Une quarantaine de personnes représentant le Gouvernement haïtien, les Organisations de la société civile, les Agences du système des Nations-Unies, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé de la santé et les organismes humanitaires, ont pris part ce mercredi 27 septembre 2023, à une journée de retraite de l'équipe conjointe des Nations-Unies sur le VIH/SIDA. Cette activité annuelle dans la deuxième ville du pays, Cap-Haitien, vise, d'une part, à faire le bilan de la situation de la maladie dans le pays et, d'autre part, à décliner ensuite les perspectives d'avenir en vue d'atteindre les objectifs des trois 95, d'ici à 2030.
Avec ses partenaires, l'ONUSIDA, coordonnant les activités des Agences des Nations-Unies dans la riposte contre le VIH/SIDA, s'est fixé en 2015 comme objectif à l'échelle mondiale, que 95% des personnes séropositives soient diagnostiquées, 95% des personnes séropositives aient accès aux médicaments antirétroviraux et que 95% des personnes sous ARV, obtiennent une charge virale indétectable, d'ici 2023.
C'est le directeur général du Ministère de la Santé publique et de la Population, Dr Lauré Adrien, qui a donné le coup d'envoi de la retraite. Dans ses propos circonstanciels, l'obstétricien-gynécologue a insisté sur l'importance de tous les secteurs de la vie nationale et internationale. À travers le prisme du faisceau des volontés, il enjoint toutes les parties à se concentrer vers un seul et même objectif : réduire considérablement les nouvelles infections à VIH dans le pays, d'ici 2030.
À l'assistance réunie dans la Cité christophienne, Dr Adrien a déclaré sur ton rassurant : " Je pense que cette retraite est une excellente occasion pour les différents acteurs de se positionner sur les grands défis dans la lutte ". Chemin faisant, il a souligné l'importance pour les acteurs de se réunir autour d'une même table et de sortir avec un consensus à l'appui. " Ces réalités nous poussent aux questionnements sur la possibilité d'atteindre nos objectifs prévus ", a-t-il indiqué tout en soulignant qu'il faut garder l'espoir que vaincre la maladie, d'ici à 2030, est toujours possible.
Et comment ce défi serait-il possible ?
Le secret, pour lui, tient dans ces mots qui lui revient comme une incantation à chaque prise de parole : " Il faut que tous mettent la main à la pâte pour renverser la tendance et atteindre les objectifs fixés. "
Rôle de la société civile dans cette retraite
Lors du lancement de la retraite de l'équipe conjointe des Nations-Unies sur le VIH en Haïti, le président du Forum de la société civile de lutte contre le Sida, Dr Fritz Moïse, a frappé fort quand il a dit dans une formule qui fait mouche : " Une société civile dynamique reste au cœur de la riposte au VIH en Haïti. " Plus loin, il a capté l'attention par ce rappel : " Depuis le début de l'épidémie, la société a toujours joué un rôle capital dans la lutte contre l'infection à VIH dans le pays. Aujourd'hui encore, en dépit de certaines contraintes, nous sommes encore plus renforcés pour poursuivre la voie vers l'élimination de la maladie ".
Dr Fritz Moïse, en défenseur des droits des populations clés et des groupes vulnérables, a insisté sur le fait que la société civile a une place de choix dans cet atelier de deux jours. La mine réjouie, il jubile : " Je suis content que tous les secteurs de la société civile, PVVIV, LGBT, Jeune, femme, religieux, secteur médical, médias, professionnels du sexe, ONGs locales, soient bien représentés.
« Faisant également office de directeur exécutif de la Fondation pour la santé reproductive et l'éducation familiale (FOSREF), le médecin dit espérer que, - durant ces deux jours de réflexions - sortiront de grandes décisions à la base de la lutte tournée vers une amélioration tout à fait palpable.
L'ONUSIDA réaffirme son engagement dans la lutte
Dans le cadre de cette retraite, l'ONUSIDA, en cheville ouvrière, coordonne les activités de riposte contre le VIH des différentes agences des Nations-Unies. Avec d'autres partenaires, notamment techniques et financiers, l'institution onusienne a réaffirmé sa détermination de rester aux côtés du gouvernement haïtien dans la mise en œuvre de ses stratégies de réponse à la maladie. Aussi, le directeur pays du programme commun des Nations-Unies sur le SIDA, Dr Christian Mouala, s'accorde-t-il à dire que de tels résultats ne pourraient pas être obtenus sans l'implication effective de tous les secteurs, la société civile, en particulier.
Pour mieux faire valoir ses idées, le médecin a mis en avant l'intérêt capital de l'ODD 17 qui s'avère un élément clef dans l'atteinte des objectifs de développement durable. Cet objectif promeut des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Selon lui, ces partenariats doivent être inclusifs, construits sur des principes et des valeurs communes. Aussi, doivent-ils placer les peuples et la planète au cœur de leur préoccupation.
Dans son costume de représentant de l'ONUSIDA, Dr Mouala a ouvert la séance par ces mots : " J'espère qu'après cette journée de retraite, des initiatives innovantes entre tous les secteurs ici présents vont être prises en compte en vue de venir à bout du VIH dans le pays, d'ici à 2030 ".
Louiny Fontal
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