un médicament par une personne non infectée par le virus mais qui fait partie des gens à hauts risques de le contracter par voie sexuelle. Cependant, la prophylaxie pré-exposition n'accorde aucune protection contre les autres infections ou maladies sexuellement transmissibles. " J'ai découvert la PrEP lors d'une séance de formation et de sensibilisation déroulée à l'organisation Arc-en-ciel (ORAH), une association qui défend les droits de la communauté (LGBTQI+) dans le pays. J'ai trouvé cette méthode de prévention contre la transmission du VIH extrêmement importante dans la riposte de cette pathologie ", confie Martino Pierre. " Avec toutes les informations recueillies lors de cette rencontre concernant les bienfaits de cette méthode, j'ai décidé depuis de m'abonner à la PrEP.  Cela date déjà d'une année ", poursuit-il. Les différents avantages Selon les dires de Pierre, la prise de la PrEP est extrêmement importante dans la bataille contre le VIH. Elle apaise l'esprit et protège le corps. Enrôlé à la PrEP, Pierre témoigne des multiples bienfaits que lui procure ce médicament si précieux. " J'ai plusieurs partenaires sexuels ", reconnait le pair éducateur. " En plus, je suis allergique aux préservatifs, je n'arrive pas vraiment à m'adapter avec cette méthode de protection même si elle est très ancienne. La PrEP m'apporte une certaine paix mentalement. Je peux avoir des rapports sexuels en toute quiétude, sans songer à être infecté par le VIH ", déclare l'homme soucieux de sa santé. " Durant les premières semaines qui suivent mon enrôlement, j'ai eu des douleurs abdominales quelques fois. Ces douleurs étaient dû aux effets secondaires liées à la prise du médicament. En dépit de ces moments de malaises, je continuais à avaler mes comprimés. Vu les bénéfices de cette méthode, ce n'était pas dans mon intérêt de l'arrêter ", avance le comptable. Cependant, malgré les différents avantages de la PrEP dans la vie de Pierre, celui-ci avoue qu'il cessera tôt ou tard la prise de ce médicament, car son plus grand vœu est d'avoir une vie sexuellement stable, vivre avec un seul partenaire, un homme avec lequel il partagera son cœur et son corps, une personne en qui il placera aveuglement sa confiance. Disponibilité de la PrEP En dépit des difficultés que connait le pays ces dernières années, Pierre avoue que ce n'est pas compliqué de se procurer de la PrEP.  Elle est disponible et accessible à toutes personnes ayant recours à ce moyen de prévention. Selon le comptable, mise à part le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), nombreuses sont les organisations de la société civile qui s'attèlent dans la lutte contre le VIH. Ces dites organisations déploient un ensemble d'efforts visant à prévenir et aussi à aider ceux et celles qui vivent déjà avec le virus. " Tout comme les anti-rétrovirus sont disponibles pour les PVVIH dans l'enceinte de certaines organisations, elles disposent également de la PrEP pour ceux et celles qui se servent de cette stratégie pour se protéger du VIH. Je n'ai aucun mal à me procurer de la PrEP ", déclare-t-il. Effets de la PreP sur la sexualité Selon le consommateur de la PrEP, cette pilule impacterait sur la sexualité. " Personnellement, je n'ai pas prêté attention aux effets de la PrEP sur ma libido et mon endurance sexuelle mais j'ai des amis et confrères qui m'ont confié depuis leur enrôlement à la PrEP, ils remarquent une montée liée à leur pulsion sexuelle. Jamais je n'ai entendu une personne se plaindre en ce sens ", a expliqué Pierre. Son implication personnelle Bouillonnant d'activités, Martino Pierre consacre une bonne partie de son temps à la formation et à la sensibilisation. En effet, il est pair éducateur, un titre qui charrie une panoplie de responsabilités. " Je participe régulièrement à des séances de sensibilisation et de formation axée sur la santé et les droits de la personne humaine. Dans des groupes de discussion composés de gens faisant partie de la communauté des LGBTQI+ et des hétérosexuels, je partage mon expérience au sujet de la PrEP avec eux et les encourage vivement à choisir ce moyen de prévention ", lance-t-il. Martino recommande au MSPP et aux organisations nationales et internationales publiques et privées œuvrant dans le domaine de la santé particulièrement dans le domaine du VIH/SIDA de faire une sensibilisation plus intensive autour de la prophylaxie pré-exposition. " La PrEP, ce moyen de prévention nouvelle, nécessite une plus large vulgarisation pour le grand public. Mise à part les moyens préventifs et l'abstinence, la population doit avoir une large connaissance de cette méthode. Des interventions dans les écoles, les universités, les églises et autres seraient très bénéfiques ", a-t-il souligné. Martino Pierre : nom d'emprunt Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

  • KSJFD pour une implication totale dans la lutte contre la violence basée sur le genre à Cité-Soleil

    La violence basée sur le genre (VBG), surtout envers les filles et les femmes, est monnaie courante en Haïti. Elle constitue un véritable problème de santé publique et entrave le respect des droits humains. Cité-Soleil, commune d'Haïti, située dans le département de l'Ouest, constitue, depuis quelques temps, l'une des bastions de la violence dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Cette localité, souvent le siège d'affrontements entre gangs rivaux, expose ses résidents à toutes formes de violence dont la VBG. Pour mieux appréhender cette forme de violence dans les zones de conflits entre gangs armés, Attitude Santé a rencontré Valencia Ulysse, la coordonnatrice de Kouran Sosyal pou yon Jenerasyon Fanm Djanm (KSJFD), une organisation travaillant dans la lutte contre la violence basée sur le genre à Cité-Soleil. Elle s'est confiée à notre journaliste Marie Juliane David. Attitude Santé : Mme Valencia Ulysse, comment comprenez-vous la violence basée sur le genre (VBG) ? Mme Valencia Ulysse : On parle de violence basée sur le genre toutes les fois que les droits d'une personne ne sont pas respectés en raison de son identité de genre. Par exemple, Les hommes doivent comprendre que forcer une femme à avoir des relations sexuelles même quand elle ne veut pas est un viol et du coup une forme de violence. Ils doivent admettre que les femmes peuvent aussi décider quand elles doivent avoir ou non des relations sexuelles. Attitude Santé : Quelles sont, d'après vous, les conséquences de la VBG sur la société ? Mme Valencia Ulysse : Une société où il n'y a pas d'équité entre hommes et femmes, où les droits des femmes ne sont pas respectés est, pour moi, déséquilibrée. Certes, il y a des avancées qui se font de jour en jour sur la question, mais la lutte pour le respect des droits des femmes doit continuer tout en prenant en compte les différentes formes de violence basées sur le genre. Notons que ces formes de VBG ne se réduisent pas seulement aux viols, aux harcèlements, mais aussi à certaines pratiques courantes de notre société comme l'inégalité des salaires pour un même emploi au sein d'une entreprise. KSJFD une organisation nationale Attitude Santé : Mme Ulysse, vous êtes coordonnatrice de Kouran Sosyal pou yon Jenerasyon Fanm Djanm à Cité-Soleil, parlez-nous un peu de cette organisation. Mme Valencia Ulysse : Kouran Sosyal pou yon Jenerasyon Fanm Djanm est une organisation nationale ayant son siège basé à Cité-Soleil. Elle a été fondée le 18 août 2014 dans le but d'accompagner les plus démunis spécifiquement les femmes souvent cibles de violence basée sur le genre dans le domaine de la santé, l'éducation et l'économie. Attitude Santé : Vous êtes coordonnatrice de KSJFD. Depuis quand occupez-vous ce poste au sein de l'association ? Mme Valencia Ulysse : Depuis 5 ans. Attitude Santé : Cité-Soleil est souvent le théâtre d'affrontement entre des groupes de gangs rivaux, comment KSJFD arrivent-elle à accomplir sa mission au milieu de tout ce chaos ? Mme Valencia Ulysse : L'un des objectifs que nous nous sommes fixés à KSJFD c'est de contribuer à faire régner la paix à Cité-Soleil en offrant aux jeunes une éducation alternative comme une arme pour se construire. Mais, quand les affrontements s'amplifient, nous sommes obligés de nous replier pour protéger nos vies. Quand le calme revient, on reprend le cours de nos activités. Attitude Santé : Pouvez-vous nous citer quelques réalisations de KSJFD à Cité-Soleil ? Mme Valencia Ulysse : Nous avons organisé plusieurs séances de formation pour les jeunes sur la VBG : la chimie industrielle, la mécanique, l'entreprenariat, le système de crédits etc. Nous avons permis à beaucoup de jeunes de reprendre le chemin de l'école et d'avoir accès aux soins de santé. Aussi, beaucoup d'entre eux ont été canalisés sur le marché du travail. En ce sens, nombre d'entre eux ont pu mettre sur pied leur propre entreprise. L'impact de KSJFD à Cité-Soleil Attitude Santé : Quel est l'impact de ces travaux sur la communauté de Cité-Soleil en général ? Mme Valencia Ulysse : Dans la cité, beaucoup de jeunes ne croient pas dans la violence. Avec nos interventions, beaucoup d'entre eux ont désormais des métiers en main et travaillent soit pour une entreprise quelconque, soit à leur propre compte. Ce qui permet de réduire les violences quotidiennes. Attitude Santé : Comment votre association s'implique-t-elle dans la lutte contre la VBG à Cité-Soleil ? Mme Valencia Ulysse : Cette implication passe par plusieurs activités. Nous organisons des séances de formation, séances au cours desquelles nous réalisons des travaux et des simulations à travers des pièces de théâtre. Nous utilisons cette méthode pour aider les gens de la cité, les jeunes surtout à comprendre les différentes formes que la violence peut prendre. Définitivement, la violence constitue un poison pour la communauté. Attitude Santé : La violence basée sur le genre est un sujet très sensible, quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la mise en œuvre de votre plan d'action ? Mme Valencia Ulysse : Ce n'est pas facile. Nous faisons face à beaucoup de pression parfois même des ironies pour tenter de nous décourager. Malgré tout, on continue avec détermination. Attitude Santé : En dépit de toutes ces difficultés, qu'est-ce qui vous rend fier de votre intervention dans la cité ? Mme Valencia Ulysse : Avec notre intervention dans la cité, la tendance à banaliser la vie des gens commence à diminuer. C'est, pour nous, un point positif. Propos recueillis par Marie Juliane David

  • Une vie meurtrie par le viol

    Selon l'Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois dans le monde a déjà subi, ou subira, des violences basées sur le genre (VBG) au cours de sa vie. En Haïti,  les cas de viols se répandent à une vitesse exponentielle contre des milliers de femmes, dont des mineures.  Parmi les violences subies, on peut citer : violences physiques - économiques - mentales - conjugales. Malgré que ces cas de violence génèrent souvent des blessures graves, rares sont les femmes qui acceptent de briser le silence face à ce phénomène, par peur de représailles. Jasmine, jeune de 22 ans, n'a pas échappé à cette violence. Elle raconte ses péripéties. Nous sommes à Cité Soleil, vaste bidonville d'une superficie de 21,81 km2 situé au nord de Port-au-Prince. Elevée au rang de commune depuis 2002, Cité Soleil compte environ 265 000 habitants, selon le recensement par estimation de 2015 de l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI). Les femmes, plus de 135 000 contre 129 000 hommes, sont majoritaires dans cette commune. A l'image de tous les bidonvilles du pays, Cité Soleil est caractérisée en grande partie par des habitats précaires construits avec des matériaux de récupération (tôles, bois, cartons, fragments de blocs et objets divers). Les unités de logement précaire répandues dans cette subdivision administrative du territoire expriment l'état de pauvreté extrême de ces habitants. En dépit de ces conditions inhumaines dans lesquelles vivent les Soléens (nom que portent les habitants de la commune), ces derniers doivent aussi faire face quotidiennement à une violence systémique caractérisée par l'absence quasi-totale de l'État, occasionnant ainsi la prolifération des gangs armés qui règnent en maitre et seigneur.  Dans ce cycle de violence communautaire, les femmes et les filles sont les premières victimes. Dans son rapport sur la situation des droits humains en Haïti, publié en octobre 2022, le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l'homme (HCDH), révèle que " pour semer la peur et la terreur au sein de la population, les gangs utilisent généralement la violence, et de façon alarmante, le nombre de cas de viols augmente de jour en jour à mesure que la crise humanitaire et des droits humains s'aggrave dans le pays". Histoire troublante de Jasmine Jasmine, 22 ans, native de Bélékou, quartier de Cité soleil, dès sa  tendre enfance est marquée par les séquelles de la violence sexuelle. Violences héritées de son beau-père, membre actif d'un gang opérant dans la commune.  L'homme qui l'a bercée depuis l'âge d'un an, peu après la mort de son père tué par balle, un soir où ce dernier revenait du travail, était vite devenu son pire fantasme. " Toute ma vie est un cauchemar ", se lamente-t-elle. Après un long soupir pour retenir ses larmes, la jeune femme poursuit son histoire, triste, l'air pensif. " J'avais environ 3 ans. Nous sommes en 2004. Quand mon beau-père a commencé à toucher subtilement mes parties intimes. Il me faisait comprendre que c'était un simple jeu d'enfant. Quand je commençais à mieux articuler mes mots, j'ai aussitôt raconté à ma mère toute mes aventures avec celui que je considérais comme un père. "   Elle a tout déballé à sa mère, un soir ; alors que la pauvre venait juste de regagner la maison. Jasmine se souvient de ce temps-là. Elle passait toutes ses journées avec son beau-père ; sa mère, elle,  suait sang et eau dans une usine de sous-traitance non loin de chez elle. Pour joindre les deux bouts, elle partait tôt à son travail et rentrait tard. " Ce soir-là, après mon aveu que je considérais d'ailleurs comme une blague, vu que j'étais encore trop petite pour comprendre ce que  signifiait  attouchement  sexuel.  Je  me souviens avoir reçu une gifle de ma mère. Elle était furieuse contre moi. Elle n'a pas voulu me croire ", se plaint encore la victime. Le beau-père, quant à lui, s'est montré indifférent contre la souffrance de la fillette. Il ne pipait mot. C'est comme si de rien n'était. A mesure que Jasmine grandissait, son bourreau n'en finissait pas de la violer. Il exerçait de grande pression sur cette innocente qui méritait l'encadrement familial à un moment aussi fragile de la vie. La jeune fille s'en souvient : " Elle abusait de moi presque tous les jours. J'étais restée seule face à mon sombre destin. D'un côté, j'avais peur de parler aux autres puisque ma mère n'arrêtait pas de m'injurier et de me fouetter. A ses yeux, j'étais une perverse. Une libertine. De l'autre côté, mon beau-père, lui, n'arrêtait pas de me lancer des menaces de mort. Il me disait : " Si tu parles de notre aventure à quelqu'un d'autre, tu vas le regretter pour le reste de ta vie ". Piégée dans un cercle vicieux, à 18 ans, Jasmine décidera de rapporter à une amie ses péripéties. C'était juste quelques semaines avant d'être expulsée de la maison par sa propre mère sur ordre de son agresseur. " J'étais révoltée ! À 18 ans, ma mère m'a mise à la porte. Je me suis réfugiée chez une amie. Quelques mois plus tard,  elle m'a forcée à me prostituer juste pour subvenir à mes besoins. Voilà comment ma vie s'est effondrée. Tous mes rêves envolés ". Quatre ans après avoir été forcée d'abandonner sa demeure, Jasmine ne veut plus entendre parler de sa mère et de son violeur. Sur les trottoirs, cette jeune femme de 22 ans, souhaite un jour sortir de cet enfer qui l'assiège depuis plus de 19 ans. Jasmine aura-t-elle, un jour, une vie normale ? un emploi, une famille, des enfants. Tout homme qui l'approche a un relent de l'image de son beau-père, un violeur qui a fait main basse sur son enfance. *Jasmine est un nom d'emprunt Marc-Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • ODELPA rend hommage à 60 jeunes de Cité Soleil lors d'une remise de certificats

    L'Organisation de développement et de lutte contre la pauvreté (ODELPA) a organisé en son local, le mardi 5 août 2023, une remise de certificats à 60 jeunes venant de la commune de Cité Soleil. Ces jeunes ont suivi une session de formation durant quatre jours sur la question des violences basées sur le genre et son impact dans les communautés vulnérables. Ces assises financées par l'ONUSIDA, la FOSREF, le Forum de la société civile et l'OCSEVIH s'inscrivent dans le cadre du projet de sensibilisation, d'appui psychologique et économique à des jeunes de ce vaste bidonville. La cérémonie s'est déroulée en présence du directeur pays de l'ONUSIDA en Haïti Dr. Christian Mouala; l'ambassadeur de Taiwan en Haïti, Richard Wen-Jiann KU; le représentant du bureau de coordination des Affaires humanitaires (OCHA) en Haïti, Abdoudaye Sawadogo; le représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Junior Rémy Mauvais, la présidente de l'Organisation de développement et de lutte contre la pauvreté ODELPA, Mme Ficeline Rateau et la directrice exécutive de l'ODELPA, Mme Sœurette Policar Montjoie. Intervention de la fondatrice et présidente de l'ODELPA " Cette initiative pour la justice et l'autonomisation des femmes n'est qu'une goutte d'eau dans un vaste océan, tant que les besoins en matière de formation, de sensibilisation, d'encadrement, de professionnalisation des jeunes et l'autonomisation sont énormes. C'est l'une des conditions sine qua non pour une Haïti où le droit des uns et des autres soit pleinement respecté ", a déclaré la présidente de l'ODELPA Mme Ficeline Rateau. Le numéro un de cette organisation de défense des droits humains a exhorté les récipiendaires à mettre tout en œuvre pour devenir de vrais agents de changement dans leur communauté " Chers récipiendaire, je voudrais m'adresser à vous directement, pour vous exhorter à ne ménager aucun effort pour atteindre vos objectifs fixés. Il s'agit entre autres du renforcement des capacités des femmes pour une lutte efficace contre les violences faites aux femmes et aux filles au sein de la communauté. Plus rien ne doit constituer d'obstacle à la concrétisation de ces rêves. Je vous encourage à être de véritables agents de paix, de changement et de développement pour votre communauté, votre pays et pour le monde ", a-t-elle soutenu. D'une   voix  très  ferme,   la   fondatrice  d'ODELPA  a  r enouvelé  son engagement envers la communauté, pour que le droit de tout le monde, sans distinction aucune, soit entièrement respecté. Elle a aussi encouragé les jeunes à dénoncer les cas de violences basées sur le genre, car selon elle, " c'est de cette manière qu'on pourra vraiment éradiquer ce fléau." De son côté, le directeur pays de l'ONUSIDA en Haïti, Dr Christian Mouala, a salué cette belle initiative de l'ODELPA en faveur des couches vulnérables du pays : " Pour nous, au sein du programme commun des Nations-Unies sur le VIH/SIDA, ce moment est essentiel. Sensibiliser 60 jeunes sur des thématiques liées aux Objectifs de Développement durable (ODD), ce n'est peut-être pas beaucoup par rapport à l'intensité des besoins ", a-t-il reconnu.  Il estime toutefois que " c'est une porte d'entrée, un démarrage et un effort en plus qui pourrait s'associer à d'autres pour donner un peu d'espoir. " Représentant des organismes binationaux et internationaux au sein du Comité de coordination multisectorielle du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la Tuberculose et la Malaria en Haïti (CCM-Haïti), Dr Mouala a promis un appui infaillible de l'ONUSIDA à travers des co-sponsors dans toutes les démarches visant le respect des droits des PVVIH, des populations clés et des groupes vulnérables, dans le pays. Eunuce Sévère, l'une des bénéficiaires Eunuce Sévère, arborant un large sourire, a témoigné en son nom la gratitude des participants envers les responsables d'ODELPA et des partenaires pour la réalisation de ces deux sessions de formation. " Nous sommes tous de Cité Soleil, une communauté qui fait partie des zones de non droit, nous pouvons témoigner qu'il n'est pas facile de réussir sa vie là-bas. Nou granmoun anvan nou jenn. À travers ces formations, nous n'avions pas seulement appris à faire de beaux discours, mais encore recevoir des connaissances utiles et vitales qui serviront certainement notre communauté. Nous sommes maintenant, tous et toutes prêts à entreprendre quelque chose, à être plus disciplinés dans la perspective de notre autonomisation financière ", a-t-elle déclaré sur un ton fier. La jeune fille de 21 ans venue de Sarthe, un quartier de Cité Soleil, a promis aux initiateurs du projet d'appliquer les notions apprises au cours de cette formation. " Nous vous promettons de ne pas vous décevoir. Au contraire, nous allons tout mettre en œuvre, afin de vous rendre fiers de nous, fiers de notre avenir prometteur. Croyez-nous, vous avez créé des leaders, des véritables acteurs de développement ", a-t-elle renchéri. Réactions des personnalités Les réactions sur le discours prononcé par la jeune Eunuce Sévère n'ont pas tardé. L'ambassadeur de Taiwan en Haïti, Richard Wen-Jiann Ku a exprimé sa joie de découvrir beaucoup de talents en herbe qui constituent, selon lui, l'avenir prometteur d'Haïti, à travers cette nouvelle organisation œuvrant dans le domaine de la formation pour un changement réel et effectif au sein de la jeunesse haïtienne. Pour sa part, le représentant du Bureau de coordination des Affaires humanitaires (OCHA) Haïti, Abdoudaye Sawadogo et le représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) Junior Rémy Mauvais, ont tour à tour demandé aux récipiendaires d'être considérés comme le soleil. " En tant que tel, vous devez briller et rejaillir vos ondes lumineuses sur les autres, en leur inculquant les connaissances acquises." Il est à souligner que ces jeunes récipiendaires ont agrémenté la journée avec une courte représentation théâtrale. Cette mise en scène a reflété les multiples thématiques autour desquelles s'étaient déroulées les deux sessions de formation.  Garbens Joseph, jeune slameur, bénéficiaire du projet, a profité de la remise de certificats pour déclamer sur un rythme scandé son poème au public. Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

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