Le vendredi 18 octobre 2024, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a présenté, au grand public, les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clés. Cette activité, déroulée à l’hôtel Villa Thérèse, PV, a réuni des représentants de diverses institutions œuvrant pour au bénéfice des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons citer : Dr Fritz Moise, président du Forum de la société civile, Dr Eva Steide , directrice pays de Housing Works ; Soeurette Policar, Coordonnatrice générale du CLM, Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA), Dr Steeve Smith , représentant du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS), des coordonnateurs et moniteurs de zone, entre autres.
Au cours de son intervention, la directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM a éclairé les lanternes sur cette structure bienfaitrice aux PVVIH : « L’OCSEVIH est une structure de surveillance dirigée par la communauté qui a été créé le 10 décembre 2020. Elle se donne pour objectif, d’une part, de collecter systématiquement des données dans les sites de prestation de services de santé du Plan d’urgence présidentiel américain de lutte contre le VIH (PEPFAR). Pour ensuite, les compiler et les présenter sous formes de rapports. D’autre part, de renforcer la capacité de développement des différentes organisations composant l’OCSEVIH. Aussi, participe-t-elle d’une politique visant à améliorer le suivi et la responsabilité pour des actions pour une meilleure qualité des services dans la riposte au VIH et le SIDA en Haïti », a-t-elle déclaré.
Que reflète le tableau ?
« Ces enquêtes ont été menées, de janvier à septembre 2024, dans 92 sites de prise en charge à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces enquêtes, 2 508 patients ont été interrogé parmi lesquels on a répertorié 1 983 vivants avec le VIH » a exposé, l’assistante de données de l’OCSEVIH, Francesca Buteau. « 13 % des responsables d’établissements sur 92 évalués ont confirmé avoir eu des ruptures de stocks de médicaments. Pour avoir de plus amples informations sur la qualité des services, nous avons aussi interrogé les gestionnaires de ces sites y compris les infirmières. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont été aussi au menu. Cette carence touche particulièrement les médicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), préservatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les médicaments VIH (4.25%) », a-t-elle continué avec les statistiques.
Qu’en est-il de la Prophylaxie préexposition (PrEP) ?
« 52,56% des 2 437 patients interrogés qui fréquentent les cliniques déclarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des établissements évalués ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquées par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiqué que c'était parce que le médicament n'avait jamais été disponible dans l’établissement, 25% ont indiqué que c'était parce que le personnel n'était pas formé à la PrEP », pouvait-on lire à travers les lignes du projecteur.
Après plusieurs heures, on peut remarquer sous le visage des participants de cette cérémonie, une soif d’informations. Ils aimeraient bien connaitre la situation des personnes infectées par le VIH. Sont-elles discriminées et stigmatisées en raison de leur statut sérologique et leur orientation sexuelle ?
La réponse a fusé : « Parmi 1 983 patients interrogés, 3,83 % déclarent avoir été maltraités ou discriminés dans la clinique en raison de leur statut sérologique. 8 % d’entre eux déclarent avoir été refusé de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Sur 1 983 patients interrogés, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale. »
Recommandations
Selon Madame Augusta Moïse, la présentation de ces résultats témoigne la volonté des différents membres de l’OCSEVIH d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux PPVIH et aux population clés. « En dépit de l’insécurité grandissante qui ronge la société haïtienne, les différentes équipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en péril pour permettre au CLM de poursuivre sa mission. Après le monitoring, des visites de solutions ont été effectués dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des réunions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), les responsables des sites, entre autres », a-t-elle déclaré.
Face à ces maux, plusieurs recommandations ont été formulé: Renforcement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pour prévenir toute rupture de stock et garantir l'accès continu aux traitements ; Augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH, l’Intégration des services de santé mentale pour répondre aux besoins psychologiques des PVVIH; l’accès aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ; Accès aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ; Organisation des séances de formations axée la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santé afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux-là.
Apres les différentes interventions, un sentiment de travail bien fait rayonnait sur le visage de l’assistance particulièrement les membres de l’OSCEVIH.
Esperancia JEAN NOEL
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