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Chantal, une vie hantée par un cauchemar que le temps ne pourra effacer

Photo du rédacteur: Markens SelismaMarkens Selisma

 Ma vie n’a plus de sens, je me sens humilié, anéantie. Je n’avais jamais espéré vivre ce cauchemar. Être violée par mon propre père », maugrée Chantal. Les blessures de son âme, à voix basse empoigne notre cœur. Malgré les années, le temps n’a pas mis de voile sur les symptômes que cet abus sexuel a causé dans son être.


La jeune femme respire et nous confie à mi‑voix : « Ce samedi‑là, mon père venait de conduire sa femme à l’aéroport. La femme de ménage quant à elle, restait chez elle habituellement tous les week‑ends. Je me suis sentie vulnérable puisque, j’étais seule avec lui à la maison. Il est monté dans ma chambre, il m’a fait des propositions indécentes. Malgré mes protestations, malgré mes résistances, ce soir‑là, il est parti avec une partie de moi. Il a volé mon innocence », confie la jeune fille, les larmes aux yeux.


À l’époque, Chantal avait 18 ans. Elle a enfoui son secret à double au fin fond d’elle‑même. Son père, à son tour, cynique comme lui seul, il ne l’a pas lâché un instant, lui faisant même des menaces du genre : « Si tu en parles à quiconque, je te tue. »


Une enfance choyée


Fille unique de Gina, sa mère, Chantal menait une vie normale comme les personnes de son âge avant que son père fasse main basse sur son adolescence. Gina, une vraie bosseuse, avait fait tous les métiers pour lui offrir une vie digne. Elle avait roulé sa bosse comme ouvrière dans une usine de textile de Port‑au‑Prince, tantôt elle s’esquintait comme femme de ménage, ensuite elle suait sang et eau comme commerçante ; enfin, elle se mettra à son compte en ouvrant un commerce de produits cosmétiques à Carrefour Feuilles.


« Ma mère a tout fait pour moi. Je fréquentais de bonne écoles. J’avais un toit, de quoi me nourrir. Par contre, j’ai senti un vide. Toute mon enfance, je réclamais mon père. Ma mère avait souvent l’habitude d’éviter le sujet. De ce fait, je m’étais décidée à trouver mon père géniteur quand j’ai eu 14 ans », déclare‑t‑elle.


Le poids des hommes armés dans cette histoire



Nous sommes en août 2023, lorsque, suite à l’attaque des bandits perpétrée à Carrefour feuilles, la vie de Chantal connait un tourment. Elles ont tout perdu, la maison, le magasin, tout. « Nous nous sommes refugiées pendant quelques temps chez une amie de ma mère. Au début elle nous avait accueillis à bras ouverts. Mais des semaines plus tard des engueulades avaient commencé pour nous signifier le poids nuisible de notre présence. Alors ma mère est rentrée en contact avec mon père, afin qu’au moins une fois dans la vie, ce dernier assume sa responsabilité à mon égard, puisqu’elle ne voulait pas que je rate ma dernière année scolaire. J’étais trop contente de cette nouvelle. Rencontrer mon père enfin », a‑t‑elle expliqué.


Arrivée chez son père, tout s’est déroulé différemment de la manière dont Chantal l’avait espéré. Sa belle‑mère l’a traité comme un vieux chiffon, une bâtarde. « Je ne pouvais pas jouer avec mes frères et sœurs et elle me tenait responsable de tout. Le soir j’étais écartée de la table familiale. Et malheureusement, mon père n’a rien fait », souligne Chantal.


Ce n’était pas facile pour cette jeune fille, mais elle acceptait, se disant qu’elle devait sauver son année scolaire. Et son père est uniquement celui qui pouvait l’aider malgré tout. Et effectivement il a assuré. « Le jour de la rentrée, je l’ai remercié pour son support. Mais j’ai eu le choc quand ce dernier m’a clairement lancé en plein visage, je suis prêt à tout faire pour toi mais je dois avoir quelque chose en échange », confie‑t‑elle.


Depuis cette déclaration, Chantal s’est mise sur la défensive. « Je l’ai fui dans la maison. Mais je n’ai pas pu dire un mot à personne puisqu’il a juré de m’exterminer. Il a essayé plusieurs fois mais j’ai résisté, jusqu’à ce jour fatidique » balbutie‑t‑elle.


Sa vie après cette tragédie Aujourd’hui


Chantal connait la maltraitance chez une amie de sa mère. Dix‑neuf mois après, ce cauchemar, filmé sur son portable, lui hante encore la vie. « Parfois j’ai envie de mettre fin à mes jours, je n’ai jamais voulu vivre une telle vie. Mais je n’y peux rien. J’ai toujours voulu étudier le droit. J’espère un jour avoir la chance de poursuivre ce rêve pour défendre la cause des victimes comme moi » a‑t‑elle conclu.


Marc‑Kerley Fontal

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