A l’occasion de la 10 e commémoration internationale de la journée zéro discrimination, l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA) a organisé, le vendredi 1 er Mars 2024, une séance de sensibilisation et de plaidoyer au profit d’une trentaine de journalistes et de leaders de la société civile. Tenue dans les locaux de l’institution, à Delmas, cette journée s’est déroulée autour du thème : « Protéger la santé, c’est protéger les droits humains ». Objectif : mettre l’accent sur les possibilités de promouvoir l’inclusion, la compassion, la paix et surtout une dynamique du changement afin d’éradiquer toutes les formes de discrimination dont sont victimes les populations clés et les groupes vulnérables.
Réalisée de concert avec la FOSREF, Le Forum de la société civile, Housing Works et
l’ONUSIDA, cette journée de sensibilisation s’articulait autour de trois grandes présentations : discrimination à l’encontre des PVVIH en milieu hospitalier, animée par Jacques Georges Casimir, assistant données de l’OCSEVIH – SOGIE, présentée par la jeune femme trans Francesca Juliyanah Buteau, vice-présidente de l’Action Citoyenne pour l’Égalité Sociale en Haïti (ACESH) – L’implication de la presse dans la lutte contre la discrimination, développée par Louiny Fontal, officier de communication à l’ODELPA.
Les PVVIH et les populations clés victimes de discrimination et de stigmatisation
« Les PVVIH sont souvent stigmatisées en raison de leur statut sérologique. Cette stigmatisation peut se manifester par des comportements négatifs de la part du personnel médical et des autres patients. Cette situation pourrait en fait créer un climat hostile et décourager les PVVIH à chercher des soins », a relaté Jacques Georges Casimir. Il a par ailleurs mis un accent particulier sur les différentes formes de stigmatisation et de discrimination dont sont souvent victimes les PVVIH et les populations clés dans les centres de prise en charge. Pour illustrer, Casimir a mentionné la stigmatisation liée au VIH/SIDA, le refus de soins aux PVVIH par les professionnels de la santé en raison des préjugés ou par peur d’être infectés par le virus. Il a également fait mention de la violation de la confidentialité et le traitement inéquitable. Selon l’assistant des données à l’Observatoire communautaires des services VIH (OCSEVIH), ce phénomène macabre constitue un obstacle au dépistage, à la prévention, à la prise en charge et au
traitement des PVVIH
Pour sa part, Francesca Juliyanah Buteau, qui intervenait sur l’identité de genre et la sexualité, a mis en exergue les différents principes et les concepts relatifs à la sexualité, à l’identité de genre et au genre. De manière claire et précise, elle a défini chacun de ces concepts tout en établissant les différents types d’orientation sexuelle, orientation de genre et les identités de genre. La vice -présidente de l’ACESH, a confié que c’est compliqué de bien saisir ces notions. Cependant, organiser des séances de formation sur la SOGIE permet de comprendre et de réduire la discrimination à l’égard des populations clés.
Implication des journalistes dans lutte contre la discrimination, un impératif
« Les médias jouent un rôle prépondérant dans la diffusion des informations à la population. Ils doivent être placés en première ligne dans toute action relative à la sensibilisation de la population sur des questions de différences », a déclaré M. Fontal. Selon les explications fournies par l’officier de communication de l’ODELPA, l’implication des journalistes dans la lutte contre la discrimination passe d’abord par la formation de ces derniers. Ils pourront, avec des contenus journalistiques, faire la promotion et lutter contre la discrimination et la stigmatisation à l’égard des PVVIH, les populations clés et les groupes vulnérables.
Cette partie de la journée était aussi réservée aux débats et aux témoignages. Pour montrer que le VIH n’est pas une pathologie mortelle comme on le prétend, une jeune fille a pris plaisir de partager son expérience avec les autres participants. Elle a fait savoir qu’elle est née de parents séropositifs mais grâce à la prévention de la transmission mère-enfant (PTME), elle n’est pas infectée par le virus de l’immunodéficience humaine. Son témoignage prouve qu’il y a de grandes avancées médicales dans la lutte contre le VIH.
Esperancia JEAN NOEL
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