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185 résultats trouvés avec une recherche vide

  • Jeunesse et VIH : L’influence des pairs, élément d’un mauvais cocktail dans la lutte contre la propa

    Si les jeunes figurent parmi la population clé, dans la lutte contre la propagation du VIH, l’influence négative des pairs est l’une des principales raisons. Ici en Haïti, le contexte général n’arrange en rien la situation. En effet, les problèmes auxquels les jeunes sont exposés revêtent multiples formes et augmentent leur niveau de vulnérabilité : chômage, extrême pauvreté, inexistence de services sociaux de base, insécurité, entre autres. Selon Gladimy Ibraïme, Secrétaire général du Réseau Haïtien des Journalistes de la Santé (RHJS) et ex-responsable de communication du Volontariat pour le Développement d’Haïti (VDH), plusieurs facteurs peuvent expliquer l’influence des pairs chez les jeunes. « D’abord, il faut souligner qu’entre l’adolescence et la période post-adolescence, le corps est à un carrefour ou beaucoup de changements s’y opèrent du point de vue biologique », explique-t-il. Sous la pulsion de ces changements, les jeunes sont curieux à l’idée de faire toute sorte d’expériences, ajoute M. Ibraïme. En plus, fait remarquer le responsable du RHJS, ils ne sont pas obligatoirement assez forts mentalement pour résister à la pression de leurs pairs ni celle venue d’autre source. « Aussi ont-ils tendance à croire à tout ce que racontent les membres de leur groupe, dit-il. D’où les expériences sexuelles précoces, l’usage de la drogue et la délinquance. Ils peuvent s’adonner à des pratiques néfastes rien que pour rester dans l’estime d’un ami », regrette-t-il. Et tout ceci explique pourquoi environ le tiers des nouvelles infections liées au VIH sont enregistrés au niveau des populations des 15-24 ans (EMMUS VI, 2018), explique M. Ibraïme. De la responsabilité des parents Pour Lochard Théodore, Secrétaire exécutif de l'association des jeunes contre la discrimination et la stigmatisation (AJCDS), les parents ont également leur part de responsabilité en termes d’influence des pairs. « Ce problème résulte d'une question familiale basée sur un manque de communication et de compréhension parentale », estime-t-il. Selon M. Théodore, également assistant conseiller à l’AJCDS, les jeunes n'ont pas vraiment de mentor ou de modèle pouvant les orienter vers un avenir sûr. Livrés à eux-mêmes, ils sont vulnérables face aux offres déplacées qui frôlent certaines fois l’indécence. « Ils sont incapables d’évaluer le poids des conséquences à venir », regrette-t-il. De l’avis de M. Théodore, l’absence et la négligence parentale restent des éléments clés par rapport à l’influence négative des pairs. « Les parents devraient changer de méthode en ce qui a trait à la façon d'éduquer leurs enfants, dit-il. Les parents doivent cesser de forcer leurs progénitures à ressembler à quelqu’un qu’ils ne seront probablement jamais. Selon lui, les parents devraient de préférence à les aider tout en acceptant leurs différences physiques, psychologiques ou sociales », recommande-t-il. M. Théodore soutient qu’il est préférable que le parent soit un ami, un conseiller et un soutien à leur épanouissement et non un bourreau voire un tyran. Le rôle de l’Etat Selon Gladimy Ibraïme du RHJS, s’attaquer aux conséquences de l’influence des pairs, notamment le VIH/sida chez les jeunes, implique une approche holistique et l’intervention de tous les secteurs dont l’Etat. Celui-ci doit mettre en place une bonne politique de jeunesse incluant, entre autres, l’accès à une éducation de qualité, au loisir sain et à l’établissement d’un environnement propice à la création d’emploi. Outre les parents et l'Etat, l’Eglise et les organisations, particulièrement celles œuvrant dans le domaine des droits de la personne humaine ont aussi un rôle à jouer. « Elles peuvent surtout intervenir là où les jeunes ont besoin de se sentir protéger, supporter, aimer et ne pas avoir l'impression d'être laissés pour compte », indique M. Théodore. En ce sens, les liens communautaires peuvent être très positifs. Esperancia Jean Noël esperanciajeannoel@gmail.com

  • GIPA : allié sûr des jeunes PVVIH haïtiens

    Aujourd’hui, en Haïti, les jeunes constituent l’un des groupes les plus vulnérables au VIH. De fait, selon les données officielles, environ le tiers des nouvelles infections en lien avec le VIH sont enregistrées chez les jeunes. Victimes de stigmatisation et discrimination, à longueur de journée, les jeunes PVVIH voient souvent leurs droits bafoués. Et c’est dans ce contexte-là qu’éclot la Grande Implication des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida (GIPA Network Haïti). Le respect et la promotion des droits des PVVIH, voici en peu de mots le Leitmotiv de GIPA Network Haïti. Créée en 2003, Cette organisation, à but non lucratif, se propose d’accompagner des jeunes infectés et affectés par le VIH en leur offrant l’appui et les moyens dont ils ont besoin pour se protéger du virus, selon Marie Dominique Beauzil, gestionnaire et directrice de projet à GIPA Network Haïti. « À la GIPA, nous accordons une attention particulière aux jeunes PVVIH, souligne-t-elle. Nous leur donnons les outils et les bagages nécessaires pour leur permettre de mieux faire face au virus et aussi de s’intégrer dans la vie sociale et économique du pays ». En outre poursuit Mme Beauzil, « à côté de l’appui psychosocial individuel et les groupes de support, nous offrons à ces jeunes une éducation thérapeutique dont l’objectif est de les sensibiliser à l’adhérence au traitement ARV et une éducation sur le régime alimentaire avec un appui nutritionnel ». À en croire Mme Beauzil, les jeunes PVVIH bénéficiaires de GIPA sont également initiés à de petits métiers manuels visant à les aider à développer une activité génératrice de revenus (AGR). Parmi les petits métiers manuels disponibles à GIPA, figurent : l’art décoratif (sublimation) ; art batik ; maroquinerie ; fabrication de produits détergents, de nettoyage et de produits en cuir. « Avec ces compétences acquises, nos jeunes arrivent à fabriquer des tasses, assiettes et maillots avec des motifs personnalisés ; des portefeuilles, des ceintures et sacs en cuir et autres », se réjouit-elle. De plus, la GIPA offre également, à ses protégés, des formations sur l’entrepreneuriat, le multimédia, les droits humains, le développement personnel et l’estime de soi, informe la gestionnaire de GIPA. Mme Beauzil se montre très reconnaissante vis-à-vis des partenaires qui permettent la mise en œuvre des différents projets de GIPA. « Toutes ces formations sont rendues disponibles grâce au support de nos partenaires techniques et financiers tels que le Plan d’Urgence Présidentielle de Lutte contre le Sida (PEPFAR) à travers la Georgetown University (GU), le Fonds Mondial, la Fondation pour la santé reproductrice et l’Éducation familiale (FOSREF) et les Centres GHESKIO », reconnaît la directrice de projet de la GIPA. Dix-neuf ans après sa fondation, GIPA tire sa satisfaction dans l’engouement et la motivation de ses jeunes bénéficiaires à apprendre et à mettre en pratique les connaissances acquises. « Les jeunes sont si motivés, dit-elle. Ils sont même parvenus à doter la GIPA d’un fond mutuel, la Mutuelle solidarité (MUSO) et d’un club de promotion des droits des PVVIH, le club des champions qui compte actuellement 200 jeunes infectés et affectés par le VIH », s’enorgueillit-elle. Mme Beauzil ne cache pas sa joie devant tous ces exploits : « nous sommes vraiment contents de nos jeunes, dit-elle avec fierté. Nous avons des jeunes entrepreneurs à GIPA qui commencent à gagner leur vie petit à petit. C’est la preuve que nous ne travaillons pas en vain et que nous pouvons encore espérer aboutir à cette cohésion sociale ». Marie Juliane DAVID mj.david@rhjs.ht

  • ZOOM-CODE du mois de septembre

    Le 7 septembre 1961, une nouvelle Loi est votée. Elle est constituée de quarante-cinq (45) articles. Elle est considérée comme étant l'une des Lois les plus complètes en matière de répression des infractions commises par les Mineurs en Haïti car, tout en réprimant la délinquance juvénile, elle protège le Mineur en conflit avec la Loi. Elle trace aussi la procédure en matière de justice pour Mineurs en énonçant clairement, les responsabilités du Commissaire du Gouvernement, du Juge d'Instruction, jusqu'à la disjonction du dossier, s'il compte des Mineurs et des personnes âgées.

  • Chiffre du Mois de septembre

    Les Jeunes filles représentent 52,9% de la population des Jeunes de 15 à 24 ans. Mais le taux de féminité est encore plus élevé en milieu urbain soit 55,1% contre 50,8% en milieu rural. Durant l’année 2019, 123 femmes et filles ont été victimes d’actes de violences physiques, sexuelles et de séquestration, dans le département de la Grande Anse.

  • Attitude et Jeunesse : Comment aider les jeunes à faire face aux défis de l’insécurité et de la viol

    Notre Newsletter consacre le 4eme numéro aux jeunes qui constituent le capital humain du pays mais qui vivent des moments d’incertitude en pleine période de leurs rêves comme tous les autres jeunes du monde. Aujourd’hui, les jeunes haïtiens sont confrontés à des problèmes complexes, tels que l'extrême pauvreté, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, l'insécurité alimentaire, le manque d'accès aux services de base, le chômage et la violence qui fait rage dans presque tous les endroits du pays. Selon le Système des Nations Unies, les jeunes concernent la tranche d’âge de 15 à 24 ans. Cela couvre une partie de l’enfance et de l’adolescence, cette dernière s’étendant jusqu’à l’âge de 18 ans et 19 ans respectivement. Malheureusement, les statistiques montrent que chaque année, près de 3 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans subissent des avortements à risque. En outre, les violences engendrées dans plusieurs bidonvilles de la Capitale et d’autres régions du pays ont sérieusement affecté les jeunes notamment les filles qui sont constamment violées par des bandits armés rapporte le réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Dans les quartiers de Bélicour, de Brooklyn, de Deyèmi à Cité Soleil sans oublier les quartiers de Bolosse et de Martissant, les riverains, pour la grande majorité des jeunes, sont continuellement victimes de viols et de bastonnade par les gangs armés. En Haïti, les conditions dans lesquelles évoluent les jeunes haïtiens soulèvent de nombreuses interrogations et ce n’est pas sans raison que des centaines de milliers d’entre eux laissent le pays pour se chercher un lendemain meilleur dans les pays de l’Amérique latine, de l’Amérique du Nord et des Antilles. Dans ce numéro, nos journalistes, pour la plupart des jeunes, ont essayé de s’entretenir avec des responsables d’institutions travaillant avec les jeunes, de discuter avec les jeunes eux-mêmes et de voir dans les cas de violences à quelles institutions ils peuvent avoir recours. Bonne Lecture ! La Rédaction

  • Que dit la législation haïtienne sur la profession du sexe ?

    Depuis des lustres, çà et là, dans des boîtes de nuit, des restaurants dansants, dans certains coins de rues, des maisons abandonnées, des jeunes s’adonnent au sexe contre rémunération. Pour certains, cette pratique est un commerce comme les autres, pour d’autres, un métier qui leur permet de répondre à leurs besoins. Un moyen de contrecarrer la misère. De plus en plus de jeunes s’adonnent à cette pratique et malheureusement la loi haïtienne reste muette sur cette pratique. En Haïti, la profession du sexe est un métier controversé et complexe. On évite d’en parler parce que c’est un sujet Tabou. Cependant, cette pratique évolue avec le temps et chaque jour des centaines de jeunes s’y adonnent. De nos jours, cette pratique épouse plusieurs formes. Elle se fait en présentiel aussi bien que sur Internet. Si dans certains pays comme le Canada, la profession du sexe est perçue comme une activité normale, dans notre société c’est carrément une perversion. On accorde d’ailleurs très peu de respect aux professionnels du sexe (PS). Le pire, ils sont souvent la cible de propos stigmatisants et discriminants venant de toute part. La Pratique du métier au regard de la loi ? Face aux professionnels du sexe, la loi haïtienne reste muette. Aucune règle de droit ne s’articule autour de cette pratique sociale. Selon Me Arnel Rémy, avocat et défenseur des droits humains : « la prostitution des adultes n’est pas reconnue par la loi, dit-il. Selon le code pénal haïtien, cette pratique est considérée comme une infraction. On la qualifie d’atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs et elle est passible de sanctions ». L’homme de loi a fait état du décret du 6 juillet 2005 portant modification au régime des agressions sexuelles et éliminant, en la matière, les discriminations contre les femmes dans le Code Pénal. Les articles 6 et 8 de ce dit décret ont modifié les articles 281 et 283 du code pénal. L’article 281 du Code Pénal se lit désormais comme suit : « Quiconque aura attenté aux mœurs, en excitant, favorisant, ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse, de l’un ou de l’autre sexe au-dessous de l’âge de dix-huit ans, sera puni d’un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans . Si la prostitution ou la corruption a été excitée, favorisée ou facilitée par leur père, mère, tuteur ou autres personnes chargées de leur surveillance, la peine sera d’un an à trois (3) ans d’emprisonnement». L’article 283 du Code Pénal se lit désormais comme suit : «Toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur en commettant tous actes, attouchements ou autres actes semblables susceptibles de blesser la pudeur d’une personne de l’un ou de l’autre sexe, sera punie d’un emprisonnement de trois(3) mois à un an ». Cependant, si une personne fait venir une professionnelle de sexe dans sa demeure pour de l’argent, sans exercer aucune contrainte contre cette dernière, un tel acte n’est pas réprimé par les lois haïtiennes, souligne l’homme de loi. « Ni la professionnelle, ni le propriétaire qui l’a fait, n’ont causé aucun tort ni à la justice ni à la société », précise Me Remy. Toutefois, dans le cas des mineurs, on parle d’abus ou d’exploitation sexuelle, dit-t-il. Enjeux de la non réglementation La non règlementation du métier du sexe n’est pas sans conséquences. Elle engendre des risques les uns plus graves que les autres. Sur le plan sanitaire, elle facilite, entre autres, la propagation des infections sexuellement transmissibles. Sur le plan économique, certaines personnes vont vouloir tirer profit de la situation en exploitant les PS. Et sur le plan juridique, les PS n’ont aucune couverture les protégeant et aucun recours en cas de violences. Esperancia Jean Noël esperanciajeannoel@gmail

  • La discrimination à l’encontre des PS, un frein à la riposte au VIH en Haïti

    Maryse*, 25 ans, originaire de la ville Miragoâne, dans le département des Nippes, fait le commerce de charme pour subvenir à ses besoins. Si nombre d’entre nous craignent naturellement d’aller à l’hôpital, pour cette professionnelle du sexe (PS), cette appréhension n’a rien d’irrationnel. Rien qu’à entendre le mot « hôpital » fait remonter les souvenirs d’une expérience très douloureuse. Grièvement blessée à la suite de l’agression d’un client violent, conduite à un hôpital de sa ville natale, Maryse s’est heurtée au refus du personnel soignant. Le prétexte : C’est une PS. N’était-ce l’intervention de l’une des membres de l’association Solidarité féministe pour une nouvelle émergence (SOFENOE), la victime partirait bredouille. « En dépit de la prise en charge, ils n’arrêtaient pas de l’insulter », a souligné Louise Augusta Moïse Millien, présidente de SOFENOE. Le cas de Maryse est un parmi tant d’autres qui se produit au quotidien à l’échelle du pays, à en croire les organisations de défense de droits humains. Injure. Torture. Humiliation. Stigmatisation. Discrimination. Le quotidien des professionnels du sexe en Haïti n’est pas chose facile. Ils sont souvent victimes de violence physique et psychologique, regrette Mme Millien. Ce genre de situation, notamment la discrimination et la stigmatisation à l’égard des PS, est d’autant plus grave qu’elle contribue à les garder loin des structures de prise en charge. Ce qui constitue un énorme frein à la lutte contre le VIH dans le pays. Les données statistiques officielles montrent que le niveau du taux de prévalence du VIH/sida chez les PS est quatre fois plus élevé par rapport au reste de la population haïtienne (8,7 % pour les PS contre 2% pour la population générale). Ces données publiées dans le dernier rapport de l’Enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS VI) prouvent une fois de plus la nécessité d’accompagner ce secteur. Pour la patronne de SOFENOE, la discrimination et la stigmatisation à l’encontre des PS sont lourdes de conséquences. « Cette situation est si grave qu’elle pousse la majorité des PS à rester dans l’ombre au lieu de se rendre à un centre de prise en charge pour faire un test de dépistage du VIH », fait-elle remarquer. Mme Millien rappelle que les PS constituent une frange importante des populations-clés. « La lutte pour l’éradication nationale du VIH/Sida doit également prendre en compte leurs besoins. Il leur faut avoir accès aux soins de santé et à la justice », crie-t-elle haut et fort. Cependant, les PS semblent être relayés au second plan, constate la présidente de SOFENOE, l’amertume dans la voix. Fondée en mars 2015 par Louise Augusta Moïse Millien, Erline Pierre-Louis et Marie Nicole Dumercy Lapierre, la SOFENOE est une organisation nationale à but non-lucratif œuvrant dans la défense des droits des femmes, particulièrement les PS. Maryse est un nom d’emprunt Marie Juliane DAVID mj.david@rhjs.ht

  • Haïti : Aucun recours juridique pour les professionnels du sexe victimes de violences ?

    Mini-jupe exposant ses cuisses, T-shirt décolleté, tresses, longs faux ongles, maquillage extravagant. Voici en quelques mots ce qui décrit la tenue journalière de Stéphanie, une professionnelle de sexe (PS), travaillant à Delmas 47. Un petit clin d'œil, un sourire aux lèvres, d'un air captivant, elle aguiche tous les garçons croisant son chemin. Ainsi gagne-t-elle sa vie jour après jour, ceci depuis une dizaine d'années. " Pour moi, la prostitution est un métier ", avoue-t-elle avec une demie fierté. Avec l'argent récolté, elle paie le loyer et l'écolage des enfants. Toutefois, il ne s'agit pas d'une activité sans risque. C'est même le contraire. " Il m'arrive certaines fois d'être victime de violences ", raconte-t-elle le cœur endolori. Mais elle ne peut abandonner cette pratique parce que c'est son gagne-pain, ajoute-elle. Tant d'autres PS interrogés dépeignent un tableau sombre et souffrant, des calamités identiques à celui de Stéphanie. A longueur de journée, ils sont insultés, battus, violés voire tués. Certains ont l'envie de recourir à la justice, d'autres préfèrent garder le silence. Une situation assez délicate. Quels recours ont les PS victimes de violences ? Aucun ! Selon Me Mario Joseph, responsable du Bureau des Avocats Internationaux (BAI), en Haïti, la prostitution n'a aucune couverture juridique. " De ce fait, les PS victimes de violences physiques n'ont aucun recours judiciaire ", regrette-t-il. Objets de violences de tout genre, les victimes se laissent consumer par le coup et l'effet du coup. Selon l'avocat, le droit, système de régulation sociale, ne se penche pas vraiment sur ce genre de conflit en Haïti. Face à cela, ces hommes et femmes pourraient s'adonner à la vengeance personnelle. " Nous vivons dans une société patriarcale où le sexe mâle veut toujours dominer. Aucune loi pour protéger vraiment les femmes ", rappelle Me Joseph. Si une PS se tourne vers la justice suite à des actes de violences, arrivée au tribunal, cette dernière est stigmatisée et discriminée. " Même le commissaire du gouvernement, avocat de la société, au lieu de mettre l'action publique en mouvement afin d'appréhender le coupable, tente plutôt de blâmer ou responsabiliser la femme ", s'indigne Me Joseph. Le BAI, instance de défense et d'assistance, place tous les secteurs sur un pied d'égalité. Les PS jouent un rôle important dans la vie économique de la cité, elles doivent jouir de l'ensemble des droits consacrés. De ce fait, il recommande d'une part, à L'État d'élaborer des lois pour protéger cette frange de la population et de mettre sur pied des services psychosociaux, car la Santé mentale doit être également prise en compte, estime Me Mario Joseph. D'autre part, il conseille aux PS de se regrouper en association pour chercher les voies de recours nécessaires, de ne plus garder le silence en de pareils cas et aux clients de respecter les consignes passés avant l'acte sexuel. Il est à souligner que la prostitution est réputée être le métier ou le commerce le plus ancien au monde. Son histoire remonte à des siècles bien avant Jésus-Christ. Elle est passée d'une pratique sacrée à l'esclavage pour être aujourd'hui un métier. Dans le temps, elle était pratiquée dans la cité de la Mésopotamie. En effet, la prostitution était qualifié de sacrée lorsqu'elle se faisait dans le cadre d'un culte de fécondité, d'un rituel ou d'une tradition religieuse. Avec le temps, cette activité est devenue une forme d'esclavage lorsqu'une autre personne, le proxénète, s'en approprie les profits. Cette forme de prostitution s'est répandue dans le monde avec le phénomène de la colonisation, ou l'on forçait les colonisés à avoir des relations sexuelles, c'était une forme d'exploitation monstrueuse. Aujourd'hui, elle a évolué, elle est considérée comme un métier qui aide financièrement. Esperancia Jean Noël esperanciajeannoel@gmail

  • PrEP : stratégie de prévention du VIH/Sida chez les PS en Haïti

    Disponible en Haïti depuis 2019, la prophylaxie préexposition ou PrEP s'inscrit parmi les méthodes de prévention les plus efficaces contre l'infection au VIH/Sida. " Elle consiste en la prise journalière continue d'antirétroviraux (ARV) - médicaments utilisés dans le traitement du VIH/sida - de manière à réduire le risque d'infection au virus pendant la période d'exposition au risque ", explique le Dr Steve Mc Allen Smith, responsable de la prévention du VIH au sein du Programme Nationale de Lutte contre le Sida (PNLS). La PrEP, poursuit le médecin spécialiste en Management des services de soins, fait partie des moyens de prévention validée par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). Elle peut être utilisée seule ou combinée à d'autres méthodes de pprévention comme l'aabstinence, le ppréservatif, la ffidélité et la prophylaxie post-exposition. En outre, elle s'adresse particulièrement aux populations-cle?s dont les professionnelles de sexe (PS). Car ces derniers, estime Dr Smith, sont beaucoup plus vulnérables au VIH. Vulnérabilité due, entre autres, à leurs comportements sexuels à risque, au manque d'accès aux services sociaux, aux violences qu'ils subissent au sein de leur communauté, en raison de la discrimination et de la stigmatisation. Ayant des rapports sexuels multiples, parfois sans usage de préservatifs, le risque d'infection au VIH chez les PS est quatre fois plus élevé par rapport au reste de la population haïtienne, rappelle Dr Smith. D'où l'importance de la PrEP. Disponibilité de la PrEP La PrEP, selon les dires du Dr Smith, est actuellement disponible gratuitement dans cinquante centres de santé affiliés au programme et repartis à travers les dix départements du pays parmi lesquels figurent : l'Hôpital de l'université d'État d'Haïti (Ouest), Hôpital Immaculée Conception des Cayes (Sud), Hôpital la providence des Gonaïves (Artibonite), Hôpital Universitaire Justinien (Nord) pour ne citer que ceux-là. En ce qui a attrait à l'administration de la PrEP, " une fois arrivée au centre de prise en charge, le prestataire de soin évaluera le risque sexuel du patient avec des questions sur son histoire sexuelle. Cette évaluation sera suivie d'un examen physique complet, du dépistage du VIH, de la syphilis et de l'hépatite B, puis du dosage de la créatinine sérique pour vérifier si la personne est éligible ou pas à la PrEP ", informe Dr Smith. Critères d'éligibilité " Pour être éligible à la PrEP, enchaine-t-il, la personne doit être majeure et séronégative. Elle ne doit pas présenter des troubles de la fonction rénale, ni de problèmes psychiatriques. La PrEP ne s'adresse pas aux mineures, ni aux personnes vivant avec le VIH”. L'administration orale de la PrEP est généralement sans danger et bien tolérée. Toutefois, il peut y avoir de possibles effets secondaires incluant nause?es, vomissements, diarrhe?es, maux de tête et étourdissements, à en croire Dr Smith qui encourage les clients à revenir à un mois de l'initiation de la PrEP pour la confirmation du statut séronégatif, le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST), le contrôle de la function rénale, l'évaluation des effets secondaires et l'élaboration d'un plan de support à l'adhérence. Néanmoins, Dr Smith signale que l'usage du préservatif est fortement recommandé comme méthode de prévention addtionnelle. " La PrEP ne protège pas contre les grossesses non-désirées, ni les autres infections sexuellement transmissibles à savoir Syphillis, Gonorhée, Chlamydia ou encore l'infection au Papilloma virus ", martèle-t-il haut et fort. La prophylaxie préexposition ou PrEP est une méthode biomédicale de prévention du VIH qui fait déjà ses preuves dans la lutte pour l'éradication du VIH/sida à travers plusieurs pays du monde. Pour plus d'informations sur la PrEP, appelez gratuitement, à partir de votre téléphone natcom ou Digicel, sur le 8338. Marie Juliane DAVID mj.david@rhjs.ht

  • Téléphone bleu : une stratégie pour contrer la stigmatisation et la discrimination des PVVIH

    « Écouter », « conseiller » et « orienter ». Voici, entre autres, les maîtres-mots qui riment avec « Téléphone bleu ». Un dispositif qui prend tout son sens dans un contexte où la riposte au VIH/sida, à l’échelle nationale et internationale, mise beaucoup sur les freins que constituent la stigmatisation et la discrimination. Et surtout dans la dynamique de l’attente des trois 95 à l’horizon 2030. À en croire Dr Sabine Lustin, directrice exécutive de Promoteur Objectif Zéro Sida (POZ), l’initiative Téléphone bleu répond à un constat inquiétant : « En raison de la stigmatisation et la discrimination dont elles étaient l’objet, en dépit du fait qu’on voulait les mettre à l’aise, les PVVIH étaient très réticentes à l’idée de nous en parler », explique celle qui mène la barque de l’institution initiatrice du Téléphone bleu. « C’est alors que nous mis sur pied le Téléphone bleu en 1998 ». Anonymat et confidentialité Le Téléphone bleu, accessible, à travers le réseau Digicel, via la combinaison *100, est un dispositif permettant à la communauté, notamment les PVVIH, d’échanger, dans l’anonymat, la confidentialité et gratuitement avec des interlocuteurs non jugeant. « Tu ne peux pas voir l’interlocuteur, mais il peut te conseiller », assure Dr Lustin. Le champ d’expertise des téléconseillers de Téléphone bleu va des sujets en lien avec la santé sexuelle, passant par les IST/VIH/sida, jusqu’au sujet d’actualité (telle la Covid-19). Depuis sa création en 1998 à date, le Téléphone bleu continue de jouer un rôle essentiel dans la riposte au VIH dans le pays. « À travers Téléphone bleu, nous apportons notre pierre à la lutte contre l’inégalité en matière de VIH/sida en Haïti », explique fièrement Dr Lustin. Selon elle, cette contribution passe avant tout par l’information de qualité que nous partageons avec la communauté, l’accès au soin (via le référencement). Doléances des victimes de stigmatisation et de discrimination Téléphone bleu reçoit également des doléances de personnes victimes de stigmatisation et de discrimination. « Dans ces cas-là, nous faisons remonter les informations vers les instances supérieures pour des investigations et corrections nécessaires », souligne Dr Lustin. « Après 40 ans de lutte, la stigmatisation et la discrimination sont encore présentes et empêchent à de nombreuses personnes de connaitre leur statut sérologique », regrette la directrice exécutive de POZ. Fondée en 1995 par Dr Eddy Génécé, POZ est une organisation non-gouvernementale (ONG) qui lutte pour réduire l’impact du VIH/sida en Haïti. À travers ses annexes à Port-au-Prince, au Cap Haïtien et à Montrouis. Elle fait le dépistage du VIH, la prise en charge médicale du VIH et autres Infections sexuellement transmissibles (IST) ; POZ assure également la distribution de médicaments anti-rétroviraux (ARV); apporte un support psycho-social aux personnes infectées et affectées par le VIH (groupe de support), aux victimes de violence sexuelle et aux personnes victimes de stigmatisation liée au genre ou au statut sérologique ; elle offre un accompagnement éducatif et financier aux PVVIH par la mise en place d’activités génératrices de revenus ; participe à la mise en place d’association de PVVIH ; donne un appui direct aux groupes minoritaires particulièrement les Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HARSAH). Marie Juliane DAVID mj.david@rhjs.ht

  • À la rencontre de Hétéra Estimphil, une trans défenseure des droits humains

    Être une femme dans un corps d'homme. Voici en peu de mots le sentiment qui a habité Hetera Estimphil dès son plus jeune âge. " Je me suis toujours sentie différente par rapport à la façon dont la société exige que je sois ", témoigne sereinement la patronne de " Kouraj ", une institution qui travaille dans le secteur de défense des droits des populations clés en Haïti. " C'est vrai que j'étais née dans un corps mâle comme mes frères, mais dans ma tête j'étais différente. Depuis mes 5-6 ans, je savais que j'étais une fille ", a confié la Transgenre. A cette époque, le successeur de Charlot Jeudy à la tête de " Kouraj " ignorait la terminologie exacte traduisant sa situation, " personne trans ". Hetera, 27 ans, femme transgenre hormonée, a vu le jour à Port-au-Prince de parents originaires de la Grand'Anse. Elle est issue d'une famille où l'on prône des valeurs et des principes religieux. Sous le toit familial, son identité de genre et son orientation sexuelle y sont perçues comme une abomination, une folie de jeunesse que seule la prière peut chasser. De l'avis de ses parents, la jeune femme trans était possédée par un esprit malsain. En dépit de cette divergence majeure, ces derniers ne se sont jamais défaits de leurs obligations parentales vis-à-vis d'Hétéra. N'empêche qu'ils restent accrocher à l'idée de voir s'opérer un changement, voire un miracle dans la vie de leur enfant. " Je n'ai pas connu de rejet au sein de ma famille lorsque j'ai porté à leur connaissance ce que je vivais dans mon for intérieur. Je n'ai subi aucune violence physique de leur part non plus ", a affirmé Mme Hétéra. Dans leur foi chrétienne, elle a été contrainte de jeûner et de prier pour un éventuel changement de leur "fils". "On me demandait de combattre une chose naturelle chez moi par la prière ", regrette-t-elle. "Cela m'a affecté psychologiquement ", avoue la jeune femme trans qui admet ne jamais prier pour cela. La Transgenre souligne que ces parents n'ont jamais accepté sa transidentité, cependant la respectent. " À l'heure actuelle, mes frères et sœurs reconnaissent ma féminité, ils m'appellent "sista" ", déclare l'éducatrice en droits humains d'un visage rayonnant de joie. Une tentative de suicide Le jugement des membres de son église a été bien plus sévère que celui de ses parents. Leur regard, leurs discours discriminants et stigmatisants ont été sans pitié. Alors qu'elle n'avait que 16 ans, Hetera a tenté de se suicider, tant cette situation lui était intenable. De cette douloureuse expérience, elle dit entre être sortie renforcée et plus déterminée. Son amour et sa passion pour les droits humains ont conduit ses pas à John About Saint Anne de Bellevue, au Canada, à Montréal pour des études en la matière. Accompagnatrice psychosociale, éducatrice en droits humains, spécialiste en genre, Mme Hetera milite fièrement pour le respect des droits de la communauté LGBTI+. Révoltée par le mauvais traitement dont ses paires sont l'objet au quotidien, la femme trans a intégré en 2013 l'association " Kouraj ", une organisation œuvrant pour le respect des Droits et l'intégration des personnes LGBTI+. Une décision survenue dans un contexte où pullulent de violentes manifestations homophobes faisant plusieurs victimes au sein de la communauté LGBTI+ avec au passage des menaces verbales et des agressions physiques. Très révoltée par la situation, Mme Hetera a jugé impératif d'aller au secours de ses semblables. " Kouraj " lui offrait les voies et les moyens de le faire et elle en a profité à fond. Environ six ans après avoir intégré cette institution, soit en 2019, elle prend le lead de cette association, après le décès de Charlot Jeudy. Et contre vents et marées, elle la maintient sur les rails. Esperancia Jean Noël esperanciajeannoel@gmail.com

  • Housing Works : un emblème de la défense des droits des populations clés en Haïti

    Dans la lutte pour la défense et les droits des populations clés en Haïti, le combat des organisations dans ce secteur vaut un pesant d’or. Et « Housing Works » illustre valablement ce constat. Établie dans le pays peu avant le séisme du 12 janvier 2010, cette institution fait un plaidoyer pour un changement de vie des populations clés dans le pays. La Housing Works entend combattre précisement la discrimination et la stigmatisation dont sont victimes les LGBTQI+. « Le respect des droits des populations clés particulièrement les transgenres, les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH), les professionnels de sexe et les personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH), c’est ce que nous prônons au sein de Housing Works Haïti à côté de la lutte pour l’éradication du VIH/Sida », avance Gino Ambroise assistant en communication à Housing Works Haïti. Un travail noble qui, selon lui, passe par l’accompagnement et le renforcement des organisations de la société civile œuvrant dans la lutte contre la violation des droits des personnes LGBTQI+, les PVVIH. Gino Ambroise souligne que Housing Works réalise des séances de formation et de sensibilisation sur la problématique du VIH ainsi que les Droits Humains. « Nous développons aussi des partenariats avec des institutions ou organisations poursuivant ces mêmes objectifs. Nous mettons disponible des espaces de bureau en nos locaux pour des organisations LGBT travaillant avec les populations clés. Nous finançons des activités à petit budget de ces organisations », fait-il remarquer. Les actions de cette institution sont réalisées à partir des fonds reçus de Housing Works des États-Unis et de certains partenaires La tâche ne se révèle pas facile, reconnaît Gino. Nous n’arrivons pas à desservir, soutenir et accompagner autant d’organisations qu’on aimerait. « On voudrait pouvoir offrir notre support à des organisations au niveau de tous les départements du pays, mais le manque de ressources et l’insécurité nous font défaut », regrette t-il. En dépit des difficultés liées à la conjoncture socio-économique du pays, au nombre d’organisations à soutenir et à desservir, Housing Works Haïti ne baisse pas les bras. « Nous multiplions nos partenariats, nous mettons l’accent sur la visibilité via nos pages Facebook, Instagram et Twitter afin que nos travaux soient connus du public », informe Gino. Projet phare Actuellement, Housing Works Haïti travaille sur de nouveaux projets de renforcement de capacité visant à autonomiser les jeunes vulnérables, à en croire Gino. L’institution met également en œuvre un projet phare baptisé « Surveillance Dirigée par la Communauté » ou « Community Led Monitoring (CLM) ». « Mis en place de concert avec le « Centro de Orientación e Investigación Integral » (COIN) de la République dominicaine, cet outil permet d’enquêter et de superviser la façon dont les services de soins de santé en rapport avec le VIH/sida sont administrés aux PVVIH et aux personnes LGBT en Haïti », explique Gino. Une fois les données collectées, c’est Joanne Isidor Hyppolite, responsable de données à Housing Works, qui les analyse et les convertit en données statistiques pour évaluation. Fondée en 1990 aux États-Unis, Housing Works est dirigée par M. Charles King. Actuellement, l’institution est présente dans trois pays de l’Amérique dont Haïti. Dr Eva Marly Stéïde est l’actuelle directrice pays de Housing Works Haïti dont le siège social est au 29, Rue Chavannes, Pétion-Ville, Haïti. Marie Juliane DAVID mj.david@rhjs.ht

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