Du 11 au 14 juin 2024, en quatre journées consécutives, la Surveillance dirigée par la
communauté (SDC) a réalisé, un atelier de formation au profit des coordonnateurs et des moniteurs de zone. Cette séance axée sur la tuberculose, la malaria et les VBG, a permis d’outiller les nouvelles équipes, composées de 14 coordonnateurs et 28 moniteurs, sur ces
deux pathologies, avant d’investir les terrains pour faire le monitoring dans les sites de prises en charge.
A l’ouverture de cette activité, déroulée à la fois en ligne et en présentiel, dans les locaux de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), la Coordonnatrice générale du CLM, madame Soeurette POLICAR a montré aux participants l’importance du travail qui leur est confié. Elle a aussi mis accent sur les objectifs et les résultats attendus. « Cette formation de 4 jours, pour les moniteurs, les coordonnateurs de zones et les membres du forum de la société civile, participe de faire respecter le principe du CLM. Celui qui donne aux communautés les moyens de surveiller la qualité de la prestation des services offerts dans les sites de prise en charge du VIH, du paludisme, de la tuberculose et des VBG en Haïti », a déclaré Mme POLICAR.
Un regard sur les thématiques clés
À côté des propos officiels, les présentations d'usages, l’évaluation du pré-test, le premier jour a été consacré à faire découvrir les pathologies clés de cette formation. Dr Richard MILO, Coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), a abordé la première thématique de la journée. Il a présenté la tuberculose à travers ses signes et symptômes, ses méthodes de prévention et de prise en charge. « La tuberculose est une maladie très dangereuse et mortelle surtout pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli et qui souffrent de malnutrition. Le germe peut demeurer plus d'un an dépendamment de l’espace où il se trouve. Il est à noter qu'une personne ayant pris contact avec un tuberculeux pulmonaire risque d’attraper l’infection à partir des gouttelettes lors des prises de paroles ou des éternuements de ce dernier », a-t-il clamé.
Pour sa part, Docteur Marc-Aurèle TELFORT, coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Malaria (PNLM), a présenté le paludisme, comme un tueur lent. Selon ses explications, il a fait comprendre qu’une personne peut vivre avec la malaria sans présenter
aucun signes et symptômes. « L’homme est le principal réservoir de la malaria, la meilleure prévention pour éliminer cette maladie dans une zone consiste à traiter les personnes infectées », a-t-il déclaré.
Cette intervention a fait surgir de multiples interrogations. « Pourquoi l’homme est-il
considéré comme le principal réservoir de la malaria ? », a demandé un participant. Pour
répondre, Dr TELFORT, a fait savoir que le moustique n’est pas le principal vecteur de la
maladie. Si dans un espace, il n’y a pas personne infectée, il n’y aura pas de cas de paludisme même l’environnement est proliféré par des moustiques. Ce qui implique que la malaria prend vie chez l’être humain.
Pour continuer, Mirlanda LINDOR, représentante de la FOSREF, a fait son intervention sur la violence basée sur le genre (VBG), ses différentes formes et ses principales conséquences dans la société. Les étapes de collecte et d'analyse de données, la méthodologie de la SDC, l’élaboration du guide de suivi et des outils de collecte, la gestion des données, les étapes de rédaction des formulaires, sont entre autres, les différents points abordés au cours du deuxième jour.
Les travaux pratiques et l’utilisation de matériels de travail
Mme Johanne HYPPOLITE ISIDOR, directrice de données et de stratégies à la Surveillance Dirigée par la Communauté (SDC), a assuré la troisième journée de cette formation. Elle a présenté le Commecare, l’application servant de base de données des informations collectéeslors des visites de terrain et ses techniques d’utilisation. Elle a enchainé avec l’entrainement sur les outils papier, qui, selon elle, s’avère être une étape très importante dans la collecte des données.
La Deputy Director de l'Housing Works, Madame Leinadine Lucien Maurice, au cours des séances pratiques sur les outils papier, a mis un focus sur les différentes formes de violences, notamment le harcèlement sexuel. Elle a profité de l’occasion pour prodiguer des conseils sur les comportements à adopter sur le terrain. « Je vous encourage à maitriser vos différentes réactions (gestes, regards et paroles) lors des entrevues dans les sites, particulièrement avec les patients. Sans vous rendre compte, vous pouvez les blesser », a-t-elle suggéré.
Pour clore cette journée, Dr Eva Marly STEIDE, Directrice Pays de l’Housing Works a animé
une causerie sur les techniques de conduite de groupes de discussion et d’entretiens
individuels.
Une journée corsée
La dernière journée quant à elle, a été surchargée. Évaluation du post-test, séances de travaux pratiques, techniques de recueillement d’informations sur le site de l'observatoire, ont été les points avec lesquels, on a débuté cette dernière journée. Un peu plus tard, la Directice Exécutive de l’ODELPA, Mme POLICARD a fait le point sur la communication comme un élément essentiel dans les activités de plaidoyer. La Miss Trans Haïti, Mlle Francesca Juliyanah BUTEAU, de son côté, a mené une présentation sur la Sexualité, l’Orientation sexuelle, lIndentité et l'expression de Genre (SOGIE) et Jonhny CLERGÉ, Membre du Groupe Communautaire Consultatif à la SDC, une intervention sur les droits humains.
Impression d'un participant
« Cette semaine a été très instructive, j'ai pu découvrir deux maladies considérées comme des tueurs lents, la tuberculose et la malaria. J'ai appris comment utiliser le Commecare. Maintenant, je suis bien armé pour les visites de terrain » a déclaré Alain SENAT, moniteur du département de Nippes. Un sentiment de satisfaction partagé par plusieurs autres participants.
Au terminus de cet atelier de formation des kits de travail ont été remis aux membres des
nouvelles équipes (tablette, casquette, bidon, entres autres). Les contrats signés, le travail est officiellement lancé.
Marc-Kerley FONTAL
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