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- L’homophobie, un enjeu majeur pour la riposte au VIH en Haïti
En Haïti, comme ailleurs, l'homophobie constitue l'un des obstacles majeurs à la riposte au VIH/sida. Il suffit d'un coup d'œil à l'Enquête sur la Mortalité, la Morbidité et l'Utilisation des services (EMMUS VI) pour se rendre compte de l'enjeu dont il s'agit. En effet, selon les données fournies par cette étude publiée en 2018, sur chaque 100 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), un peu moins de 13 (12,9%) sont VIH positif alors que la prévalence de l'infection au VIH est de 2% pour la population générale des 15 à 49 ans. Discrimination et stigmatisation liées à l'orientation sexuelle Les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont perçues comme étant un péché par les groupes conservateurs. De plus, les homosexuels sont souvent victimes de sévices, d'harcèlement de tous genres que ce soit dans les rues, sur leurs lieux de travail ou dans les structures de soins. " Ces formes de discrimination et de stigmatisation liées à l'orientation sexuelle affectent non seulement la santé physique et mentale des HSH, mais aussi entravent la lutte nationale pour l'éradication du VIH/Sida en Haïti d'ici à 2030 ", indique la directrice exécutive de l'Organisation de développement et de lutte contre la pauvreté (ODELPA), Sœurette Policar Montjoie. Malgré les efforts déployés par le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) et ses partenaires, la prévention, le dépistage et la prise en charge du VIH voire l'adhérence au traitement dans la communauté des populations clés (notamment les HSH) restent difficiles. Dissimulation " Marginalisés, stigmatisés, discriminés à cause de leur orientation sexuelle ou identité de genre, les membres de la communauté HSH ont tendance à dissimuler leurs activités sexuelles, à s'isoler du reste de la population, à rester dans l'ombre au lieu de se rendre dans les centres de prise en charge ", regrette Mme Montjoie. Par ailleurs, la directrice exécutive de ODELPA souligne que les HSH sont beaucoup plus à risque par rapport au VIH. Vulnérabilité due, entre autres, aux multiples partenaires sexuels, aux relations passagères et au faible taux d'utilisation des préservatifs. Aussi, fait-t-elle remarquer, nombreux sont les homosexuels qui développent ou entretiennent également des relations hétérosexuelles (avec des sujets de la population générale). Ce qui renforce la chaîne transmission du VIH au sein de la société haïtienne. " La lutte nationale pour l'éradication du VIH/Sida doit aussi passer par la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées à l'orientation sexuelle ou encore contre l'homophobie. Nous devons accepter que la solution reste et demeure la tolérance envers la population LGBTI qui a le droit de choisir son orientation sexuelle ou de faire ce qu'elle veut de son corps ", martèle haut et fort Sœurette P. Montjoie. Marie Juliane DAVID mj.david@rhjs.ht
- La SOFENOE : Un inébranlable engagement pour le respect des droits des PS
Comme toute autre entité de la population clé, les professionnels du sexe (PS) sont souvent marginalisés. Avec la faiblesse de la législation haïtienne sur la pratique du métier, les associations de défense des droits interviennent pour protéger cette catégorie de professionnels. C’est le cas de solidarité féministe pour une nouvelle émergence (SOFENOE) qui travaille depuis 2015 avec les PS dans plusieurs régions du pays notamment dans le département de l’Ouest. Pour mieux comprendre le travail de la SOFENOE, la Revue ATTITUDE SANTE s’est entretenue avec Mme Louise Augusta Moise MILIEN, Présidente de cette association. Ses propos sont recueillis par la journaliste Marc-Kerley FONTAL. Marc-Kerley FONTAL: Bonjour Mme MILIEN ! Je vous remercie d’avoir accepté de répondre à mes questions. Louise Augusta M. MILIEN: Bonjour Marc-Kerley, tout le plaisir est nôtre à la SOFENOE ! MKF: Faites pour moi une brève présentation de la SOFENOE. Vous faites quoi comme activités ? LAMM: La solidarité Féministe pour une Nouvelle Émergence (SOFENOE) a vu officiellement le jour le 30 mars 2015. Elle a pour objectif de diminuer le taux de violence sur les femmes plus précisément les Professionnelles du Sexe (PS). Comme je l’ai dit, mon travail avec les PS a commencé 17 ans avant la fondation de la SOFENOE. J’ai toujours nourri l’idée d’apporter une touche importante à la lutte pour l’émancipation des femmes dans le pays. Et voilà comment est née cette association. Sept (7) ans plus tard, nous sommes présents dans les dix départements et notre association est affiliée aussi à une fédération comptant 22 organisations. Notre travail consiste à sensibiliser, mobiliser et réinsérer les femmes dans la société tant sur le point économique que social. MKF: Depuis votre création à ce jour, quelle évolution connait l'association? LAMM: Comme évolution, la SOFENOE est fière de constater les retombées positives de notre travail acharné. Aujourd’hui, les membres de notre association travaillent avec 15000 PS environ, un chiffre qui devrait augmenter dans les prochains jours. Il y a aussi la Fédération que nous avons mise en place. La Fédération des organisations de défense des droits des femmes vulnérables (FODEROFEV). Reconnue par l’État Haïtien, elle regroupe des organisations qui militent pour le respect des droits des plus marginalisées. Elle permet aussi que notre voix aille plus loin dans les zones reculées, comme je vous l’ai dit tantôt; nous sommes dans les dix départements. Et pour finir, comme le dit un vieil adage, « ventre affamé n’a point d’oreille », consciente de la situation économique difficile, la SOFENOE a accouché « SOFENOE Ecole professionnelle ». Créé le 4 juin 2022, elle a pour but de donner à ces femmes une arme technique pour qu’elles puissent s'en sortir. Parce que pour nous le Droit marche de pair avec l’autonomie économique. MKF: si une PS est victime de violences, quels sont les recours? LAMM: Quand elles sont victimes de violences, à la SOFENOE et à nos frais, on fait la prise en charge médicale, Juridique et psychologique. Malheureusement, on n’obtient pas toujours les résultats voulus. Le système judiciaire haïtien avec toutes les faiblesses que vous connaissez, n’offre pas toutes les garanties pour assister cette catégorie de personnes. De ce fait, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants considérant les grands défis auxquels fait face ce système judiciaire. Mais n’empêche que la SOFENOE continue de faire des recours pour toutes les PS victimes de violences au sein de la communauté. MKF: A la SOFENOE, vous recevez beaucoup de plaintes? Quels sont les problèmes les courants auxquels les PS font face? LAMM: Évidemment, Nous recevons beaucoup de plaintes. Les problèmes les plus courants des PS sont la discrimination, la stigmatisation, le manque de structure dans les lieux de travail mais particulièrement la violence que ce soit physique, verbale ou sexuelle. Une anecdote, Tout près de chez moi, il y a une ambiance musicale nocturne (ti sourit, dans notre langage vernaculaire) qui se fait généralement tous les soirs. Et souvent, il y a une chanson qui est diffusée en boucle, je ne connais pas le chanteur. Je retiens à peine quelques mots « kenbe bouzen, mare bouzen, kraze bouzen ». Et les conséquences sont immédiates : Les PS subissent de mauvais sort comme des bastonnades, des injures provoquant des tapages de toutes sortes. Coté santé, la situation n’est pas différente. Les conditions ne sont pas réunies et les espaces de travail ne sont pas adaptés. Les PS font aussi partie de la population clé donc elles sont très vulnérables au VIH. Si l’une d’entre elles est victime, elle ne peut pas se rendre librement dans un centre de santé pour se faire soigner par peur de subir de mauvais traitement. En somme, le plus gros poids de ces femmes c’est la violence. MKF: Comment voyez-vous l'évolution du secteur en Haïti considérant que c'est un métier sous interdits juridiques? LAMM: N'allons pas par quatre chemins ! Vous savez aussi bien que moi les bordels ont des permis de fonctionnement. Qui livre ces permis? Donc nous faisons face à une hypocrisie à nulle autre pareille. En termes d’évolution, contrairement aux années précédentes, il y a des efforts qui sont faits mais ils ne sont pas considérables. A mon avis ils me paraissent très timides. Ç’est vrai que les PS connaissent mieux leurs droits et sont prêtes à porter plaintes en cas de violence à Port-au-Prince. Cependant, elles sont moins à l'aise à s’affirmer dans les régions reculées du pays. Cela dit, SOFENOE a encore du pain sur la planche. MKF: ATTITUDE SANTE vous remercie ! LAMM : C’est à moi de vous remercier.
- Des leaders des populations clés et des journalistes sensibilisés sur l'importance de la vaccination
Plus de 200 Leaders des populations clés et des journalistes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été sensibilisés sur l'importance de se faire vacciner contre le nouveau Coronavirus. Cette initiative est de l'organisation de développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), avec l'appui technique de COIN et de FOSREF. Elle participe de la stratégie nationale de lutte contre cette pandémie, mise en œuvre par le Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) et ses partenaires de la communauté nationale et internationale. A travers une dizaine de Séances de sensibilisation organisées par groupe de 25, au cours des mois de Juin à août 2022, les participants ont été amenés à comprendre pourquoi est-il important de se faire vacciner contre le Covid-19. La directrice exécutive de l'ODELPA, Mme Sœurette Policar, l'une des intervenants à ces ateliers de sensibilisation a insisté sur les avantages de la vaccination anti-covid-19. "La vaccination contre le COVID-19 permet à l'organisme de développer une défense immunitaire spécifique. Dès que le corps est exposé au virus, il peut ainsi le combattre et éviter la maladie" a-t-elle expliqué. Pourquoi sensibilisés des leaders des PC Les leaders des populations clés (PC), sont en fait des membres des secteurs de la vie nationale où le taux de prévalence du VIH/Sida est le plus élevé. Il s'agit notamment des LGBT (lesbienne, gays, bisexuel et transgenre), des professionnels du sexe (PS), des jeunes, des femmes, des déplacés ou migrants... Étant considérés comme des groupes à risque, c'est à dire, susceptibles d'attraper une infection sexuellement transmissible dont le VIH/Sida, ils sont aussi très vulnérables face aux méfaits du nouveau coronavirus. "La meilleure façon pour les membres des populations clés d'éviter de développer les formes grâces de la maladie voire la mort due à certaines complications dues par ce virus dévastateur, est de se faire vacciner.", prévient la direction D'ODELPA. Elle a, en ce sens, encourager ces Leaders à être plus responsables. "En se faisant vacciner vous allez vous protéger vous-mêmes, tout en protégeant vos proches" a exhorté la militante des droits humains. Conscientisés, les participants : leaders des PC ont promis à leur tour de partager ces informations avec leurs pairs afin qu'ils soient eux aussi sensibilisés autour de cette question. Les journalistes quant à eux se disent prêts à diffuser ces données dans leurs médias respectifs. Cette approche permettra à beaucoup plus de personnes de la population de se sentir davantage concernées par la vaccination anti-covid-19 et ses enjeux dans la riposte à la maladie. Louiny Fontal
- Protéger les professionnels du sexe contre la violence, un défi énorme
La situation des professionnels du Sexe en Haïti reste une problématique préoccupante pour les institutions œuvrant dans le domaine des droits humains. Protéger ce groupe contre la violence dans l’exercice de leur métier, constitue un défi majeur pour les acteurs du secteur. La situation devient un peu plus délicate avec la montée du spectre de violence au jour le jour notamment celle liée au genre. Les P rofessionnels du sexe (PS) sont conscients du danger qui les guette, toutefois ils ne sont pas rassurés face au comportement des forces de sécurité publique chargées de les protéger contre toute forme de violences. Plusieurs de ces professionnels sont bastonnés dans l’exercice de leur métier, violés sans recevoir un sou de leur client pour être ensuite sujets de moqueries de tout genre. C’est dans ces conditions extrêmes que les 150 000 PS exercent cette profession en Haïti selon les chiffres de la Fondation pour la Santé Reproductive et l’Education familiale (FOSREF). D’autres données, toujours de la FOSREF, montrent que 80% d’entre elles sont âgées entre 16 et 22 ans. Un documentaire réalisé par les journalistes Rachèle Magloire et Roosevelt Jean François dans les années 90, révèle que ce secteur reste l’apanage expérimental des jeunes adolescents entre 15 et 20 ans. Avec des données pareilles, les institutions de droits humains peuvent s’inquiéter notamment avec la situation économique dégradante et le niveau élevé de violence que connait le pays depuis ces deux dernières années. Une situation qui oblige notre Rédaction á s’intéresser aux Professionnels du sexe souvent abusés physiquement et verbalement. Notre Newsletter donne la parole aux principaux concernés et aux institutions qui travaillent avec cette catégorie dans la perspective d’une lutte plus efficace pour le respect des droits de ces travailleurs trop souvent victimes de discrimination et de stigmatisation, deux éléments extrêmement virulents contre l’émancipation de la personne. La Rédaction Aout 2022
- Malia Jean, modèle de courage et de détermination
Malia Jean est une de ces fières filles de la commune de Ganthier, dans le département de l’Ouest. Pleine de vie, elle arbore toujours un large sourire sur son visage. D’un courage remarquable, cette quinquagénaire est connue pour son implication dans la lutte visant à accompagner les personnes vivant avec le VIH/Sida, notamment les femmes, souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. Suite au décès de son premier mari, Malia était l’objet de nombreux soucis de santé. Elle s'est rendue aux centres du Groupe Haïtien d’Étude du Sarcome de Kaposi et des Infections Opportunistes (GHESKIO), au Bicentenaire, pour faire un test de dépistage de VIH/SIDA. Et c'est là qu'elle a su qu’elle était infectée par le VIH. « Vu que mon premier mari est mort à la suite de complications liées à cette pathologie, je me suis préparée préalablement à n’importe quel résultat, confie la fondatrice de l’Association des femmes infectées et affectées par le VIH (AFIAVIH). Lorsqu'on m'avait informé de mon statut séropositif, je me suis promise de ne pas laisser la maladie m’abattre. Je me devais de me battre et de vivre », dit-elle, laissant transparaître toute sa fierté. Supportée par ces proches… Au cours des dernières années, énormément d’efforts et de progrès ont été enregistrés dans la riposte au VIH/sida à travers le monde et en Haïti. Mais il y a encore des défis à relever notamment la discrimination et la stigmatisation. Ces défis, en effet, constituent deux des fardeaux non négligeables pour les PVVIH. On n’arrive plus à compter celles qui en sont victimes. Avec un moral d'acier, Mme Malia Jean avoue n’avoir jamais été de ce lot. « Je n'ai jamais été l'objet de stigmatisation », affirme-t-elle. Je ne sais pas si on le fait à mon insu. En plus, je me place toujours à un niveau supérieur par rapport à ceux et celles qui pourraient éventuellement me stigmatiser. Du coup, je ne suis jamais atteinte ». Ajouté à tout cela, Malia a pu compter sur le support inconditionnel de ses proches. Ce qui vaut son pesant d’or, dans un contexte fortement marqué par la stigmatisation et la discrimination vis-à-vis des PVVIH. « Ma famille m'achetait les ARV vu qu'à cette époque, ces médicaments étaient rares », s’est-elle souvenue, les yeux pleins de gratitudes. Déterminée à mieux embrasser la cause des Personnes affectées et infectées, en Juillet 2007, l'auxiliaire infirmière a fondé, l’Association haïtienne des femmes infectées et affectés par le VIH (AFIAVIH). Avec le support de l’organisation Promoteur Objectif Zéro sida (POZ), cette association à encrage communautaire intervient, notamment au niveau de la zone métropolitaine, dans le dépistage et le traitement du VIH, l’appui psycho-social, la formation et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes femmes PVVIH. Association à but non lucratif, les bénéficiaires de l’AFIAVIH, à l’échelle du pays, se comptent par millier. L'AFFIAVIH continue d’œuvrer grâce au soutien de partenaires locaux et internationaux. Toutefois, il persiste encore énormément de besoins non couverts. « J’ai une liste de plusieurs personnes qui sollicitent de l'aide, entre autres, pour le loyer, l'éducation, l'alimentation. On fait de notre mieux, même si on est dans l'impossibilité de satisfaire tout le monde », regrette Mme Jean. Vivant avec le VIH depuis de nombreuses années, Malia Jean n’a jamais lâché prise. Elle prend régulièrement ses médicaments antirétroviraux. Et aujourd’hui elle a une charge virale indétectable. Figure incontournable de la lutte contre le VIH au cours des 30 dernières années dans le pays, Malia est, sans fausse modestie, un modèle à suivre. Esperancia Jean Noël
- La lutte contre l'homophobie en Haïti : un défi majeur pour la communauté des LGBTI+
Dans la société haïtienne, l'homophobie c'est-à-dire la peur des homosexuels, constitue un véritable problème pour la communauté LGBTI+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexuées et plus). Des propos stigmatisants et discriminants pleuvent à leur encontre de part et d’autre. Cette catégorie minoritaire fait souvent l'objet de bastonnade pour leur orientation sexuelle ou est pointée du doigt comme étant responsable de différentes catastrophes naturelles enregistrées durant ces dernières décennies dans le pays. Du milieu familial au milieu social, les LGBTI+ font en permanence l'objet de critiques, de rejets et mêmes de violences physiques. «Certaines personnes pensent parce qu'elles sont des hétérosexuels, cela leur donne le droit de frapper des homosexuels. Récemment, à la première avenue Bolosse, un couple homosexuel a été victime de violences physiques. Des gens ont fait irruption chez ces derniers puis les ont durement frappé à coups de machette. Heureusement, le couple homosexuel s’en est sorti de manière in extremis. Ces HSH ont été gravement blessés. On dénombre bien des cas similaires à celui-ci », déplore Johnny Clergé, président du comité national de plaidoyer des populations clés et d'une organisation appelée " Arc en ciel". Kouraj à travers ses actions Fondée en 2011 par Chalot Jeudy, « Kouraj » est une association qui se donne pour mission de défendre les droits des LGBTI+ trop souvent victimes de leur transidentité. De pareille situation constitue une violation des droits de la personne humaine et entraîne des conséquences graves sur la santé physique et mentale des victimes. Face à cela, Kouraj, cette institution de défense, offre plusieurs services à la communauté. « L’un des domaines d’activité de Kouraj est le plaidoyer. Fort souvent, nous sommes obligés d’accompagner la communauté lorsqu’elle est victime d’homophobie. On intervient à plusieurs niveaux, tout dépend de la façon dont elle est manifestée. Nous offrons un accompagnement juridique aux LGBTI victimes d’agression physique grâce aux partenariats avec des organisations comme le BDHH, le BDAI entre autres », a fait savoir Mme Hétéra Estimphil, présidente de l'association. La transgenre rappelle que si l’homophobie s’est manifestée de façon verbale ou psychologique, « Kouraj » apporte une aide psychologique pour aider la victime à garder son estime de soi. De sa création jusqu’à date, Kouraj ne cesse de déployer des efforts en vue de supporter la communauté LGBTI+. Mise à part le domaine du plaidoyer, elle intervient dans trois autres secteurs à savoir : la santé, la mobilisation communautaire et le réseautage. Dans le cadre de la lutte contre l’homophobie en Haïti, des formations sur le genre et l’orientation sexuelle, sur les droits humains particulièrement ceux des LGBTI+, des services de dépistage communautaire, des consultations médicales figurent toujours dans l'agenda de l’institution de droits humains. Dans le temps, la communauté LGBTI+ était considérée comme des malades mentaux, des gens qui ont perdu toute lucidité. Ce n'est qu’en 1990, que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dissocié l'homosexualité de la démence et du même coup, la communauté a adopté une journée contre l'homophobie dans le monde. Une grande victoire pour cette dernière. En Haïti, malgré les différents efforts déjà consentis, cette communauté est encore noyée par des critiques négatives, leurs droits sont bafoués au quotidien. Face à cet état de fait, nombreuses sont les organisations comme KOURAJ qui luttent pour le respect des droits et l’intégration totale des LGBTI+. Cependant, la route menant à cette quête est encore longue. Esperancia Jean Noël esperanciajeannoel@gmail.com
- Meurtre, torture et orientation sexuelle
Dans l’article 248, “le meurtre est puni de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu’il est commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime alors que sans ce facteur d’aggravation“, le fait de donner la mort à autrui serait passible de dix (10) à vingt ans de réclusion criminelle. Selon l’article 262, “le fait de soumettre une personne à des tortures ou à des actes de barbarie est passible de quinze (15) ans à vingt (20) ans de réclusion criminelle”. Cette infraction, selon l’article 265, “est passible de vingt (20) ans à vingt-cinq (25) ans de réclusion criminelle lorsqu’elle est commise en raison de l’orientation sexuelle de la victime”. Source : Le Nouvelliste
- Chiffre du mois
La prévalence du VIH parmi les femmes transgenres en Haïti est de 27,6 %, soit 14 fois plus que pour l’ensemble de la population.
- Comprendre le secteur des LGBTI, un choix difficile
Être homosexuel en Haïti rime avec discrimination, Stigmatisation et violence de toutes sortes. L’intolérance envers la communauté LGBTI et l’ignorance sont deux traits qui caractérisent certains secteurs homophobes si l’on se réfère au secteur religieux qui croit qu’au 21e siècle l’homosexualité est une menace à combattre car dangereuse pour l’ordre social, religieux, moral et démographique. De tels agissements poussent les HSH à dissimuler leurs activités sexuelles ce qui entrave les étapes de soins comprenant la prévention, le dépistage, l’enrôlement aux soins et l’adhésion thérapeutique. Une enquête réalisée en Haïti et publiée par le Programme des Nations unies pour le VIH, montre que la prévalence de cette infection chez les HSH s’élève à 18,2 %. Nombreux sont les HSH qui développent des relations hétérosexuelles ; Souvent ce comportement sert aussi de pont pour la transmission du VIH de la communauté HSH vers la population générale. Pour la deuxième Edition de ATTITUDE-SANTE, les journalistes de la Revue mensuelle se sont intéressés à la Communauté des LGBTI. La Rédaction donnera la parole à cette communauté dans la perspective d’une lutte plus efficace contre le VIH. De l’entretien du Président du Comité de Plaidoyer de la population clé jusqu’au portrait d’une transgenre en passant par une institution de défense des droits LGBTI, la Revue Attitude Santé vous emmène au Cœur de cette minorité discriminée et stigmatisée au quotidien. ET/Rédacteur en chef
- Violence basée sur le Genre: un nouveau défi pour les organisations de Droits humains
La Violence Basée sur le Genre (VBG) envers des filles et des femmes en Haïti est un grave problème de santé et de droits de l’homme. L’accès aux soins, aux services psychologiques et aux recours juridiques est limité en raison du manque de ressources, de la volonté politique, de l’insécurité économique, des déséquilibres entre les sexes et de la pauvreté généralisée. Les rapports indiquent qu’une femme sur trois en Haïti, âgée de 15 à 49 ans, a subi des violences physiques et/ou sexuelles, et plus particulièrement pour les filles de 13 à 17 ans, les milieux scolaires étaient le deuxième endroit le plus commun pour les attouchements non désirés. Source: ZL
- Campagne de sensibilisation : Formation des Pairs-Educateurs
L’organisation de développement et de lutte contre la pauvreté(ODELPA) a tenu du 27 au 31 Mai 2022 une série de formation à l’intention des Pairs-Educateurs. Cette démarche rentre dans le cadre d’une campagne de sensibilisation entamée dans les différentes communautés allant de Port au Prince jusqu’au Plateau Central. Dans le cadre de ce projet, plusieurs centaines de personnes seront sensibilisées sur le Covid -19, le VIH, la violence basée sur le genre et les droits Humains.
- Séance de formation sur la vaccination anti Covid-19 à l'intention des leaders des populations Clés
À l'initiative de l'Organisation de Développement et de Lutte contre la pauvreté (ODELPA) 25 participants ont pris à une séance de formation le mercredi 22 Juin 2022 autour de la vaccination contre le Covid 19 coronavirus. Cette formation s’est tenue au local de l’institution à Delmas 54 grâce au financement du Fonds Mondial et de la Fondation pour la Santé de Reproduction et la Famille (FOSREF). Cette séance participe de la sensibilisation des leaders des populations Clés et des groupes vulnérables sur la vaccination anti Covid-19, mais également pour mieux les outiller dans leur travail au sein des communautés. Se faire vacciner contre le coronavirus devient un impératif avec plus de 632 000 décès dans le monde dont 837 en Haïti. EJN











