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  • Haïti : Quand les rêves s'écroulent sous les cendres de la violence

    « Ils sont entrés comme une tornade : j'étais chef d’entreprise. Le lendemain, je suis devenu un paria, pieds nus dans un quartier étranger », ces mots de Jude, 23 ans, résonnent comme un cri étouffé, l'écho d'une génération sacrifiée. Son histoire, brute et poignante, est celle d'une ascension fulgurante brisée par la violence des gangs qui ravagent Haïti.  De l'éclat à l'ombre   Né en 1999 à Rozo (Grand’Anse), Jude avait tracé son chemin à la force de sa volonté. Issu de la génération 2000 souvent stigmatisée, il avait pourtant prouvé que la détermination pouvait briser les stéréotypes. Depuis 2020, ses salons de beauté étaient devenus  un symbole d'espoir pour son quartier à Nazon, précisément à la rue Jean Price Mars, au sein de la commune de Port-au-Prince, employant près d’une dizaine de jeunes. « J'avais même ouvert un deuxième salon, car j'avais beaucoup de clients. Ces entreprises créaient des emplois pour des jeunes autour de moi », se souvient-il, la voix empreinte de nostalgie.  En septembre 2024, un assaut des groupes armés a tout emporté. « Ils ont saccagé mes entreprises et volé mon avenir », raconte-t-il, les yeux noyés de larmes. Avant cette descente aux enfers, Jude était également étudiant en sciences comptables, un rêve d'avenir interrompu brutalement par l'insécurité grandissante. Il a dû fermer son dossier, sacrifiant ainsi une autre part de son lendemain.   Une Vie Dépossédée : L'Exil Intérieur   Contraint de fuir, Jude décrit une réalité d'exilé où chaque jour est une lutte pour la survie. Il est parti avec quelques habits, un petit tambour, laissant derrière lui tous ses biens : livres, ordinateur, les outils de son travail, pour ne citer que ceux-là. De plus, il avait également un appartement familial en location, un patrimoine d’une valeur estimant à 695 000 gourdes, une autre source de revenus, qu’il comptait chaque année. « J’avais des carnets remplis d’idées et de projets. Maintenant, je n’ai plus rien », confie-t-il. Autrefois, il gérait ses entreprises florissantes. Aujourd’hui, il est dépourvu d’argent, ses mains sont vides, il est condamné à l'inactivité.  Ses parents étant à Jérémie, il vivait avec sa sœur, maintenant il s’est réfugié chez sa grand-mère, à Delmas, où il est entassé dans une pièce de 12 mètres carrés avec quelques membres de sa famille, luttant contre l'humiliation et le désespoir. « Chez moi, j’avais une chambre à moi seul. Ici, je suis confronté à des fous rires au quotidien, des disputes, des jeux. Cette cacophonie quand je les entends, je pleure intérieurement », murmure-t-il, hanté par les souvenirs des parfums des produits de beauté, désormais remplacés par l'odeur étouffante de la promiscuité.  Un peuple déplacé : Haïti ruiné   Le rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), publié en novembre 2024, dresse un tableau apocalyptique : une augmentation de 60 % des déplacements forcés en trois mois à Nazon, 85 % des commerces détruits, 42 000 personnes fuyant Port-au-Prince chaque mois. « Ceux qui ont tout perdu sont devenus des ombres », lâche Jude, la voix brisée.  Plutôt que de chercher à reconstruire son entreprise dans un pays où la violence et l'insécurité règnent, Jude nourrit désormais l'idée de fuir. Il envisage un avenir loin d'Haïti, où il pourrait enfin retrouver la paix et la sécurité. « Peut-être qu'ailleurs, je pourrai recommencer à zéro, sans avoir une peur constante au ventre », confie-t-il avec un regard perdu. Son combat silencieux résonne comme un appel désespéré : « Aidez-nous à partir, à sauver nos vies ».  La réalité est dure, implacable, mais Jude puise sa force dans une résilience inébranlable. « Les affaires peuvent être abîmées, mais l’espoir, lui, je le serre fort dans mon cœur », conclut-il, symbole d'une jeunesse haïtienne qui refuse de se laisser anéantir par les ténèbres. Marc Kerley FONTAL

  • Une deuxième journée de formation réussie à l’ODELPA

    Plan d'ensemble lors de la pr é sentation de Mme Daika FANFAN Ce mercredi 19 mars 2025 marque la deuxième journée de la session de formation à l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA). Cette initiative réalisée, en son local, à Delmas, a réuni plus d’une vingtaine de bénéficiaires en provenance de plusieurs camps de déplacés, de cité soleil, Saint Martin, entres autres. Elle s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation, d’éducation, d’appui psychologique et de renforcement économique au profit de ces jeunes visant à réduire la violence dans les quartiers vulnérables de Port-au-Prince.   Trois interventions ont été à l’ordre du jour : la violence basée sur le genre (VBG), les droits humains et protection des populations vulnérables également le VIH.  Madame Daika Fanfan a intervenu sur la VBG à travers ses différents types, ses conséquences et les principales prises en charge.  La secrétaire de l’ODELPA a également mis accent sur la Protection contre l’exploitation et l’abus Sexuels (PSEA). « Lorsque vous êtes victimes de violences, peu importe la forme, ne gardez pas le silence, vous devez en parler à votre entourage pour avoir de l’aide : sociale, judiciaire ou juridictionnelle », a-t-elle conseillé.      De son côté, Monsieur Sadrack Rateau a présenté les droits humains. Ce dernier a mis en exergue les principes fondamentaux caractérisant cette discipline : Universalité et inaliénabilité - indivisibilité - interdépendance et interaction - égalité et non-discrimination - participation et inclusion-responsabilité et primauté du droit de précision. Aussi les valeurs comme la dignité, la liberté, l'égalité, la solidarité, la sécurité et la justice. Dans son intervention, M. Rateau a exhorté les bénéficiaires  à cultiver la tolérance, le respect et la dignité envers toute personne peu importe sa race, sa nationalité, son niveau intellectuel, son appartenance sociale, religieuse, son orientation sexuelle entre autres. Car, selon l’article 1er de la déclaration universelle des droits de l’homme : « T ous les êtres humains naissent libres et demeurent égaux en droit et en dignité ».    Pour sa part, Madame Marc-Kerley Fontal a exposé les mythes liés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les modes de transmissions et les méthodes de prévention. Dans ses allocutions, la journaliste a fait savoir que, de nos jours, cette infection n’est plus considérée comme un danger sanitaire telle qu’elle a été dans les années précédentes. Cependant, il est primordial de se protéger contre ce virus. Et s’il y a un PVVIH dans notre entourage, on doit éviter toutes formes de stigmatisation et de discrimination à son égard. On doit de plutôt l’encourager de continuer avec la prise des antirétroviraux (ARV). Une telle décision lui évitera de perdre sa vie à cause des différentes complications liées au Syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA).   Il est à noter que cette neuvième cohorte de formation est le résultat d’un partenariat entre l’ODELPA, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA).  Esperancia JEAN NOEL  esperanciajeannoel@gmail.com

  • Une première journée de travail réussie à l’atelier stratégique du CLM en Haïti

    « La santé n’est pas un privilège, c’est un droit qui se construit ensemble », tels ont été les propos prononcés par Madame Sœurette POLICAR, pour introduire sa présentation le 12 mars 2025, à l’atelier stratégique du Community Lead Monitoring (CLM), déroulé à l’hôtel Kinam de Pétion-Ville. Cette initiative de trois jours vise à renforcer la capacité des membres du CLM sur la Prévention, Préparation et Réponse aux pandémies (PPR  PPR/CE .  Lors de son intervention intitulée « Communities in Pandemic Preparedness and Response (COPPER) et engagement communautaire : un pilier pour une réponse sanitaire inclusive », la coordonnatrice du CLM a posé les bases d’une réflexion urgente sur la façon d’ancrer les communautés locales au cœur des stratégies de santé publique dans une Haïti fracturée par des crises multidimensionnelles.  COPPER : Bien plus qu’un outil, une philosophie d’action   Mme POLICAR a exposé l’urgence de dépasser les approches traditionnelles en présentant le COPPER comme une révolution méthodologique assurant la gestion des pandémies, en plaçant les communautés au centre et en renforçant leur engagement. Aussi d’améliorer la collecte de données locales, en adaptant les stratégies aux contextes spécifiques et développer la résilience communautaire. « Sans leadership local, aucune stratégie PPR ne sera durable », a-t-elle fait savoir. Le COPPER est structuré autour de trois piliers : la participation inclusive, la transparence redevable et l’adaptabilité aux chocs. Il convertit les communautés en actrices clées de la surveillance et des réponses aux crises.  À travers des exemples concrets, elle a montré comment l’engagement communautaire peut briser les barrières empêchant l’accès aux soins de santé. Pour illustrer, elle a fait état du suivi au moment   des épidémies et la gestion des stocks de médicaments. Toutefois, les défis persistent : fragilité des infrastructures, méfiance envers les institutions. Pour y faire face, madame Policar a plaidé pour que les données soient collectées par et pour les communautés. Cette démarche mettra en exergue leurs réalités socio-culturelles, une approche qui, selon elle, visera à renforcer la légitimité des actions sanitaires.    Climat et Pandémies : Un duo qui ne fait pas bon ménage   La journée a pris un tournant significatif avec l’intervention d’Alana SHARP, Assistante Technique du CLM. « Ignorer les indicateurs climatiques aujourd’hui, c’est préparer des crises sanitaires demain », a-t-elle averti, soulignant le lien explosif entre réchauffement global, propagation des maladies, comme le paludisme et la vulnérabilité systémique en Haïti.  Son plaidoyer a mis en lumière l’urgence d’intégrer les données climatiques aux stratégies PPR. Elle a évoqué des pistes de solution : suivi des déplacements post-catastrophes, adaptation des centres de santé aux phénomènes extrêmes.    Indicateurs sous la loupe : Adapter les outils à la réalité haïtienne   La deuxième partie de cette journée a été consacré à un exercice pratique animé par Housing Works et les assistants de données du CLM. L’objectif principal était de réviser la liste des indicateurs pour mieux refléter les besoins du terrain. Les participants ont analysé chaque critère du PPR en les confrontant aux défis locaux. Parmi les forces identifiées figuraient l’ancrage territorial du CLM et l’expertise des moniteurs de terrain. Les faiblesses, quant à elles, incluaient des manques de financement et une dispersion des données. Les opportunités, comme l’intégration du genre ou les synergies avec les programmes VIH/TB, ont été mises dans la balance avec les menaces, telles que l’insécurité limitant l’accès aux zones reculées et les financements irréguliers.    La fin de cette première journée a été marquée par la révision des indicateurs. Toujours sous la direction de l’équipe de l’Housing Works et des assistants de données, les participants ont pu identifier ou proposer des indicateurs prioritaires pour les outils de collecte du CLM. Un processus qui se répètera pendant toute la durée de cet atelier.  Marc-Kerley FONTAL  marckerleyfontal@gmail.com

  • Bilan de l’Observatoire Communautaire des Services VIH

    << La Surveillance dirigée par la communauté (SDC) est une collecte systématique de données sur le site de prestation des services de santé par les membres de la communauté qui sont compilées, analysées puis utilisées par les organisations communautaires pour générer des solutions aux problèmes rencontrés lors de la collecte de données », a informé la directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM, lors de l’activité bilan du CLM, le vendredi 18 octobre 2024. À l’hôtel Villa Thérèse, Pétion‑Ville, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a présenté les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clés au grand public. Cet évènement a réuni les représentants de diverses institutions. On citera : Dr Fritz Moïse, président du Forum de la société civile, Dr Eva Steide, directrice pays de Housing Works ; Soeurette Policar, coordonnatrice générale du CLM ; Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA) ; Dr Steeve Smith du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS) sans oublier les coordonnateurs et moniteurs de zone. Qu’en est‑il du cycle de surveillance ? La directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM, madame Soeurette Polycar, a déclaré : « Le cycle de surveillance s’étale sur 5 points. Monitorer l'implémentation des changements promis ; plaidoyer pour un changement ; engager les pourvoyeurs de services ; collecter les données et traduire les données collectées en rapports basés sur les établissements. Il est essentiel de monitorer la mise en œuvre des engagements des décideurs à tous les niveaux, et déterminer si ces engagements ont l'effet désiré. Dans cette perspective, l'équipe organisera des réunions pour présenter les données à différentes parties prenantes et partenaires, elle s'engagera dans des événements publics afin d’établir des stratégies de communication pour faire connaître les résultats. L'équipe de plaidoyer et les coordinateurs présentent ces informations aux décideurs au niveau des cliniques, des districts, au niveau national, ainsi que les bailleurs. La communauté recueille des preuves dans les cliniques et dans la communauté à l'aide d'enquêtes au niveau de CommCare, de groupes de discussion et de témoignages individuels. Capturez des photos et des citations de personnes. Analyser et interpréter les informations collectées, créer des rapports montrant les résultats par l'établissement et consolider les données en informations au niveau national. » Ces enquêtes ont été menées, de janvier à septembre 2024 dans 92 sites de prise en charge à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces enquêtes, 2508 patients ont été interrogés parmi lesquels on a répertorié 1983 qui vivent avec le VIH. L’assistante de données de l’OCSEVIH, Francesca Buteau, a exposé des statistiques. Selon les chiffres, 13 % des responsables d’établissements sur 92 évalués ont confirmé avoir eu des ruptures de stocks de médicaments : « Pour avoir de plus amples informations sur la qualité des services, nous avons aussi interrogé les gestionnaires de ces sites y compris les infirmières. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont été aussi au menu. Cette carence touche particulièrement les médicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), préservatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les médicaments VIH (4.25%). »  Que disent les statistiques ?  52,56% des 2 437 patients interrogés qui fréquentent les cliniques déclarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des établissements évalués ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquées par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiqué que c'était parce que le médicament n'avait jamais été disponible dans l’établissement, 25% ont indiqué que c'était parce que le personnel n'était pas formé à la PrEP, lit‑on à travers les lignes du projeteur. « Parmi 1 983 patients interrogés, 3,83 % déclarent avoir été maltraités ou discriminés dans la clinique en raison de leur statut sérologique. 8 % des patients déclarent avoir été refusés de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Sur 1 983 patients interrogés, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale », informe Francesca Buteau, assistante de données de l’OCSEVIH. Selon Madame Augusta Moïse, la présentation de ces résultats témoigne de la volonté des différents membres de l’OCSEVIH d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux PPVIH et aux populations clés. « En dépit de l’insécurité grandissante qui ronge la société haïtienne, les différentes équipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en péril pour permettre le CLM de poursuivre sa mission. Après le monitoring, des visites de solutions ont été effectués dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des réunions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), rencontrer les responsables des sites, entre autres », a‑t‑elle déclaré. Face à ces maux, plusieurs recommandations ont été formulées : r e n f o r c ement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pour prévenir toute rupture de stock et garantir l'accès continu aux traitements ; augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH ; intégration des services de santé mentale p our répondre aux besoins psychologiques des PVVIH; accès aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ; accès aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ; l’organisation des séances de formation sur la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santé afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux‑là. Jobenson Andou Jandou08@gmail.com

  • Renforcer la capacité économique des jeunes, un impératif pour l’ODELPA

    Le jeudi 13 février 2025, l'Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA) a reçu, dans son enceinte, les 85 gagnants du concours de plans d’affaires. Cette compétition a été organisée suite à la tenue des 6 sessions de formation, de juin à décembre dernier. Cette rencontre avait pour objectif de remettre à ces jeunes une enveloppe de 200 dollars US soit pour lancer ou renforcer leur micro entreprise. A la genèse de l’activité, la présidente de l’ODELPA, madame Ficeline Rateau, a félicité les champions de cette compétition pour leur bravoure et leur détermination à aller de l’avant. Elle a aussi profité de l’occasion pour leur rappeler qu’ils doivent utiliser ces frais à bon escient. Le directeur de projet à l’ODELPA, M. Garry Coquillot, dans ses propos de circonstance, a présenté les différentes étapes suivies par le jury pour la sélection des bénéficiaires. Du même coup, dans son costume de conseiller, il a ravivé la mémoire des jeunes avec des notions découlant de l’économie, comme pilier essentiel de la vie. « L’économie est une discipline qui est présente dans le quotidien de chacun de nous. Elle fait partie de tout ce qui est dans la vie parfois nous négligeons. Automatiquement qu’une personne peut identifier un besoin, il peut créer un bien économique ou un service. Alors elle est immédiatement considérée comme un agent économique », a fait savoir le spécialiste en économie. Cerné de regards, M. Coquillot a illustré ses dires avec des exemples assez simples, pour permettre à l’assistance de mieux capter les notions. Pour enchainer ce dernier à renouveler l’engagement de l’ODELPA vis-à-vis de ces jeunes issus de plusieurs quartiers vulnérables de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. « Pour lutter contre la pauvreté, il faut nécessairement la création de richesses. L’ODELPA, étant structure ne peut gagner cette lutte seule. En organisant des sessions de formation à votre profit, c’est une façon pour l’ODELPA de lutter contre cette pauvreté. Et vous autres, vous devez créer des richesses. Apres l’octroi de ces frais, on va continuer à vous accompagner. Nous sommes comme un socle, on vous donnera des instruments nécessaires pour confronter la vie. Gardez toujours contact avec nous, informez-vous des différentes activités de l’ODELPA, car nous sommes ouverts sur le monde », a-t-il promis avec une voix déterminée. Suite à ces mots assez forts, on pouvait lire sur le visage de chaque bénéficiaire de la joie et de la satisfaction. Appréciation des participants Plumes en mains, sous l’égide de la secrétaire de l’ODELPA, Madame Daika FANFAN, les gagnants à tour de rôle ont apposé leurs signatures afin de recevoir leur startup. « C’était avec un sentiment je joie que j’ai appris que je figure parmi les gagnants de ce concours. Je salue le travail de l’ODELPA et l’HCR visant à encourager les jeunes avec ces sessions de formation et par la suite organiser un tel concours », a fait savoir un bénéficiaire. « Je souhaite que l’ODELPA puisse continuer à aider les jeunes à renforcer leur capacité économique. C’est un travail assez noble qui ne fait que commencer. Je souhaite que l’organisation puisse continuer sur cette même lancée », a lâché une autre. Cette initiative supportée, financièrement, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNCHR), s'inscrit dans le cadre du projet visant à réduire la VBG dans les quartiers vulnérables par le renforcement économique des jeunes. Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

  • Gel de fonds du programme VIH en Haïti : Housing Works lance un appel à l’action

    Photo de groupe en fin de l'activit é "Ensemble pour l’Avenir : Plaidoyer pour le Maintien des Services VIH en Haïti”, tel a été le thème autour duquel s’est déroulé un atelier de travail, le 19 février 2025, à l’Hôtel El Rancho, Pétion-ville. Cette initiative de Housing Works, a réuni, en présentiel et virtuel, plusieurs personnalités importantes œuvrant dans la riposte du VIH en Haïti : des partenaires internationaux, des responsables gouvernementaux y compris les membres de la société civile. Cette activité relevait de discuter autour de la décision de l’administration Trump visant à geler les fonds destinés au programme VIH dans les pays pauvres dont Haïti. Aussi de son impact sur la vie des personnes vivants avec le VIH et comment y remédier.   La Directrice Pays de ladite structure, Dr Eva Marly STEIDE a procédé à l’ouverture de cette journée en faisant ressortir les objectifs fixés. « Aujourd'hui, c'est un moment que je ne qualifierai pas d'historique, mais plutôt un moment clé où nous allons nous asseoir et travailler ensemble au profit de notre pays », a-t-elle avancé.  Le numéro 1 de l’Housing Works a exposé la gravité de la situation où les difficultés sociopolitiques entravaient déjà l’accès aux soins de santé. Elle a souligné l’importance d’une solidarité entre les partenaires.  « À  travers cette rencontre, nous devons proposer des solutions. Nous aimerions avoir un cahier de charge pour compléter celui du MSPP dans l’objectif d’apporter notre apport dans les différentes considérations des PVVIH et des populations clés », a telle déclaré pour informer le public des suivis qui seront assurés.   À gauche, Dr Eva Marly STEIDE, directrice pays de HOUSING WORKS. A droite La première partie de cette activité a été truffée d’émotions : peur et inquiétude. Parallèlement, la détermination de remonter la pente a été au rendez-vous.   Derrière ses fines montures, le Président du Forum de la Société Civile, Dr Fritz Moise, a mis un accent pointilleux sur la gravité de la crise. Dans ces prises de parole, il a affirmé qu’il est l’heure de se serrer les coudes, d’apporter un soutien inconditionnel au MSPP, et aux différents partenaires afin de trouver une solution.   « Mes cher(es) ami.es , offrez le meilleur de vous comme vous le faites depuis le début de cette crise.  Restez engagés aux côtés des personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les populations clés, entre autres, pour les actions de plaidoyers afin de n'être plus surpris des prochaines décisions après l’échéance du gel » a-t-il conseillé.     De son côté, Dr Christian Mouala, Directeur Pays de l’ONUSIDA dans ses allocutions, a fait ressortir des tonnes d’interrogation qui peuvent être prises en compte en ce moment de gel. Selon lui, cette période a de bons tout comme de mauvais côtés. Elle peut servir d’analyse axée sur les forces et faiblesses, pour la société haïtienne en matière de VIH. Aussi de documenter le narratif haïtien ou l’image positive du pays sera au premier rang. Pour finir, il a prodigué quelques conseils et renouvelé l’engagement de l’ONUSIDA de continuer à supporter Haïti dans cette lutte.     Une lutte sans les populations clés, n’est pas une lutte   « Depuis le 20 janvier dernier, la situation est devenue plus difficile pour nous, les populations clés. Comme vous le savez, notre communauté est déjà confrontée à la stigmatisation et à la discrimination. Une telle décision, venant d'un pays démocratique, est particulièrement préoccupante. Nous, peuple noir, connaissons bien les préjugés auxquels nous sommes confrontés. Je me demande si nous allons retourner aux années 80 et 90, après tous les efforts et les luttes que nous avons menés », s’est questionné Jonhy LAFLEUR, président du comité national de plaidoyers et des populations clés.  Vêtu d’une chemise blanche sur laquelle était dessinée le vèvè d’un dieu voudouesque haitien, Johny a continué de s’exprimer avec une voix tremblante.  « Je ne sais pas ce qui va se passer le 20 avril, date d’échéance du gel des financements, mais sachez qu’une lutte sans les populations clés, ce n’est pas une lutte ».   Pour tenter de rassurer ses pairs, l’homme aux multiples chapeaux, s’efforçait de sourire.  Cependant, à des centaines de mètres, on pouvait sentir la peur qu’il dégageait et malgré tout l’espoir d’un changement après ces 90 jours.    La situation du VIH en Haïti    Dr Steeve SMITH, représentant du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) au sein du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) Dr Steeve SMITH, représentant du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) au sein du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), à partir des statistiques, a présenté la situation du VIH en Haïti de 2004 à 2024. « En 2004, nous avions eu 24 sites de prise en charge du VIH. En 2009, ce nombre est passé à 147, et en 2024, il atteint 177. Concernant le traitement, 2 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient enrôlées en 2004. Ce chiffre a considérablement augmenté en 2024, où nous en comptons 124 000 environ » a-t-il évoqué.   Simultanément, il a évoqué les actions menées par le MSPP les défis rencontrés, notamment ceux liés à la crise insécuritaire, l’accès aux centres les plus reculés, la stigmatisation et la discrimination existants dans les institutions sanitaires, entres autres.   Pour conclure, Dr SMITH a mis en exergue les perspectives du MSPP face à la crise.  Impact de la décision du gouvernement américain    La Coordonnatrice de la Surveillance Dirigée par la Communauté, Mme Sœurette POLICAR, a montré l'impact direct du gel des financements sur les activités de la société civile. Pour illustrer, avec des exemples concrets, elle a fait état du report ou de l’annulation de certaines initiatives. Cette situation a des conséquences sur l'accès aux soins de santé de la population, particulièrement pour les groupes marginalisés. Elle a profité de l’occasion pour saluer les efforts de chaque institution pendant cette période difficile, en montrant l’importance de la collaboration face aux défis en vue de trouver des solutions alternatives.  Travail de groupe Le moment phare de la journée a été consacré à un atelier en groupes. Sous l'égide de Madame Leinadine Lucien Maurice, Deputy Director de Housing Works et maîtresse de cérémonie, ainsi que de Madame Joanne Isidor, responsable des données au CLM, plusieurs groupes ont été constitués. Les participants devaient identifier les besoins prioritaires et les défis rencontrés par les PVVIH et les populations clés. Ils devaient également réfléchir à la manière dont le programme peut maintenir ses services pour toutes les catégories de personnes.  Suite à des dizaines de minutes de réflexion, des tonnes d’idées ont ruisselé. Les solutions proposées s’accentuaient autour de la solidarité nationale et la coopération renforcée.   En somme, cet atelier a démontré la détermination des acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH dans le pays, malgré les nombreuses difficultés rencontrées, notamment ceux liés au gel des financements.  Esperancia JEAN NOEL  esperanciajeannoel@gmail.com

  • Le cancer de la prostate : Une menace sérieuse pour la santé des hommes

    Le cancer de la prostate également connu sous le nom de l’adénocarcinome, tumeur maligne ou carcinome de la prostate est une pathologie qui se développe dans l’appareil génito-urinaire masculin. Il est l'un des formes de cancer les plus courantes dans le monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette maladie représente une part significative des nouveaux cas de cancer chaque année. En 2020, environ 1,4 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués à l'échelle mondiale, faisant du cancer de la prostate le deuxième cancer le plus fréquent chez l’être humain. Le taux de mortalité ajusté selon l'âge est de 49,12 pour 100 000 habitants, plaçant Haïti au 7ᵉ rang pour ce type de cancer. Les données publiées par l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) au sein de l’OMS, au cours de la même année, ont démontré que la tumeur maligne de la prostate a causé environ 1 356 décès en Haïti, représentant 1,55 % de l'ensemble des décès dans le pays.   Anatomie de la prostate et ses rôles La prostate est une glande de la taille d'une noix située sous la vessie et entourant l'urètre, le canal par lequel l'urine et le sperme quittent le corps. Elle est composée de tissus glandulaires et musculaires, jouant un rôle crucial dans le système reproducteur masculin.   « La prostate a plusieurs fonctions essentielles. Sa principale mission est de produire un liquide qui constitue une partie importante du sperme. Ce liquide nourrissant aide à protéger et à transporter les spermatozoïdes lors de l'éjaculation », a expliqué l’interne en Médecine, Indeed GABRIEL à notre rédaction. En plus de sa fonction reproductive, la prostate joue également un rôle dans la régulation de l'urine. « La prostate contribue à contrôler le flux urinaire en exerçant une pression sur l'urètre », a ponctué Mme GABRIEL.   Comprendre le cancer de la prostate « À ses débuts, le cancer de la prostate est souvent asymptomatique, il peut avoir des conséquences graves, à l’avenir, si elle n'est pas détectée à temps » avertit le généraliste Dr Lordson MONTINOR. Cette maladie survient généralement chez les hommes âgés de plus de 50 ans. Cependant, il peut se développer plus tôt chez ceux ayant des facteurs de risque. Parmi ces pluralités de causes, on peut citer : l’âge, les antécédents familiaux et l’origine ethnique, ce qui implique que les hommes afro-américains y sont particulièrement vulnérables. Une alimentation riche en graisses animales pourrait également contribuer à l’augmentation de ces risques. Les signes d’alerte peuvent être subtils. Parmi les symptômes, on peut noter des problèmes urinaires tels que des mictions fréquentes ou un flux urinaire faible. Il existe également d’autres manifestations incluant des douleurs pelviennes, des changements lors de l'éjaculation. Dans les stades avancés, le cancer peut provoquer des douleurs osseuses et une perte de poids inexpliquée.   D’autres maladies de la Prostate A côté de l’adénocarcinome, il existe une pluralité de maladies liées à la prostate. Parmi celles qui se distinguent par leur prévalence et leur impact sur la qualité de vie, on trouve l'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) et la prostatite. L'HPB est un agrandissement non cancéreux de la glande, souvent observé chez les hommes âgés. Bien que non dangereux, ce phénomène nécessite une attention médicale pour prévenir des complications. « Cette maladie peut entraîner des symptômes urinaires gênants, tels que des difficultés à uriner ou des mictions fréquentes, affectant ainsi considérablement le quotidien des patients », a mentionné Dr MONTINOR. La prostatite, quant à elle, est une inflammation de la prostate qui peut être aiguë ou chronique. Elle peut résulter d'une infection bactérienne ou d'autres causes. Les symptômes de cette pathologie impliquent des douleurs pelviennes et difficultés urinaires, rendant cette condition particulièrement inconfortable pour ceux qui en souffrent.   Traitement de l’adénocarcinome Les options de traitement varient, selon le stade du cancer, a confirmé le Directeur de la Clinique Horeb. La personnalisation des traitements varie en fonction des caractéristiques individuelles du cancer et de la santé du patient qui est désormais au cœur des stratégies thérapeutiques. Les oncologues insistent sur l'importance d'une discussion approfondie avec chaque patient pour choisir le traitement le plus approprié. Avec ces avancées, l'avenir s'annonce encourageant pour les hommes touchés par cette maladie, malgré qu’en Haïti nous sommes encore loin de cette réalité.   Selon des spécialistes médicaux, les options vont de la surveillance active pour les cas à faible risque à des interventions chirurgicales. On peut noter, la prostatectomie radicale qui consiste à retirer la glande pour les stades les plus avancés. La radiothérapie, tant externe qu'interne qui est l’utilisation de rayonnements permettant de détruire les cellules cancéreuses. Il existe parallèlement les thérapies ciblées émergent comme des solutions prometteuses, offrant de nouvelles perspectives aux patients. On retient : L'immunothérapie ; la radiothérapie ; la chimiothérapie ou encore la thérapie hormonale, assurant le blocage des hormones qui favorisent la croissance du cancer.   La détection précoce par le biais du dépistage régulier est cruciale pour améliorer les chances de traitements efficaces. Encourager les hommes à prendre soin de leur santé, grâce à la sensibilisation et l'éducation, c’est un impératif pour faire face à cette maladie silencieuse, « Les hommes doivent être conscients des symptômes et consulter régulièrement leur médecin pour un examen de la prostate. La détection précoce est essentielle pour améliorer les chances de traitement efficace » a encouragé Dr MONTINOR. Marc-Kerley FONTAL marckerleyfontal@gmail.com

  • Chantal, une vie hantée par un cauchemar que le temps ne pourra effacer

    Ma vie n’a plus de sens, je me sens humilié, anéantie. Je n’avais jamais espéré vivre ce cauchemar. Être violée par mon propre père », maugrée Chantal. Les blessures de son âme, à voix basse empoigne notre cœur. Malgré les années, le temps n’a pas mis de voile sur les symptômes que cet abus sexuel a causé dans son être. La jeune femme respire et nous confie à mi‑voix : « Ce samedi‑là, mon père venait de conduire sa femme à l’aéroport. La femme de ménage quant à elle, restait chez elle habituellement tous les week‑ends. Je me suis sentie vulnérable puisque, j’étais seule avec lui à la maison. Il est monté dans ma chambre, il m’a fait des propositions indécentes. Malgré mes protestations, malgré mes résistances, ce soir‑là, il est parti avec une partie de moi. Il a volé mon innocence », confie la jeune fille, les larmes aux yeux. À l’époque, Chantal avait 18 ans. Elle a enfoui son secret à double au fin fond d’elle‑même. Son père, à son tour, cynique comme lui seul, il ne l’a pas lâché un instant, lui faisant même des menaces du genre : « Si tu en parles à quiconque, je te tue. » Une enfance choyée Fille unique de Gina, sa mère, Chantal menait une vie normale comme les personnes de son âge avant que son père fasse main basse sur son adolescence. Gina, une vraie bosseuse, avait fait tous les métiers pour lui offrir une vie digne. Elle avait roulé sa bosse comme ouvrière dans une usine de textile de Port‑au‑Prince, tantôt elle s’esquintait comme femme de ménage, ensuite elle suait sang et eau comme commerçante ; enfin, elle se mettra à son compte en ouvrant un commerce de produits cosmétiques à Carrefour Feuilles. « Ma mère a tout fait pour moi. Je fréquentais de bonne écoles. J’avais un toit, de quoi me nourrir. Par contre, j’ai senti un vide. Toute mon enfance, je réclamais mon père. Ma mère avait souvent l’habitude d’éviter le sujet. De ce fait, je m’étais décidée à trouver mon père géniteur quand j’ai eu 14 ans », déclare‑t‑elle. Le poids des hommes armés dans cette histoire Nous sommes en août 2023, lorsque, suite à l’attaque des bandits perpétrée à Carrefour feuilles, la vie de Chantal connait un tourment. Elles ont tout perdu, la maison, le magasin, tout. « Nous nous sommes refugiées pendant quelques temps chez une amie de ma mère. Au début elle nous avait accueillis à bras ouverts. Mais des semaines plus tard des engueulades avaient commencé pour nous signifier le poids nuisible de notre présence. Alors ma mère est rentrée en contact avec mon père, afin qu’au moins une fois dans la vie, ce dernier assume sa responsabilité à mon égard, puisqu’elle ne voulait pas que je rate ma dernière année scolaire. J’étais trop contente de cette nouvelle. Rencontrer mon père enfin », a‑t‑elle expliqué. Arrivée chez son père, tout s’est déroulé différemment de la manière dont Chantal l’avait espéré. Sa belle‑mère l’a traité comme un vieux chiffon, une bâtarde. « Je ne pouvais pas jouer avec mes frères et sœurs et elle me tenait responsable de tout. Le soir j’étais écartée de la table familiale. Et malheureusement, mon père n’a rien fait », souligne Chantal. Ce n’était pas facile pour cette jeune fille, mais elle acceptait, se disant qu’elle devait sauver son année scolaire. Et son père est uniquement celui qui pouvait l’aider malgré tout. Et effectivement il a assuré. « Le jour de la rentrée, je l’ai remercié pour son support. Mais j’ai eu le choc quand ce dernier m’a clairement lancé en plein visage, je suis prêt à tout faire pour toi mais je dois avoir quelque chose en échange », confie‑t‑elle. Depuis cette déclaration, Chantal s’est mise sur la défensive. « Je l’ai fui dans la maison. Mais je n’ai pas pu dire un mot à personne puisqu’il a juré de m’exterminer. Il a essayé plusieurs fois mais j’ai résisté, jusqu’à ce jour fatidique » balbutie‑t‑elle. Sa vie après cette tragédie Aujourd’hui Chantal connait la maltraitance chez une amie de sa mère. Dix‑neuf mois après, ce cauchemar, filmé sur son portable, lui hante encore la vie. « Parfois j’ai envie de mettre fin à mes jours, je n’ai jamais voulu vivre une telle vie. Mais je n’y peux rien. J’ai toujours voulu étudier le droit. J’espère un jour avoir la chance de poursuivre ce rêve pour défendre la cause des victimes comme moi » a‑t‑elle conclu. Marc‑Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • Les jeunes des ghettos en quête de formation

    Dans le temps, le ghetto était considéré comme un espace où vit une communauté à l’écart du reste de la population avec des mœurs bien différentes. Avec le poids des années, cette appellation a connu de nombreux glissements de sens. Aujourd’hui, dans la société haïtienne, elle est perçue comme un lieu marqué par les stigmates de la précarité, la contrainte, l’insécurité, la violence et toutes sortes de blessures de l’âme qui s’extériorisent sur l’environnement immédiat. Regardez les graffitis hurlant sur les murs. Les habitants de ces quartiers difficiles sont souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. Ils sont généralement pointés du doigt en raison des qualificatifs négatifs qui planent au‑dessus de leur tête. Plusieurs de ces riverains sont repliés sur eux‑mêmes tandis que d’autres particulièrement les jeunes, inquiets pour leur avenir, souhaitent trouver des opportunités pouvant les aider à se démarquer du lot même si le chemin est loin d’être tracé en raison de leur provenance sociale. « Vivre dans un ghetto quand on est jeune n’est pas chose facile, c’est comme subir un châtiment, être dans une prison dans laquelle on ne peut pas évoluer. Certaines fois, on aimerait bien participer à des activités nous permettant de renforcer notre capacité, comme des séances de formation, mais le poids de la stigmatisation et de la discrimination nous guette au quotidien », confie Kerline, une jeune fille de la rue des Remparts, un quartier de Bel‑Air qui surplombe le centre‑ville de Port‑au‑Prince. Originaire de la ville des Cayes, Kerline, 21 ans, habite la zone depuis sa tendre enfance avec son père et sa famille. Depuis environ deux ans, elle a laissé le toit familial pour vivre en concubinage avec le père de son bébé de 9 mois. La jeune femme considère la vie dans un ghetto comme un obstacle pour son avancement surtout sur le plan éducatif. Assise sur une petite chaise en paille, tenant son enfant dans ses bras, l’air inquiet, elle se libère dans un flot de paroles : « Ici, c’est vraiment stressant et dangereux. A cause de la violence qui sévit dans la zone, la vie ne tient qu’à une f icelle. Sous nos yeux, on voit des jeunes, avec un avenir prometteur, se faire assassiner. Je vis avec la peur au ventre. J’aimerais sortir certaines fois, rencontrer des gens d’horizons divers, pouvoir m’épanouir et apprendre de nouvelles choses, mais comment m’y prendre si je n’ai pas les moyens économiques nécessaires sans oublier les tirs qui résonnent au quotidien. Si on arrive à se déplacer, avant de rentrer il faut préalablement téléphoner à quelqu’un pour être au courant des nouvelles. Sinon, on risque d’être victime ». La barrière des stéréotypes N'ayant pas pu continuer ses études secondaires à cause de sa grossesse, Kerline manifeste encore le désir d’enrichir ses connaissances. Aussi souhaite‑t‑elle participer à des séances de formation. Mais hélas, à cause de son origine sociale, l’accès lui est toujours refuser. « Je suis continuellement en quête de formation. Dès que je partage mon adresse avec les organisateurs de ces activités, ils me disent que c’est impossible d’y participer. Ça me fait mal, je qualifie cet acte d’inhumain. Les gens ont toujours cette perception : vivre dans un quartier défavorisé est synonyme de caïd ou être la femme de bandit. On ne devrait pas me coller des étiquettes parce que j’habite une localité. Il existe également des gens bien qui y demeurent et qui aimeraient déloger. Faute de moyens, ils sont encore cloîtrés ici. Je peux compter plusieurs jeunes de mon entourage qui ont décroché de nombreux diplômes. Ces papiers ne les servent à rien présentement en raison des stéréotypes. Sont‑ils des caïds ? Non, ils sont juste au mauvais endroit », se désole t‑elle. Pour Kerline, les jeunes du ghetto sont des laissés‑pour‑compte. Abandonnés à leur triste sort. Personne ne se soucie vraiment d’eux. L’État est aux abonnés absents. Les bons samaritains qui manifestent un brin de volonté pour les aider, bien qu’ils soient minimes, ils ont peur des zones rouges. L’insécurité est une gangrène qui mine tout rapport humain en ce temps où la mort rôde dans la ville. Pour la Bel‑Airienne, leur salut passe par l’éducation. Qui viendra les retirer de cette misère crasseuse ? Esperancia Jean Noel esperanciajeannoel@gmail.com

  • L’insécurité : une épée de Damoclès sur les PVVIH de l’Artibonite

    Depuis quelque temps, l’actualité tourne autour du département de l’Artibonite. Les attaques armées qui s’intensifient dans ce département font le malheur de tous les habitants. Parmi les victimes de ce drame, on y trouve en grande partie les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (PVVIH). Sans grande assistance du gouvernement en place, ces patients dépendants de leurs médicaments courent le risque de tomber malade.  Préoccupé par cette situation, le coordonnateur des activités à la Fondation Esther Boucicault Stanislas (FEBS), Dr. Joseph Carl Erick OBAS lance un appel urgent pour sauver les objectifs de développement durables : « L’insécurité actuelle affecte très grandement l’accès aux centres de soins aux PVVIH. Plusieurs localités du département sont sous le contrôle de groupes armés ainsi que la route principale. Dans le département de l’Artibonite, nous avons des patients de divers horizons et la plupart d’entre eux sont très vulnérables économiquement. Dépendants de leurs médicaments, ils doivent prendre leur ARV au quotidien. Si pour une raison quelconque il advient une interruption, le risque encouru est de taille : une augmentation du nombre de patients détectables qui tend vers l’augmentation du risque de transmission et l’échec des ODD 2030 », a‑t‑il indiqué. Le médecin généraliste déplore la passivité des autorités sanitaires du pays. A cause de leur silence, la tâche de la FEBS consistant en assistance dans la prise en charge psycho‑sociale et médicale des patients devient plus difficile. Par ailleurs, il se console sur le support de certaines structures internationales. « Du côté du Ministère de la Santé publique et de la Population, il n’existe pas encore de réponse adaptée aux circonstances. À la FEBS, on doit déployer davantage d’efforts pour faire face à cette situation. Les patients ont besoin de nous plus qu’avant. Ainsi devons‑nous remercier l’Université Georgetown, à travers les différents DDP, et la FORSREF, sans leur aide, il nous aurait été difficile de multiplier nos efforts pour accompagner les patients sur le plan médical et psychologique », rappelle Dr OBAS.  Cette organisation non gouvernementale, créée le 25 avril 1996, basée à Saint‑Marc dans le bas Artibonite, qui s'occupe de la prise en charge psycho sociale et médicale des clients vivants avec le VIH/SIDA est une oasis au milieu d’un désert. En ces temps difficiles, le coordonnateur craint que la FEBS n’arrive pas à continuer son travail. « Notre mission est d'améliorer la qualité de vie des PVVIH en leur fournissant de l’assistance et toute aide nécessaire pour la réinsertion sociale des PVVIH, leur autonomie financière, l'acceptation et l'estime d'eux‑mêmes pour pouvoir aller de l'avant. Les récentes attaques à Pont Sondé menacent leurs activités. Il y a des cas ou des hommes armés ont saisi des médicaments non pas par besoin mais par méchanceté. D’autre part, les agents chargés de la distribution des médicaments se font kidnapper. L’insécurité complique sérieusement la chaîne d’approvisionnement. Et, ce n’est pas seulement les ARV, mais tout autre médicament essentiel », déplore le médecin.  Cette situation demande une réponse urgente. Les objectifs de développement durables à l’horizon 2030, spécialement le numéro 3 : bonne santé et bien‑être, requiert une implication active de l’Etat pour prendre chair. Pour le coordonnateur de la Fondation Esther Boucicault Stanislas, « aucune situation ne doit se dresser sur le chemin vers l’attente de ces objectifs. » Jobenson Andou Jandou08@gmail.com

  • Ref‑Haïti met fin au projet Women’s peace and humatarian funds (WPHF)

    L’hôtel Montana a accueilli, le mardi 20 août 2024, la clôture du programme « Women’s peace and humatarian funds » (WPHF). La cérémonie s’est déroulée en présence de la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Mme Marie Françoise Suzan ; la Représentante de l’ONU‑Femmes, Mme Goretti NDUWAYO ; le président du Forum de la Société Civile, Dr Fritz MOISE ; la présidente de l’Alliance, Mme Dorothy SÉNATUS ; la directrice exécutive de l’Organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), Mme Sœurette POLICAR Montjoie, des leaders d’Organisation de la Société Civile, entre autres. Sous l’égide du Refuge des Femmes d’Haïti, ce projet de 15 mois a eu le soutien financier de l’ONUFEMME. Il s’est articulé autour du thème « Renforçons nos femmes leaders pour lutter contre la VBG »  À la cérémonie de clôture, la présidente de Ref‑Haïti, Mme Novia AUGUSTIN a déclaré : « Le programme WPHF consistait à réaliser des activités d’autonomisation, d’éducation aux droits, de développement à l’échelle communautaire. Et également contribuer à l'amélioration des conditions de vie des femmes, des jeunes et toute personne vulnérable tant au niveau social, culturel, intellectuel et financier ». Par ailleurs, elle a indiqué que dans le cadre de ce projet, une séance de formation a été organisée pour 200 leaders sur le VIH, la Violence Basée Genre, la Santé Sexuelle et Reproductive, ainsi que le planning familial. Dans la même veine, la militante en droits de la cause des femmes a souligné que 125 leaders ont été outillés sur la fabrication des produits chimiques et 26 autres dans la fabrication d’objets d’artisanat en macramé. Elle a aussi signalé que 389 femmes et filles déplacées à cause de la violence des gangs ont été recueillies, au cours du projet, dans leur centre d’hébergement à la Croix‑des‑Bouquets. « 35 parmi les femmes hébergées ont reçu un accompagnement financier afin de réaliser une activité génératrice de revenu. On a également réalisé des activités éducatives et de loisirs (camp d’été) avec 40 enfants et adolescents », a‑t‑elle ajouté. « Malgré la panoplie de défis auxquels nous avons faits face au cours de l’exécution de ce programme, nous nous engageons à rechercher de nouvelles sources de financement afin de relancer ce projet. Au nombre de ces défis, je peux vous citer le retard de financement, la sous‑évaluation du budget prévu pour l’accompagnement des femmes dans le centre d’hébergement et l’augmentation du coût des produits, l’insécurité et les troubles socio politiques, et d’autres. Parce qu’en renforçant l’autonomie des femmes et en promouvant l'égalité des genres, nous pouvons mettre fin aux violences faites aux femmes en Haïti », a noté Mme Novia AUGUSTIN. Témoignage des bénéficiaires  Du haut de l’estrade, cernés de regards, Carmélie JOSEPH, vêtue d’une robe en pagne africain qu’elle a elle‑même cousue, parle haut et fort dans une salle qui résonne de sa voix. La jeune mère s’estime heureuse d’avoir été parmi les 25 bénéficiaires ayant reçu d’un fond pour démarrer une petite activité génératrice de revenus. « Au cours du mois octobre 2023, j’ai eu la chance de bénéficier de plusieurs séances de formation à Ref‑Haïti, sur les techniques du macramé, j’ai fait de l’infographie et la couture. Avec ce prêt, j’ai pu renforcer mon business de provisions alimentaires et j’ai réussi à faire un peu d’économie », a‑t‑elle dit sur un ton fier. Myrthel HENRY, membre du Rassemblement des « Madan Sara » d’Haïti, RAMSAH, quant à elle, a réalisé pas mal de chose avec son financement. « J’ai pu renforcer mon dépôt de provisions alimentaires. Je vends des bocaux de beurre d’arachides (manba) que j’ai moi même confectionnés et aussi des bouteilles de crémasses ainsi que des cocktails », a‑t‑elle fièrement déclaré. Porte‑parole des femmes bénéficiaires du projet, elle a exprimé sa gratitude envers ONUFEMMES et Ref‑Haïti tout en leur demandant de poursuivre cette l’initiative qui touche de près les femmes dans leur quotidien. Les organisateurs de cet événement ont présenté au grand public les différentes activités exécutées dans le cadre du projet « Women’s peace and humatarian funds ». Ils ont profité de ce moment pour récompenser les 10 femmes les plus excellentes dans la formation sur l’infographie. Ils ont mis en exergue le talent des enfants et des jeunes qui ont participé à leur camp d’été. La journée s’est clôturée avec deux prestations de danses proposées par les enfants et les adolescentes de REF‑Haïti. Marc‑Kerley Fontal marckerleyfontal@gmail.com

  • La lutte contre le VIH menacée par l’insécurité en Haïti : Esther Boucicault Stanislas lance un nouveau cri

    Haïti fait partie des pays de la caraïbe où la lutte contre le Sida engagée au début des années 2000 a connu le plus de succès. Des figures comme Esther Boucicault Stanislas reste sans aucun doute l’une des plus marquantes de ce combat acharné mené contre la discrimination et la stigmatisation envers les personnes affectées et infectées par le virus responsable de cette maladie. Cette femme a connu un revers sans précédent en décembre 1998 au Rex théâtre alors qu’elle s’apprêtait à prendre la parole pour sensibiliser les jeunes contre le fléau que représentait le Sida durant cette période. Esther Boucicault Stanislas a été chahutée, sifflée, bousculée alors qu’elle était sur la scène de cette salle de spectacle au Champ de mars à Port‑au‑Prince  Le début d’une longue guerre  En Décembre 1998, Esther a été la première personne infectée par le VIH à dévoiler sa séropositivité au grand public sur une chaine de télévision à visage découvert interviewée par Dr Carlo Désinor. Le risque était énorme mais il le fallait car trop de jeunes et de personnalités commençaient à mourir suite à la contraction du VIH sans pouvoir être soignés. Au début des années 2000, l’Organisation mondiale de la santé a ouvertement fait de la lutte contre le VIH un problème de santé publique. Des conférences organisées dans plusieurs régions du monde pour sensibiliser les Gouvernements autour de la question ont ouvert les yeux des décideurs politiques sur le danger de ce virus immunodéficient. En Haïti, le Fonds mondial de lutte contre le VIH a mobilisé d’importants financements pour soutenir des interventions afin de réduire l’impact du virus dans les communautés  La FEBS : un modèle de réussite dans l’Artibonite  Les données publiées par le Ministère de la santé publique et de la Population (MSPP) entre 2008 et 2012 montrent que la région de l’Artibonite a été la plus touchée notamment la commune de St Marc. L’installation de la Fondation Esther Boucicault Stanislas (FEBS) a été stratégique pour protéger les jeunes de cette région n’étaient pas suffisamment informés et sensibilisés du danger que représente le VIH. Sous le leadership  d’Esther, la FEBS a permis de réduire considérablement le nombre d’infections en assistant les personnes infectées dans la ville de St Marc. En Novembre 2008, une marche nationale a été organisée dans le bas Artibonite. Cette activité a rassemblé des milliers de personnes notamment des activistes venus de plusieurs régions du pays soutenir la lutte d’Esther B. Stanislas pour les PVVIH.  Les activités de la FEBS dans la ville de St Marc ont permis de récupérer plusieurs centaines de jeunes garçons et jeunes filles qui faisaient du trottoir. De ces jeunes, plus de 60% ont été infectés par le VIH après avoir bénéficié des tests de dépistage au VIH. Ils ont été immédiatement mis sous ARV pour empêcher d’autres contaminations dans la région. Il a fallu l’intervention de la FEBS pour attirer l’attention des responsables du Ministère de la santé publique et de la Population (MSPP) sur la situation dans le bas Artibonite la plus touchée par le phénomène. Des programmes ont été mis en place pour la distribution de médicaments et une prise en charge plus importante des personnes infectés et affectées notamment les enfants orphelins. Une école de jardin d’enfant et de primaire dirigée par Dr Michèle Maignan a été aménagée à Bois Leta, une section communale de St Marc, en faveur de ses enfants. Une lutte menacée par l’insécurité  Ce combat acharné contre le virus du Sida connait un revers considérable depuis les cinq (5) dernières années avec la dégradation de la situation sécuritaire en Haïti. Les PVVIH vivent une nouvelle réalité avec le déplacement de millier de personnes fuyant les violences des gangs armés dans plusieurs régions du pays notamment dans le département de l’Artibonite. Au début de mois de Septembre 2024, plus de 70 personnes ont été assassinées dans la commune de Pont‑Sondé par les gangs armés obligeant plus de 6000 personnes à s’installer dans trois abris provisoires à St Marc selon les chiffres de la protection civile. Cette situation a de sérieuses incidences sur les services offerts aux patients de la FEBS, une institution de santé qui accompagne les personnes infectées depuis environ une vingt ans dans la ville. Selon le spécialiste en santé publique Dr. André Paul Vénor, la situation actuelle d’insécurité et d’instabilité, qui est aussi à la base d’une réduction drastique de financement, constitue un facteur de risque majeur qui peut faire perdre les acquis que le pays a faits dans la lutte contre le VIH. Ce serait très dommage. Il souligne que les partenaires du pays doivent travailler avec les organisations sur le terrain pour éviter la perte des gains durement acquis au cours des décennies passées. Dr Carl Obas, Coordonnateur des activités de la FEBS explique que la continuité dans la prise en charge des patients est importante pour les PVVIH. Il souligne que ces activités contribuent énormément dans leurs récupérations physiques, mentales et sociales. « Nous organisons plusieurs sessions sur divers thèmes dont l’estime de soi, l’entreprenariat, la sensibilisation aux droits humains, nutrition, entre autres. La FEBS organise aussi, par occasion, des sessions de formation sur quelques notions de chimie industrielle comme la confection de savon à vaisselle et détergent pour lave‑vaisselle », a‑t‑il ndiqué.  Pour la travailleuse sociale de la FEBS Stéphanie Obas, l'insécurité limite l'accès des PVVIH aux services de santé et rend difficiles les visites à domicile. Les déplacements sont risqués, et cela affecte aussi la régularité des suivis médicaux. Les patients sont souvent dans l'incapacité de se rendre aux centres de santé, ce qui complique leur prise en charge et augmente le risque de décrochage thérapeutique  Avec la menace des gangs dans l’Artibonite et compte tenu de la situation f inancière, l’institution qui intervient depuis Avril 1996 pourrait fermer ses portes faute de pouvoir répondre à ses exigences. « Nous faisons face à un grave problème de f inancement. Depuis tantôt 3 ans, nous ne recevons quasiment pas de fonds. Pour cette année, nous sommes en septembre 2024 et nous n’avons encore reçu aucun fond pour la réalisation des activités. Les clients qui vivaient déjà dans une situation difficile sont maintenant aux abois », se désole Dr. Carl Joseph Obas.  La Présidente de la Fondation qui porte son nom Esther Boucicaut Stanislas, se dit consciente de la délicatesse de la situation que connait l’institution aujourd‘hui. Toutefois, cette femme courageuse avance qu’elle reste déterminée et veut faire feu de tout bois pour continuer d’accompagner les PVVIH notamment les patients de l’Artibonite. « Certains patients de St Marc ont abandonné leurs maisons pour fuir la violence des bandes armés et se retrouvent à quémander pour se loger. Nous sommes en alerte rouge et nous souhaiterions que les autorités concernées, les bailleurs fassent le nécessaire pour porter assistance à nos clients. Depuis quelques années, les clients sont totalement délaissés », informe Esther Boucicaut Stanislas.  Le développement de la situation sécuritaire dans le Pays interpelle sérieusement les membres de la FEBS et ses partenaires sur la nouvelle vie des  PVVIH. Des milliers d’entre eux sont dans la nature abandonnant involontairement leur traitement. Pour des centaines qui suivaient assidument leur médication, leur charge virale avait été considérablement réduite et le virus devenait alors indétectable réduisant le risque de sa transmission à une autre personne. Une situation qui pourrait changer si les PVVIH ne trouvent pas d’accès pour continuer leur traitement  Haïti a été l’un des territoires de la Caraïbe ayant bénéficié d’importants f inancements dans la lutte contre le Sida, la TB et la Malaria entre 2006 à aujourd’hui avec des progrès considérables dans la lutte contre le VIH. Le taux d’incidence est passé de 6% à 2,1% au cours de cette période. Les traitements mis en place a permis de garder plus de 120 milles personnes en vie  Esther Boucicaut Stanislas, cette militante hors‑pair, a mené une lutte sans arrêt pour accompagner ces personnes qui ne pouvaient trouver du travail à cause de leur statut sérologique. Aujourd’hui, elle lance un appel pressant aux partenaires pour conserver ces acquis en évitant de nouvelles infections compte tenu de la situation socioéconomique difficile qui rend la population encore plus vulnérable avec des jeunes filles de 15 à 17 ans qui recommencent à faire du trottoir pour se nourrir aux yeux de tout le monde en pleine rue au cours de la matinée.  Eddy Trofort   troforteddy@gmail.com

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