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- Tenue d’une journée portes ouvertes à Housing Works
C’est autour du thème : « Sensibilisation, prévention VIH et collecte de fonds pour les PVVIH », que s’est déroulé la journée portes ouvertes de Housing Works, le samedi 30 novembre 2024, en son local, à Pétion-Ville. Sur la cour, des banners de plusieurs partenaires de ladite institution y étaient éparpillés depuis l’entrée jusqu’à l’estrade. Un peu plus loin, on y trouve des tables recouvertes en rouge et blanc sur lesquels ont été exposés, d’une part, des produits artisanaux et gastronomiques, œuvres des PVVIH issues de plusieurs organisations luttant contre le virus de l’immunodéficience humaine et d’autre part, il y avait des lots de brochures, des préservatifs, des lubrifiants, entre autres. Des accompagnateurs expliquaient aux participants comment utiliser ses matériels préventifs afin de se protéger contre le VIH. Des va-et vient enregistrés au cours de la journée, tel a été le tableau dressé à Housing Works, à l’aube de la journée mondiale du VIH/SIDA. « Pour une première édition, on peut dire que c’est un succès. Le public a répondu favorablement à l’invitation. On peut compter plus d’une centaine de personnes. Notre audience a été, particulièrement, la communauté juvénile. En dépit de la situation actuelle du pays, ils ont fait le déplacement en grand nombre. Cela traduit la volonté de ces jeunes pour s’éduquer et acquérir des informations sur le VIH. Face à cet état de fait, les différents partenaires, travaillant dans la riposte contre ce virus mondial, doivent s’unir pour offrir de pareille opportunité surtout en prélude de la journée mondiale du VIH/SIDA », a confiée Dr Eva Marly Steide, Directrice Pays de Housing Works. « Les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine est une catégorie souvent discriminée et stigmatisée. A travers cette journée portes ouvertes, nous disons non aux tabous ! Non aux différentes discriminations et stigmatisations ! Avec l’éducation nous pouvons éviter ces fléaux car le VIH/SIDA n’est pas une fatalité », a relaté Dr Steide. La formation, un outil de combat contre le VIH Dans l’objectif d’assurer le renforcement de capacité des personnels soignants, une formation axée sur les nouvelles méthodes de prévention liées à ce virus était aussi au menu. 75 femmes sages en provenance de plusieurs associations ont répondu présent à l’appel. Cette séance a été animée par Dr Steeve Smith, responsable du service de prévention du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS), au Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et le responsable du PTME de cette même structure , Dr Richard Larosilière. « S’engager pour former la population sur le VIH, ce problème de santé publique est un geste assez noble. Un geste qui n’a pas de prix. Je félicite l’instance organisatrice », a clamé Marklens Sanon, un bénéficiaire de la formation. Propos de quelques partenaires Le Directeur Pays du Programme Commun des Nations Unies sur le SIDA (ONUSIDA), Dr Christian Mouala, dans sa tunique blanche, se dit être vraiment impressionner par la participation des jeunes, dans toute leur diversité, à cette initiative. Avec un sourire aux lèvres, il a pris le soin d’effectuer une visite des lieux. Ce qui lui a permis de découvrir les stands de dépistage, les formations, la distribution des préservatifs et des lubrifiants pour ne citer que ceux-là. « Je suis surpris de voir toute cette mobilisation pour la réussite de cette activité réalisée en weekend, en dépit de la situation actuelle du pays. Tout ça peut contribuer au résultat escompté. Si on veut vraiment atteindre les objectifs d’élimination du VIH/SIDA, d’ici 2030, il est important qu’on puisse adresser la question des droits humains : droit à l’éducation, droit à la santé. Le droit dans toute sa diversité », a-t-il reconnu. De son côté, la Coordonnatrice Générale du Community Lead Monitoring (CLM), madame Soeurette Policar, dans sa prise de paroles, a incité les partenaires à faire un don de 2 000 gourdes aux PVVIH. Cette collecte s’inscrit dans le cadre d’une campagne lancée par Housing Works dans l’objectif de permettre à ces derniers de démarrer ou de renforcer une activité génératrice de revenus. Aussi de montrer que les haïtiens peuvent également contribuer pour aider leur paire. Selon les chiffres avancés par madame Policar, 20 PVVIH ont déjà bénéficié du support de certains partenaires. Mais le staff organisateur souhaite atteindre au moins une cinquantaine de personnes. Les PVVIH sont aussi talentueux Malia Jean, Coordonnatrice Générale de l’Association des femmes infectées et affectées par le VIH (AFIAVIH), a pris part à cette initiative à titre d’exposante. Sourire aux lèvres, campée derrière sa table, elle a présenté minutieusement chaque produit qu’elle a exposé : « Nous avons la crémasse aux noix de coco, boisson phare du mois de décembre ; des tablettes aux cacahuètes et aux noix de coco, du pain à la patate douce, du pâté, entre autres. Les prix sont abordables. » Et de poursuivre : « Le public a reconnu le talent des PVVIH. L’ambiance a été vraiment agréable. Je n’ai pas à me plaindre. Les gens ont acheté mes produits ». A la fin de la journée, on pouvait lire un sentiment du travail accompli sur le visage du staff de Housing Works. De la satisfaction, du côté des participants. Espeancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com
- Présentation de bilan du secteur PVVIH du CCM-Haïti
Le sous-secteur PVVIH du Comité de Coordination Multisectorielle (CCM-HAITI) a présenté, le vendredi 29 novembre 2024, son bilan annuel au grand public. Déroulée au local de la FEDAP+, à Turgeau, cette activité a réuni, en présentiel et en ligne, près dune cinquantaine de PVVIH, dont le plus grand nombre, proviennent de plusieurs structures luttant contre le virus de l’immunodéficience humaine. Elle participait d’exposer les différentes activités menées par ce sous-secteur. Aussi d’évaluer son niveau d’implication et d’engagement dans les questions relatives aux trois maladies (VIH, tuberculose et malaria). A la genèse de l’activité, le représentant de ce sous-secteur, Johny Lafleur, communément appelé Ziane, dans ses propos circonstanciels, a faire ressortir l’importance de cette initiative, tout en sollicitant l’attention soutenue des participants afin de mieux cerner les différentes présentations de la journée. Que reflète le tableau ? « Les PVVIH, tout comme les autres catégories sociales, sont frappés de plein fouet par la montée exorbitante des violences orchestrées par les groupes armés. Certains d’entre eux, sont en déplacement forcé. Pour sauver leur peau, les PVVIH ont dû fuir leur demeure. Pour les aider, plusieurs dortoirs ont été mises à leur disposition », a déclaré Johny. « La durée du logement est de 45 jours, renouvelable si les conditions ne sont pas réunies pour laisser l’espace. Au début, on les offrait seulement le logement. Maintenant, ils bénéficient d’autres supports psychosociaux », a-t-il continué. Également président de l’Association des Jeunes Contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS), Johny a fait savoir que l’insécurité a un impact significatif sur les différentes activités qui devraient être réalisées par le secteur au profit des PVVIH. Il espère qu’avec les fonds d’urgence qui seront alloués à cette branche du CCM, d’autres dortoirs seront loués afin de permettre aux survivants d’avoir un toit. Comprendre le CCM, un atout pour les PVVIH Frantzy Napoléon, dans son costume d’intervenant, a présenté le CCM, à travers son rôle, sa mission, ses organes constitutifs, les droits et devoirs de chaque membre, entre autres. « Le CCM est créé dans le cadre des directives du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Il constitue la structure idéale de coordination et d’intégration devant permettre d’impliquer tous les secteurs concernés par la prévention et la prise en charge des trois maladies, » a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : « le CCM-Haïti a pour fonctions principales :d’élaborer des demandes de financement du Fonds Mondial ; de désigner, suivant une procédure transparente, des récipiendaires principaux et des sous-récipiendaires , chargés de la mise en œuvre des subventions du Fonds Mondial ; d’assurer le suivi stratégique de la mise en œuvre des programmes par les récipiendaires principaux et d’examiner périodiquement les programmes financées par le Fonds Mondial et de préparer à mi-parcours des demandes de reconduction des financements. » Selon les explications fournies par ce dernier, le CCM-Haïti a pour mission principale de fixer et de déterminer les orientations spécifiques relatives à l’utilisation des ressources mises à la disposition d’Haïti par le Fonds Mondial dans le cadre des pathologies suscitées relatives aux stratégies et politiques nationales de santé. Cette structure est composée des représentants du secteur public, des partenaires techniques et financiers et du secteur de la société civile. Les différents membres de ce corpus ont des droits aussi des devoirs. Cet exposé a fait surgir plusieurs réactions. L’atmosphère était surchauffée. La majorité des PVVIH était émue de découvrir une telle structure. « Le CCM, un nom, un organe qui resonne toujours dans mes tympans, je le résumais à une simple organisation de lutte contre le VIH. Etant PVVIH, pourquoi n’avons-nous pas des informations détaillées relatives à cette structure ? », a lancé une participante. « Il y a tant de décaissement au nom des PVVIH, et certaines fois, nous ne pouvons même pas répondre à nos besoins primaires. On doit arrêter le traitement », a fait savoir une autre. Face à cela, d’une voix assez calme, Johny a pris la parole pour faire ressortir l’importance du traitement. « Si vous décidez d’arrêter la prise des ARV, les retombées seront négatives : votre état de santé va s’aggraver et vous mourrez du SIDA. Dans les années précédentes, ce traitement n’était pas accessible aux gens de petites bourses. Il était très couteux. Aujourd’hui, avec le support des différents partenaires, vous le recevez gratuitement. Il faut penser à votre bien être. Oui, il faut qu’on vous donne ce qui vous est destiné mais ne prendre ses médicaments, n’est pas la stratégie idéale pour l’obtenir. Ce n’est pas la solution » Une intervention appuyée par d’autres participants. La journée a été clôturée par un brainstorming sur l’évaluation des mécanismes d’échange et de communication avec le CCM et apprécier son efficacité y compris les interventions à mettre en œuvre par le sous-secteur pour améliorer son interaction avec le CCM. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Rencontre de bilan du sous-secteur ONG du CCM-Haïti
“Ce bilan que nous présentons aujourd’hui à travers les données recueillies auprès des récipiendaires principaux (PR) et le département de suivi stratégique du comité de Coordination Multisectorielle (CCM-Haïti) s’étale sur le premier semestre. Nous sommes à présent au cours du deuxième semestre et ces données seront présentées l’année prochaine, tels sont les propos tenus par la représentante du secteur ONG, madame Sœurette Policar, le lundi 25 octobre 2024. Elle a fait cette déclaration lors de la présentation de bilan du sous-secteur ONG. Réalisée au local de l’Organisation de développement et de lutte contre la pauvreté (ODELPA), angle Delmas 52 et 54, cette rencontre a réuni divers responsables d’organisations non-Gouvernemental de la société Civile y compris les représentants des différents autres secteurs du CCM. Elle avait pour objectif de présenter, les différentes activités organisées par cette structure, au cours de l’année fiscale 2023-2024, les analyser pour formuler de nouvelles propositions, à en croire la Présidente de l’ODELPA, madame Ficeline Rateau. Le président du Forum de la société civile, Dr Fritz MOISE, présent a cet atelier, a profité l’occasion pour saluer l’apport de tous, spécialement les partenaires, dans la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose en Haïti. Mme Sœurette POLICAR, directrice exécutive de l’ODELPA et représentante du secteur ONG a enchaîné pour éclairer les lanternes sur les rôles du secteur ONG au sein du CCM, les différents membres et le résultat des programmes réalisées cette année. La période n’a pas été très propice mais elle estime que le travail fourni par le secteur qu’elle représente est satisfaisant : “Malgré la situation compliquée que confronte le pays beaucoup de sacrifices ont été consentis dans la lutte pour éliminer ces trois pathologies qui figurent parmi les premières causes de mortalité au sein de la population. Beaucoup reste encore à faire mais les efforts de chacun sont à apprécier”, a-t-elle déclaré. L’insécurité, une barrière dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria Selon madame Policar, l’insécurité constitue un obstacle majeur dans la mise en œuvre des différentes activités liées à la riposte des 3 pathologies : VIH, tuberculose et malaria. Face à ce phénomène social, c’est difficile d’apporter les soins aux patients dans les zones les plus reculées, impossible de former les ASCP et d’entretenir le personnel médical. « Jusqu’à cette présente minute, le financement n’a pas encore été absorbé a 60%, bien que le Fonds Mondial n’ait versé que la moitié du financement vu que nous sommes à la première période de mise en œuvre. L’insécurité est la grande cause face a cette non-utilisation du financement », a informé la représentante du secteur ONG. Consciente des besoins de la population, Mme Policar informe avoir demandé un dialogue au CCM pour un meilleur retour de ces fonds « Dans la société civile, nous ne délaissons pas la responsabilité à l’Etat, nous tenons aussi à jouer notre partition. Vu les circonstances, la situation risque de s’aggraver. Pour éviter d’éventuels catastrophes, tous les secteurs doivent mettre leur grain de sel pour l’atteinte des objectifs. » Le CLM, un organe de contrôle Georges CASIMIR, assistant de données au Community Lead Monitoring (CLM) a exposé la mission, le rôle et les actions de cette institution en Haïti : « le Community Lead Monitoring ou la surveillance dirigée par la communauté (SDC) est une approche participative où les membres de la communauté jouent un rôle central dans la collecte, l'analyse et l'utilisation des données afin de surveiller et d’évaluer les services ou initiatives qui les concernent directement. Cette méthode permet d'améliorer la transparence, la responsabilité et la qualité des services en s'assurant qu'ils répondent réellement aux besoins locaux », a-t-il informé. Plus loin, il s’est assuré de présenter les caractéristiques principales de cette structure : « Dans le CLM, on a une participation active des communautés : Les membres de la communauté identifient les problèmes, conçoivent les outils de suivi (questionnaires, indicateurs, entre autres) pour mener les enquêtes ou les observations. Une orientation locale : Les priorités de surveillance sont définies en fonction des besoins spécifiques et des préoccupations de la communauté. Ensuite vient la collecte et l’analyse des données : Les informations sont recueillies par les communautés elles-mêmes, ce qui renforce leur capacité et leur engagement. Ces données nous permettent de mener des actions, faire des plaidoyers, demander des changements, améliorer les services ou influencer les politiques locales.” A la fin de cette journée, un travail de groupe été proposé à l’assistance dans l’objectif de trouver des solutions. Ces derniers ont montré, d’une part, comment le sous-secteur ONG peut contribuer dans les actions du CCM-Haïti. D’autre part, la façon dont la société civile peut aider dans la collecte des données et le plaidoyer au profit des patients et des membres de la population clé. Jobenson Andou, Jandou08@gmail.com
- Suivons le chemin des droits : AJCDS marque la journée mondiale du VIH/SIDA
« 1er décembre 2024, on peut déjà insinuer que nous sommes en 2025. Si on se réfère aux Objectifs de Développement Durable (ODD), d’ici 2030, donc dans 5 ans, on devrait aboutir au trois 95. Par rapport à la condition actuelle de certain PVVIH, soit par manque de soin ou par peur d’être discriminer. Par la fermeture de certaines institutions de santé suite la crise insécuritaire du pays, et tant d’autres paramètre qui devraient être prises en considérations par les autorités étatiques, nombreux sont ceux qui sont passés d’indétectable à détectable. Si rien n’est fait, on peut vraiment dire adieu à cette perspective d’avenir » a tristement relaté Johny LAFLEUR, à l’occasion de la journée mondiale du SIDA. Le 1er Décembre 2024, l’Association des Jeunes Contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS) a réalisé une conférence-débat au profit des personnes atteintes par cette pathologie. Compte tenu la situation insécuritaire qui règne à Tabarre, cette activité a été déroulée au sein de l’organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), à Delmas. Elle avait pour objectif de réunir les leaders d’organisation, les prestataires de soins et les agents de terrain, entre autres, afin de réfléchir sur la condition de vie des PVVIH au sein de la société Haïtienne, plus précisément, ceux qui sont des déplacés interne. Et également fournir un regard sur la prestation de soin à l’endroit de ces derniers dans les sites sanitaires. D'où le thème retenu : « Quel est le rôle de l’Etat pour aider les PVVIH par rapport aux difficultés liées au déplacement forcé ». Débats en panel En sa qualité de modérateur, l’infirmier Pascal Alex-Ssy GEORGES à d’entrer de jeu, procédé aux propos de bienvenue. Il a enchainé avec la mise en contexte de cette activité. Ensuite s’est tourné vers les intervenants pour les présentations d’usage. Sur le panel, Johny LAFLEUR, Président de l’AJCDS ; Sulfanise MARIUS, étudiante en médecine et Johny CLERGÉ, Secrétaire Général de l’Organisation Arc-en-Ciel d’Haïti (ORAH). Les consignes lancées, les regards figés, Pascal a adressé la première question : « Quels sont les défis que vous avez rencontré dans cette lutte et quelles solutions pourriez-vous apportez ? ». La stigmatisation et la discrimination un défi majeur Le leader de la communauté LGBTI, Johny CLERGÉ a été le premier à prendre la parole. Après avoir salué cette initiative de l’AJCDS, il a proposé de présenter plutôt deux problèmes majeurs auxquels les membres de la communauté font face au quotidien : « La discrimination et la stigmatisation », a-t-il, déclaré avant de faire mention du « manque d’estime de soi », comme une autre difficulté. « Plusieurs membres de la communauté n’ont pas eu le soutien de leur proche après leur coming-out. Les parents ont la fâcheuse tendance de réduire l’orientation sexuelle de leur enfant au commerce ou leur dire clairement qu’ils sont une honte familiale. Et cela, consciemment ou non, a un impact psychologique considérable sur ce dernier. Dans la majorité des cas, ils n’ont pas la capacité de sortir de ce cirque » a ajouté le défenseur des droits de l’homme. « Une personne Gay sera à l'avenir atteinte du VIH/SIDA ou au cancer d’anus », voilà les propos stigmatisants que plusieurs personnes prononcent afin de nous réduire. Ces paroles méchantes et certains comportements peuvent entraver la lutte contre le SIDA », a poursuivi CLERGÉ. Identifier et s'allier à celui qui effectue un travail remarquable dans la société et renforcer l’estime de soi, peuvent être, selon lui, des solutions inévitables que les membres de la communauté doivent cultiver. La solidarité inter-Organisationnelle, une clé indispensable à la lutte À son tour, dans la peau du représentant du secteur PVVIH au Comité de Coordination Multisectoriel (CCM-Haïti), Johny LAFLEUR, a énoncé à travers des témoignages les trois plus grands défis et les motivations auxquels il a confronté. « Mon premier combat a été de confronter d’autres PVVIH. Il n’était pas du tout facile de trouver le support des pionniers puisqu’ils ont misé sur le fait que j’étais novice et issu de la communauté LGBT » a-t-il clamé. Selon ses dires, il est encore plus difficile de faire face à un PVVIH quand on est soi-même infecté. Il lui a fallu la capaciter de développer multiples stratégies pour avancer. Ensuite il y a la famille : « Cette entité est très précieuse à mes yeux, des mon enfance j’ai été choyé par mes parents, mes frères et sœurs. Il y a cet amour, cette convivialité que nous partageons. J’essaie de rester sur les rails puisqu’en aucun cas je ne souhaiterais leur blessé ou leur dérangé par rapport à une action que je pose. En dernier lieu, il y a AJCDS, que je considère comme ma deuxième famille. Avant quoique ce soit je dois consulter mon équipe. Ce qui implique pour moi les obstacles n’ont pas été invincibles à côté de mon vécu avec les pionniers PVVIH, les amis et les camarades que j’ai perdus au cours de route » a-t-il expliqué. En guise de solution le numéro 1 de l’AJCDS a fait appel à la solidarité inter-organisationnelle. Pour mieux mieux illustrer son dire, il a avancé avec un large sourire : « À chaque fois que dois faire quelque chose, ou que je dois prendre la parole, vos encouragements et vos motivations me tiennent à cœur et c’est ce que nous avons besoin. Un regard sur les institutions de santé La future Médecin, quant à elle a relaté, dans son intervention, le manque de structure dans les sanitaires. Selon elle, un PVVIH peut se rendre à l’hôpital et contracte malheureusement un autre germe, parce que les conditions hygiéniques ne sont pas adéquates. Elle a également énuméré pointer du doigt la mauvaise alimentation chez les malades comme un défi considérable. « On est d’accord qu’en Haïti, la majorité de la population ne se nourrit pas convenablement, même s’ils possèdent les moyens. Et pour les PVVIH dont leur système immunitaire s’affaiblisse, à côté des ARV, les aliments de leur assiette devraient être encore plus équilibré » a-telle expliqué. En dernier lieu, Sulfanise a fait le point sur la stigmatisation et la discrimination qui empêchent les malades de se rendre dans un centre hospitalier, par peur d’être jugé. « Investir d’avantage à la salubrité des hôpitaux et des centres de santé. Penser à sensibiliser la population contribuera à la réduction ou encore l’éradication des stigmas et de la discrimination à l’égard ses PVVIH » a suggéré la prestataire de santé. Des heures d'horloge se sont écoulées, l’ambiance régnant dans la salle a été extrêmement chaleureuse. Les interventions des panelistes, les interrogations tant au niveau du public que par le modérateur ont fait surgir de multiples réactions. L’activité s’est clôturée dans une ambiance conviviale sur les acclamations de l’assistance. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- La Fondation SEROvie : 25 ans au service des plus vulnérables
Le jeudi 24 octobre 2024, la Fondation SEROvie, a soufflé ses 25 bougies. « Santé mentale, diversité et Résilience », trois mots résumant la mission cette organisation au sein de la communauté haïtienne. De sa création à date, elle œuvre pour le bien-être de la population, loin des stéréotypes liés à l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le statut sérologique et autres. Pour marquer ce quart de siècle, la Fondation SEROvie a organisé une journée de vulgarisation scientifique et programmatique. Cette activité s’est déroulée à l’hôtel Montana, en présence de plusieurs dizaines d’invités issus de différents secteurs de la vie nationale. « Violences basées sur le genre, santé mentale et soutient psychologique, troubles psychiatriques chez les PVVIH, prise en compte des drogues dans la prévention et la prise en charge en charge des IST, pour ne citer que ceux-là », sont autant de sujets qui ont été à l’ordre du jour par moyen de divers panels. Par rapport à la flambée de l’insécurité ces dernières années, la Fondation SEROVIE accorde une attention soutenue aux victimes de la violence basée sur le genre (VBG). Elle utilise une approche multidimensionnelle, individualisée et reconstructive afin d’obtenir de meilleurs résultats. Intervenant au deuxième panel, Valentina Jean-Noël, conseillère à la Fondation SEROVIE a fait le point autour de l’accompagnement offert par l’institution aux différentes victimes de VGB. « Au niveau international, plus d’une femme sur 3 sont touchées par la violence sexuelle et/ou physique. Ce qui équivaut en total à 736 millions de femmes dans le monde, avec la nature de l’agresseur confondue entre le partenaire intime ou une tierce personne en dehors du couple. 30% de ces femmes victimes de violence sont situées entre 15ans et plus », a-t-elle expliqué en présentant les statistiques liés à ce fléau. Et de poursuivre : « Au niveau national, les chiffres reflètent pareillement le contexte mondial. 29% de femmes qui sont en âge de procréer ont subi des violences physiques et dans 45% des cas de la part de leur partenaire intime, 34% de femmes en couple sont survivantes de violences conjugales, et dans 37% des cas, ces violences génèrent de blessures graves. 12% des femmes haïtiennes ont déjà subi des violences sexuelles, dont environ un quart sont des filles âgées de 15-17 ans ». Comment est ce que la Fondation SEROvie intervient-elle dans la prise en charge des survivants.es de VBG ? Cernée de regards, Micro en mains, d’une voix assez précise et concise, la licenciée en service social, a pris le soin de présenter à l’assistance la procédure adoptée par la SEROvie pour venir en aide aux survivants des VBG. Selon madame Jean Noël, cet accompagnement repose sur l’appui de travailleurs sociaux qui font l’histoire sociale de la survivante tout en déterminant ses besoins spécifiques. « En raison de l’engagement que la Fondation SEROvie porte à la santé et aux Droits Humains, la VBG a pu trouver sa place dans les services de soin que nous offrons. En effet, à travers nos différents sites qui sont étendus sur 8 départements, pour les cas de violence sexuelle et de violence physique, les services cliniques répondent par : l’examen clinique complet ; Le test de dépistage ; La PEP ; En cas de blessure et lésions externes, des soins physiques », a confié madame Jean Noël. « Au niveau de notre réseau, La Fondation dispose de service psychologique dans chacun de nos sites qui apporte un soutien palliatif à la santé mentale des survivantes de VBG » a-t-elle poursuivi. Qu’en est-il des besoins spécifiques ? Depuis ces trois dernières années, cet organisme tente de répondre aux besoins spécifiques des patients. D’une part, certaines victimes ont pu bénéficier d’une assistance au logement. En effet, mise à part des cliniques, la Fondation compte 5 maisons de transit réparties dans 5 régions dans le pays. Celle de Port-au-Prince « KAY KOLIBRI » est en service depuis janvier 2024 à date. Avec la collaboration de l’Organisation internationale de Migration (OIM), 60% des survivants ont pu être relocaliser. Cette démarche vise à éviter à la personne d’être encore sous les intimidations et menaces de son agresseur. D’autre part, une assistance légale : La Fondation SEROvie avec l’appui de la Police Nationale d’Haïti (PNH) comme institution étatique, supporte les survivantes sur le plan judiciaire. Cette démarche vise à encourager un service inclusif, desservant également les populations-clés. « En dernier point, on se penche sur l’autonomisation des femmes victimes de VBG. L’inégalité existante entre les sexes et la dépendance financière peuvent être considérer comme des facteurs liés à la VBG. A travers un programme offert par OIM, les survivantes, qui professent au niveau du secteur informel, ont pu avoir un support financier pour démarrer ou renforcer une activité génératrice de revenu. Pour les autres besoins spécifiques, on utilise un système de référencement », a dicté la conseillère. Dans l’objectif d’accompagner plus de victimes, la Fondation SEROvie souhaite agrandir sa capacité d’accueil dans les maisons de transit, renforcer la capacité des survivantes sur le plan éducatif, professionnel et économique. En ce sens, elle espère avoir de nouveau financement pour renflouer le budget alloué aux centres d’hébergement. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Le cancer du sein, une maladie à surveiller
« Le cancer est une maladie caractérisée par la croissance anormale et incontrôlée de cellules dans le corps. Normalement, les cellules se divisent et meurent de manière régulée, mais dans le cas du cancer, ce processus est perturbé. Les cellules cancéreuses peuvent se multiplier rapidement, former des tumeurs (boule raide) et envahir les tissus environnants », a informé Dr. JOSEPH BERNARD JUNIOR lors d’une interview donnée le 10 octobre 2024, pour sensibiliser la population sur le cancer du sein. Le responsable de la Clinique cancer Saint François de Sales a dressé un parallèle entre cancer et tumeur : « On entend souvent parler cancer et tumeur. Tout cancer est tumeur mais l’inverse est différent. Les fibromes dans la matrice ou dans les seins par exemple sont des tumeurs. Le cancer est une tumeur maligne, c’est-à-dire, la masse qui s’est formée (la tumeur) ne se contente pas de rester à un seul endroit mais a tendance à prendre le large. Ce processus qu’on appelle la métastase. C’est exactement la raison pour laquelle le cancer est mortelle », a-t-il explique Que disent les statistiques ? 99% des cas de cancer du sein sont découverts chez les femmes. Cela explique que celle-ci sont plus concernées que les hommes qui ne représentent que 1%. Les premiers signes révélateurs sont une masse dure indolore, repérée dans les seins, près des aisselles. Cette masse se développe très rarement dans les deux seins et plus souvent à celui du gauche. « Le cancer du sein a souvent tendance à envahir les poumons, le foie, les os et même le cerveau. Suite à ces complications, il est possible au sujet de perdre la vie », a confié le medecin. « Heureusement il y a des gestes à poser pour éviter toute catastrophe. Différents facteurs peuvent causer la multiplication anormale des cellules, allant des facteurs génétiques à des facteurs environnementaux », a-t-il-ppoursuivi. On retiendra le tabac : l'un des principaux facteurs de risque de nombreux cancers, notamment du poumon, de la bouche, de la gorge et de la vessie. Une consommation excessive d'alcool augmente le risque de cancers du foie, de la bouche, de l'œsophage et du sein. Une alimentation pauvre en fruits et légumes, riche en graisses saturées, peut accroître le risque de certains cancers, comme ceux du côlon et de l'estomac. Le manque d'activité physique est lié à un risque accru de cancers du côlon, du sein et de l'utérus. Un excès de poids est associé à des cancers tels que ceux du sein (chez les femmes post-ménopausées), du côlon, de l'utérus, et du rein. L'exposition aux rayons UV (provenant du soleil ou des lits de bronzage) peut provoquer des cancers de la peau, notamment le mélanome. Certains produits chimiques comme l'amiante, le benzène, et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont connus pour augmenter le risque de cancer. Une exposition prolongée à la pollution de l'air est également liée à certains types de cancers, notamment les cancers du poumon. Le risque de cancer augmente avec l'âge, car les cellules deviennent plus vulnérables aux mutations avec le temps. Certaines personnes héritent de mutations génétiques qui augmentent leur risque de cancer, comme les mutations BRCA1 et BRCA2, associées au cancer du sein et des ovaires. Une exposition prolongée aux hormones (œstrogènes et progestérone), par exemple via une ménopause tardive ou une thérapie hormonale, peut accroître le risque de cancers hormonodépendants (sein, utérus). Le papillomavirus humain (HPV) est associé aux cancers du col de l'utérus, et le virus de l'hépatite B ou C est lié aux cancers du foie. Les personnes avec un système immunitaire affaibli, comme celles atteintes du VIH/SIDA ousous traitement immunosuppresseur, ont un risque accru de développer certains cancers, commeles lymphomes. Les femmes qui n'ont pas eu d'enfants ou qui ont eu leur premier enfant tardivement peuvent avoir un risque accru de cancers du sein et de l'utérus. Plus tôt, mieux ce sera De par son expérience, l’oncologue déduit qu’il est préférable de commencer son traitement au plus vite : « Sur les cinq stades du cancer, 90% des cas qui arrivent à l’hôpital, en Haïti, sont au stade 3. Pourtant, la prise en charge du cancer est simple : « Plus tôt, mieux ce sera. » Souvent les femmes négligent les signes, se désole l’oncologue, surtout la petite masse qui se développe dans les seins qui ne causent pas de douleurs. C’est tout ça à l’avenir qui va causer les complications comme des glandes un peu partout sur le corps. » Le traitement du cancer dépend de son type et de son stade, et peut inclure la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie ou des thérapies ciblées. Plus le cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de guérison. Jobenson ANDOU, Jandou08@gmail.com
- Le cancer du sein un fléau mondial : se connaitre afin de mieux se protéger
« Depuis l’antiquité, le cancer du sein ravage le monde. Mais, c’est au cours des années 50 et60 que les personnelles médicales ont commencé à faire des recherches pour mieux comprendre pourquoi tant de femmes perdaient, en si grand nombre, leur vie chaque année. C’est alors que les enquêtes ont révélé que le cancer du sein était la cause de la majorité des pertes en vies humaines » a expliqué le médecin généraliste, Dr Lordson MONTINOR à la rédaction de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA). Le cancer du sein est la prolifération désordonnée des cellules chez toute femme en âge de procréer. Il est présent à partir de la puberté, mais son incidence croît à mesure que l’âge est avancé. Il est diagnostiqué entre 45 ans et plus, parce c’est à ce moment que la production des hormones devient anormale. « Il existe neuf signes les plus courants pour parler de cancer, on peut citer : des masses ou des boules dans les seins, augmentation de la taille du sein, écoulement, irritabilité et/ou augmentation de volume du mamelon, sein plissé, texture de la peau d’une orange. Si malgré ces signes, aucun suivi médical n’est assuré, la personne va aboutir à la métastase. Ce qui implique que le cancer quittera le sein pour attaquer d’autres organes. Et d’ici là, c’est le quatrième stade du cancer, c’est donc la mort certaine », a avancé Dr MONTINOR. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime environ 1 femme sur 9, soit 11% et également 1% des hommes y sont touchés par cette pathologie. En 2022, le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’OMS a recensé environ 2,3 millions de cas féminins et 670 000 décès dus au cancer du sein dans le monde. Pour le cas d’Haïti, au cours de la même année, a dénombré 13 860 nouveaux cas de cancer en Haïti, soit 7 028 hommes et 6 832. L’anatomie du sein Le sein est un organe pair, constitué de graisse, de tissu conjonctif, de glandes et de canaux. Reposé sur un large muscle du thorax appelé "muscle grand pectoral" il couvre une région assez grande : en hauteur il s’étend jusqu'à la clavicule et en largeur, de l'aisselle jusqu'au milieu du sternum. Chaque sein est composé de différentes parties, telles : les ligaments, les lobules, les canaux lactifères, le mamelon, aussi appelé ostium papillaire ou papille et l’aréole. Chez la femme il est prononcé et chez l'homme sous une forme atrophiée. Cette partie du corps humain détient plusieurs fonctions, a développé Dr Lordson MONTINOR: « La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir le nouveau-né. Par ailleurs, c’est une zone érogène secondaire, c’est-à-dire, son potentiel érotique est variable selon les cultures. Il est sensible à de nombreuses hormones : œstrogène, progestérone, androgène, prolactine, chorionique humaine, cortisol, et autres. Chacune d’entre elles jouent un rôle assez important dans l’organisme. La prolactine intervient dans la production du lait, la progestérone, quant à elle, est essentielle au bon fonctionnement de l’appareil reproducteur des femmes ». D’autres maladies du sein À côté du cancer, le sein peut être touché par certaines pathologies, les reconnaitre est un impératif pour mieux se protéger. Selon les informations fournies par le médecin, on compte une panoplie de maladie liée au sein, telles : le Fibroadénome ou adénofibrome, c’est une tumeur légère qui survient chez les jeunes femmes, avant l’âge de 40 ans. Le Kyste mammaire se définit comme étant une masse de liquide qui se développe dans le sein. Il peut ne pas être gênant, mais il entraine des symptômes, comme des douleurs. « L’Hyperplasie, pour sa part, se caractérise par un écoulement au niveau des mamelons. En dehors de la grossesse et l’allaitement, il est anormal que les mamelons aient un écoulement. C’est également le cas chez l’homme. Nous pouvons citer la Gynécomastie un cas qui existe seulement chez les hommes. C’est un trouble hormonal qui occasionne l’augmentation du volume des seins mais la maladie qui jusqu’à présent considérée plus répandue et la plus dangereuse est le cancer. Il est considéré comme un tueur lent », a fait savoir Dr MONTINOR. Mesures de prévention Pour pallier à ces risques, il est recommandé de faire des examens radiologiques surtout en âge avancé. Ces différents types d’examens effectuées par les personnelles médicales sont : la mammographie, l’échographie mammaire, la biopsie, et d’autres. Ils ont pour but de détecter d'éventuelles anomalies au niveau des tissus, notamment au niveau de la glande mammaire. Certains sont prescrits dans le cadre du dépistage du cancer du sein aux femmes à partir de 50 ans. Mais étant chez soi, on peut effectuer l’autopalpation, surveiller toute présence des corps étrangers ou des modifications au niveau sein. Marc-kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com
- Présentation du bilan de l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH)
Le vendredi 18 octobre 2024, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a présenté, au grand public, les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clés. Cette activité, déroulée à l’hôtel Villa Thérèse, PV, a réuni des représentants de diverses institutions œuvrant pour au bénéfice des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons citer : Dr Fritz Moise, président du Forum de la société civile, Dr Eva Steide , directrice pays de Housing Works ; Soeurette Policar, Coordonnatrice générale du CLM, Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA), Dr Steeve Smith , représentant du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS), des coordonnateurs et moniteurs de zone, entre autres. Au cours de son intervention, la directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM a éclairé les lanternes sur cette structure bienfaitrice aux PVVIH : « L’OCSEVIH est une structure de surveillance dirigée par la communauté qui a été créé le 10 décembre 2020. Elle se donne pour objectif, d’une part, de collecter systématiquement des données dans les sites de prestation de services de santé du Plan d’urgence présidentiel américain de lutte contre le VIH (PEPFAR). Pour ensuite, les compiler et les présenter sous formes de rapports. D’autre part, de renforcer la capacité de développement des différentes organisations composant l’OCSEVIH. Aussi, participe-t-elle d’une politique visant à améliorer le suivi et la responsabilité pour des actions pour une meilleure qualité des services dans la riposte au VIH et le SIDA en Haïti », a-t-elle déclaré. Que reflète le tableau ? « Ces enquêtes ont été menées, de janvier à septembre 2024, dans 92 sites de prise en charge à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces enquêtes, 2 508 patients ont été interrogé parmi lesquels on a répertorié 1 983 vivants avec le VIH » a exposé, l’assistante de données de l’OCSEVIH, Francesca Buteau. « 13 % des responsables d’établissements sur 92 évalués ont confirmé avoir eu des ruptures de stocks de médicaments. Pour avoir de plus amples informations sur la qualité des services, nous avons aussi interrogé les gestionnaires de ces sites y compris les infirmières. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont été aussi au menu. Cette carence touche particulièrement les médicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), préservatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les médicaments VIH (4.25%) », a-t-elle continué avec les statistiques . Qu’en est-il de la Prophylaxie préexposition (PrEP) ? « 52,56% des 2 437 patients interrogés qui fréquentent les cliniques déclarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des établissements évalués ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquées par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiqué que c'était parce que le médicament n'avait jamais été disponible dans l’établissement, 25% ont indiqué que c'était parce que le personnel n'était pas formé à la PrEP », pouvait-on lire à travers les lignes du projecteur. Après plusieurs heures, on peut remarquer sous le visage des participants de cette cérémonie, une soif d’informations. Ils aimeraient bien connaitre la situation des personnes infectées par le VIH. Sont-elles discriminées et stigmatisées en raison de leur statut sérologique et leur orientation sexuelle ? La réponse a fusé : « Parmi 1 983 patients interrogés, 3,83 % déclarent avoir été maltraités ou discriminés dans la clinique en raison de leur statut sérologique. 8 % d’entre eux déclarent avoir été refusé de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Sur 1 983 patients interrogés, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale. » Recommandations Selon Madame Augusta Moïse, la présentation de ces résultats témoigne la volonté des différents membres de l’OCSEVIH d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux PPVIH et aux population clés. « En dépit de l’insécurité grandissante qui ronge la société haïtienne, les différentes équipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en péril pour permettre au CLM de poursuivre sa mission. Après le monitoring, des visites de solutions ont été effectués dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des réunions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), les responsables des sites, entre autres », a-t-elle déclaré. Face à ces maux, plusieurs recommandations ont été formulé: Renforcement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pour prévenir toute rupture de stock et garantir l'accès continu aux traitements ; Augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH, l’Intégration des services de santé mentale pour répondre aux besoins psychologiques des PVVIH; l’accès aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ; Accès aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ; Organisation des séances de formations axée la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santé afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux-là. Apres les différentes interventions, un sentiment de travail bien fait rayonnait sur le visage de l’assistance particulièrement les membres de l’OSCEVIH. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Déroulement de la troisième phase du cycle du CLM : les visites de solutions
« Depuis le mardi 17 août 2024, les différentes équipes de terrain du VIH sont déployés dans les dix départements géographiques du pays. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre des visites de solutions suite à la collecte des données dans les sites de prises en charges des PVVIH et des Populations Clés. Ce déploiement prendra fin le vendredi 27 août prochain », a relaté la coordonnatrice générale du Community Lead Monitoring (CLM), Soeurette Policar. Les visites de solutions constituent la troisième étape du cycle de CLM. Elles ont pour objectif de générer les solutions et les présenter, avec le rapport des enquêtes menées préalablement dans les sites de prise en charge. En effet, les équipes de terrain ont pour tâche d’identifier avec les responsables de ces sites ce qui peut être corrigé et proposer des pistes de solution dans le but d’améliorer la qualité des services offerts aux PVVIH. Les explications fournies par Mme Policar, les équipes de terrain sont composées de deux moniteurs, d’un coordonnateur et un membre de la société civile qui peut être, soit un représentant du Groupe communautaire consultatif (GCC), soit un membre directeur du comité du CLM ou un assistant des données. Cette démarche constitue de cette structure. Parallèlement, au cours de ces visites, on procèdera également à la tenue des focus groupes à travers plusieurs départements du pays (Ouest, grand-Anse, Artibonite et Nord-Est). Cette initiative relève à recueillir des informations relatives à la qualité des soins et services que les personnes infectées par le VIH et les populations clés reçoivent.
- Visite de courtoisie du numéro 1 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, HCR et du représentant de l’ONUSIDA à ODELPA
Le vendredi 6 septembre dernier, une délégation du HCR et de l’ONUSIDA en Haïti a effectué une visite de courtoisie au siège de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté, à Delmas 54 & 56. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des relations de partenariat et de collaboration entre les trois institutions. Elle reflète la volonté de ces acteurs de lutter contre la violence basée sur le genre dans les communautés vulnérables de Port-au-Prince, par la sensibilisation et le renforcement des capacités des jeunes. Au cours de cette visite, les membres de la délégation ont eu l’occasion de rencontrer le responsable de l'organisation ainsi que d'autres membres de l'équipe chargée de la mise en œuvre du projet de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique des jeunes issus des zones marginalisées de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les échanges ont porté sur l’impact à moyen et à long terme du projet sur les bénéficiaires et les perspectives futures. À noter qu’en l’espace d’un an et demi, environ 280 jeunes originaires de Cité Soleil, Croix des Bouquets, Tabarre, Saint Martin et Fort National, dans les communes de Port-au-Prince et de Delmas, ont été formés sur des thématiques liées à la violence basée sur le genre (VBG), le VIH, les droits humains, les techniques de communication sur les réseaux sociaux et l’entrepreneuriat. Les représentants des partenaires techniques de l’ODELPA ont vivement exprimé leur appréciation pour le travail accompli par l’organisation au profit des plus faibles. Ils ont également réaffirmé l’engagement du HCR et de l’ONUSIDA à renforcer cette collaboration pour atteindre les objectifs communs. La visite s'est conclue par une photo souvenir pour sceller ce lien renforcé entre ODELPA, l’ONUSIDA et le HCR.
- Lancement officiel du Comité national représentatif de la Communauté Trans Haïtienne
L’hôtel El Rancho a accueillie, le mercredi 28 aout 2024, le lancement officiel du comité national représentatif de la Communauté Trans Haïtienne (CNRCTH). Cette cérémonie a été déroulée en présence du Président du Forum de la société civile, Dr Fritz Moise ; la Directrice exécutive de l’Organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), Madame Sœurette Policar ; la Directrice pays de Housing Works, Dr Eva Marly Steide ; des représentants de l’ambassade des États-Unis d’Amérique et du Mexique ; des membres et leaders de la communauté LGBTQIA+, des leaders de la société civile, entre autres. Elle visait à faire découvrir au grand public cette structure fraichement créée et ayant pour but de lutter contre la discrimination et la stigmatisation auxquelles sont victimes les personnes Trans au sein de la société. En effet, le CNRCTH compte 5 membres issus de plusieurs organisations distinctes : l’Action Citoyenne pour l’Egalite sociale en Haïti (ACESH), Organisation Trans d’Haiti ( OTRAH) , Kouraj pou pwoteje Dwa Moun (KOURAJ), Action Citoyenne pour l’Intégration des Femmes Vulnérables Haïtiennes (ACIFVH) et l’Organisation Socio-Culturelle pour la Protection des Droits Humains en Haïti ( OSCPDHH). Du haut de la pyramide, se trouve Francesca Juliyanah BUTEAU, Présidente ; Dominique ST-VIL, Responsable de l’administration ; Hetera Saskia Caila ESTIMPHIL, Responsable des Finances ; Carla THELUSMA, Responsable de la logistique et Dave B. Lucas, Délégué. Ils sont mandatés pour une durée de 5 ans, renouvelable. La mission de la CNRTH est de faire des plaidoyers pour la reconnaissance et la protection des droits de cette frange au niveau national et international. Cet organisme coiffe le Réseau National de la Communauté Trans Haïtienne (RNCTH), cette structure déjà existante et qui poursuit l’objectif de regrouper les différentes associations et personnes Trans dans tous les départements géographiques du pays afin de créer un environnement plus inclusif et sécuritaire pour ces derniers. La création du CNRCTH, une réponse contre la transphobie Du haut de l’estrade, cernés de regards, d’une voix assez forte, le numéro 1 du comité a qualifié ce jour d’historique. Selon cette dernière, ce jour ne se résume pas seulement au lancement de cette nouvelle structure, il se veut plutôt être un pas en plus vers la révolution pour la visibilité, la dignité et le respect des droits des personnes Trans en Haïti. La création de ce comité est le résultat des décennies de luttes, de sacrifices, et de rêves longtemps refoulés. « Nous vivons dans un pays où l'homophobie et la transphobie ne cessent de croître. Chaque jour, nous sommes confrontés à la violence, à la discrimination, à l'injustice. Nos corps sont battus, nos esprits brisés, nos âmes torturées par une société qui refuse de nous voir comme des êtres humains à part entière. Nous sommes trop souvent réduits à des objets de haine, à des cibles faciles pour ceux qui cherchent un exutoire à leur ignorance et à leur peur. La situation est alarmante. Le taux de violence contre les personnes trans atteint des sommets inacceptables. Nous vivons dans l'insécurité, nous craignons pour notre vie, non seulement à cause de notre identité, mais aussi à cause d'une société qui, trop souvent, ferme les yeux sur notre souffrance », a relaté Francesca Juliyanah BUTEAU. Et de poursuivre : « Le CNRCTH n'est pas seulement une structure pour les personnes trans, c'est une structure pour toute la société haïtienne. Parce que notre combat n'est pas un combat isolé, c'est un combat pour les droits humains, pour la justice, pour l'égalité. C'est un combat pour une Haïti où chacun, quelle que soit son identité de genre, son orientation sexuelle puisse vivre librement, sans peur, sans haine, sans discrimination ». S’engager dans la lutte, un impératif De son côté, Dominique ST-VIL, dans ses allocutions, a incité les hommes trans à s’engager dans la lutte contre la transphobie et aussi de participer dans les activités relatives à la sensibilisation et la promotion de la transidentité. Aussi, développent-ils des moyens stratégiques de plaidoyers auprès des institutions publiques et privés pour le respect de la dignité sociale de cette catégorie. Au cours de la cérémonie, nombreuses sont les personnalités qui ont salué l’initiative de ces personnes trans qui se sont armées de courage et de détermination pour défendre la cause de leurs pairs malgré le poids des stéréotypes. A en croire les membres de ce corpus, le lancement de cet évènement marque le début d’une nouvelle ère pour les femmes et les hommes transgenres dans le pays. Esperancia JEAN NOEL esperanciajeannoel@gmail.com
- Sous l’emprise de la violence, les jeunes brisent la glace
« Les violences basées sur le genre (VBG) naissent à partir des inégalités entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. On dénombre différents types (physiques, économiques, sexuelles, verbales et autres) et peuvent avoir de graves conséquences sur votre vie, votre avenir, votre santé et même la société », a déclaré Madame Daïka FANFAN, intervenant à la dernière journée de formation, le vendredi 26 juillet 2024. Cette activité a été réalisée par l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), du 23 au 26 juillet 2024, en son local. Supportée financièrement par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR), cette deuxième cohorte a accueilli une trentaine de jeunes en provenance de Fort-national et Saint Martin. Intervenant sur les VBG et ses corollaires, la facilitatrice a mis un accent particulier sur les types et les formes de violences également les conséquences qui en découlent. Elle a proposé des travaux de groupes permettant à l’assistance de distinguer la typologie de ce fléau dont la majorité des victimes sont des filles et des femmes. Madame FANFAN, n’a pas raté l’occasion de prodiguer quelques conseils aux bénéficiaires. « Lorsque vous êtes victimes de violences, peu importe sa forme, ne gardez pas le silence. Parlez-en à votre entourage pour trouver de l’aide », a-t-elle relaté. Une présentation qui a poussé certains participants de rompre le silence. Avec beaucoup d’émotions, ils ont partagé leurs histoires. Certaines plus tristes et poignantes que d’autres. Le tableau sombre de Nancy « Nous sommes en 2016, il était 4 heures environ, en sortant du travail, en compagnie de ma cousine, arrivées sur la route de Delmas, nous avions été attaquées par des hommes armés. Ils nous ont braqué et nous ont demandé nos valises. Ma cousine s’est vite pliée à leur volonté, moi j’ai résisté, parce-que je sais combien c'est difficile d’obtenir des documents relatifs à l’identité en Haïti. Ce jour-là, j’ai vécu un enfer que je m’en souviendrai jusqu’à ma mort », a-t-elle balbutié pour éviter de fondre en larmes. Avant de continuer, elle a émis un grand soupir : « Je me suis fait bastonner pendant plusieurs minutes, au final on m’avait pris la valise. Et j’avais tout perdu. Ma cousine, quant à elle a été tombée en syncope. Elle a rouvert les yeux le lendemain à l’hôpital. Depuis, je me suis dit que je dois laisser le pays, pour essayer de dissiper cette douleur ». Nancy n’a pas connu une enfance facile. Fille d’un homme marié, elle a dû vivre avec sa belle mère pour que ce dernier puisse répondre à ses obligations paternelles. La vie ne lui a pas souri, des jours sombres ont marqué son existence dans cette maison. on pouvait lire sur son visage les douleurs ressentis dans ce chapitre de sa vie. Mere de deux enfants, Nancy réside à Fort-national. Aujourd’hui, elle effectue des activités commerciales pour subvenir à ses besoins et ceux de ses deux filles. « Je ne me résume pas à l’idée d’être entretenue par un homme. J’ai appris à me débrouiller seule. Quoique l’insécurité est criant dans la zone, je fais de mon mieux pour protéger ma progéniture et les offrir une vie meilleure » a-t-elle émis dans un brin d'espoir. L’assaut de la violence, d'autres témoignages « Dans mon quartier la violence se voit à l’œil nu, les hommes lourdement armés font la parade à longueur de journée » a confié Tara, une autre participante. Âgée de 24 ans, elle habite à la rue des arts plastiques, un quartier du bicentenaire. Étudiante finissante en assistance administrative, c'est un périple pour elle d'effectuer des allers-retours entre sa maison et l’université. « Je ne me sens pas bien, je suis impuissante face à une telle réalité. En tant que jeune femme, je me sens vulnérable face à la violence. Cela me perturbe énormément », nous a-t-elle confié. Pour Joseph qui vient de la rue des Remparts, au bas Bel-Air, la situation n’est pas trop différente « Je fais face personnellement à la violence psychologique. De temps à autres, des détonations d’armes à feu retentissent dans la zone. Je ne cesse de voir des jeunes passer de vie à trépas sous mes yeux, pourtant ils n’avaient pas encore vécu leur temps destiné. On se lève chaque jour en se demandant qui sera le prochain cible », a-t-il déclaré en essayant de dissimuler la crainte qui se lit sur son visage. Nancy, Tara et Joseph :des noms d’emprunts Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com